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| Vladimir Sorokine | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Ven 27 Juil 2012 - 11:25 | |
| Elle en parle dans le numéro spécial de Marianne consacré aux lectures de l'été. je peux le copier si tu veux. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Ven 27 Juil 2012 - 11:25 | |
| - Marko a écrit:
- Elle en parle dans le numéro spécial de Marianne consacré aux lectures de l'été. je peux le copier si tu veux.
merci Marko, j'y jeterai un oeil à la médiathèque. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Ven 27 Juil 2012 - 11:30 | |
| Et emprunte un Sorokine au passage Tu ne le regretteras pas je pense. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Ven 27 Juil 2012 - 11:32 | |
| - Marko a écrit:
- Et emprunte un Sorokine au passage Tu ne le regretteras pas je pense.
bis repetita : j'ai acheté Le Kremlin en sucre après ton commentaire si élogieux de La tourmente | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Sam 28 Juil 2012 - 23:59 | |
| - kenavo a écrit:
- Auteur présent lors du Festival Etonnants Voyageur à Saint Malo en 2010
Dans les archives du site, on peut encore l'écouter et le voir: ici
4 liens dans les débats audios et 1 lien dans les débats vidéos Je copie l'article intégralement pour en profiter. Il est très bien. Je suis dans "Roman" et je me régale. Festival étonnants voyageurs: « Être écrivain, c’est saper les fondements de l’Etat » Vladimir Sorokine envisage la littérature comme une arme de guerre, il s’agit pour l’écrivain à l’écriture énigmatique et envoûtante d’infiltrer le système totalitaire par la fiction afin d’en démonter les rouages. En quelques livres, cet écrivain de 55 ans bouscule allègrement les normes établies et explore le mal de la Russie qu’on appelle « post-soviétique ». Non conformiste et dérangeant, chacun de ses romans est un « missile » au Kremlin et provoque les foudres d’un autre Vladimir, Poutine. Écrivain postmoderne, Vladimir Sorokine maîtrise génialement le jeu du mélange des genres et des styles. Il disloque la prose des « classiques » de Tolstoï, Pouchkine,Tourgueniev, et joue avec les contrastes, entre réalisme politique, tradition littéraire russe, futurisme et pastiche. Vladimir Sorokine fait des études d’ingénieur mais sait déjà qu’il veut écrire, il commence alors sa carrière à la fin des années 1970 et devient la bête noire du gouvernement dès son premier roman, Le Lard bleu , histoire d’une sauterie organisée par le gouvernement stalinien. Le roman fait scandale, les Jeunesses poutiniennes, outrées, se mettent à découper les livres à la scie électrique devant le Bolchoï* pour les lancer déchirés dans une énorme cuvette WC qu’ils avaient eux-mêmes construite à cet effet. Journée d’un opritchnik (2008), ne passa pas non plus inaperçu, un roman futuriste qui se déroule dans le Moscou de 2028, sous la terreur d’une autocratie proche de celle d’Ivan le Terrible (1547- 1584). Un clin d’œil aux sectes stalino-mystiques que l’on retrouve également dans La Voie de Bro, que publient les Editions L’Olivier en 2010, histoire allégorique d’un futur gourou et tyran politique qui perd toute sa famille au début du roman, deuxième volet d’une trilogie amorcée avec La Glace en 2005, où il s’en prend à la société de la Russie post-soviétique, consumériste et corrompue. Écrit entre 1985 et 1989, Roman vient d’être publié en français aux éditions Verdier, ce roman signe la mise à mort de la forme dite "classique" de la littérature russe qui, selon son auteur, a perdu son innocence et échoue à raconter le monde depuis Révolution de 1917. Ainsi, Roman s’ouvre à la manière classique de Tolstoï, un fils de propriétaire terrien, homme bon issu d’une famille d’aristocrates, revient sur le domaine familial d’une Russie stéréotypée faite de vastes étendues d’herbes folles et de mignons petits villages… mais le récit bascule pour raconter une horreur invraisemblable et terminer dans une veritable apocalypse. * prestigieux théâtre situé près du Kremlin où Sorokine exerçait à l’époque. Bibliographie : Roman (Russie 1994, publié en France en 2010) La Voie de Bro (Editions L’Olivier, 2010) Journée d’un opritchnik (Editions L’Olivier, 2008 ; Points, 2010) Lard bleu (Editions L’Olivier, 2007) Glace (Editions L’Olivier, 2005 ; Points, 2008) Présentation de RomanTout dégoulinait à l’entour : l’étroit quai de bois, la balustrade, le banc, les branches des peupliers, nues et droites comme des épées, aux bourgeons gonflés sur le point d’éclore. Le train siffla de nouveau en prenant de la vitesse, la portière de fer claqua, les fenêtres tendues de stores défilèrent. Roman marcha jusqu’à la balustrade et posa une main gantée de daim gris sur le bois dont la peinture s’écaillait… Le roman de Vladimir Sorokine s’ouvre sur des pages marquées au coin de la grande littérature russe du XIXe siècle. Au fil du récit et de l’action, l’auteur revisite, tour à tour, Pouchkine, Tolstoï, Tourgueniev et bien d’autres. La Russie des profondeurs, intemporelle, apparaît riche, chaleureuse, drôle, émouvante, aimant le bon boire et le bien manger. La maestria de Sorokine est ici éblouissante. Mais imperceptiblement le tableau se déconstruit et emporte brutalement le héros vers un destin contemporain et un dénouement stupéfiant qui laisse le lecteur effaré. Présentation de La Voie de BroLe 30 juin 1908 tombe en Sibérie la météorite de la Toungouska. Au même moment, dans la famille d’un riche industriel, naît Bro, futur grand maître de la Confrérie de la Lumière originelle, une secte qui cherche à éliminer les êtres corrompus et reconstituer une assemblée d’élus. L’enfance dorée de Bro est vite écourtée : la guerre, la désorganisation de la société, la révolution, provoquent la fuite puis l’anéantissement des siens. Le jeune garçon se retrouve seul à errer à travers la Russie durant quatre ans, bénéficiant dans le chaos général d’une mystérieuse protection. La Voie de Bro est le deuxième volet d’une trilogie romanesque, initiée par La Glace, dans laquelle Vladimir Sorokine invente toute une mythologie pour symboliser la naïveté d’une humanité en mal d’utopie. Brillant et iconoclaste, l’auteur jongle avec tous les genres, toutes les périodes historiques, pour dénoncer les institutions russes, les ravages du pouvoir et de l’argent. Traduit du russe par Bernard Kreise. | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Dim 29 Juil 2012 - 20:17 | |
| Je n'ai lu que 3 livres de Sorokine :
Journée d'un Opritchnik La glace Roman
Ils m'ont tous secouée mais j'avoue que sur le plan strictement littéraire, Roman pulvérise tout, avec cette capacité époustouflante au pastiche parfait, pastiche qui se veut aussi un hommage aux grands écrivains Russes tout en détournant les codes pour être hyper subversif.
Un sacré poids lourd que ce Sorokine, mais je crois qu'il a eu bien des soucis avec le pouvoir.
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| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Lun 13 Aoû 2012 - 10:28 | |
| Le Kremlin en sucre
un recueil de nouvelles qui ont toutes pour point de convergence une confiserie distribuée par le Souverain aux enfants : un Kremlin en sucre. Toutes les nouvelles se passent dans la Russie de 2028 déjà évoquée par Marko et qui semble être l'univers récurrent de Sorokine, un univers peu banal, dépaysant disait darkanny, très justement, qui oscille entre tradition et projection dans un possible futur politique. A moins que Sorokine ne nous parle tout simplement de la Russie poutinienne d'aujourd'hui, à peu près aussi anti-démocratique que l'était l'époque tsariste, avec des personnages soupçonnés par une police politique à peu près aussi effrayante que celle du KGB, soumis aux longues files d'attente pour obtenir un morceau de sucre comme notre imaginaire évoque l'étape soviétique.
Certaines nouvelles du recueil forment des paraboles, d'autres sont de courtes mais intenses narrations policières, certaines sont de simples dénonciations des comportements abusifs que permettent l'autorité, le pouvoir. On peut lire ces nouvelles de façon littérale et pourtant elles sont protéiformes, à l'image de ce Kremlin en sucre qui au fil des pages se transforme, passant d'une confiserie pour enfant, à un philtre aphrodisiaque, une drogue hallucinatoire, un objet sexuel, une monnaie d'échange pour obtenir un rendez-vous galant... etc... Toujours, on devine que sous le propos brut se cache une seconde lecture ouvrant elle-même sur une autre, formant l'image même de cette Russie dont nous aimons les figures de matriochkas, mais à l'intérieur de ces poupées, le lecteur ne trouve pas que des joies, loin s'en faut... L'univers de Sorokine est saturé d'angoisse, de cette terreur qui étreint l'innocent lorsqu'il croise un peloton de gendarmes. Loin d'une image de carte postale d'une Russie triomphante, on passe d'usine en ferme, de résidence princière en maison bourgeoise pour découvrir la folie des uns, la perfidie des autres, des êtres abimés, abrasés par les tensions, des personnages qui semblent avoir renoncer à sentir, se rebeller, dire non... tant le système a d'emprise sur eux.
Petit bémol: toutes les nouvelles n'ont pas la même force mais comme elles sont très courtes, elles s'enchaînent vraiment vite. J'ai eu parfois l'impression que pour Sorokine ce livre était un exercice de style, un entrainement, peut-être le rebut de tout ce qu'il ne peut pas mettre dans ses romans. En tout cas je ne crois pas qu'il s'agisse d'une oeuvre majeure de l'auteur et je pense qu'il vaut mieux commencer par une autre lecture pour découvrir Sorokine (comme si on avait là les scories de ce que peut faire l'auteur).
En tout cas, cela me donne envie de continuer à découvrir cet auteur qui ne mâche pas ces mots à l'encontre d'un pouvoir totalitaire et carcéral. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Lun 13 Aoû 2012 - 11:13 | |
| - shanidar a écrit:
- J'ai eu parfois l'impression que pour Sorokine ce livre était un exercice de style, un entrainement, peut-être le rebut de tout ce qu'il ne peut pas mettre dans ses romans.
Lesquels romans sont nourris de tous ces aspects que tu évoques à la lecture de ce recueil. "Roman" que je suis en train de lire est en tout cas magnifiquement écrit et je me demande bien où il est en train de m'embarquer! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Lun 13 Aoû 2012 - 16:52 | |
| - Marko a écrit:
- shanidar a écrit:
- J'ai eu parfois l'impression que pour Sorokine ce livre était un exercice de style, un entrainement, peut-être le rebut de tout ce qu'il ne peut pas mettre dans ses romans.
Lesquels romans sont nourris de tous ces aspects que tu évoques à la lecture de ce recueil. "Roman" que je suis en train de lire est en tout cas magnifiquement écrit et je me demande bien où il est en train de m'embarquer! c'est noté ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Mar 28 Aoû 2012 - 19:14 | |
| Je n'ai pas encore tout à fait terminé la lecture de Roman mais je suis ébloui par les qualités d'écriture de Sorokine qui fait revivre la grande littérature russe à travers une prose extrêmement vivante, picturale, colorée et inspirée, avant de faire basculer le récit dans une dimension étonnante. Je reviendrai plus en détail sur le cheminement de ce roman qui nous emporte dans une russie volontairement idéalisée. Celle que Tchekhov décrit dans La steppe et qui a été illustrée par Isaac Levitan qui était un de ses grands amis. Sorokine rend hommage à ce peintre de l'âme russe dans un très beau passage où le personnage de Roman s'immerge dans la campagne et s'apprête à monter à bord d'une petite embarcation sur un lac. Il affectionnait le flamand Bruegel, qui avait inventé le genre du paysage en peinture et s'était immortalisé par sa remarquable série des "Saisons"; il prisait en Turner le magnifique coloriste et les aquarelles inimitables de Bonington, les champs vespéraux de Millet, les ombres de Claude Lorrain, appréciait hautement l'audace de Cézanne et le regard neuf de Monet. Cependant, pour les paysages, Roman aimait et respectait par-dessus tout Levitan. Il avait noté depuis beau temps que chaque paysagiste russe avait ses thèmes de prédilection : pour Chichkine, c'étaient les Forêts de pins, pour Vassiliev les marécages, les flaques et les trouées dans la neige, pour Venetsianov, les champs de blé à la midi, pour Kouindji, les méandres des fleuves. Mais aucun d'eux n'avait ce lien direct, parfait, avec la nature russe, aucun ne l'avait reflétée aussi pleinement et sincèrement que Levitan. Roman restait des heures devant ses toiles, à s'émerveiller de la simplicité et de la clarté de ce regard de peintre, en même temps que de son art consommé, si discret qu'on le remarquait a peine. -Le paysage est un état d'âme, répétait encore et encore Magnitski, et son élève savait que le seul paysagiste à avoir exprimé jusqu'au bout l'état de l'âme russe était Levitan. Roman ne cherchait pas à l'imiter, il "vivait" la même obsession du paysage russe. A chaque fois qu'il commençait une étude ou une toile, il se remémorait le visage paisible, voilé de tristesse, de cet homme, ses grands yeux juifs, dans lesquels s'était à jamais reflétée la Russie...
Autant d'images de Levitan qui pourraient illustrer le roman de Sorokine: | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Mar 28 Aoû 2012 - 22:29 | |
| Ces peintures sont remarquables... Mes préférées: | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Mar 28 Aoû 2012 - 23:50 | |
| - Marko a écrit:
- Celle que Tchekhov décrit dans La steppe et qui a été illustrée par Isaac Levitan qui était un de ses grands amis. Sorokine rend hommage à ce peintre de l'âme russe dans un très beau passage où le personnage de Roman s'immerge dans la campagne et s'apprête à monter à bord d'une petite embarcation sur un lac.
Merci, Marko, je ne connaissais pas ce peintre, c'est vrai qu'il a l'air bien intéressant ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Mar 28 Aoû 2012 - 23:57 | |
| - eXPie a écrit:
- Marko a écrit:
- Celle que Tchekhov décrit dans La steppe et qui a été illustrée par Isaac Levitan qui était un de ses grands amis. Sorokine rend hommage à ce peintre de l'âme russe dans un très beau passage où le personnage de Roman s'immerge dans la campagne et s'apprête à monter à bord d'une petite embarcation sur un lac.
Merci, Marko, je ne connaissais pas ce peintre, c'est vrai qu'il a l'air bien intéressant ! Je vais aussi regarder de plus près les 4 autres peintres russes cités par Sorokine. Je vous conseille vraiment de lire ce roman qui est fantastique! On est immergé dans ces tableaux et les personnages sont tous formidablement incarnés. Et quand on voit vers quoi il mène tout ça on décolle complètement... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Vladimir Sorokine Mer 29 Aoû 2012 - 14:24 | |
| - eXPie a écrit:
- Marko a écrit:
- Celle que Tchekhov décrit dans La steppe et qui a été illustrée par Isaac Levitan qui était un de ses grands amis. Sorokine rend hommage à ce peintre de l'âme russe dans un très beau passage où le personnage de Roman s'immerge dans la campagne et s'apprête à monter à bord d'une petite embarcation sur un lac.
Merci, Marko, je ne connaissais pas ce peintre, c'est vrai qu'il a l'air bien intéressant ! Animal a quand même essayé d'attirer plus d'une fois votre attention vers lui: ici, ici et ici et je suis certaine d'avoir posté quelque part l'image avec les feuilles de nénuphars.. mais je ne retrouve naturellement pas mon propre message Mais surtout: j'ai noté Roman, ce livre semble tout bon!! | |
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| | | | Vladimir Sorokine | |
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