Steve Tesich

Merci Eglantine, contente de voir qu'il trouve un écho en toi.

Eglantine, fais-moi peur , tu as tout compris?

topocl a écrit:

Eglantine, fais-moi peur , tu as tout compris?

 
 Du reste effectivement ce commentaire me semble d'une richesse exceptionnelle et je trouve que Coli a bien su analyser et synthétiser le contenu de l'ouvrage . 

Oui, Coli, c' est la colline inspirée ! Heureusement d' ailleurs... parce que l' unanimisme autour de Karoo
m' en éloignait...

bix229 a écrit:

Oui, Coli, c' est la colline inspirée ! Heureusement d' ailleurs... parce que l' unanimisme autour de Karoo
m' en éloignait...

Tu sais ce qu'il te reste à faire donc !   
Et après tu nous ponds un joli commentaire

Spoiler:

églantine a écrit:

bix229 a écrit:

Oui, Coli, c' est la colline inspirée ! Heureusement d' ailleurs... parce que l' unanimisme autour de Karoo
m' en éloignait...

Tu sais ce qu'il te reste à faire donc !   
Et après tu nous ponds un joli commentaire

Spoiler:

... Parce que tu crois qu' il sera nécessaire d' ajouter quelques mots à ceux qui ont déjà été écrits ?

topocl a écrit:

Eglantine, fais-moi peur , tu as tout compris?

   J'avoue que celle-là, j'ai dû la relire à deux fois :

colimasson a écrit:

Son histoire se hissera bientôt jusqu’à la conversion religieuse, non pas tant que Karoo se sente soudainement proche de certains dogmes établis précis, mais parce qu’il rejoint l’illumination archétypique des prophètes, en tant que celle-ci exprime, dans son sens profond, la vie secrète et inconsciente de chacun, mais dont seuls quelques élus peuvent être conscients.

Bravo en tout cas coli. Et les autres également. Vos analyses sont passionnantes.
Je ne peux en dire grand-chose, ayant abandonné à la page 150, mais j'ai quand même eu l'impression d'une forme de complaisance dans la déchéance, voire la décadence. Ce qui m'a vraiment dérangée.  
Parce qu'il ne fait pas de mal qu'à lui-même, Karoo. Il en fait aussi aux autres, il le sait, mais ne fait rien pour l'éviter. (du moins dans ce que j'ai lu). Oui, une sorte de complaisance envers son personnage de raté, qui est à mon avis autant façonné que réel.

bix229 a écrit:

... Parce que tu crois qu' il sera nécessaire d' ajouter quelques mots à ceux qui ont déjà été écrits ?

Oui ....chaque regard apporte une nouvelle lumière ....

Armor-Argoat a écrit:

Oui, une sorte de complaisance envers son personnage de raté, qui est à mon avis autant façonné que réel.

Oui Armor...... mais je pense que ce n'est pas aussi simple .....c'est d'ailleurs ce qui fait l'intérêt de ce roman unique ! Tesich a crée un personnage d'une complexité psychique extraordinaire et passionnante .

topocl a écrit:

Eglantine, fais-moi peur , tu as tout compris?

Ouh, la vilaine !   

Armor-Argoat a écrit:

Parce qu'il ne fait pas de mal qu'à lui-même, Karoo. Il en fait aussi aux autres, il le sait, mais ne fait rien pour l'éviter. (du moins dans ce que j'ai lu). Oui, une sorte de complaisance envers son personnage de raté, qui est à mon avis autant façonné que réel.

Il le sait, il ne fait rien pour l'éviter, mais il en souffre ! Son attitude face à la vie est passive. Il se contente d'un compromis entre l'acte de prendre sa vie en main et le rôle du spectateur qui se laisse aller sur des flots tumultueux... Et là, pour le coup, il me fait penser à Spinoza !

Armor-Argoat a écrit:

topocl a écrit:

Eglantine, fais-moi peur , tu as tout compris?

   J'avoue que celle-là, j'ai dû la relire à deux fois :

Vous me rassurez, ce matin après mon cawa, je me suis trouvée soudain ignare et aussi éveillée qu' une buse  

(J'ai au moins appris un mot: eschatologique)

colimasson a écrit:

Armor-Argoat a écrit:

Parce qu'il ne fait pas de mal qu'à lui-même, Karoo. Il en fait aussi aux autres, il le sait, mais ne fait rien pour l'éviter. (du moins dans ce que j'ai lu). Oui, une sorte de complaisance envers son personnage de raté, qui est à mon avis autant façonné que réel.

Il le sait, il ne fait rien pour l'éviter, mais il en souffre ! Son attitude face à la vie est passive. Il se contente d'un compromis entre l'acte de prendre sa vie en main et le rôle du spectateur qui se laisse aller sur des flots tumultueux... Et là, pour le coup, il me fait penser à Spinoza !

Là je te comprends tout de suite mieux, et je partage complètement  

Price

Citation :

Présentation de l‘éditeur
Publié en 1982 aux États-Unis, fruit d'une dizaine d'années de travail, Price est l'autre grand roman que l'auteur de Karoo, Steve Tesich, portait en lui «depuis toujours». Daniel Price, dix-huit ans, a les traits de son père, la belle stature de sa mère, et une âme qui ne sait plus à quel saint se vouer. Tout commence par un combat perdu d'avance, occasion ratée de se tirer d'East Chicago, ville industrielle et prolétaire, où l'avenir se résume à passer sa vie à l'usine. Flanqué d'amis à peu près aussi paumés que lui Larry, le teigneux, et Billy, la bonne pâte , Daniel va, au cours de son dernier été d'adolescent, tandis que son père agonise, être emporté par la force dévastatrice d'un premier amour, quand chaque mot et chaque geste prennent des proportions démesurées. Histoire orageuse, parcourue d'égarements, de trahisons et de colère, Price raconte l'odyssée intime d'un garçon projeté brutalement dans la vie adulte, où vérité et mensonge, raison et folie finissent par se confondre. Premier roman maîtrisé et fondateur, Price, par ses tensions et ses renoncements, vibre d'une incroyable puissance dramatique et décrit avec honnêteté la lutte intérieure d'un jeune homme pour assumer sa liberté par-delà le désespoir.

Le voilà à nouveau disponible ! Livre dont j’ai parlé sur la première page de ce fil et qui m’a fait connaître cet auteur.

Je ne sais pas si on a fait une nouvelle traduction, en tout cas, il a été déjà une fois publié en français sous le titre Rencontre d’été.

D’abord un avertissement : les lecteurs qui ont été séduit par Karoo vont découvrir un tout autre auteur ! Ce livre, son premier en fait, n’a rien à voir avec ce personnage et le ton qu’on a pu découvrir dans Karoo.

Sommer Crossing (titre en anglais) est en fait tout à fait cela : le passage d’un été de Daniel Price qui vient de terminer ses études et qui se retrouve avec la question de tous les adolescents : qu’est-ce que je vais faire avec ma vie.

Au début, le destin de Daniel semble tout à fait tracé, mais au cours de quelques semaines il va y avoir un événement qui force le jeune homme de voir un peu plus loin que le bout de son nez et il réalise qu’il a peut-être la possibilité de choisir quelque chose autre que ce qui semblait être prédestiné…

Il y a bon nombre de livres qui traitent ces moments décisifs dans la vie de jeunes gens, le livre de Steve Tesich est pour moi un de mes favoris.

kenavo a écrit:

Sommer Crossing (titre en anglais) est en fait tout à fait cela : le passage d’un été de Daniel Price qui vient de terminer ses études et qui se retrouve avec la question de tous les adolescents : qu’est-ce que je vais faire avec ma vie.

Au début, le destin de Daniel semble tout à fait tracé, mais au cours de quelques semaines il va y avoir un événement qui force le jeune homme de voir un peu plus loin que le bout de son nez et il réalise qu’il a peut-être la possibilité de choisir quelque chose autre que ce qui semblait être prédestiné…

Il y a bon nombre de livres qui traitent ces moments décisifs dans la vie de jeunes gens, le livre de Steve Tesich est pour moi un de mes favoris.

Alors là, je note. Il a tout pour me plaire, merci Kena!

je crois aussi qu'il va te plaire   

J'ai hâte de pouvoir me le procurer, j'avais bien aimé Karoo !

Sur fb, Monsieur Toussaint Louverture, nous donnait régulièrement des nouvelles de l'avancement de Price. c'était vraiment sympa à suivre. Deux semaines avant la sortie du livre, il a même mis en ligne l'intégralité du premier chapitre. Ça n'a fait qu'ouvrir l'appétit des lecteurs !

Price

Un été, une ville paumée des Etats-Unis où les rues principales ont les noms de grandes villes, renforçant le côté "trou du cul du monde" qui rêve d'ailleurs.
Fin du lycée. Diplôme en poche. Trois supers potes zonent entre les marches de la bibliothèque, la maison de Madame Dewey (femme d'une trentaine d'années, enfermée dans sa petite vie, et se liant chaque année d'"amitié" avec un ou deux terminals), le ciné et leurs maisons.
Aucune idée de l'avenir, angoisse du lendemain, peur de l'inconnu. Ils ne savent même pas ce qu'ils vont faire de leur été, alors... au-delà... ?
Ils sont à un moment charnière, ils le savent.

Et là, une suite d'évènements va bousculer leur quotidien, leur façon de voir les choses, leur vision de la vie, des relations humaines, et va malmener leur amitié.

Price est le héros principal, mais tous les personnages de ce livre ont une place bien à eux, importante, et marquante.

Tesich parvient incroyablement à décrire les bouleversements psychologiques de cet état d'adolescent qui devient adulte (malgré lui).
La colère, l'envie, la peur, le bonheur extatique.
Rien n'est neutre. Jamais.

Ce roman est superbe.
Parfait (bon allez... peut-être un petit peu trop long. Sur les 537 pages, il y en a quelques-unes où j'avais envie que ça avance un chouia plus vite).
Les personnages sont parfois insupportables, envie de les secouer, de les secourir, de les sortir de leur nombrilisme. Parfois agaçants, à faire grincer les émotions. Et cela fait d'eux des personnages tellement Vrais. Ahurissants.
Comment Tesich parvient à retranscrire, avec une justesse absolue, cet état émotionnel d'ado, de passage à autre chose. Avec le mystère, les non dits, les conflits avec les autres (et les parents), l'égocentrisme absolu qui fait tourner en rond, puis permet d'avancer.

A lire absolument, si on aime ces histoires où sont abordés l'adolescence, les moments tellement intenses où la vie semble toujours être une tragédie ou une merveille.
Si on aime les histoires se passant dans ces petites villes où tout le monde se connaît, où les secrets n'en sont jamais vraiment, où l'étouffement rend probable les explosions.
Si on aime des choses comme Virgin suicides, Romeo et Juliette, Malcolm, Les instructions, L'hotel New Hampshire...