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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Lun 11 Nov 2013 - 15:43
Marko a écrit:
unmotbleu a écrit:
Pour un film! C'est radical comme choix.
Il faut bien que Maryvonne se fasse un peu plaisir
OK, je vais tout du moins faire lire ces lignes, on verra si cela a de l'effet.
Ensuite, je me heurte à mes propres blocages : aucune envie de croiser des collègues (3 dans la salle la fois dernière), pas d'élèves non plus, et pas envie de quitter mes fringues de louse (qui ont déjà eu leur effet quand j'ai sorti les poubelles). J'aimerai que ma célébrité me quitte et pouvoir sortir en toute simplicité.
La journée va se finir devant une rediffusion de la nouvelle star (ou de top of the lake ...)
(J'aime bien aussi le concept 11 novembre déprimant. )
Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Lun 18 Nov 2013 - 17:45
Vu En solitaire... Malgré quelques ficelles scénaristiques un poil grosses, un joli film... qui montre bien les conditions des courses modernes de bateaux, plein de mer et d'embrun, et d'une belle humanité, dans le fond. (les cyniques diraient de bons sentiments, mais c'est bien les bons sentiments après tout... ). Et les acteurs sont tous très justes...
Fantaisie héroïque Sage de la littérature
Messages : 2182 Inscription le : 05/06/2007 Age : 37 Localisation : Paris
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 20 Nov 2013 - 17:17
Zallez voir Les garçons et Guillaume, à table ? La bande-annonce me laisse perplexe mais comme les critiques ont l'air unanimes, je vais y aller par curiosité
Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 20 Nov 2013 - 17:20
Il y a beaucoup de films que je compte aller voir, mais si je peux je pense que j'irais... Je suis hyper difficile en comédies et autres genres apparentés, mais là justement, j'ai déjà ris pendant la bande-annonce... Je le trouve totalement perché ce Gallienne, j'aime bien les gens comme ça. ^^
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 20 Nov 2013 - 21:45
The Major de Yury Bykov
Citation :
Un jour d'hiver, Sergey Sobolev, un commandant de police locale, est en route vers l'hôpital où sa femme s’apprête à accoucher. Surexcité, il conduit trop vite et renverse un enfant qui meurt à la suite de l'accident. Le commandant a deux options : aller en prison ou cacher le crime.
Cas de conscience contre force majeure. Les policiers russes de The Major ne tergiversent pas bien longtemps ; chez eux, le mot d'ordre est du genre : un pour tous, tous pourris. Brutale comme assertion ? Oui, comme ce deuxième film de Yury Bykov, réalisateur homme orchestre puisqu'il en est également l'un des acteurs, le scénariste, le monteur et le compositeur de la musique. Linéaire dans sa construction, avec une action en quasi-temps réel, The Major est un thriller glacial et sans compromis dont l'aspect de spirale infernale semble poussé jusqu'à ses extrêmes limites sans qu'on puisse en remettre en cause la crédibilité. Enfin si, peut-être, mais l'enchaînement des faits et les rebondissements ne laissent guère le temps de penser. Certes, Bykov n'a pas la prétention d'analyser aussi finement la société russe qu'un Zviaguintsev, par exemple, mais le constat n'en est pas très éloigné. Et les décors, du tapis de neige, à l'extérieur, aux locaux insalubres y compris ceux de la police, à l'intérieur, donnent à ce thriller implacable une véritable densité. De celles qu'on pouvait trouver chez un Sydney Lumet dans les années 70. De ce niveau là, parfaitement.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 21 Nov 2013 - 17:02
La maison à la tourelle est l'adaptation cinématographique par une documentariste ukrainienne de la nouvelle autobiographique de Friedrich Gorenstein qui était le scénariste de certains films de Tarkovski (sur Solaris notamment) et de Mikhalkov.
Citation :
Né à Kiev le 18 mars 1932, l'année de la famine que Staline infligea à l'Ukraine, Gorenstein fut orphelin tout jeune. Son père fut liquidé en 1935 comme ennemi du peuple et sa mère mourut de tuberculose en 1943. Dans les années 50, il étudia à l'Institut des Mines de Dniepropetrovsk puis se mit à écrire des récits. Même si son père fut réhabilité sous Khrouchtchev, il ne put faire publier qu'un seul texte en URSS, en 1964, une nouvelle intitulée "La maison à la tourelle", et il se trouva donc longtemps contraint à écrire pour son tiroir, selon la formule consacrée. Sa participation au projet d'almanach littéraire "Métropole" avec une pléïade d'auteurs russes comme Axionov, se heurta à une censure impitoyable. Il dut émigrer et s'installa à Berlin-Ouest en 1979. Ses ouvrages ont donc paru en quasi-totalité en Allemagne. C'est ainsi que "Le Rachat" fut édité en Allemagne en 1979 dans sa version originale russe.
Peut-être plus connu comme scénariste de « Solaris », d'après Stanislas Lem, tourné par Andreï Tarkovski en 1972, que comme écrivain, Friedrich Naumovitch Gorenstein est pourtant l'un des principaux romanciers russes de la fin du XXe siècle. Son thème de prédilection concerne l'identité juive en Russie. Il s'élargit à l'antisémitisme en URSS et à l'antistalinisme, accompagnant ses réflexions de références bibliques et de considérations métaphysiques. Son œuvre sans doute la plus connue est « La Place », un gros roman écrit entre 1969 et 1972 et traduit en français dès 1991 : cette "place" est d'abord celle que Gocha, le personnage principal, mi-juif mi-slave, trouve dans un dortoir quand il revient à Moscou après des années passées au goulag, c'est ensuite celle qu'il cherche à retrouver dans la société soviétique.
Le récit suit l'errance d'un petit garçon dont la mère est mourante dans un hôpital de campagne par ces temps de guerre. Il doit aller retrouver son grand-père par le train et son chemin croise aussi bien l'indifférence, l'égoïsme ou la cruauté des uns que la générosité et le sens du partage de quelques autres.
L'occasion de découvrir, à travers le regard de cet enfant étonnant et inoubliable, riches et pauvres, invalides et déserteurs, vagabonds et enfants se débattant chacun à sa façon au milieu de la tourmente.
Certains personnages sortent tout droit de la grande tradition littéraire russe et l'ambition visuelle lorgne du côté de Bela Tarr ou de Tarkovski sans la force incantatoire ou la puissance poétique de ces deux cinéastes.
Il y a des qualités plastiques indéniables même si je suis un peu gêné par cette poétisation de la misère qui ne nous épargne pas quelques effets esthétisants et un certain surlignage par les dialogues de ce que l'on voit. Il y a des séquences bouleversantes et des trouvailles visuelles marquantes mais aussi un sentiment qui ne m'a pas lâché d'exercice de style qui manque un peu d'inspiration et de véritable nécessité. Elle veut creuser le sillon de Bela Tarr (même utilisation de la musique, même captation des visages et d'une désespérance stylisée) mais on ne sent pas de véritable vibration. C'est un beau travail illustratif qui pourra toucher un large public parce que l'histoire toute simple est déchirante et qu'il y a des personnages intéressants même s'ils semblent n'être là que pour remplir certaines fonctions narratives.
Une place également pour quelques rares séquences oniriques sobres et bienvenues qui contribuent au charme et à la tristesse de ce film qui a la texture des rêves un peu cauchemardesques. Cette évocation récurrente de la maison à la tourelle apparaissant comme l'image d'un paradis perdu, d'un refuge illusoire et fantomatique.
Je vous le conseille parce qu'il vaut quand même le coup d'oeil malgré ces réserves. Il m'a en tout cas donné envie de découvrir cet écrivain dont pas mal de titres sont disponibles en traduction française et qui n'a pas encore de fil sur parfum...
Bande annonce:
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 21 Nov 2013 - 18:13
Marko a écrit:
La maison à la tourelle est l'adaptation cinématographique par une documentariste ukrainienne de la nouvelle autobiographique de Friedrich Gorenstein qui était le scénariste de certains films de Tarkovski (sur Solaris notamment) et de Mikhalkov.
Certains personnages sortent tout droit de la grande tradition littéraire russe et l'ambition visuelle lorgne du côté de Bela Tarr ou de Tarkovski sans la force incantatoire ou la puissance poétique de ces deux cinéastes.
Comment ne pas y penser en regardant ces sublimes images? Cela me donne envie de le voir, même "sans la force incantatoire", même sans la puissance poétique". Ce film va me plaire!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 21 Nov 2013 - 18:16
coline a écrit:
Comment ne pas y penser en regardant ces sublimes images? Cela me donne envie de le voir, même "sans la force incantatoire", même sans la puissance poétique". Ce film va me plaire!
Oui beaucoup, j'en suis certain.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Jeu 21 Nov 2013 - 18:19
Marko a écrit:
coline a écrit:
Comment ne pas y penser en regardant ces sublimes images? Cela me donne envie de le voir, même "sans la force incantatoire", même sans la puissance poétique". Ce film va me plaire!
Oui beaucoup, j'en suis certain.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Dim 24 Nov 2013 - 15:17
Capitaine Phillips de Paul Greengrass
Citation :
Capitaine Phillips retrace l’histoire vraie de la prise d’otages du navire de marine marchande américain Maersk Alabama, menée en 2009 par des pirates somaliens.
Sur un thème similaire, Hijacking jouait habilement la montre, décortiquait les subtilités des négociations entre pirates et compagnie maritime, et insistait sur le stress moral. Capitaine Phillips est loin de lui ressembler. Hormis une entame presque documentaire (comment arraisonner un cargo en pleine mer), le film se dirige tout droit vers l'action pure et dure et un suspense classique où l'on attend comme de bien entendu que la grosse cavalerie vienne résoudre l'affaire. Avec un Tom Hanks dans un rôle d'otage qui lui va comme un gant, oscarisable, cela va sans dire. L'efficacité de Paul Greengrass n'est plus à démontrer et il est parfaitement à son affaire dans un récit au rythme qui va crescendo dans la poussée d'adrénaline. Mais vu ses antécédents de réalisateur, il doit regretter, comme le spectateur un tantinet agacé, que le scénario ne lui offre pas de développements plus riches et se contente d'épouser les contours confortables du thriller vaguement manichéen qu'il ne cesse d'être. Le sujet méritait mieux même sans en attendre un exposé de géopolitique.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 27 Nov 2013 - 19:43
Les interdits de Anne Weil et Philippe Kotlarski
Citation :
1979. Carole et Jérôme ont 20 ans et partent en voyage organisé à Odessa, derrière le rideau de fer. Ils sont cousins et se prétendent fiancés. Le jour, simples touristes, ils visitent monuments et musées. Le soir, ils faussent compagnie au groupe et rencontrent clandestinement des refuzniks, Juifs harcelés par le régime soviétique pour avoir voulu quitter le pays.
Le sujet est passionnant et correspond à une expérience vécue par la coréalisatrice du film. Les interdits raconte la vie de la communauté juive dans l'URSS de 1979 et aussi une histoire d'amour entre deux voyageurs français qui vont narguer l'autorité soviétique. Mais aucun des deux thèmes ne prend pas vraiment son essor. Ce n'est pas tant la faute du scénario qui se tient et aborde une quantité de thèmes. Mais de la mise en scène, désespérément plate, qui ne les met aucunement en valeur. L'interprétation de Soko sauve en partie la mise mais de manière insuffisante. C'est rageant car on pouvait attendre bien mieux de cette randonnée hasardeuse derrière le rideau de fer. Berk in the USSR ?
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Mer 27 Nov 2013 - 19:47
Una noche de Lucy Mulloy
Citation :
Cuba, avec ses rues ensoleillées, colorées et animées, a tout d'une île aux décors paradisiaques mais Raúl étouffe dans cette société en proie au désespoir et rêve de commencer une nouvelle vie à Miami. Lorsqu’il est accusé d’avoir agressé un touriste, il n’a plus le choix et doit quitter La Havane.
Cuba, l'envers du paradis. Una noche de Lucy Mulloy, protégée de Spike Lee, a été récompensé à multiples reprises dans les festivals où il était montré. La force documentaire du film est indéniable, tous les détails de la vie quotidienne à La Havane y sont montrés avec acuité, dans ce que la débrouille a d'innée chez ses habitants qui ne pensent qu'au jour le jour tout en caressant, notamment pour la jeune génération, l'espoir fou de partir. Tout cela au milieu des touristes qui profitent du soleil,des vagues et des mojitos. La carte postale est défraîchie et la réalisatrice qui connait bien Cuba a réussi à tourner à peu près partout dans la capitale. Souci d'authenticité sur laquelle se plaque une fiction qui est bien entendu une histoire réelle, vécue plus ou moins par des milliers de cubains qui ont tenté de s'échapper vers Miami, terre promise. Lucy Malloy est néanmoins moins convaincante dans l'histoire qu'elle raconte, alourdie par une voix off et des personnages trop stéréotypés. L'interprétation est cependant plus qu'honorable. Deux des interprètes principaux ont profité de la présentation du film aux Etats-Unis pour prendre la fuite et demander asile. Comme un prolongement naturel à Una noche.
traversay Flâneur mélancolique
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Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Ven 29 Nov 2013 - 11:15
Marko a écrit:
La maison à la tourelle est l'adaptation cinématographique par une documentariste ukrainienne de la nouvelle autobiographique de Friedrich Gorenstein qui était le scénariste de certains films de Tarkovski (sur Solaris notamment) et de Mikhalkov.
Le récit suit l'errance d'un petit garçon dont la mère est mourante dans un hôpital de campagne par ces temps de guerre. Il doit aller retrouver son grand-père par le train et son chemin croise aussi bien l'indifférence, l'égoïsme ou la cruauté des uns que la générosité et le sens du partage de quelques autres.
L'occasion de découvrir, à travers le regard de cet enfant étonnant et inoubliable, riches et pauvres, invalides et déserteurs, vagabonds et enfants se débattant chacun à sa façon au milieu de la tourmente.
Certains personnages sortent tout droit de la grande tradition littéraire russe et l'ambition visuelle lorgne du côté de Bela Tarr ou de Tarkovski sans la force incantatoire ou la puissance poétique de ces deux cinéastes.
Il y a des qualités plastiques indéniables même si je suis un peu gêné par cette poétisation de la misère qui ne nous épargne pas quelques effets esthétisants et un certain surlignage par les dialogues de ce que l'on voit. Il y a des séquences bouleversantes et des trouvailles visuelles marquantes mais aussi un sentiment qui ne m'a pas lâché d'exercice de style qui manque un peu d'inspiration et de véritable nécessité. Elle veut creuser le sillon de Bela Tarr (même utilisation de la musique, même captation des visages et d'une désespérance stylisée) mais on ne sent pas de véritable vibration. C'est un beau travail illustratif qui pourra toucher un large public parce que l'histoire toute simple est déchirante et qu'il y a des personnages intéressants même s'ils semblent n'être là que pour remplir certaines fonctions narratives.
La maison à la tourelle est le dernier film de Katerina Golubeva, actrice étonnante (chez Bartas et Carax), bien trop tôt disparue. Eva Neymann a choisi d'évoquer l'hiver 44 en Union Soviétique dans un noir et blanc somptueux qui renvoie immanquablement aux grandes oeuvres du cinéma russe (de La ballade du soldat à L'enfance d'Ivan). Le film est constamment en recherche d'esthétique. Pas un plan qui ne soit travaillé, pas une composition d'image qui ne soit peaufinée, pas un travelling (arrière très souvent) qui ne soit étudié au millimètre. Tant que La maison à la tourelle reste à hauteur d'enfant, baignant dans une douceur qui contraste avec la dureté des temps, on reste admiratif. Mais le film souffre d'un formalisme excessif, le sujet comptant moins que la quête d'atmosphère avec des vignettes contemplatives en lieu et place d'un scénario plus construit. Ceci dit, la cinéaste ukrainienne, comme son compatriote Sergei Loznitsa, est à suivre de très près. Capter le temps suspendu, dans un univers à la fois poétique réaliste et onirique, montre un talent indéniable.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir) Sam 30 Nov 2013 - 17:23
Eka & Natia, Chronique d'une jeunesse géorgienne de Nana Ekvtimishvili et Simon Gross
Citation :
Inséparables, Eka et Natia vivent à Tbilissi, en Géorgie, au lendemain de l’effondrement de l’Union soviétique. À 14 ans, elles vivent le quotidien des jeunes filles de leur âge, dans la rue, à l’école, avec les amis ou la famille. Confrontées à la domination des hommes, elles luttent pour leur liberté avec l’énergie et la force de la jeunesse.
En 1992, tout juste indépendante, la Géorgie est en guerre avec les provinces sécessionnistes de l'Abkhazie et de l'Ossétie du sud. A Tbilissi, les habitants manquent de tout, les queues s'étirent devant les boulangeries et des bandes d'adolescents font régner la terreur. Cette année là, Nana Ekvtimishvili, coréalisatrice et scénariste de Eka & Natia, avait 14 ans, l'âge de ses deux héroïnes. C'est la violence des rapports sociaux que montre le film, à l'école, dans la rue, et en famille. Etre une femme, qui plus est une jeune fille, à Tbilissi, c'est pratiquer avant tout l'art de la survie, en étant solidaires et insoumises. Eclairé par le directeur photo de Mungiu, le film parvient à ne pas sombrer dans la grisaille malgré les coups du sort (un père en prison, un meurtre, un rapt et un mariage forcé). Eka et Natia se défendent comme elles peuvent dans cette société à bout de souffle avec la force de leur amitié. Le ton est naturaliste, illuminé par quelques scènes joyeuses (la danse pendant la noce) qui font rimer résistance avec espérance. Sans esbroufe et avec une certaine humilité, cette chronique d'une jeunesse géorgienne est un premier film sensible et vibrant. Il représentera son pays aux prochains Oscars.
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Sujet: Re: [2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)
[2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)