Frederick Exley

Comment résumer la lecture du dernier stade de la soif? C’est peine perdue en ce qui me concerne. Ce que je retiens à travers la prose de Frederick Exley, c’est cette errance, ce va et vient entre les épreuves qui jalonnent son parcours. Exley vit de passions, de beuveries et de nette désinvolture sur le plan professionnel. Souvent de séjour à Avalon Valley, Exley finit par écrire son livre. Nous le suivons à travers ses mésaventures et son inadaptation à la vie sociale. Comme Exini l’a dit, cette dernière critique «ne traduit pas tout l'humour qu'on peut y trouver». Comme Darkanny en a rajouté, «l'auteur y a résumé tout son être et sa dimension intérieure.» Pour ma part, comme je l’ai déclaré dans un autre fil, j’ai trouvé le texte un peu trop long. Frederick Exley est entier et tout à fait transparent de sa personne et peut rappeler l’œuvre de Bukowski. Toutefois, ce dernier omet volontairement certaines parties de sa vie et se concentre sur son aspiration d’écrivain. Exley est un écrivain de la «vécriture» au sens kerouacien du terme. Comme Aériale l’a décrit : «Il est sur le fil, trop clairvoyant et trop honnête pour lui, il du mal à composer.» Ça donne un défi de lecture assez intéressant. Je trouve mieux de le lire par bourrées ou par-coups. Par exemple, je suis passé de la page 278 à 334, puis de 334 à 446 pour conclure. L’écriture est frénétique. Nous nous laissons parfois happer par le rythme de l’histoire, mais il nous faut nous discipliner pour nous imprégner de la lecture du roman et garder une distance critique. Ainsi, quand Coli nous dit : «Frederick Exley se croit obligé d’apporter une touche de semi-réconfort à l’écriture de sa biographie romancée», je dirai que c’est surtout l’effet de sa prose ronflante et d’une certaine propension à travailler l’écriture, à la rendre lisse. Nous pouvons maudire certains de ces traits qui se manifestent souvent au sein de la littérature états-unienne. Ça ne nous empêche pas d’apprécier certains moments forts de cette même littérature. Comme Queenie a dit au sujet des «répétitions», j’ai aussi trouvé que les épisodes à Avalon Valley étaient assez redondants. L’écriture est plutôt en mouvement circulaire et il n’y a pas de fil conducteur vraiment, si ce n’est de quelques cercles concentriques qui saisissent les nervures de nos sensibilités de lecteurs. Cette prose est franche, mais quelque peu étudiée dans la démarche. Exley est authentique mais il verse dans l’esbroufe un peu.

Tu as fait une parfaite synthèse.
Conclusion ? c'est bien mais...

Le dernier stade de la soif

Frederick Exley écrit  brillamment son autobiographie, celle d’un homme peu brillant qui ne sait se dépêtrer de son questionnement existentiel autrement que dans la fuite, dans l’alcoolisme et l’apathie . De ces hommes invivables pour leur entourage, mais qui donnent de bons bouquins.

Si la lucidité de Exley lui permet de nous fournir des portraits caustiques de ses contemporains américains, elle ne lui permet malheureusement pas de tirer son épingle du jeu, car à part débiner les  autres ou en abuser,  et lui-même s’autodétruire, Exley n’a d’autre talent que sa plume. Cela donne un récit alerte et séduisant d’un homme qu’on a en même temps envie de plaindre et d’envoyer promener, un homme qui reconnaît lui-même son ambiguïté par rapport à un système qui le fascine mais qu’il exècre.

Colimasson, l’écrivain manipule son lecteur, mais pas plus que l’homme ne manipule son entourage : il ne sait transformer ses révoltes - mais aussi les mains tendues, finalement assez nombreuses, même si elles sont parfois maladroites -  qu’en effondrement.

C’est triste, triste. Que reprocher à cet homme mené par la fatalité de sa fragilité ? Mais qu’accepter de sa démission, qui n’est pas qu’autodestructrice ? Cette équivoque, où il ne manque pas de toucher  à la malhonnêteté, m'a assez souvent mise mal à l'aise mal à l’aise. Mais peut-être était-ce le but réel de ce livre?

topocl a écrit:

Cette équivoque, où il ne manque pas de toucher  à la malhonnêteté, m' assez souvent mise mal à l'aise mal à l’aise. Mais peut-être était-ce le but réel de ce livre?

Peut-être oui, et peut-être est-ce là que nous nous sommes laissés brillamment manipuler par Exley ?

Il est très ambiguë ce personnage, c'est vrai.
On ne sait jamais jusqu'où va sa sincérité, ou sa manipulation.

Queenie a écrit:

Il est très ambiguë ce personnage, c'est vrai.
On ne sait jamais jusqu'où va sa sincérité, ou sa manipulation.

Je n'ai pas pu le lire , les premières phrases déjà m'ont mise trop mal à l'aise .

églantine a écrit:

Queenie a écrit:

Il est très ambiguë ce personnage, c'est vrai.
On ne sait jamais jusqu'où va sa sincérité, ou sa manipulation.

Je n'ai pas pu le lire , les premières phrases déjà m'ont mise trop mal à l'aise .

C'est vrai que dans ce cas, on aime ou n'aime pas...

Un peu dans le même style que le personnage Bukowski. Plus près de chez nous, Dany Laferrière...

jack-hubert bukowski a écrit:

églantine a écrit:

Queenie a écrit:

Il est très ambiguë ce personnage, c'est vrai.
On ne sait jamais jusqu'où va sa sincérité, ou sa manipulation.

Je n'ai pas pu le lire , les premières phrases déjà m'ont mise trop mal à l'aise .

C'est vrai que dans ce cas, on aime ou n'aime pas...

Un peu dans le même style que le personnage Bukowski. Plus près de chez nous, Dany Laferrière...

Tous ceux que tu cites me font le même effet , c'est une sorte de répulsion ....bien que je reconnaisse leur talent , ce n'est pas pour moi .

C'est peut-être difficile mais il est important de franchir ce cap. L'égo et/ou le personnage d'un écrivain ne dicte pas de tout. Parfois, nous trouvons des perles là où nous ne pensions pas les voir.

Dans le cas d'Exley Ça fait un peu penser à un genre de Dostoïevski moins le talent d'écriture... mais ce genre d'écriture est assez répandu de nos jours... tout de qui émerge de la bile négative donne parfois de la bonne littérature.

jack-hubert bukowski a écrit:

C'est peut-être difficile mais il est important de franchir ce cap.

Chacun fait comme il veut .

églantine a écrit:

jack-hubert bukowski a écrit:

C'est peut-être difficile mais il est important de franchir ce cap.

Chacun fait comme il veut .

T'auras jamais de Bon Point de bonne élève, petite impertinente !

J'en avais un tout beau pourtant :

Queenie a écrit:

églantine a écrit:

T'auras jamais de Bon Point de bonne élève, petite impertinente !

J'en avais un tout beau pourtant :

Les bons points je ne les gagne pas : je les pique dans le bureau de la maîtresse , c'est plus rigolo ....Donc celui là il est déjà dans ma poche .
Mon impertinence est ma plus grande qualité . 

églantine a écrit:

Queenie a écrit:

églantine a écrit:

T'auras jamais de Bon Point de bonne élève, petite impertinente !

J'en avais un tout beau pourtant :

Les bons points je ne les gagne pas : je les pique dans le bureau de la maîtresse , c'est plus rigolo ....Donc celui là il est déjà dans ma poche .

C'était donc toi !!

Queenie a écrit:

églantine a écrit:

jack-hubert bukowski a écrit:

C'est peut-être difficile mais il est important de franchir ce cap.

Chacun fait comme il veut .

T'auras jamais de Bon Point de bonne élève, petite impertinente !

J'en avais un tout beau pourtant :

Si impertinence il y avait, vous m'en verrez tout aise de noter que toutes choses étant égales par ailleurs, ce n'est pas grand chose par rapport au détail de ce dont il est question.

Exley mérite qu'on mentionne son livre. Toutefois, pour revenir à l'égo dont il fut question et dont il se gargarisait dans ses pages, Exley a bien formulé la vacuité de ce que c'était.

07h57.
Rien compris à la phrase à rallonge.
Mais mon cerveau est très bien encore tout endormi.