Gustave Kervern & Benoît Delépine

Benoît Delépine, né le 30 août 1958 à Saint-Quentin (Aisne), connu également sous le nom de Michael Kael, est un humoriste, réalisateur, journaliste et comédien français. Il est connu pour ses activités dans les émissions satiriques sur la chaîne de télévision Canal+ et les films qu'il a coréalisés avec Gustave Kervern.

Gustave Kervern, également appelé Gustave de Kervern ou Gustave K/Vern1, est un réalisateur, scénariste et comédien français, né le 27 août 1962 à l'Île Maurice (alors colonie du Royaume-Uni).

Citation :

Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)

À l’arrachée, court-métrage
2004 : Aaltra, écrit et réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern
2006 : Avida, écrit et réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern
2008 : Louise-Michel, écrit et réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern Pages 1, 2
2010 : Mammuth, écrit et réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern Pages 1, 2
2012 : Le Grand soir, écrit et réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern Pages 2, 3

Citation :

Arrêté à la page 3 le 18/02/2013

Louise-Michel



Quelque part en Picardie, le patron d'une entreprise de cintres vide son usine dans la nuit pour la délocaliser. Le lendemain, les ouvrières se réunissent et mettent le peu d'argent de leurs indemnités dans un projet commun : faire buter le patron par un professionnel.

Le succès critique de ce film est pour moi un mystère. On le présente comme un objet non identifié, burlesque, drôlement transgressif, hilarant et dérangeant...

J'ai vu un nanar fait de blagues de potaches qui se veulent vaguement surréalistes et décalées (les réalisateurs écrivent pour Groland et ça se sent). Bouli Lanners est mauvais, certains "gags" qui mettent en scène des malades en fin de vie (sous prétexte qu'on peut rire de tout) laissent glacé. Quand Benoît Poelvoorde faisait "C'est arrivé près de chez vous", on pouvait à la rigueur trouver ça parfois drôle, avec une espèce de folie absurde qui fonctionnait en partie. Ici c'est bête et méchant.

Pourtant ça commençait plutôt bien avec ce groupe de femmes décidées à ne pas se laisser faire suite à la délocalisation de leur entreprise. Yolande Moreau est fascinante de brutalité et de folie. Et puis ça devient n'importe quoi et je me suis beaucoup ennuyé.

Reste une scène vraiment drôle où Yolande Moreau a une crise de fou rire dantesque devant un épisode d'Aglaé et Sidonie à la télé. Mais ça dure 3 minutes... Une petite apparition de Dupontel à la fin aussi mais... c'est la fin!

Certains aimeront peut-être ça... Je suis curieux de lire des avis favorables!

Marko a écrit:

J'ai vu un nanar fait de blagues de potaches qui se veulent vaguement surréalistes et décalées (les réalisateurs écrivent pour Groland et ça se sent). Bouli Lanners est mauvais, certains "gags" qui mettent en scène des malades en fin de vie (sous prétexte qu'on peut rire de tout) laissent glacé. Quand Benoît Poelvoorde faisait "C'est arrivé près de chez vous", on pouvait à la rigueur trouver ça parfois drôle, avec une espèce de folie absurde qui fonctionnait en partie. Ici c'est bête et méchant.

Tu fais bien de parler de ce film sorti en 94 je crois, et qui m'avait bien plu!
En général je marche bien à ce genre là, mais c'est vrai que la frontière entre le burlesque et le vulgaire est très fragile et vite franchie...
Je ne pense pas aller le voir du coup!

aériale a écrit:

Marko a écrit:

J'ai vu un nanar fait de blagues de potaches qui se veulent vaguement surréalistes et décalées (les réalisateurs écrivent pour Groland et ça se sent). Bouli Lanners est mauvais, certains "gags" qui mettent en scène des malades en fin de vie (sous prétexte qu'on peut rire de tout) laissent glacé. Quand Benoît Poelvoorde faisait "C'est arrivé près de chez vous", on pouvait à la rigueur trouver ça parfois drôle, avec une espèce de folie absurde qui fonctionnait en partie. Ici c'est bête et méchant.

Tu fais bien de parler de ce film sorti en 94 je crois, et qui m'avait bien plu!
En général je marche bien à ce genre là, mais c'est vrai que la frontière entre le burlesque et le vulgaire est très fragile et vite franchie...
Je ne pense pas aller le voir du coup!

Je pense pas que le vulgaire qu'on peut retrouver dans Groland se retrouve dans Louise Michel.

Pour ma part, j'ai vu un film qui avait des cojones. Ca faisait longtemps qu'on avait pas eu un film comme ça aussi noir, aussi jouissif.

Lanners et Moreau sont excellents dans leurs roles de personnages un peu minables, déchirés.

L'hommage à Louise Michel est plutôt cocasse et bien trouver. Après les scènes qui mettent en scène des malades en fin de vie sont excellentes je trouve, insiste sur justement à quel point le personnage de Lanners peut être minable, lache.

Après si on aime pas l'humour noir très noir, c'est sur que ce n'est pas un film à voir. Le seul reproche que je ferais au film, c'est de ne pas avoir l'excellence de la mise en scène qu'on retrouvait dans leurs deux précédents films.

Samael a écrit:

Pour ma part, j'ai vu un film qui avait des cojones. Ca faisait longtemps qu'on avait pas eu un film comme ça aussi noir, aussi jouissif.

Lanners et Moreau sont excellents dans leurs roles de personnages un peu minables, déchirés.

L'hommage à Louise Michel est plutôt cocasse et bien trouver. Après les scènes qui mettent en scène des malades en fin de vie sont excellentes je trouve, insiste sur justement à quel point le personnage de Lanners peut être minable, lache.

Après si on aime pas l'humour noir très noir, c'est sur que ce n'est pas un film à voir. Le seul reproche que je ferais au film, c'est de ne pas avoir l'excellence de la mise en scène qu'on retrouvait dans leurs deux précédents films.

Je n'ai pas trouvé ce film "vulgaire" ou trop noir. Je trouve surtout que Bouli Lanners joue vraiment mal, chacune de ses répliques tombe à plat. La scène où ils se perdent entre les caravanes est un peu à l'image de tout le reste, répétitive et finalement même pas drôle. Idem pour les passages avec Poelvoorde. Et le duo transgenre (sans trop en dire) que Bouli Lanners forme avec Yolande Moreau s'en trouve complètement déséquilibré. L'idée était bonne mais elle fait plus gadget à l'arrivée que véritablement troublante ou utile au récit. J'avais déjà ressenti ça avec Eldorado du même Bouli Lanners qui pourtant avait une recherche formelle plus riche. ça se veut une sorte de poésie de l'absurde chez les paumés (dans tous les sens du terme) mais je n'y vois qu'une accumulation de petites scènes mal foutues, mal écrites. On est à des années lumières d'un Kaurismäki par exemple (même trash).

Et pour revenir à cette scène avec la fille en train de mourir d'un cancer, incapable de parler, et qu'il transforme en zombi flingueuse, je n'ai pas réussi à m'en amuser... Et d'ailleurs il y avait un silence de mort dans la salle à ce moment là. Mais ils riaient pas mal le reste du temps alors...

Justement je trouve que c'est voulu ce silence avec la fille atteinte d'un cancer transformé en zombie flingueuse. Les réalisateurs n'ont pas une vision amusante de ce passage. Le passage est assez noir et tout de suite après tu as un élément comique qui apparait qui casse toute l'ambiance noire qui s'était installé.

Samael a écrit:

Justement je trouve que c'est voulu ce silence avec la fille atteinte d'un cancer transformé en zombie flingueuse. Les réalisateurs n'ont pas une vision amusante de ce passage. Le passage est assez noir et tout de suite après tu as un élément comique qui apparait qui casse toute l'ambiance noire qui s'était installé.

C'est vrai... J'ai regardé le zapping de Canal + et tous les passages tirés de Groland me font un peu le même effet. Ce ne doit pas être mon truc! Tant pis.

Vu Louise Michel

Plutôt de l'avis de Samael.

Bien aimé le côté très noir, très desespéré, et le rire qui surgit, décalé, parce que des bouts restent coincés à l'intérieur.

Maintenant, ce n'est pas une perle ou un chef-d'oeuvre.

Et je l'ai trouvé un peu raplapla aussi.


(Waou mon premier film avec Yolande ! Quelle Chair ! Stimpressionnant ce corps, ces mouvements, cette démarche...)


(Pas compris le délire sur l'hermaphrodisme...)

Explication sur le film pour Queenie.

Spoiler:

Ok, merci Samael.
j'ai cru que c'était une blague "la vraie référence à cette Louise Michel"... tant le film joue sur les 2-3ème degré.

Samael a écrit:

Explication sur le film pour Queenie.

Spoiler:

Voilà une vraie bonne idée de scénario... Mais une idée seulement

Mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine

Citation :

Serge Pilardosse vient d'avoir 60 ans. Il travaille depuis l'âge de 16 ans, jamais au chômage, jamais malade. Mais l'heure de la retraite a sonné, et c'est la désillusion : il lui manque des points, certains employeurs ayant oublié de le déclarer ! Poussé par Catherine, sa femme, il enfourche sa vieille moto des années 70, une " Mammut " qui lui vaut son surnom, et part à la recherche de ses bulletins de salaires. Durant son périple, il retrouve son passé et sa quête de documents administratifs devient bientôt accessoire...

Gueule de cocker triste sur un corps de pachyderme fatigué. Dans Mammuth, Depardieu est énorme et écrase la bêtise humaine comme autant de cafards. Le film de Délépine/Kervern, avec ses personnages de France profonde d'une stupidité sans bornes (hormis les personnages féminins) est-il tendre ou cynique ? Comme d'habitude, chacun se fera sa propre religion et détestera ou adorera ce portrait au vitriol des habitants d'un pays pas très bling bling. Certaines scènes sont tordantes mais faut-il en rire ou en pleurer ? Quand les réalisateurs s'éloignent du réalisme social, il leur arrive de dériver dans des zones d'ordinaire peu fréquentées par notre cinéma, comme si Magritte s'était mis à filmer plutôt qu'à peindre. Son image granuleuse, les apparitions fantomatiques d'Adjani, l'extraordinaire pureté naïve du jeu de Miss Ming, font de Mammuth un film à part dont on peut critiquer l'esprit mais pas la cohérence, dût-il faire grincer quelques dents.

traversay a écrit:

Certaines scènes sont tordantes mais faut-il en rire ou en pleurer ?

Les deux! Un petit film comme je les aime, entre corrosivité et tendresse, où le rire franc et cruel peut faire subitement place à l'incongruité d'une scène 'romantique'. Imaginez un Depardieu velu et gigantesque, entourant de ses bras de mammouth une Yolande Moreau bobonne à souhait, mousse de rasage plein les aisselles et rasoir en main, pour lui susurrer qu'il l'aime à la folie. Le glamour est loin mais la sincérité toute crue est là et ça fait un bien fou.

Je crois que je redécouvre Depardieu, et quel bonheur! Sous ses airs de pauvre type victime d'un monde qui le dépasse il est carrément grandiose. Toujours dans la mesure pour une fois, il quitte peu à peu ses contours d'abruti patenté pour se créer une aura d'homme neuf, libéré et amoureux.

La photo est collée, rugueuse, surexposée souvent, on y voit les acteurs parfois de dos pour mieux souligner l'image qu'ils renvoient. La musique juste posée là où il faut, absente dans la première partie (là où le glauque et le sordide colorent le tout) elle s'immisce peu à peu dans la seconde au moment où la poésie et la tendresse prennent le pas. Quant aux personnages ils sont tous parfaits (Poolevorde en guetteur de pièces ensablées vaut son pesant d'or) jamais de trop, à peine croisés le temps d'enrichir le personnage principal en lui apportant toutes ses nuances.

Bref, un pur moment de plaisir, drôle et triste aussi un peu, mais tout plein de grâce et qui nous fait comprendre les autres, parce que finalement chacun peut se créer son monde et ce qui nous apparaît misérable peut aussi se révéler sublime sous un autre regard.
Une belle leçon d'humanité mordante et généreuse et un constat sans fioritures de notre société pas toujours glorieuse. Extra.



Matez le mammuth se muter en matou!

J'avais tellement peu aimé Eldorado que je ne suis pas sûr d'accrocher mais vos avis me font hésiter un peu quand même

Marko, j'ai bien sûr pensé au personnage d'Eldorado (que j'avais beaucoup aimé) mais ici c'est bien plus vachard, il y a ce road movie et l'énergie qui va avec. Et puis c'est nettement plus enlevé!

Vas-y, tu devrais aimer ...et j'aimerais bien avoir ton avis quand même!

Marko a écrit:

J'avais tellement peu aimé Eldorado que je ne suis pas sûr d'accrocher mais vos avis me font hésiter un peu quand même

C'est quoi l'rapport avec Eldorado ? Que j'avais adoré, mais je ne suis pas motivée par ce Mammuth (déjà parce que Louise Michel, des mêmes réalisateurs, j'avais bien aimé mais pas au point de me dire "à retrouver un jour", et ensuite parce que ... Depardieu... même si Aériale dit qu'on le découvre autrement)