[2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Marko a écrit:

Xenia



Mon coup de coeur de la semaine pour ce film qui a plein de petits ou grands défauts mais qui est assez irrésistible et bourré de charme. Une sorte de croisement entre Almodovar et Ozpetek pour cette mini Odyssée qui oscille entre humour, onirisme bricolé, regard social réaliste, ambiance kitsch et émotion. Queer palm évidente  à la section Un certain regard à Cannes même si le sujet est loin de tourner uniquement autour du thème de l'homosexualité du plus jeune frère.

Je me posais la question....Après ton commentaire, cela devient plus probable.

Avadoro a écrit:

Je viens aussi de voir The Two Faces of January, première réalisation d'Hossein Amini (jusqu'à présent scénariste). C'est une nouvelle adaptation de Patricia Highsmith et le parallèle avec Le talentueux Mr Ripley s'impose assez vite, à travers les thèmes de la substitution d'identité, du triangle amoureux et les décors idylliques de la Méditerranée (ici Athènes et la Crète).
Malheureusement, le film n'est pas à la hauteur de ses ambitions malgré un bel affrontement entre Viggo Mortensen et Oscar Isaac. Kirsten Dunst ne trouve par contre jamais sa place, et son jeu sans mystère ni fascination rend instable cette suite de coups bas, de non-dits jusqu'au drame. Il n'y a pas suffisamment de tension, de rythme et même l'issue prévisible est expédiée à travers une confession bien terne.

C'est pas le film de l'année mais ça reste sympa quand-même.   
Pis y'a Viggo quoi... ^^


En fait, chaque fois que tu sors d'une salle tu dois te sentir déçu, ça doit être horrible à vivre...
Tu veux qu'on en parle ? Allez, allonge-toi...  



PS : ah, et oui, Amini fût en effet le scénariste de Drive (un de mes films cultes du coup j'ai voulu voir ce que ça donnait en premier film, parce que c'est quand-même un premier film, donc... faut attendre que ça cuise, parfois...   ), en autre...

Arabella a écrit:

Marko a écrit:

Xenia



Mon coup de coeur de la semaine pour ce film qui a plein de petits ou grands défauts mais qui est assez irrésistible et bourré de charme. Une sorte de croisement entre Almodovar et Ozpetek pour cette mini Odyssée qui oscille entre humour, onirisme bricolé, regard social réaliste, ambiance kitsch et émotion. Queer palm évidente  à la section Un certain regard à Cannes même si le sujet est loin de tourner uniquement autour du thème de l'homosexualité du plus jeune frère.

Je me posais la question....Après ton commentaire, cela devient plus probable.

Oui. Je viens de lire la presse qui est globalement très favorable au film et je trouve cette analyse d'Aurelien Ferenczi très juste:

Citation :

On s'attardera plutôt sur le titre : Xenia n'est pas seulement le nom de l'hôtel désaffecté où les frangins trouvent un temps refuge, Robinsons d'une Grèce à reconstruire. Selon Panos Koutras, il renvoie à un concept antique proche de l'hospitalité — on en retrouve trace dans un antonyme à mauvaise odeur, « xénophobie ». Le mot convient parfaitement au film lui-même, ce havre de résistance, de résilience, dont on aime fraternellement les personnages et où l'on se sent bien

Quand j'ai juste vu le titre, sans voir l'affiche je précise, j'ai pensé :
"Tiens z'ont fait un film avec Xenia la guerrière... z'arrêtent pas le progrès..."  
...
"Ah oui mais c'est Xena la guerrière, du coup ça marche pas..."   

Et nia!

Chymère a écrit:

En fait, chaque fois que tu sors d'une salle tu dois te sentir déçu, ça doit être horrible à vivre...
Tu veux qu'on en parle ? Allez, allonge-toi...  

J'ai tout de même aimé un certain nombre de films depuis le début de l'année !   
Plus sérieusement, il y a parfois un peu de lassitude avec des visionnages réguliers mais rien de grave, j'espère....pour revenir sur ce premier film d'Amini, il n'a certainement rien de honteux mais c'est au niveau des références qu'il a du mal à s'affirmer. Et si j'ai tendance à souligner le négatif sur un avis, je n'ai pas passé un mauvais moment.

Citation :

Et si j'ai tendance à souligner le négatif sur un avis, je n'ai pas passé un mauvais moment.

Alors que j'ai tendance à retenir plutôt le positif, et à ne pas trop m'attarder sur le négatif...   

Mais sinon, je suis d'accord : ça se sent que c'est un premier film, en effet. Mais je trouve que ça peut annonce quelque chose de pas mal par la suite...

Marko a écrit:

Cool un nouveau Moodysson!.



Pas encore commenté Palo Alto de la petite dernière du clan Copolla d'après des nouvelles de James Franco. J'ai bien aimé ce film malgré quelques maladresses et clichés. Quelque part entre la série skins et les films d'ados récents comme Virgin Suicides. Des musiques sympas et un peu atmosphériques. Et une amitié destructrice qui devra éclater pour que chacun suive son chemin. On y rencontre des enfants de... (fils de Val Kilmer très touchant, nièce de Julia Roberts excellente).

C'est un peu cours Marko !

Et en même temps... je ne vois pas quoi rajouter...

C'est un bon film. Il est complètement dans la lignée de Skins et Virgin Suicides (j'y ai même trouvé quelque chose de Gus Van Sant, avec tous ces moments où il semble ne rien se passer, où la caméra l'air de juste suivre les corps en mouvement). Mêmes musiques rock planantes, mêmes personnages de jeunes paumés, de fêtes, de sexe, d'alcool, de drogue, mêmes couleurs de sombres, de bleues, dans lesquelles surgissent des bulles de couleur.
Même douceur électrique, même magnétisme.
Des acteurs très bons.
Des histoires qui s'emmêlent, plus ou moins anecdotiques, mais qui prennent une épaisseur au moment où les personnages se retrouvent confrontés à des choix décisifs.

Encore une Coppola qui sait filmer, qui sait faire de certains plans des photos d'une justesse parfaite.

Malheureusement, on commence à en avoir vu beaucoup de ce type de films, non ? (Je crois que l'originalité est dans la fin, toute pleine d'espoir, au moins pour les deux personnages principaux)

Juste pour dire que j'ai pas mal levé le pied sur les séances de cinéma mais que je lis attentivement ce que disent Chymère et Avadoro, que je trouve chez chacun une matière délectable, c'est-à-dire à réfléchir... parce que j'ai l'impression d'être un peu au milieu de... (par exemple beaucoup aimé le dernier X-men sans en avoir parlé, glups et trouvé moyen le Cronenberg...). En tout cas, je lis vos avis (et surtout/aussi vos discussions) avec beaucoup de plaisir !

Moi, c'est un peu l'inverse de toi, Shanidar : je sens qu'avec les vacances qui arrivent, je ne vais pas réussir à voir tous les films que je voulais...
Arf, faudrait être payé pour voir des films... mais je crois que je me suis trompée de métier....   



J'ai trouvé, pour ma part, le propos sur l'intelligence artificielle et la place de la technologie dans notre société intéressant et bien mené. On sent bien la patte du producteur, Christopher Nolan (plus que celle du réalisateur ? difficile à dire, c'est un premier film aussi... donc à suivre, j'ai envie de dire...   ), dans la précision et la sobriété des effets spéciaux.
Johnny Depp est très sobre, lui aussi, pour changer... mais c'est le rôle qui veut ça... A l'inverse, Rebecca Hall est très expressive et humaine dans son questionnement.
Pas parfait mais ça reste de la bonne anticipation, qui permet, au moins d'un point de vue social et philosophique, de s'interroger sur ce que nous faisons avec le progrès scientifique et technologique. Et sur ce qu'il est en train de faire de nous...

shanidar a écrit:

Juste pour dire que j'ai pas mal levé le pied sur les séances de cinéma mais que je lis attentivement ce que disent Chymère et Avadoro, que je trouve chez chacun une matière délectable, c'est-à-dire à réfléchir... parce que j'ai l'impression d'être un peu au milieu de... (par exemple beaucoup aimé le dernier X-men sans en avoir parlé, glups et trouvé moyen le Cronenberg...). En tout cas, je lis vos avis (et surtout/aussi vos discussions) avec beaucoup de plaisir !

de mon côté j'aime tous vous lire car vos avis me donnent tous à réfléchir et sont stimulants jusque dans les désaccords.

je me suis mal exprimée (d'ailleurs je n'arrive même pas à me comprendre en me relisant), je voulais dire que Chymère et Avadoro ayant souvent des avis différemment nuancés sur les mêmes films, sont du coup très complémentaires pour ceux qui les lisent. Bien sur que j'aime également lire les autres...

Et ta propre participation sur le cinéma serait notamment très stimulante ! Retourne au cinéma   

La Frappe de Sung-hyun Yoon

Traversay a écrit:

Un adolescent est mort. Suicidé ? Son père cherche à savoir auprès de ses anciens amis. Mais y a t-il une réponse à ses interrogations ? Etonnant premier film que La frappe, qui n'en finit pas de mélanger présent et passé, sans pour autant éclaircir quoi que ce soit. Ou si peu. Est-ce un film sur l'homosexualité ? Sur la violence sociale ? Sur la compétition à l'école (comme Suneung) ? Plus sûrement sur l'amitié, la trahison, les rapports père/fils, la difficulté à s'adapter. Le réalisateur, Yoon Sung-hyun, fait preuve d'une maîtrise remarquable pour un débutant. Presque trop doué et enclin à épaissir le mystère là où un peu de clarté n'aurait pas fait de mal. Sur le plan formel, aussi, l'abus de plans filmés à l'épaule et l'avalanche de dialogues, pourtant la plupart du temps inachevés, contribuent à éloigner le spectateur d'une oeuvre qui, bien que se voulant réaliste, a tendance à rendre trop dense une intrigue qui davantage serrée aurait pu gagner en efficacité. Et sans doute perdu en trouble, rétorquera t-on. Ce qui n'est pas faux non plus.

J'invite virtuellement notre ami Traversay, qui me manque sur parfum, par l'intermédiaire de son avis allociné sur ce film coréen que je viens de voir dans le cadre du cinépsycho à la FAC de Villeneuve d'Ascq. Un film et un bout de débat un peu rapide par manque d'implication des étudiants présents et un peu léthargiques. Pourtant les avis fusaient pendant la projection et après plus rien!  

J'avais manqué ce film à sa sortie au mois de mai et je suis content d'avoir pu le découvrir aujourd'hui. Je me souvenais d'un avis très enthousiaste des frères Dardenne à son sujet...

Ce jeune réalisateur fait preuve d'une grande aisance dans sa façon de décrire le monde de l'adolescence, les non-dits, la pudeur et la violence, l'ambiguité des sentiments, la solitude. C'est un film est d'une grande finesse psychologique et d'une direction d'acteurs formidable. La narration est complexe et crée volontairement une confusion des identités comme de la temporalité avec le présent et le passé récent qui s'achoppent de manière déroutante. ça n'est pas un gadget artificiel mais un moyen de suggérer le déplacement des rapports de force et des sentiments entre ces 3 garçons.

On commence avec une séquence de tabassage qui semble mettre en scène un caïd de lycée et son souffre douleur. Plus tard on comprend qu'un personnage est mort et peu à peu on découvre une plus grande complexité relationnelle entre eux.

C'est un très beau film également sur ce passage vers l'âge adulte où les amis d'enfance s'éloignent, ou la sexualité s'affirme davantage jusque dans la rivalité ou la jalousie.

Il n'est jamais dit que cette histoire est un drame passionnel avec une circulation du désir homosexuel mais bien des échanges non verbaux le suggèrent. C'est de toute façon bien d'amitié et d'amour dont il s'agit. De sentiment d'abandon, de réveil de blessures d'enfance aussi. Il y a une telle pudeur et une telle difficulté à exprimer ses sentiments que cela ne peut que conduire à des moments d'explosion de violence.



La tension émotionnelle ne cesse de monter et toute la fin est vraiment poignante. La nécessité de rompre l'amitié et le lien à l'enfance se révélant un douloureux pas vers le monde adulte. Au risque que l'un d'eux y laisse la vie.

Un réalisateur à suivre de très près.



Attention! La bande annonce en montre beaucoup trop... Je la mets pour ceux qui voudraient se faire une idée.

En total désespoir cinématographique, j'envisage d'aller voir Tristesse Club ce soir. Quelqu'un l'a-t-il vu ?