[2016] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Merci pour le retour sur Kaili Blues! Ca donne envie!

Portrait du Vietnam en pleine mutation à la fin des années 90 à travers un groupe d'amis qui évoluent entre nature et milieu urbain le long du Mékong. Très immersif, dépaysant, sensuel, esthétique sans être poseur. Entre réalisme quasi documentaire et abstraction poétique. Un film très dense, jamais ennuyeux et très beau à regarder.

Comment passer en temps réel (de 4h27 à 6h du matin) d'une scène de partouze de 20mn qui en dérangera certain(e)s  (mais qui culmine formidablement par un coup de foudre amoureux inattendu!) à une bluette sentimentale rafraîchissante et touchante en forme de traversée de Paris by Night. Un peu de prévention intelligente pour le vih et un hommage à Rivette ou Varda. Un vrai film d'amour qui fait du bien. J'ai adoré!!! Ça serait dommage de n'y voir qu'un film pour public ciblé. C'est une vraie belle surprise. La musique électronique de Karelle & Kuntur est très réussie. Mais je ne me fais pas d'illusion, peu de gens iront le voir malgré une critique globalement très bonne.

Chala, une enfance cubaine

Chala a une dizaine d'années, il est 'élevé' par une mère-prostituée-toxicomane, et pour l'aider il élève des chiens de combats et des pigeons voyageurs. Chala a un cœur énorme et passe son temps à courir pour gagner sa vie, se rendre à l'école, porter les courses de son institutrice et se bagarrer avec ses petits camarades. La démission de sa mère et ses activités extrascolaires incitent les autorités cubaines à placer le garçon dans un foyer mais c'est sans compter sur la détermination imparable de Carmela, l'institutrice du quartier, vieille petite personne rogue et aimante, qui ne lâche rien, pas même le mentor de Chala (celui qui l'aide pour les combats de chien) et qui apprendra qu'un enfant, et bien, ça s'élève !!

Chouette film qui place les enfants au cœur de son dispositif, ce qui n'est jamais une facilité ; mais ces petits cubains assoiffés de vie, qui découvrent la force de l'amitié et un peu d'amour avec le très joli personnage de Yeni, petite fille arrivée de province, bonne élève mais dont le père n'a pas de permis de travail, est un régal du cœur... En filmant la vie des enfants, le réalisateur parvient aussi et avec une grande intensité à donner une idée de la vie cubaine, des difficultés des uns et des autres pour manger, étudier et rester dans l'île coûte que coûte.

La vision (malgré tout assez angélique) du réalisateur aurait sans doute gagné en ne jouant pas uniquement sur la corde sensible de son histoire et en laissant place de temps en temps à un peu de comédie et même de rires. On sort du film le cœur lourd et en même temps galvanisé d'avoir vu grâce à Chala un môme se battre comme un forcené pour atteindre ses rêves et les faire vivre, ainsi qu'une femme vieillissante mais solide se bagarrant elle aussi pour que ses élèves vivent la tête haute.

Joli film.

Marko a écrit:

Portrait du Vietnam en pleine mutation à la fin des années 90 à travers un groupe d'amis qui évoluent entre nature et milieu urbain le long du Mékong. Très immersif, dépaysant, sensuel, esthétique sans être poseur. Entre réalisme quasi documentaire et abstraction poétique. Un film très dense, jamais ennuyeux et très beau à regarder.

...

Citation :

Très immersif, dépaysant, sensuel, esthétique sans être poseur

Disait Marc. Et c'est vrai! J'étais partie avec eux au bord de ce Mékong, un plongeon très envoûtant dans des milieux moins connus, au cœur de la jungle, dans une communauté très modeste où le partage est de mise. Sont rassemblées en coloc plusieurs personnes, jeunes ou moins, chacun ayant un rôle bien défini. Les femmes sont réduites à bien peu, entre les corvées de cuisine et l'éducation des petits. Les hommes au contraire s'affirment et se cherchent des noises, ou évaluent leur force dans des luttes à la Bruce Lee. Ils sont beaux d'ailleurs. Vu, le personnage central, les admire de loin, coincé entre un père dominateur et des copains brailleurs, il se réfugie dans sa passion pour la photographie. Timide tentative d'approche pour ce père qui ne comprend décidément pas ce fils et lui offre un jour un superbe appareil.

C'est à la fois rude et sensible, très réaliste mais avec de belles échappées où le charme opère insidieusement, sans que l'histoire suive un cheminement précis et qui bizarrement capte. On se laisse conter ces tranches de vie et ce qui en ressort est peut être tout ce qui n'a pas été révélé justement. Une solitude, une incompréhension, une voix qui n'ose pas encore tout dire. Un film avec une grâce particulière, qui s'apprécie encore plus avec le recul, je trouve. Le cinéaste aime les rapprochements des corps dans la boue, c'est à la fois sensuel et dérangeant, fascinant et répulsif. C'est peut être là que se situe l'essentiel. À voir car il y a plein de choses à en dire, mais il est difficile à décrire!

Donald Trumbo



Ca raconte l'histoire de Donald Trumbo brillantissime scénariste hollywoodien (à qui l'on doit Johnny s'en va t'en guerre (le livre) Spartacus, Exodus...). J'ai trouvé le propos passionnant mais l'interprétation insupportable Dommage.

Aïe, j'avais envie d'aller le voir pour le côté 'glorieux mais obscur' du personnage, mais bon... Ce sera peut-être Alias Maria, un film colombien...

J'irai le voir, si j'ai le temps.

moi j'essaierai d'aller voir le film tourné dans le coin (j'ai oublié le titre, une histoire de vendeurs de cuisines ?) mais ça ne va pas forcément être simple point de vue emploi du temps !

Avalon a écrit:

Merci pour le retour sur Kaili Blues! Ca donne envie!

Sans aucun doute un de mes coups de coeur de 2016. Une vraie et belle découverte. Dommage que ce soit si mal distribué.

Alias Maria de Jose Luis Rugeles

Une déception.

L'histoire est celle de Maria, une guerillera d'à peine quatorze ans, qui se voit confier la mission d'emmener en lieu sûr, à l'aide de son compagnon et de deux autres combattants (dont l'un est un enfant), le bébé nouveau-né de leur commandant. Maria est elle-même enceinte et choisit de taire sa condition pour échapper à l'avortement programmé par son engagement guerrier.

Le film se joue en immersion totale, on ne sait pas pourquoi les guerilleros ont choisi la rébellion, ni ce qu'ils font dans la jungle, ni qui ils combattent. Maria, dont le visage mono-expressif surprend par sa candeur, est une simple gamine portant une arme qui va peu à peu devenir femme, au contact du nourrisson qu'elle protège et de sa propre future maternité. Les plans filmés par le réalisateur sont longs et lents, comme si la chaleur humide de la jungle barbouillait la pellicule d'une sorte de lenteur, de moiteur, de lassitude dense. A force, j'avoue que j'ai fini par moi aussi me lasser. Sans offrir aucune accélération à son propos, le réalisateur semble avoir laissé sa caméra filmer toute seule, longuement, les mêmes plans de courses haletantes, réussissant parfois à placer quelques images scolairement envisagées. Bref, un film qui ne décolle pas, des acteurs figés dans leur sueur, absence presque totale de suspens, dommage car le scénario laissait présager une réflexion forte sur la femme, sa place dans la guerre, sur la maternité et aussi sur les relations entre soldats (qui sont tous plus ou moins des gamins).

En revanche, les rares images filmées de fourmis rouges trimballant avec une dextérité incroyable d'énormes bouts de feuilles vertes ont su m'hypnotiser...

Je suis récemment allée voir Le livre de la Jungle en 3D (cet effet n'apportant rien de plus au film, comme d'habitude). Le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'en ai pas été déçue et que j'ai passé un bon moment. L'intrigue est intelligemment revisitée et remise au goût du jour, sans tomber dans la surenchère de scènes spectaculaires. Petit bémol cependant pour le doublage VF de certains personnages, notamment le Roi Louis incarné chez nous par Eddy Mitchell, à la voix trop reconnaissable pour apprécier le personnage à sa juste valeur.

-Maggie's plan
de Rebecca Miller (Les Vies privées de Pippa Lee)




Maggie, célibataire et trentenaire, décide un jour de faire un bébé et demande à un ancien copain de fac de l'aider. C'est à ce moment là qu'elle rencontre un prof, écrivain contrarié et malheureux en ménage, qui tombe amoureux d'elle. Mais l'emballement du début laisse place au doute dans l'esprit de Maggie, et après quelques temps de vie commune doublés d' un bébé, celle ci se demande si elle ne va pas le restituer à son ex et élabore un second plan...

Bien sûr ces chassés croisés amoureux dans un milieu New Yorkais bobo et universitaire font forcément penser à Woody. Mêmes prises de vue, même problématique du trio, jusqu'aux accords jazzy pour entrecouper les scènes. Les premières sont très drôles, c'est enlevé, les dialogues sont bons et le rythme bien là. Le charme opère. Mais passé ce cap, l'histoire tourne un peu en rond et les revirements de Maggie finissent par nous passer au dessus. Un moment pas désagréable quand même grâce au jeu des acteurs, la fraîcheur candide de Greta Gerwig, et l'omniprésence parfois glaçante de la géniale Julian Moore. De la fantaisie, un peu de bavardage, une ville toujours fascinante: du Woody sans la brillance. Un film sympa, en bref.

Eddie the Eagle (Dexter Fletcher)

Le film s'attache à suivre le parcours sportif improbable du sauteur à skis britannique Eddie "The Eagle" Edwards, avec en point d'orgue sa participation aux Jeux olympiques de Calgary en 1988. Cette trame rappelle forcément Rasta Rockett, qui évoquait l'équipe jamaïcaine de bobsleigh lors de ces mêmes JO de Calgary. La tentative d'Eddie Edwards est aussi le fruit d'une obstination, après avoir déjà échoué à se qualifier aux Jeux dans la discipline du ski alpin : le saut à skis, dans sa dangerosité fascinante, lui permet de s'offrir une revanche, un baroud d'honneur à la fois dérisoire et sensationnel.

Eddie the Eagle privilégie une dimension romanesque et idéalisée, s'écartant souvent du contexte biographique. L'ambiance survoltée, déjantée est relativement plaisante à suivre mais marque les limites d'un film qui aligne de nombreux clichés. On peut malgré tout apprécier quelques numéros d'acteurs, dont notamment Hugh Jackman.

Entre la grippe et les vacances, faut que je me rattrape un peu...


J'ai vu Le Livre de la Jungle aussi... et je l'ai trouvé très chouette aussi.
Pour ma part, le doublage ne m'a pas dérangée. J'ai même trouvé que le Roi Louis était plus flippant que Sheere Khan...

Sinon :
- Braqueurs...
Un film de braqueurs classique, sans gras, carré et pas trop mal foutu.

- La Résurrection du Christ
J'avais un peu peur du résultat, mais au final, ce film évite l’écueil de la pompe hollywoodienne et de l'effet péplum, et reste sobre, à hauteur d'homme, en adoptant le point de vue, d'abord sceptique, d'un tribun romain...




C'est marrant, la réflexion de fond est un peu la même que dans le Batman VS Superman... la responsabilité des super-héros, qui se retrouvent en face des conséquences de leurs actes (et qui dit super-pouvoirs dit super-responsabilité, hein...), ce qui ne va pas manquer de faire ressortir les divisions entre les supers-égos.
Du coup, sans mettre de côté la baston et le fun de la franchise, le film gagne en profondeur et m'a semblé plus réussi que le dernier Avengers.
Avec l'arrivée de 2 personnages d'importance : un jeune Spiderman bavard (Tom Holland... excellent choix), et le classieux Black Panther, qui attendent eux aussi leur solo...