[2016] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

ah bon ? sûre de sûre ?

Tu étais tenté ?

pas forcément pour celui là c'est vrai mais je pourrais avoir de drôles d'idées, ça m'arrive des fois... huhu.

Allez, la bande-annonce de "Diamant noir", diablement fort, ça mérite le détour...

Tu fais bien de le rappeler. Je le note dans un coin pour ne pas oublier.

Tu ne devrais pas le regretter !

La loi de la jungle / Antonin Peretjatko

Un film avec des échos contradictoires. Certains critiques l'ont porté au pinacle, parlant de Godard, Bunuel, faisant un lien avec Ma Loute de Dumont....D'autres n'ont pas aimés, mais Marc dit souvent qu'une critique clivée peut indiquer un chef d'oeuvre. Parmi les non professionnels, Marc est sorti au bout de vingt minutes, mais un ami l'a littéralement adoré...Et la bande annoncée donnait très envie.

Après l'avoir vu, mon avis est mitigée. Je comprends bien les intentions de Peretjatko, faire une comédie débridée et déjantée sur des vrais sujet (certains critiques parlent de film politique). L'entrée difficile des jeunes adultes dans le monde du travail en est un incontestablement, et ce qu'il pointe est plutôt juste. D'autres questions soulevés sont aussi incontestablement de vrais sujets. Je ne me suis pas ennuyée, ni y envie de sortir. Mais c'est le côté comédie qui n'a pas tellement marché pour moi. Quelques rires, des sourires plus nombreux, et visiblement dans la salle (avec une assistante peu nombreuse il est vrai) cela ne riait pas tant que ça. Peut être que parce que tout est sur le même registre du comique, et qu'au bout d'un petit moment ne fonctionne plus trop. J'ai été également déçue par les acteurs, en particulier par Macaigne, j'aurais pensé qu'il exploserait, et c'était très (trop) sage, un peu uniforme.

Au final pas désagréable, mais vraiment pas marquant, pas indispensable.

Aquarius / Kleiber Mendonça Filho

Clara, critique musicale,vit seule dans un immeuble qui s'est petit à petit vidé de tous ses habitants, dont un promoteur a racheté les appartements en vu d'une construction de luxe. Clara refuse de vendre et de partir. Les promoteurs imaginent différentes façons, de moins en moins sympathiques pour la faire changer d'avis. Dans cette situation de crise, Clara se souvient de moments importants de sa vie.

J'ai été quelques peu déçue de ce film, qui semble avoir été très apprécié au cours du dernier festival de Cannes. Sonia Braga est extraordinaire et crève l'écran qu'elle ne quitte guère. Mais l'histoire est somme toute très convenue, la façon de filmer n'a rien de révolutionnaire, et à mon sens le film aurait gagné à être plus court.

Je m'y suis pas ennuyée, c'est efficace et très bien joué, mais au final, je ne suis pas sûre de m'en souvenir dans peu de temps. Cela manque d'originalité, et de véritable nécessité. Mais c'est bien fait, la nostalgie, les musiques, les jolis décors sont bien utilisés, les personnages pittoresques et touchants font leur effet. Mais j'aurais voulu quelque chose de plus bouleversant et essentiel.

A force de voir les films en compétition cette année à Cannes, je me demande si c'était vraiment une bonne année...

J'avais aussi entendu beaucoup de bien d'Aquarius à Cannes. Ton avis reste tout de même encourageant malgré la déception par rapport aux attentes. La sortie nationale est prévue le 28 septembre.

Avadoro a écrit:

J'avais aussi entendu beaucoup de bien d'Aquarius à Cannes. Ton avis reste tout de même encourageant malgré la déception par rapport aux attentes. La sortie nationale est prévue le 28 septembre.

Je m'en voudrais de dissuader d'aller voir ce film, qui est très loin d'être mauvais. Mais pour ma part, je trouve qu'on est très loin de l'exceptionnel annoncé par les critiques, j'ai d'ailleurs beaucoup de mal à comprendre ces appréciations. Et d'autres spectateurs de l'avant premières étaient également déçus par le film. L'aspect critique sociale, évoqué ici ou là m'a particulièrement laissée dubitative, en particulièrement en le considérant plus incisif et dérangeant que dans le film de Ken Loach. Je n'ai certes pas vu ce film de Ken Loach, mais il me paraît difficile de faire plus convenu dans le genre.
Peut être que l'impression aurait été différente si je n'avais pas eu tant d'attentes, j'aurais pu apprécier un film sympathique, et la prestation remarquable de Sonia Braga sans vouloir plus.

Diamond Island / Davy Chou



Diamond Island est une île aux abords de Phnom Penh, sur laquelle des résidences de luxe sont en cours de construction. Pour les réaliser, des jeunes villageois arrivent, travaillent dur et vivent dans des conditions pénibles. Un d'entre eux, Bora, retrouve un soir son frère, Soleil, qui n'a plus donné de signe de vie depuis 5 ans. Il mène une vie qui semble très opulente à Bora et à ses amis du chantier de la construction, et l'amène progressivement dans son monde, tout en restant très mystérieux sur son parcours et sa vie diurne.

Un film étonnant, qui joue sur plusieurs registres, entre un côté réaliste de la vie du chantier entre autre, et un côté onirique et irréel, en particulier de la vie nocturne d'une jeunesse aisée, filmée, ou peut être perçue par les jeunes ouvriers comme fantomatique. Mais rien de contradictoire, un réel un peu sordide entraîne d'une certaine façon un besoin de rêve, d'évasion, de magie.

Les personnages des jeunes ouvriers sont extraordinaires de vitalité, de drôlerie, d'humanité. Il y a un vrai travail sur l'image, entre le choix des couleurs, les lumières, la façon de cadrer, l'enchaînement des séquences. Les scènes de nuit sont d'une beauté à couper le souffle par moments. Rien de démonstratif, le film joue pas mal sur des ellipses, sur une certaine ambiguïté.

Vraiment une excellente découverte, un des films les plus intéressants de Cannes parmi ceux que j'ai vu, et sans doute la plus grosse découverte jusqu'à maintenant, avec le film finlandais, mais celui-ci est plus ambitieux à mon sens. J'espère qu'il saura trouver son public, parce que j'ai très envie de suivre Davy Chou.

Il sort le 28 décembre en salles.

Un coin de campagne coréenne où il fait un temps de chien... des meurtres horribles commis par des gens devenus fous dans des conditions étranges... un mystérieux japonais cible de toutes les rumeurs... et un petit flic du coin...
Un thriller fantastique qui oscille entre le sombre et l'effrayant et une forme de farce, dans un équilibre assez subtile qui fait que ça passe, tout en utilisant le mélange entre shintoïsme et christianisme, et la manière dont ces 2 religions appréhendent le phénomène des démons, le tout avec une belle exigence formelle...
Bref, j'ai été intéressée et parfois fascinée de bout en bout, le film dure presque 3 heures que je n'ai pas vues passer...
(il y a quelques passages un peu difficiles... donc j'ai juste envie de dire "âmes sensibles... " tout ça... )

Ces 2 films me font terriblement envie. À mon retour de vacances pour le second et en décembre pour le premier

Avadoro a écrit:

La nouvelle vie de Paul Sneijder (Thomas Vincent)

[...]

Thomas Vincent réussit à créer une ambiance étrange, en plein hiver montréalais, avec un rythme au ralenti et la perception d'une léthargie. Thierry Lhermitte joue une partition minimaliste et semble constamment perdu dans son propre monde. A travers un décalage vis à vis du réel, il cherche à retrouver un sens et sa fascination pour les ascenseurs représente une tentative de se confronter au manque, à l'absurde, à l'inexplicable.

Le film est relativement pertinent dans un registre doux-amer, mais dévie rarement d'une trajectoire un peu trop confortable et linéaire. Thomas Vincent suit le point de vue de Sneijder sans jamais le remettre en cause, et les relations nouées sont assez caricaturales, dépassant rarement le cadre de l'anecdote.

J 'avais bien aimé le roman, la complète remise en question de ce type, marié à une femme froide et déterminée, qui suite à un accident d'ascenseur dans lequel il perd sa fille, choisit la rupture sociale pour redonner un sens à sa vie. Le ton était la fois comique et grave, comme toujours chez Dubois, et Thomas Vincent en a gardé l'esprit, même si l'humour est plus perceptible dans le roman (et que l'absurde passe mieux à l'écrit, pour moi, en tout cas) Il y a des moments sombres, la pesanteur donne de la densité, c'est vrai. Tout est tourné dans l' atmosphère cotonneuse de Montréal sous son manteau blanc, et cela colle parfaitement à cet état dépressif. Les passages du concours canin (ou avec les clients propriétaires, en général) et d'autres assez drôles, rééquilibrent bien la noirceur du sujet. Bref, on part avec un demi sourire, celui de la futilité des choses et de leur côté dérisoire face aux drames profonds de la vie. Un film qui fait réfléchir. (La fin est heureusement bien moins kafkaïenne que dans le livre)





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Truman (2015), de Cesc Gay.. Il s'agit du grand vainqueur des Goyas 2015 : meilleur film, meilleur réaisateur, meilleur scénario, meilleur acteur pour un premier rôle (Ricardo Darin, qui en plus de jouer dans tous les films argentins est ici dans un film espagnol), acteur pour un second rôle (Javier Cámara, vu notamment chez Almodovar).

Nous sommes à Madrid. Julián (Ricardo Darin) a un cancer et ne va pas s'en tirer. Il décide d'arrêter les traitements et sait qu'il n'en a plus pour très longtemps. Son grand ami Tomás vient du Canada pour quelques jours, dans l'espoir de le faire changer d'avis.

Truman, le titre du film, c'est le nom du chien (sans doute d'après Truman Capote, dont on voit quelques instants une photo, si je ne me trompe pas).

Nous allons suivre les deux hommes pendant quelques jours : chez les pompes funèbres, chez le vétérinaire (il faut trouver une famille d'adoption pour le chien), etc. On voit aussi les réactions des gens (ses amis ou bien ceux qui ne sont pas ses amis), parfois gênés (difficile de dire "eh, comment ça va ?").
Ça pourrait être sinistre, mais ça ne l'est pas du tout, c'est souvent drôle. Le film  lorgne un peu vers le "feel-good movie", ce qui, pour un film qui parle d'un type qui va bientôt mourir, est quand même une petite performance. D'accord, Ricardo Darin tousse de temps en temps pour qu'on se souvienne qu'il est bien malade.

Le film ne vaut sans doute pas tous les Goyas qu'il a reçu, il ne fait pas avancer le cinéma en tant qu'art, mais il n'a pas cet ambition, et il est franchement très sympathique. De plus, il évite quasiment tout le temps le sentimentalisme facile, et les acteurs sont très bons, y compris le chien, décédé peu de temps après la sortie du film.
L'affiche n'est pas terrible, par contre.

Bande-anonce :