Le bar du printemps

Cliniou a écrit:

Bonjour le bar.

Je pense que je vais m'éloigner un peu de ce monde.....

Parfois cela fait du bien un petit break, une plongée dans un bon bouquin aussi...Moi en ce moment c'est la marche, et voir pousser les courges ca me change des artistes du Vieux Nice

Cliniou a écrit:

Bonjour le bar.

Je pense que je vais m'éloigner un peu de ce monde.....

Bonjour Cliniou.

Ça (pour le c majuscule avec cédille, c'est alt+128) me fait penser à un sujet que je me tâtais d'ouvrir sur la nécessité croissante dans notre monde moderne du lâcher-prise.
J'y voyais plusieurs raisons :
- l'abondance matérialiste (on a trop ou on peut désirer trop);
- la sollicitation excessive des nouveaux media (internet, smartphone, démarchage, ...);
- le bruit et la concentration humaine;
- le dogme du ludus (les loisirs devenant une contrainte);
- la disparition des repères, des valeurs ou plutôt que disparition, leur transformation ondoyante.

Tout cela nous donne de plus en plus envie de vivre à l'écart du monde, de laisser tous ces intrigants, opportunistes, qui pensent qu'amasser toujours plus, de marcher sur les autres et d'imposer leur volonté, de laisser libre-cours à leurs propres satisfactions sans considération aucune pour autrui, serait le but de la vie.

Finalement, je me suis dit qu'on tournerait en rond sans trouver de solution si ce n'est prendre un manoir dans le Berry avec des hectares de terrain et de ne plus subir les importuns (mais le Berry se trouverait rapidement débordé ^^).
Pour l'heure, je suis trop fatigué pour essayer d'apporter une alternative, car ça signifierait, entrer dans un parti politique ou en créer un, ou lancer un vaste mouvement populaire, devoir se battre toute une vie en évitant les coups de couteaux dans le dos, et puis, la majorité des gens s'accommodent peut-être fort bien de tout cela, alors bon ...

Moralité : Berry me voilà !  (enfin, faut déjà que je fasse mes comptes )

?????
Je ne suis pas spécialement concernée par ces spéculations.


@ Chamaco: oui, dans un bon livre avec le chant des oiseaux ;-)

Moi je suis très intéressé par ton sujet Merwyn.

Chamaco, Van Gogh et Turner (sans oublier Camoin au musée Granet), il faut vite que je me retrouve un appart à Aix , (avant d'envisager une future retraite dans un arrière-pays).

On mange quoi à midi ? (lapsus j'allais écrire qui )

Merwyn a écrit:

- l'abondance matérialiste (on a trop ou on peut désirer trop);
- la sollicitation excessive des nouveaux media (internet, smartphone, démarchage, ...);
- le bruit et la concentration humaine;
- le dogme du ludus (les loisirs devenant une contrainte);
- la disparition des repères, des valeurs ou plutôt que disparition, leur transformation ondoyante.

Tout cela nous donne de plus en plus envie de vivre à l'écart du monde, de laisser tous ces intrigants, opportunistes, qui pensent qu'amasser toujours plus, de marcher sur les autres et d'imposer leur volonté, de laisser libre-cours à leurs propres satisfactions sans considération aucune pour autrui, serait le but de la vie.

oui, ce sont quelques une des raisons avec celles de mes enfants, petits enfants, et mosaïque qui m'ont fait eloigner de la grande ville, mais comme j'ai été addict de nombreuses années le sevrage serait trop brutal si je me contentais du chant des petits oiseaux, de la hargne des oies et du sourire des courges....Donc je fais de brefs passages civilisationnels ne serait ce qu'en allumant un peu la télé, enfin jusqu'à ce que les infos me gavent...

ArturoBandini a écrit:

On mange quoi à midi ? (lapsus j'allais écrire qui )

Et si on mangeait James Cook, cannibale

Merwyn a écrit:

Cliniou a écrit:

Bonjour le bar.

Je pense que je vais m'éloigner un peu de ce monde.....

Bonjour Cliniou.

Ça (pour le c majuscule avec cédille, c'est alt+128) me fait penser à un sujet que je me tâtais d'ouvrir sur la nécessité croissante dans notre monde moderne du lâcher-prise.
J'y voyais plusieurs raisons :
- l'abondance matérialiste (on a trop ou on peut désirer trop);
- la sollicitation excessive des nouveaux media (internet, smartphone, démarchage, ...);
- le bruit et la concentration humaine;
- le dogme du ludus (les loisirs devenant une contrainte);
- la disparition des repères, des valeurs ou plutôt que disparition, leur transformation ondoyante.

Tout cela nous donne de plus en plus envie de vivre à l'écart du monde, de laisser tous ces intrigants, opportunistes, qui pensent qu'amasser toujours plus, de marcher sur les autres et d'imposer leur volonté, de laisser libre-cours à leurs propres satisfactions sans considération aucune pour autrui, serait le but de la vie.

Remarquable ce que tu dis car c'est une réflexion générale en ce moment pour de nombreuses personnes.

Et j'en parlais justement hier avec quelqu'un qui s'apprête à tout plaquer.
Pour retrouver l'endroit tranquille où il est né, où il y a encore le respect de la nature et des moeurs simples. Bref, il plaque tout et retourne aux racines.

C'est loin d'être le seul à réagir ainsi.

J'en ai des dizaines autour de moi qui cherchent une solution viable (d'ailleurs des riches comme des pauvres). Je crois à une vraie prise conscience, mais qui se fait dans la douleur et la confusion.

moi ça me rappelle une discussion avec un collègue de la campagne sur tous les gens qui veulent s'y installer.

ce que c'est dur de se réveiller des fois...

Tous les écrans et réseaux sociaux ne me regardent pas et je le leur rend bien. La léthargie générale et les raisons qui la rendent possible me concerne
d' avantage. Et tout ce qui permet d' en sortir et d' aller sur la place publique voir si on y est.
Les lendemains d' attentats, aussi horrbles et injustifiables qu' ils furent, créérent des émotions, de la chaleur, de la sympathie.
Tenter de sortir de soi, meme pour un moment. Parler de ce qui est tu. Voilà qui est émouvant. Se taire est grave et provoque des implosions qui finissent
en explosions.
Parfois plus que nécessaires.
Leur opposer la violence et la répression est inutile et dangereux. Et ne profite en fin de compte qu' aux plus conservateurs, aux plus riches, aux extrémistes
qui, eux, se manifestent partout ouvertement, en Autriche autant qu' en Pologne et en Hongrie. Sans parler de la Turquie et autres pays sans liberté...
"On vaut mieux que ça, disent les plus jeunes" avec raison. Et nous, donc ?

Cliniou a écrit:

?????
Je ne suis pas spécialement concernée par ces spéculations.

Non non Cliniou, c'est simplement le cheminement de ta phrase qui m'a remis en mémoire cette pensée. Je ne suis pas Mel Gibson ^^

En effet, c'est marrant mais je vois autour de moi de plus en plus de gens qui rêvent "d'autre chose"... départ vers ou retour (parce que personnellement, je ne suis citadine que par nécessité... encore que Dijon, ça reste une ville "à taille humaine") la campagne, cultiver la terre, voire mode de vie alternatif ou en communauté etc...

Dans le fond, ça veut dire quelque chose de notre société et de ce qui est en train de ce passer là-maintenant (même si au fond cela reste très confu)...
Même si pour ma part, de par mon mode de fonctionnement, je ne me sens pas spécialement impactée par les écrans, ou le toujours-plus ambiant... Il y a aussi des avantages non négligeables à notre technologie, la communication possible, l'accès à la culture. Il faut juste savoir garder la tête suffisamment froide pour en tirer partie sans se laisser bouffer...
Perso, je passe pour une extra-terrestre quand je dis que je n'ai pas de compte Face-Book par exemple, mais je n'y vois qu'une perte de temps, et je trouve qu'on y ai trop sur-exposé. Mais d'un autre côté, les possibilités d'internet me manqueraient...
Il faut trouver le juste milieu, je pense... (et honnêtement, je ne me verrais pas mais alors pas du tout vivre en communauté et me lever aux aurores pour aller retourner un champ et faire des confitures... )

Vu cet après midi "le coeur régulier" au ciné club de Cucuron, et en discutant avec une galièriste  je suis invité à faire une retrospective de photos de Cuba dans une bibliothèque de la région, un but supplementaire pour eviter l'ennui, j'étoffe, j'étoffe...

ArturoBandini a écrit:

Moi je suis très intéressé par ton sujet Merwyn.

C'est gentil Arturo. Pour l'heure, je suis trop en retard sur les sujets que j'ai déjà ouvert pour en ouvrir un nouveau et j'ai fait part, par ailleurs, de la raison de mes réserves mais si vous souhaitez l'ouvrir, j'y participerai avec plaisir quand je le pourrai.


Je vais juste vous raconter un vécu. Cette fois, pas le mien mais celui d'un couple d'anciens amis.

À l'époque où j'étais encore enseignant, je connaissais un couple d'enseignants qui avaient justement fait le choix de vivre autrement.

Une fois leur affectation assurée et pérenne, avant la naissance de leur 1er fils (ils en ont 4 depuis) ils ont décidé de prendre une grande maison isolée à la campagne.

Une 1re remarque s'impose, ils sont tous deux enseignants donc aucun souci pour faire un prêt, tout le monde n'a pas cette liberté.

Je suis allé plusieurs fois chez eux et la maison est vraiment bien, une ossature bois, des plafonds hauts, 5 ou 6 chambres, du terrain à perte de vue. En plus, comme c'est isolé, ils sont dans un lieu-dit, au bout d'un petit chemin à 200m de la départementale, la maison qui est vraiment belle ne leur a pas coûté plus cher qu'un 90m2 en centre ville.

Ils ont aussi fait le choix d'avoir et un grand potager et des animaux (poules, chèvres, ânes et je ne sais encore) pour que leurs enfants se responsabilisent et aussi pour vivre des fruits de leurs "dépendances". Ça tout le monde n'est pas fait pour, pour ma part, je n'aurais sans doute pas fait ce choix.

Mais cela fonctionnait bien, chaque enfant avait en charge un groupe d'animaux et pédagogiquement, c'était intelligent.

Ils se couchaient tous les soirs vers 21h (sauf exceptions) et se levaient vers les 5h30 le matin. Ils avaient une télévision mais elle servait peu et datait de ... très longtemps.
Quand je les ai connus, ils avaient Internet, je ne pense pas du très haut-débit mais suffisant pour la vie de tous les jours et, de toute façon, ils l'utilisaient peu.

Pour leur travail, ils devaient faire 45km et pour l'école des enfants, ça dépendait de leur âge, de 15km pour les tous petits à 45km pour les plus grands. Certains jours d'hiver (rares tout de même), quand la neige était vraiment tombée trop fortement, ils partaient travailler et les enfants étaient emmenés à l'école quand le chemin était suffisamment dégagé. Ils ont rapidement fait l'acquisition d'un tracteur chasse-neige.
Là aussi, ils avaient la chance d'être enseignants et pour éviter ce problème, ils veillaient à ne pas commencer trop tôt le matin.

Aujourd'hui, leurs deux plus grands sont dans le supérieur et sont d'excellents étudiants, les plus jeunes sont également très en avance par rapport aux autres enfants.


Voilà, j'ai fini ma petite histoire et je dois dire que je leur tire mon chapeau. Bien entendu, le fait d'être enseignants leur a diminué les contraintes mais ils ont réussi à superbement bien éduquer leurs enfants, lesquels sont tous de grands lecteurs, éveillés, responsables et très polis tout en ayant un incroyable sens de la débrouillardise. Fallait voir la plus jeune de six ans me présenter chacun des animaux (et oui, il y a plein d'espèces de poules) avec une diction parfaite et une maturité que n'ont généralement pas les enfants de son âge.

La vie de cette famille aura été un grand enseignement pour moi.

C'est toujours un sentiment très étrange à vivre lorsque l'on a écrit quelque chose, que d'autres s'en sont servi pour le déformer complètement et se retrouver complètement étrangère à sa propre déclaration.

Mais je ne voudrais surtout pas vous déranger.

J'ai fait de l'houmous, je vais le manger.

Au revoir.

Tu l' as fait justement remarquer,Merwyn, les deux étant enseignants, cela facilitait leur choix de vie.
Ce n' est pas vraiment représentatif de la majorité qui vont là où il y a du travail. Ou pas. En fait peu de gens ont cette possibilité, je ne parle meme pas de choix.
Ton histoire est édifiante, mais particulière.
Pour vivre à la campagne et pour l' avoir voulu, je regrette ici l' absence d' un tissu social, l' enfermement des gens, paysans ou néo ruraux.
Une agriculture polluante et en bout de course.
Mais c' est une fin d' époque.
Coup de chapeau quand meme a ton couple qui a pu/su assumer au fil des années un projet durable. Trop contraignant à mon gré mis cohérent.