- sentinelle a écrit:
- Ahlala je vous envie.
Je me sens toute crétine devant les auteurs, je passe à côté, je me cache derrière une colonne, je zieute en passant mais je ne m'arrête jamais et j'ose encore moins leur adresser la parole.
C'est drôle mais je n'ai pas cette retenue car l'envie est la plus forte...
je suis une timide expansive on va dire, et même si les aborder peut leur paraître routinier, j'agis en égoiste, plus pour mon plaisir et tant pis s'ils pensent que ma démarche n'est pas originale. Après tout ils viennent là pour ça. Ecrire est quelque chose de très intime, j'imagine qu'ils doivent aussi être curieux de connaître leur public. Comme le dit Swallow,
ils ont besoin de nous pour donner corps à ce qu'ils écrivent. Tout dépend de ce qu'il y a derrière bien sûr. Là je parle de ceux dont l'écriture est généreuse, ouverte, ceux qui projettent une part d'eux-mêmes, non ceux qui remplissent des pages pour vendre ou satisfaire leurs égos. En même temps ceux-là ne sont pas de véritables "écrivains "pour moi (vous voyez de qui je veux parler, inutile de les citer
)
Dans mes choix de lecture, je privilégie toujours l'humain, l'authenticité à la brillance ou l'érudition . S' ils coexistent tant mieux (exemple pour
M. Barbery) Mais les deux derniers sans les deux premiers, pour moi, ça n'équivaut pas à grand chose. Le grand mystère c'est l'homme. Pouvoir percevoir un peu de ces parcelles d'intimité en allant à leur rencontre, quel bonheur!
Ce qui fait que , pour répondre à Queenie sur un autre fil où elle me parlait de "chasse à l'autrographe", ce qui compte ce n'est pas tant la signature accolée à quelques mots sur un livre (que parfois on n'a même pas lu d'ailleurs) mais le fait que cette démarche nous permet un moment de partage, de ressenti (même si bref) face à la personne. l'humain derrière les mots . Voilà ce qui compte. Et souvent ils concordent.
Dans le cas cité par Marie-Laure, c'est flagrant. J'ai connu celà aussi avec
JP.Enthoven (j'en parle dans le fil" l'oeil de ma concièrge"
) lecture prétentieuse et vide, enfatuée où rien ne passe. Le bonhomme était calqué. Par contre avec
Pascal Garnier, ou
Olivier Adam, c'est exactement le contraire: une écriture à fleur de peau, des sensibilités exacerbées (même si différentes) des personnalités denses, intériorisées. Les écouter, et leur parler même peu de temps, m'a suffi pour confirmer cette sensation.
Je n'ai pas eu le plaisir de le faire avec
Muriel Barbery, mais je suis sûre que je n'aurai pas de surprises si un jour j'y parviens! Je n'ai échangé que des mails avec elle. Imaginez mon étonnement et ma joie lorsque voilà un peu plus d'un an, alors que je venais de déposer un post (le 3ème exactement, très enthousiaste forcément ) sur son blog, je recevais dans le même temps un mail signé MB ! Ses mots simples, généreux spontanés m'ont aussitôt confirmé tout le bien que je pensais d'elle.
Depuis, à l'occasion, je lui envoie quelques messages auxquels elle répond toujours très chaleureusement (les derniers étaient à propos de Manosque et de Parfums!) et avec toujours une grande humilité. Voilà pour moi la marque des grands, Rien à voir avec l'écrivaillon dont parle Marie-Laure. Le talent n'a pas besoin de reconnaissance. Il se reconnait tout seul et souvent il se conjugue avec l'humilité.
Parfois je vais à la rencontre d'auteurs que je n'ai pas encore lus, mais qui m'intéressent (parce qu'on en a parlé ici par exemple) comme récemment pour
Philppe Forrest et
Jeanne Benameur ou
Michèle Lesbre...Au vu de ce que j'en ai retiré, je n'ai eu qu'une envie après: les lire justement, tant ces personnalités dégageaient quelque chose...Et pour l'instant, je ne suis pas déçue. Ils collent parfaitement à ma perception du moment.
De toutes façons, je pense que les mots viennent tout seuls lorsque l'envie est là. Et pour tous ces auteurs, leur disponiblité était telle que je je n'ai pas eu l'impression de les déranger...au contraire! :)
PS: je vous avais prévenus que je serai intarissable !!