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| Honoré de Balzac | |
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Auteur | Message |
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Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 24 Mai 2013 - 16:51 | |
| Merci. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Dim 26 Mai 2013 - 21:39 | |
| Balzac a toujours semble-t-il souhaité faire carrière dans le théâtre, sa première œuvre, écrite en 1819 (ou 1820) appartient à ce genre, il s’agissait d’un Cromwell. Mais le résultat n’a pas convaincu sa famille et les amis. Suite à cet essai jugé non concluant, Balzac se lancera dans le roman populaire, écrit en collaboration avec d’autres et sous des pseudonymes. Cette expérience négative ne le fera pas renoncer à son envie d’écrire des pièces. Dès 1823, il écrivit « Le Nègre » inspiré d’Othello, qui fut refusé par Le théâtre de la Gaieté, mais ce refus est nuancé, et met en avant certaines qualités de la pièce. Balzac a laissé des traces de très nombreuses ébauches de pièces, mais aucune n’est aboutie à cette époque. Ses sources d’inspirations sont très classiques : Molière, Beaumarchais, Racine…Et il espère que le théâtre lui permettra de gagner d’avantage d’argent que les romans et pouvoir se libérer de ses dettes. Car malgré le succès des premières œuvres de la Comédie Humaine, Balzac a de gros besoins d’argent.
Dès 1834, il songe à un drame bourgeois inspiré de Tartuffe, compose des ébauches, évoque cette pièce dans des lettres à Mme Hanska. Il revient à cette idée en 1838 et entre en pourparlers avec des directeurs de théâtres. Pendant 16 jours et nuits Balzac compose son œuvre, « L’école des Ménages ». Mais la lecture au théâtre de la Renaissance est un échec et la pièce refusée. Balzac donnera des lectures de son œuvre, qui vont provoquer des réactions plus positives, en particulier de Gérard de Nerval, qui écrivit un article à son sujet. Mais la pièce n’est pas jouée et rejoint Cromwell dans les cartons.
L’école des ménages
Donc il s’agit d’un drame bourgeois. M. Gérard un riche négociant s’est épris d’une violente passion pour une jeune fille qui travaille dans sa boutique comme première demoiselle. Il lui laisse diriger sa maison, ce qui provoque évidemment des réactions indignées de sa femme et de ses filles, d’autant plus qu’il souhaite faire épouser sa fille aînée par le frère de sa dulcinée, un jeune avocat sans le sou. La famille, sous la direction d’Anna, la plus jeune fille dresse des intrigues pour chasser l’indigne jeune personne (Adrienne), en faisant intervenir différents protagonistes. Une violente crise se produit, Anna tente d’empoisonner Adrienne. Le père se trouve sommé de choisir entre sa famille et sa passion.
On retrouve dans cette pièce un peu l’ambiance de certaines intrigues de la Comédie Humaines. Certains personnages sont plutôt bien campés, et l’exposition de la situation bien amenée. Mais je trouve que cela pêche quelque peu du côté d’Adrienne, qui au final est une personne noble et désintéressée, ce qui ôte quand même de la vraisemblance, et le ressort de l’intrigue. Et la fin (dernier acte) est bien peu vraisemblable, un peu comme si Balzac ne savait pas trop comment se sortir de cette histoire, comment donner un dénouement satisfaisant à tout ça. Je pense à cause de la caractérisation d’Adrienne, si elle était vraiment l’équivalent de Tartuffe, cela aurait été plus facile. Mais les quatre premiers actes sont plutôt intéressants, et on les imagine sur une scène.
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| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 27 Mai 2013 - 15:31 | |
| Un prince de la Bohème
La Bohème, ce sont ces jeunes dandys parisiens, âgés de 20 à 30 ans, talentueux, un brin irrévérencieux et qui sont amenés à faire de grandes choses dans un futur plus ou moins proche. Et parmi eux, Charles-Edouard Rusticoli, comte de La Palférine.
C’est l’histoire de ce dernier que conte Dinah de La Baudraye dans une nouvelle de son cru. Rusticoli a une maitresse dont il aimerait se débarrasser et pour ce faire, il lui impose toutes sortes d’exigences farfelues auxquelles la dame obéit.
Une courte nouvelle que j’ai trouvée incompréhensible. Un texte obscur, des phrases ampoulées, précieuses que je relisais trois fois sans parvenir à en percer le sens. De plus en plus de mal à me concentrer. Et à m’intéresser.
Une nouvelle abandonnée avant le point final.
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| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 27 Mai 2013 - 16:27 | |
| - Harelde a écrit:
- Une courte nouvelle que j’ai trouvée incompréhensible. Un texte obscur, des phrases ampoulées, précieuses que je relisais trois fois sans parvenir à en percer le sens. De plus en plus de mal à me concentrer. Et à m’intéresser.
Une nouvelle abandonnée avant le point final. Ça arrive même aux meilleurs, rassurant pour les écrivains en manque de confiance. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 27 Mai 2013 - 18:53 | |
| Je dois dire que je ne m'en souviens pas du tout, ce qui est général n'est pas bon signe. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 28 Mai 2013 - 12:42 | |
| Vautrin
Malgré l’échec de L’école des ménages, Balzac n’abandonne pas l’idée d’être joué au théâtre. Dès 1840, Vautrin est en répétition au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Avec Frédérick Lemaître, une grande star de l’époque, dans le rôle titre, pour assurer le succès de la pièce.
Le canevas de pièce semble être un travail collectif (Gautier évoque cette création commune dans ses Portraits contemporains), des parties de la pièce furent écrites par d’autres que Balzac. Ce qui fait que pendant toute la durée des répétitions, Balzac n’a pas arrêté de réécrire la pièce, pour la rendre plus satisfaisante et plus cohérente. La première se passe mal, et Lemaître lors de son déguisement de l’acte IV, s’est fait la tête de Louis-Philippe, ce qui cause un scandale. Les représentations de la pièce sont suspendues, la pièce interdite. Ce qui assura à la pièce une sorte de réputation sulfureuse. L’auteur lui-même la juge sévèrement (« une méchante pièce »). La pièce est reprise en 1850 avec un certain succès toutefois.
Difficile de résumer l’intrigue, au combien embrouillée. Le premier acte se passe chez le duc et la duchesse de Montsorel. La duchesse raconte son histoire à sa tante. Elle donna naissance sept mois après son mariage à un enfant, le duc fut convaincu qu’il était celui d’un premier amour de la duchesse. Et sous la menace de tuer le nourrisson, oblige sa femme à l’abandonner. Et l’oblige plus tard à donner pour sien un enfant qu’il eut avec une courtisane. La duchesse accepte tout, en espérant un jour retrouver son fils. Au début de la pièce elle revient d’une soirée mondaine où elle a vu un jeune homme, et son infaillible instinct maternel l’a informé qu’il s’agit du fils perdu. Comme par hasard, il fait la cour et semble agréé par la jeune princesse que souhaite épouser Albert le fils de son mari. Ses origines ne sont pas claires. La duchesse intrigue pour le faire reconnaître pour l’héritier de la famille, son mari a la puce à l’oreille et évidemment intrigue dans l’autre sens.
Dans le deuxième acte ces intrigues s’intensifient, le duc donne des ordres à un espion qui doit prendre des informations sur le Raoul, le fils supposé. Ce dernier se présente chez le duc et la duchesse, évidemment en même temps qu’Inès (la jeune princesse qu'Albert et Raoul courtisent tous les deux) et sa mère. Une scène se produit entre Albert et Raoul, ce dernier refuse de s’expliquer sur ces origines. Cela jette un doute chez la mère d’Inès. Enfin, Vautrin n’a fait que peu d’apparitions, il semble s’intéresser à ce qui se passe chez le duc.
Dans le troisième acte, nous découvrons les raisons de l’intérêt de Vautrin. Il a pris sous son aile Raoul, depuis son enfance. Il veut lui faire épouser Inès, le rendre riche et prince. Tout l’acte est consacré à des intrigues pas très claires, entre Vautrin, ses complices et Raoul, qui lui est noble et désintéressé et ignore la plupart des manigances de son protecteur.
Le quatrième acte se passe chez Inès. Vautrin déguisé en général mexicain, vient pour amener des lettres contrefaites, soit disant provenant du père d’Inès et lui enjoignant d’épouser Raoul (fils d’un de ses amis richissime se cachant sous un faux nom pour être aimé pour lui-même). Evidement, surgit Albert, qui provoque Raoul en duel (je résume).
Le cinquième acte est chez les Montsorel. C’est l’explication finale, Raoul finit par être reconnu par le prince et la princesse, le prince reconnaît ses torts, le mariage est conclu. Et Vautrin arrêté, mais en laissant bien entendre qu’il ne restera pas longtemps en prison.
Une intrigue invraisemblable au possible, pour le moins pas claire. Les personnages semblent des vraies caricatures. Le seul moteur de Vautrin est son amour quasi maternel pour Raoul, il ne veut pas qu’il soit reconnu pour ce qu’il est, car il le perdrait. La pièce semble osciller entre plusieurs genres, et elle est très longue. A lire c’est terriblement ennuyeux, et à mon avis, cela doit être pire à suivre sur une scène. A moins d’en rire en y trouvant un second (ou un troisième degré) involontaire.
On peut quand même y voir une sorte de préfiguration de Splendeurs et Misères des courtisanes, le jeune protégé de Vautrin, les intrigues pour lui faire un beau mariage…Mais tout ce qui fait le prix du roman est absent de la pièce. Vautrin, le dynamiteur de l’ordre social, devient un gentil papa, intelligent et amoral, mais rempli de bons sentiments au final.
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| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 28 Mai 2013 - 19:53 | |
| - Arabella a écrit:
- Une intrigue invraisemblable au possible, pour le moins pas claire.
C'est clair que c'est tarabusté ! La lecture a dû être laborieuse, tu es courageuse d'être allée au bout. Tenace la Arabella ! Intéressante aussi toute la partie de ton commentaire sur la mise en place de la pièce (2 premiers paragraphes). | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| | | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 28 Mai 2013 - 20:16 | |
| Cette lecture n'aura pas été vaine, tant mieux. - Arabella a écrit:
- Je déteste abandonner une lecture. J'ai même réussi à aller jusqu'à la fin des Chutes de JCO, c'est dire.
C'était si horrible que ça ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 28 Mai 2013 - 21:32 | |
| J'ai eu vraiment beaucoup de mal. Mais c'est aussi un peu de la provoc, le forum est rempli de fans de JCO. Tu n'as pas intérêt à dire que tu ne connais pas. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 28 Mai 2013 - 21:38 | |
| - Arabella a écrit:
J'ai même réussi à aller jusqu'à la fin des Chutes de JCO, c'est dire.
ça alors ! tu m'étonneras toujours. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 28 Mai 2013 - 22:01 | |
| Bon, a priori Vautrin m'intéressait, et je m'étonnais que la pièce soit aussi difficilement trouvable en français. Je testerai Balzac théâtreux avec Le Faiseur. Et je retrouverai Vautrin dans Illusions perdues, que j'ai la chance de n'avoir pas encore lu. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 28 Mai 2013 - 22:06 | |
| Il faut lire Illusions perdues. Mais tu y verras peu Vautrin. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| | | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 31 Mai 2013 - 11:04 | |
| La paix du ménage
Soir de bal à l’hôtel du comte de Gondreville en ce mois de novembre 1809. Le tout Paris est présent, en grande toilette car l’empereur auréolé des lauriers de Wagram a promis de venir.
A l’intérieur des salons, un luxe tapageur prévaut : robes de fête, habits de soirée, diamants, rubis. Les femmes sont étincelantes et entendent le montrer. Les hommes admirent, discutent, fanfaronnent, paradent, se vantent. Se disputent les faveurs féminines. Papillonnent, conquièrent ou abandonnent. Et à l’occasion, trahissent.
Les forces en présence ? Le colonel de Soulanges, marié et qui vient tout juste de se faire ravir le cœur de sa très belle maitresse, madame de Vaudremont. Madame de Vaudremont, une jeune et belle veuve de 22 ans, très riche : un fort beau parti très convoité par la gente masculine. Le baron Martial de la Roche-Hugon, célibataire enviable, plus tout jeune mais très ambitieux ; un requin aux dents longues, endetté et nouvel amant officiel de madame de Vaudremont. Le comte de Montcornet, officier de l’armée impériale, célibataire et un des plus beau parti de l’armée, destiné aux plus hauts grades ; grand ami de Martial. Et une très belle inconnue en robe bleue qui se tient timidement dans le coin le plus sombre du salon. Cette femme dénote dans une telle société ; reste assise, ne danse pas.
Martial et Montcornet l’ont remarqué : ils sont tous deux décidés à la séduire et se lancent un pari dans ce sens. Martial n’est pas libre mais écarte avec impatience l’argument narquois de son concurrent. C’est Montcornet qui parvient le premier à aborder l’inconnue. Et le premier à être éconduit. Marial rit de la déconvenue de son ami et s’apprête à lancer sa propre offensive.
Tout le salon s’amuse du jeu de dupes qui se déroule ce soir-là. Tous ont vu le manège des deux hommes. Tous s’interrogent sur l’identité de la belle que personne ne semble connaître. Tous ont également remarqué la douleur discrètement éprouvée par madame de Vaudremont que son amant a subitement délaissée. Spectacle mondain cruel qui fera à n’en pas douter des victimes.
Une nouvelle passionnante dans laquelle le lecteur assiste aux intrigues amoureuses qui se font et se défont aux grés des battements de cils de ces dames. L’écriture de Balzac est magnifique, le ton est vif, mordant et caustique. On frémit de l’arrogance et de la fatuité des galants. Et on découvre que dans ces jeux de pouvoir, les femmes sont loin d’être démunies.
Délicieux, savoureux !
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| | | | Honoré de Balzac | |
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