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| Eugène Ionesco | |
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Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Ven 20 Déc 2013 - 13:11 | |
| Ne capitule pas !
C'est vrai que toutes les analyses sur Ionesco parlent parfois plus que le texte lui-même... j'ai découvert Ionesco par hasard, sans avoir jamais rien lu de lui et je n'ai pas connu cette déception. Par rapport à Rhinocéros, il me semble dommage de faire une réduction politique. Poursuis avec La cantatrice chauve, ça te parlera peut-être plus... | |
| | | Laryngale Espoir postal
Messages : 36 Inscription le : 15/12/2013 Age : 29 Localisation : Chez Socrate, en train de boire la ciguë.
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Ven 20 Déc 2013 - 13:16 | |
| Bonjour à tous, Eugène Ionesco est pour moi un des grands du XXe siècle. Son théâtre de l’absurde me parle. Je ne crois pas avoir tout lu de lui, il doit me manquer une ou deux oeuvres de lui. Nonobstant, je puis vous révéler quelque chose : mon grand-père maternel était un grand ami de ce personnage. Tous deux venant de Roumanie en France en même temps, ils ont très vite sympathisé et ont gardé contact plusieurs années avant de se perdre de vue. Voilà pour l'anecdote . En tout cas, Ionesco est pour moi un grand auteur. | |
| | | unmotbleu Sage de la littérature
Messages : 1329 Inscription le : 08/03/2013 Age : 65 Localisation : Normandie Rouen
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Dim 2 Fév 2014 - 17:37 | |
| Le roi se meurt. pièce en un acte d'Eugène IONESCO Qui est le roi? Le roi c'est moi, le roi c'est nous... Comment chacun se comportera t il face à la mort? Faut il oui ou non s'y préparer? Le roi se meurt mais ne le sait pas ou ne veut pas le savoir. Chaque personnage a sa fonction dans le déroulement de cette agonie. La reine Marguerite, première épouse du roi, est dure et froide mais affronte la réalité et met le roi face à lui même et à son destin. La reine Marie, deuxième épouse, tendre et aimante, refuse de regarder la vérité en face et entraîne le roi dans le déni. Le médecin argumente et soutien Marguerite dans son attitude et son discours. La servante, écoute et représente la vie simple et concrète. Le garde annonce et répète. Qui a tort, qui a raison? Par quelles phases passera t il? Comment , au bout du compte, vivra t il ses derniers instants, inéluctables? Une réflexion sur la vie qui implique la mort par définition. Saisissant! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Lun 3 Fév 2014 - 20:52 | |
| Contente que tu aies kiffé ! Le final est merveilleux ! (a pas de mots pour le décrire, pas vrai ?) | |
| | | unmotbleu Sage de la littérature
Messages : 1329 Inscription le : 08/03/2013 Age : 65 Localisation : Normandie Rouen
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Lun 3 Fév 2014 - 21:40 | |
| Faut pas le décrire! Ce serait dommage. Faut allécher les futurs lecteurs J'aimerais beaucoup voir jouer cette pièce. Pour m'amuser, j'en ai lu des passages à haute voix afin de donner à ma lecture, une autre dimension. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Mer 5 Fév 2014 - 20:13 | |
| Tiens, c'est quelque chose que je fais jamais! Et alors, ça a donné quoi ? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Lun 18 Mai 2015 - 21:38 | |
| Article sur Books : La carrière contrariée d'Ionesco - Citation :
- Dans cet article écrit pour Books en février 2013, Anthony Daniels rend hommage à la richesse des textes du dramaturge, dont les significations psychologiques et politiques sont riches et multiples.
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Lun 28 Sep 2015 - 22:32 | |
| Qui aime bien châtie bien. Journal en miettes (1967) Flaubert avait écrit : « Il ne faut pas toucher aux idoles : la dorure nous en reste aux doigts ». Il faut parfois écouter les vieux, ils n’ont pas tort. Si j’avais su, je ne me serais pas mise à courir comme une dératée et langue pendante derrière mon idole littéraire de jeunesse, après avoir reçu l’œuvre théâtrale d’Ionesco comme la révélation d’une obsession partagée de l’absurde et de tous ces trucs qui ne servent à rien, mais qui constituent une vie. Mais non, je me suis procurée son Journal en miettes comme j’aurais braqué la porte d’entrée de son bureau pour fouiller dans son tiroir et en extraire les petits mots dégueulasses qu’il s’écrivait à lui-même. Immense duperie : en fait de journal, une justification baveuse. Ses pages sentent le chiqué passées les trois premières minutes de lecture. On subit d’entrée de jeu ses souvenirs d’enfance gratinés d’une fausse mélancolie -on les appellerait « Les malheurs d’Eugène ». Suivent ensuite quelques réflexions sur la littérature et des auteurs par-ci par-là, des notes et morceaux retirés sur la pièce « Le roi se meurt » (peut-être la meilleure section de ce journal), un genre d’essai sans direction ni profondeur sur Freud, Jung et la psychanalyse en général, et puis beaucoup de rêves, pratiquement plus que de ça vers la fin. Des rêves bruts, sans perspective ni densité. Or, nous savons tous très bien, pour avoir voulu peut-être partager nos rêves avec quelques proches qu’on pensait pourtant passionnés par notre vie intérieure, que ceux-ci ne suscitent l’intérêt de personne d’autre que le rêveur. De toute façon, les rêves décrits par Ionesco semblent étrangement trop précis pour être authentiques. Souhaitait-il donner une version littéraire des toiles de Dali ? Heureusement, Ionesco sait parfois être plus sincère et se dévoile sans gloriole. On découvre par exemple que son obsession pour l’absurde n’est sans doute pas étrangère à l’orientation qu’a prise sa vie vers la littérature, par un hasard totalement fortuit, suite au succès de petites pièces écrites sans vraiment y penser, comme d’autres font leurs mots croisés ou promènent bébé au parc. « Je me dis depuis pas mal de temps que je devrais tout de même commencer à écrire mon œuvre, la vraie. Au fond, le théâtre n’est pas ma vocation véritable. Ayant écrit une pièce de théâtre, après avoir écrit d’autres sortes de choses, j’ai eu envie d’en écrire une seconde, puis ayant réussi à intéresser plusieurs personnes à cette seconde pièce, je me suis mis à en faire une troisième. Par la suite, réussissant à gagner ma vie avec la quatrième ou la cinquième pièce, j’ai continué bien sûr à en faire d’autres, à ne plus faire que cela. »On découvre également un Ionesco beaucoup moins mature que dans ses pièces de théâtre, travaillé à mort, comme n’importe quel vieux qui réaliserait, mais un peu trop tard, que la vie pose aux vivants des questions essentielles. Doit-nous encaisser notre déception ou supposer qu’Ionesco cachait un fond de schizophrénie ? Lui qui semblait s’être répondu à travers ses pièces ne serait-il en fait qu’un type qui écrit sans se comprendre ? Ce n’est pas gentil mais de toute façon, ce n’est pas moi qui le dis. Ionesco lui-même en a marre de la littérature et de l’apitoiement de l’auto-analyse littéraire. « Le verbe est devenu du verbiage. Tout le monde a son mot à dire. Le mot ne montre plus. Le mot bavarde. Le mot est littéraire. Le mot est une fuite. Le mot empêche le silence de parler. Le mot assourdit. Au lieu d'être action, il vous console comme il peut de ne pas agir. »C’est pour cela qu’il parle tout le temps de psychanalyse, devinant que cette discipline, à l’opposé de la littérature, permet une exploration décisive du cœur pour s’instruire de sa voie personnelle, alors que la littérature explore le cœur et ne crache que des rebuts stériles, conduit à la torture de soi-même et au désespoir. Mais, et c’est là où je voulais en venir, Eugène Ionesco m’agace : il nous balance son Journal en miettes comme une trituration personnelle, dédiée à soi et pour soi, alors qu’elle apparaît comme un genre de travail d’écolier qui attend une bonne note. Et de nous citer tel grand mec de la psychanalyse, telle philosophie orientale, tel Absolu supersonique, alors qu’il reste éperdument empaffé de ses malheurs, trop ravi d’avoir de la littérature à faire plutôt que rien. Et pourtant, il déteste cette littérature ! Mais parce qu’il ne sait rien faire d’autre et qu’il sait pourtant qu’autre chose l’attend, pris au piège de son théâtre, englué là-dedans à mort, il n’arrive à rien de plus. Et mieux il le constate, plus il s’empâte. J’ai touché à l’idole et il n’en reste plus grand-chose. Honte à moi mais si je me permets de critiquer Ionesco aussi injustement, c’est parce que j’ai vénéré ses textes dramatiques. Ici, il se montre décevant, n’arrivant pas à cracher une phrase qui arriverait à la hauteur de la réplique la plus minable de la Cantatrice Chauve. Sachant cela, je relirais peut-être ses pièces avec un émerveillement renouvelé, ne croyant pas exagérer lorsque je ponctuerais chaque scène par le balbutiement du miracle. Emil Holarek Naissance d'une vocation : « Je me dis depuis pas mal de temps que je devrais tout de même commencer à écrire mon œuvre, la vraie. Au fond, le théâtre n’est pas ma vocation véritable. Ayant écrit une pièce de théâtre, après avoir écrit d’autres sortes de choses, j’ai eu envie d’en écrire une seconde, puis ayant réussi à intéresser plusieurs personnes à cette seconde pièce, je me suis mis à en faire une troisième. Par la suite, réussissant à gagner ma vie avec la quatrième ou la cinquième pièce, j’ai continué bien sûr à en faire d’autres, à ne plus faire que cela. » Quelques belles réflexions -malheureusement très rares : « Je suis partagé entre l’amour de moi-même et l’amour de l’autre. C’est cela mon drame, c’est cela mon enfer. Incapable de renoncer à moi en faveur des autres, incapable de renoncer à l’autre en ma faveur. Je devrais me dire, je devrais être convaincu que ni les autres ni moi-même n’avons de l’importance. Aucune importance. J’ai beau me le dire, je ne puis supporter de frustrer les autres de l’amour que je leur dois. » « Les douleurs, chagrins, échecs m'ont semblé toujours plus vrais que les réussites ou le plaisir. J'ai toujours essayé de vivre, mais je suis passé à côté de la vie. Je crois que c'est ce que ressentent la plupart des hommes. Je n'ai pas su m'oublier. »« Cet acharnement à me connaître et à connaître, j’aurais dû l’avoir plus tôt. Si je m’y étais pris à temps, peut-être serais-je arrivé à quelque chose. Au lieu de faire de la littérature. Quel temps perdu, quel gaspillage, je croyais que j’avais tout mon temps. » « Il y a, dans la ripaille, une gratuité, une liberté : on ne mange pas pour vivre ; on mange pour que ça craque, pour que ça éclate ; une façon de se tuer. » | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Mer 30 Sep 2015 - 16:23 | |
| - colimasson a écrit:
- Qui aime bien châtie bien.
Tu l'as vraiment beaucoup aimé.... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Mer 30 Sep 2015 - 23:10 | |
| Beaucoup, beaucoup, beaucoup. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Jeu 1 Oct 2015 - 14:02 | |
| Tant mieux, je vais le lire ! | |
| | | K Main aguerrie
Messages : 352 Inscription le : 30/11/2007 Age : 51 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Jeu 1 Oct 2015 - 23:37 | |
| J'ai du mal avec la lecture de pièces de théâtre en général et particulièrement celles de Ionesco (et Beckett). Pour moi, de tels textes sont davantage faits pour être joués que pour être lus. Par contre, j'ai lu il y a une quinzaine d'années un roman de Ionesco (probablement le seul de sa carrière, très peu connu) assez déroutant : Le solitaire, daté de 1973. Il faudrait que je le retrouve et le relise pour en parler. J'ai le souvenir assez vague d'un roman étrange à un seul personnage qui, comme le titre l'indique, renonce à toute sociabilité pour demeurer dans une solitude complète, sans véritable histoire, sans péripéties (et sans dialogues il me semble). On a donc plutôt droit à une longue introspection. Un roman qui avait à mes yeux un côté "nouveau roman" et, de fait, difficile d'accès. Non par le style (au contraire très accessible) mais par ce parti-pris de "l'anti-roman" en somme. Je mets toujours ici un petit résumé (source : wikipédia) même si je le trouve restrictif, pour donner une idée avant de pouvoir en reparler plus tard avec mes impressions : - Citation :
- Dans la dernière partie de sa vie, Ionesco s'essaiera au genre romanesque avec Le Solitaire, où un personnage à la fois marginal et insignifiant passe en revue son passé vide de sens et son présent qui l'est encore davantage, après pourtant avoir reçu un gros héritage d'un oncle d'Amérique. Ce roman est une critique de la fortune inopinée (genre gros gain du loto) qui a priori peut tout et qui en fait ne mène qu'à la solitude et à l'ennui, avec même quelques pointes de folies, comme lorsque le héros malheureux assiste près de chez lui à une manifestation révolutionnaire dans laquelle il se pense personnellement impliqué.
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Ven 2 Oct 2015 - 22:30 | |
| Je crois que tu te fais une fausse idée K ? Peut-être que les mauvais souvenirs avec le nouveau roman (j'ai failli écrire "mauvais roman") sont venus te causer des frayeurs qui n'ont pas lieu d'être...
Je me souviens d'un récit très simple, sans excès de pathos et sans divagations farfelues... du vécu et des craintes exprimées sans fanfreluches.
Pour le théâtre, j'ai préféré lire les pièces d'Ionesco et de Beckett que de les voir sur scène... ça dépend sans doute du retentissement qu'elles ont en chaque lecteur. Pour ma part, le message était tellement évident que le texte se suffisait à lui-même. Et il me semble que l'absurde a besoin de frénésie et de folie. Sur scène, c'est forcément trop long à se déployer. | |
| | | K Main aguerrie
Messages : 352 Inscription le : 30/11/2007 Age : 51 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Sam 3 Oct 2015 - 2:01 | |
| - colimasson a écrit:
- Je crois que tu te fais une fausse idée K ? Peut-être que les mauvais souvenirs avec le nouveau roman (j'ai failli écrire "mauvais roman") sont venus te causer des frayeurs qui n'ont pas lieu d'être...
Je me souviens d'un récit très simple, sans excès de pathos et sans divagations farfelues... du vécu et des craintes exprimées sans fanfreluches. J'ai dû me faire mal comprendre : je n'ai pas dit que je n'avais pas aimé le roman, juste que je l'avais trouvé déroutant (ce qui n'est pas un jugement péjoratif). - Citation :
- Et il me semble que l'absurde a besoin de frénésie et de folie. Sur scène, c'est forcément trop long à se déployer.
Je pense exactement l'inverse. Mais bon... La frénésie et la folie incluent pour moi l'art scénique. Sauf s'il s'agit d'un roman/d'un récit où le narrateur plonge dans un délire. Et puis, en-dehors de cela, je ne peux pas tout simplement pas lire ce genre de choses : M. SMITH Ah, la la la la. Silence. M. MARTIN Vous avez du chagrin? Silence. Mme. SMITH Non. Il s'emmerde. Silence. Mme. MARTIN Oh, Monsieur, à votre âge, vous ne devriez pas. Silence. M. smith Le cœur n'a pas d'âge. Silence. M. MARTIN C'est vrai. Silence. Mme. SMITH On le dit. Silence. Mme. MARTIN On dit aussi le contraire. Silence. J'ai l'impression de lire un télégramme. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Eugène Ionesco Mar 6 Oct 2015 - 21:13 | |
| Ah ! moi je trouvais ça génial de lire enfin mon quotidien ! | |
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| Sujet: Re: Eugène Ionesco | |
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| | | | Eugène Ionesco | |
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