Eugène Ionesco

Je n'ai jamais trop compris ce qu'Ionesco faisait au théâtre.
Il produit des dialogues plutôt intelligents, fort verbeux en tout cas, mais qu'y a-t-il du théâtre dans ses pièces ?

Tout dépend de ce que tu considère comme du théâtre vraiment théâtre.
Shakespeare écrivait des dialogues plutôt intelligents, fort verbeux (on peut-même faire difficilement plus verbeux).
Faisait-il du théâtre ? Et si non, qu'était-ce donc ?

K a écrit:

Tout dépend de ce que tu considère comme du théâtre vraiment théâtre.
Shakespeare écrivait des dialogues plutôt intelligents, fort verbeux (on peut-même faire difficilement plus verbeux).
Faisait-il du théâtre ? Et si non, qu'était-ce donc ?  

Théâtre, θέατρον, lieu d'un spectacle, θέα.
Ce qu'on ne peut dénier à Shakespeare, tout de même.
D'ailleurs, quoi de plus théâtral que Shakespeare ?
Bien que j'admette qu'une lecture silencieuse puisse ne pas le faire sentir...

La verbosité d'Ionesco, je l'entends comme un langage qui se regarde (ou s'écoute) et se déforme allègrement. Dysfonctionne avec intelligence.
Et par intelligent, on pourrait presque comprendre "ingénieux".
J'ai le sentiment que le plaisir y est toujours intellectuel et que le rire vient toujours de l'esprit.
D'où ma question.

Spectacle du quotidien. Manière de transformer le médiocre du quotidien en lieu de réjouissances.
Dans ce cas, ça rentre dans ta définition non ?

Le théâtre de Ionesco suscite toujours autant de débats et je m'en réjouis.
J'ai relu les messages de ce fil depuis notre discussion avec Colimasson autour du "roi se meurt".
J'ai l'impression qu'on revient toujours à cette question:
le plaisir et l'intérêt d'une pièce doit il passer par la mise en scène ou le texte se suffit il à lui même?
Drôle de question puisque le théâtre a vocation d'être joué. Non?

unmotbleu a écrit:

le plaisir et l'intérêt d'une pièce doit il passer par la mise en scène ou le texte se suffit il à lui même?

Je ne vois pas pourquoi l'un exclurait l'autre ?
Le plaisir sur scène, par la mise en scène, est sans doute primordial. Mais nous ne sommes pas obligés pour autant de faire passer le plaisir de la lecture au second plan !

Lorsque l'on voit Bouquet incarner Le Roi se Meurt, l'on est rapidement subjugués.