Chroniques de la vie quotidienne

La vie des gens.

Vig est danois. Il est vieux, très vieux, et vit dans un chateau en ruines
qu'il a acheté 40 ans plus tot pour une bouchée de pain. Tellement délabré
le chateau, que la pluie tombe dans les chambres. Et que le chauffage central ne fonctionne meme plus.
Pendant ces 40 ans, Vig a souhaité restaurer le chateau et en faire un monastère orthodoxe.
Mais les choses ne se sont pas faites.
Sentant sa fin venir, il a contacté le Patriarcat orthodoxe de Russie qui
a consenti à envoyer une délégation féminine pour juger si le projet était faisable.
Au moment où le film commence, des nonnes russes viennent d'arriver et les négociations commencent.
Car il s'agit bien d'un documentaire, réalisé par une danoise, Pernille Rose
Gronkjaer en 2006.

Vig a un visage et meme une gueule comme seule la vieillesse en sculpte
parfois. La barbe blanche, l'oeil -faussement sévère- et un physique de bucheron...
Vig est bougon, impassible, impénétrable. Du moins en apparence.
Mais Pernille Rose est parvenue à l'amadouer, parcequ'elle l'aime bien
et que Vig se laisse tirer finalement les vers du nez.
Il lui parle de sa jeunesse, de sa famille, des projets qu'il eut.
Il montre des photos en disant d'un air modeste qu'il était plutot beau
étant jeune.
Vig parle lentement, avec sa fausse sévérité, ses mines de vieux gamin
déçu.
Il se dit intolérant, stupide, mais Vig est intelligent et malin et doté d'un humour très surprenant à première vue.
On a l'impression que le grand age venu, il est devenu sceptique et
qu'il ne croit plus ni à Dieu ni au Diable.
Mais le fait est là, les nonnes sont là. Sous la haute autorité de soeur
Ambrosia.
Ambrosia est impatiente,autoritaire. Elle décide, ordonne et voudrait
bien restaurer le chateau. Et en tout cas réaménager le chauffage déjà.
Vig se sent bousculé, mais reconnait qu'il faut des femmes comme Ambrosia, sinon rien ne se ferait.
Et c'est pour cela que meme s'il craint un peu de laisser son patrimoine et son idée
aux mains de cette femme un peu tyrannique, il finit par accepter un compromis et les travaux commencent.
.
J'ai beaucoup aimé le portrait de cet homme-là.

Tard le soir, sur Arte, il y a ainsi des fragments de vie qui nous sont livrés et qui sont fabuleux. Les gens interrogés ne jouent pas, ils vivent. Et quand
un vrai climat de confiance s'instaure, c'est le bonheur.
Mais je vous le disais, les gens ordinaires sont épatants. Enfin parfois...

Citation :

les gens ordinaires sont épatants. Enfin parfois..

Souvent, Bix, souvent! Il suffit de savoir les écouter! Ca tombe bien, tu sais!
Continue à nous raconter!

bix229 a écrit:

Vous est il arrivé aussi d'etre choisi par un livre ? Sans savoir ni pourquoi ni comment ?
Et pourquoi justement celui-là ?

J'en ai eu ce sentiment plus d'une fois..
quelquefois pour des romans.. mais plus souvent pour des recueils de poèmes.. des essais.. des textes dont j'avais besoin à un certain moment de ma vie - et soudain les livres étaient là.. et cela faisait toujours du bien.. comme eux, ils savaient que j'avais besoin de lire ce qu'ils contenaient et se sont glissés dans mes mains

Plus d'une fois, les livres m'ont choisie. Quand ça se passe au travail, je n'arrive pas à les ranger, je les place à la fin de la pile à ranger, puis sur mon bureau, je les promène, ils reviennent sur mon bureau quelques jours et je les achète. Il m'est arrivé d'acheter à des années d'intervalle trois fois le même titre avec la même envie lorsque je l'ai sorti du rayon: la couverture, la quatrième que j'ai lue et qui ne me disait plus rien sur le coup et bien sûr je me rendais compte après les vingt premières pages que j'avais lu et aimé l'histoire: exemple "Pilgrim" de Findley pour ceux qui connaissent.

Spoiler:

bix229 a écrit:

Vous est il arrivé aussi d'etre choisi par un livre ? Sans savoir ni pourquoi ni comment ?
Et pourquoi justement celui-là ?

Choisie par un livre je ne sais pas...mais certains me sont arrivés entre les mains par un heureux concours de circonstances et m'ont permis de vivre en dehorsd'eux, à partir d'eux, des moments très forts:
- Les lettres de Westerbork de Etty Hillesum
- Paroles d'Irakiennes d'Inaam Kachachi
- Les demeurées de Jeanne Benameur

Pour Pilgrim, c'est tout à fait normal, Nathria.. Le personnage, lui même..

Citation :

Vous est il arrivé aussi d'etre choisi par un livre ? Sans savoir ni pourquoi ni comment ?
Et pourquoi justement celui-là ?

Pas choisie par un livre, mais un livre qui me parle plus.. Qui met en mots ce que l'on ressent sans pouvoir soi même l'exprimer. Et pourquoi celui-là? J'aurais envie de répondre parce que c'était lui, parce que c'était moi..

J'allais oublier LE livre que je voudrais avoir écrit et qui m'est tombé dans les mains au moment où il fallait qu'il y tombe...Le magnifique Laissez-moi de Marcelle Sauvageot...

Je ne voudrais pas avoir l'air d'insister...

MAIS il y a quand meme quelquechose vraiment mystérieux et qui m'échappe. Sinon je n'en aurais pas parlé.
- Il n'est pas dans mes habitudes de choisir des livres dont je n'ai jamais entendu parler...-Question de temps, sinon ça peut etre interessant-

- J'ai failli ne pas le lire.

- J'ai surmonté mes réticences, et j'ai été captivé -capturé- par l'histoire et l'atmosphère de ce livre.
Sans avoir la conviction que ce soit un grand livre...

Voilà : je reste sur l'impression bizarre d'avoir été incité à lire ce roman
-presque manipulé- et sans savoir très bien pourquoi.
Mais peut etre que si je savais vraiment le pourquoi du comment, je serais déçu...
Et que je préfère encore une fois les questions aux réponses...

... Le livre est fini. Le reve aussi, mais pas tout à fait...

Peut etre une des questions à -vous- poser serait :

Vous souvenez-vous d'un livre --ou de plusieurs- dont l'atmosphère onirique, éventuellement cauchemardesque vous a saisi de bout en bout.

bix229 a écrit:

Vous souvenez-vous d'un livre --ou de plusieurs- dont l'atmosphère onirique, éventuellement cauchemardesque vous a saisi de bout en bout.

j'essaie d'éviter de tels livres

Peut etre alors que tu n'as pas compris ma question, Kenavo...
Ou tu n'as retenu que leur coté négatif.

A mon avis, j'ai lu Kafka sur le rivage comme un livre en partie
onirique ou Le Messager d'Alger ou meme Train de nuit pour Lisbonne,
pour ne citer que des roman que tu as lus et aimés.
Le reve... et le souvenir aussi...

Citation :

Vous souvenez-vous d'un livre --ou de plusieurs- dont l'atmosphère onirique, éventuellement cauchemardesque vous a saisi de bout en bout.

Kafka, La métamorphose. Je ne l'ai jamais relu.

bix229 a écrit:

Peut etre alors que tu n'as pas compris ma question, Kenavo...
Ou tu n'as retenu que leur coté négatif.

tu as raison.. je me suis concentrée sur "cauchemardesque"

Si je prends le souvenir.. oui.. un livre qui me revient tout de suite c'est Stewart O'Nan avec Nos plus beaux souvenirs
un livre très fin sur les relations dans une famille.. une composition de roman que j'ai adoré.. et encore beaucoup plus

Vous savez quoi ? Cet après-midi, j'avais rendez vous avec Jean Jacques
Rousseau.
Jean Jacques Rousseau est belge et il est neurologue.

Etonnant non !