- Nathria a écrit:
- -Amusée par la demande: "Armani" de Victor Hugo
Hernani s'est mis au valeur du jour.
Hugo Boss remplace l'ancien.
- bix229 a écrit:
- Je croyais qu' ils avaient oublié !
Oh et puis j' attendais la fin de la récré... Tu as vu ça Lara, comme ils sont
dissipés !
Tiens Bix, j'ai quelque chose là, qui veut à tout prix s'écrire, je crois que c'est pour toi.
Elle n'est pas rentrée directement. Elle a pris le bus et est allée marcher le long de la mer.
Elle a choisi une plage au hasard, une plage qui ne ressemble en rien à celle qu'elle fréquente habituellement avec l'homme.
Le vague à l'âme, seule sur le chemin, elle regarde l'horizon. Elle regarde et des larmes coulent sur ses joues. La plage n'est peut-être pas le même, mais la mer elle oui...
Elle cache son visage dans ses mains. Elle reste ainsi longtemps immobile.
Et puis soudain sentant une pression sur son bras, une pression timide, elle se retourne. Un petit garçon se tient derrière elle. Il a une feuille entre les mains, et il la lui tend avec beaucoup de volonté.
Voyant qu'elle ne réagit pas, il se lance dans une série de mimiques, de gestes, comme si il voulait lui faire comprendre quelque chose.
Elle réagit enfin. L'enfant lui tend toujours la feuille. Elle ne peut faire autrement que de s'en saisir.
Il s'agit d'un appel au don pour une association de sourd-muet.
Elle lèvre les yeux cherchant autour d'elle un adulte, mais le garçon est seul. Il continue à lui montrer la feuille avec insistance. Elle essaye de lui expliquer qu'elle n'a pas d'argent sur elle.
Elle le fait avec dans sa voix une sorte de détresse. Mais le petit garçon persiste, il lui montre la feuille, et fait avec ses mains un geste de prière. Elle s'affole, il n'y a personne, personne autour d'eux, elle est seule avec ce petit garçon.
Elle sent un flot d'émotion la submerger. Elle ne veut pas qu'il en soit témoin. Elle a envie de lui crier que ce n'est pas le moment. Qu'elle était en train de pleurer sur elle-même, avant qu'il n'arrive avec son propre malheur...
Elle voudrait fuir, pour être enfin seule. Mais il l'en empêche, il lui saisit le bras comme pour la retenir. Il l'a regarde avec insistance.
Et elle lit dans ses yeux l'appel silencieux qu'il émet. Alors elle prend conscience de son égoïsme. Dans un geste d'abandon, elle renonce à fuir. Elle a honte d'elle-même. Elle a failli partir. Elle se voit telle qu'elle est, faible et lâche.
Son visage humide de larmes, elle se baisse pour fouiller dans son sac. Son porte monnaie ne contient que l'argent du retour pour le bus. Mais elle n'hésite même pas. Au diable le bus! Elle veut se racheter, se faire pardonner son semblant de fuite, son égoïsme. Elle vide le contenu de son porte monnaie entre les mains de l'enfant. Puis elle signe le papier, met son adresse et son nom comme indiqué. L'enfant fait un mouvement de joie. Il s'approche d'elle, prend son visage entre ses mains et l'embrasse sur la joue avec force. Elle se dégage mal à l'aise; l'enfant recule en souriant. Elle tourne les talons et fait mine de partir. Mais après quelques pas, elle se retourne et, lui dit en riant entre ses larmes.
"J'espère que tu ne t'es pas moqué de moi;"
Elle est rentrée à pied, sous la pluie.
Elle est idiote! Idiote! Elle se sent si stupide. Son comportement l'énerve. L'enfant la prise par les sentiments, et contre ça elle ne sait pas se défendre. Dieu qu'elle est naïve...
Elle n'en finit pas de douter sur le chemin du retour.
Cette association existe-elle vraiment? Pourquoi personne n'accompagnait l'enfant? Et lui était-il vraiment sourd-muet?
Plus elle marche, plus elle trouve la situation invraisemblable. On s'est joué d'elle, encore une fois.
Si l'enfant s'est moqué d'elle, elle ne lui pardonnera pas.
Ce serait une nouvelle trahison...
Petite explication, c'est du vécu mais raconté à ma manière c'est à dire, 3ème personne, changement de lieu (il n'y a pas de plage près de chez moi), et de petits détails (je ne suis pas rentrée sous la pluie, mais j'ai pris le bus, sans argent, et sans tiquet j'étais à Saint-julien et je sortais du lycée pour me rendre à Genève à mon cour de théâtre) Mais pour le reste c'est vrai. Les sentiments sont tout de même exacerbés, mais je ne vous dirais pas à quel point. Quant à l'homme, brève allusion au début, enfaîte ce texte que je vous ai recopié, s'inscrit dans une lignée d'autres textes que j'écris au fur et à mesure que je vie, voilà pourquoi il est présent.
C'est un peu con ce genre de récit, mais n'empêche ça m'est utile.