comment honorez-vous vos morts ?

Tout ce qui vous dites est vraiment trés beau, mais avec toute honnêté, n'ayant aucune croyance la mort me fait peur, le fait d'arrêter de penser...de vivre....La vie a ses hauts et ses bas mais la mort n'a que des bas....

Une tradition que j'aime beaucoup en Asie, Au lieu d'être de noir ils sont de blanc, je trouve ça tellement plus...rassurant....le blanc.... enfin bref j'aime.

mystiquedu60 a écrit:

Tout ce qui vous dites est vraiment trés beau, mais avec toute honnêté, n'ayant aucune croyance la mort me fait peur, le fait d'arrêter de penser...de vivre....La vie a ses hauts et ses bas mais la mort n'a que des bas....

Si tu te dis que c'est comme avant ta naissance c'est peut-être moins effrayant parce qu'il n'y a tout simplement "rien". Un troublant néant. Alors comme on dit "hic et nunc"! Les croyants auront une autre vision et parfois je les envie un peu.

Marko a écrit:

mystiquedu60 a écrit:

Tout ce qui vous dites est vraiment trés beau, mais avec toute honnêté, n'ayant aucune croyance la mort me fait peur, le fait d'arrêter de penser...de vivre....La vie a ses hauts et ses bas mais la mort n'a que des bas....

Si tu te dis que c'est comme avant ta naissance c'est peut-être moins effrayant parce qu'il n'y a tout simplement "rien". Un troublant néant. Alors comme on dit "hic et nunc"! Les croyants auront une autre vision et parfois je les envie un peu.

La naissance est un début, la mort une fin... mais c'est un bonne façon de voir.
Je les envies moi aussi, mais rien y fait je n'arrive pas à y croire, enfin je n'ai que 14 ans la vie réserve bien des surprises et l'y l'on se dit que la mort en est une alors...acceptons^^ (de toute façon pas trop le choix).
Il paraît que plus on en approche moins on y pense...
(précision je ne suis point dépressive et obsédé par l'idée de mourire un jour^^ I LOVE THE LIFE)

mystiquedu60 a écrit:

mais la mort n'a que des bas....

mystiquedu60 a écrit:

la mort une fin...

Mais on n'en sait rien ça... C'est peut-être le début de quelque chose de merveilleux qu'on ne peut même pas imaginer... Et s'il n'y a rien, pourquoi la craindre puisque justement, il n'y a rien ?
La mort, c'est difficile pour ceux qui restent.
Mes morts (je n'en ai pas tant que ça), je les garde au fond de moi, je n'ai pas besoin de visiter leurs tombes, ni même d'assister à un quelconque service religieux. Je préfère m'en souvenir tels qu'ils étaient vivants.

j'avoue être assez d'accord^^

L'occasion de vous dire quelques mots sur ce film que j'ai vu il y a peu:



Departures
De Yojiro Takita

Departures a reçu l'Oscar du Meilleur film étranger 2009.

Dans le film, un jeune violoncelliste de Tokyo qui a perdu son travail répond à une petite annonce qu’il croit être celle d’une agence de voyages : offre d’ emploi pour "l'aide aux départs ".

Il s’initie aux rites sans informer sa femme de ce qu’il fait vraiment. Il accepte au départ par nécessité financière puis réalise la dignité et l’intérêt de ce métier qui fait de lui un paria.

Ce film a beaucoup de qualités. Douceur, tendresse, respect, élégance et même humour pour aborder un sujet pas facile : le rituel de la mise en bière au Japon et le métier tabou, honteux, de ceux qui, nécessairement, le pratiquent.

moinonplus a écrit:

Mais permettez moi d’évoquer un autre type de deuil (si je peux appeler ça ainsi) : le meurtre ; qu’une personne qui nous ait cher soit assassinée. Je crois que ceci meurtris véritablement les cœurs, car souvent on trouve une telle morte injuste. Des gens cruels sont venus saccader notre bonheur ; n’est ce pas ?
J’ai vu cette douleur de près, à travers une amie à qui le frère a été retrouvé étranglé et guillotiné. J’ai vu mon amie, qui était bon vivante et gaie autrefois, changer carrément, et jamais apaisée de sa douleur. Elle était devenue une autre, une autre que je ne reconnaissais plus. D’ailleurs elle s’est retirée de tout le monde, se renfermant sur elle-même, ne parlant plus à quiconque. Une mine maladive s’emportait de son visage, toujours pale, et ses yeux cernaient divulguaient son insomnie. Je me rappelle que pendant les cours, il lui arrivé d’exploser en sanglots à des moments, puis prendre ses affaires et sortir. Ensuite elle a arrêté ses études, quitté son fiancé,…et je ne sais guère ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

Je pense que ceci n’est d’autre que la haine, la rancune, la colère muette qu’on éprouve envers un assassin resté anonyme, sur lequel on voudrait se venger... je crois aussi que ceci est terrible, et que nul être ne voudrait vivre une telle tragédie !

C'est vraiment une tragédie que ton amie a vécu et une douleur qui continue au jour le jour. J'espère qu'un jour elle trouvera la paix. Si jamais tu la croise à nouveau , j'espère qu'elle saura te parler pour vider la douleur. À deux ,le partage de la douleur fait un peu moins mal. Juste le fait de se sentir écouter, peux atténuer la douleur.

L'enterrement par El Greco et Gustave Courbet:

Citation :

C'est vraiment une tragédie que ton amie a vécu et une douleur qui continue au jour le jour. J'espère qu'un jour elle trouvera la paix. Si jamais tu la croise à nouveau , j'espère qu'elle saura te parler pour vider la douleur. À deux ,le partage de la douleur fait un peu moins mal. Juste le fait de se sentir écouter, peux atténuer la douleur.

Tu as raison bulle, parler de sa douleur sert à l'apaiser. Je l'espère moi aussi, je l'espère tellement...

J'ai été un peu trop en contact avec la mort .... mes parents, ma belle-mère, ma soeur, un voisin récemment, sans parler de mes animaux. Et moi même qui vit avec elle comme une épée de Damoclès (je fais des anévrismes à l'aorte abdominale, 5 opérés déjà). J'avais très peur de la mort avant au poin de ne même pas pouvoir dire son nom. De l'approcher de trop près a fait que je m'y suis interessée, fallait bien que je l'apprivoise ! maintenant on va dire que j'en parle un peu trop facilement, c'est toujours un sujet tabou !

J'ai eu envie d'accompagner les êtres mourrants que j'aimais, mais je n'ai pas toujours été là hélas. Pour aucun humain, mais j'ai pu accompagner certains des mes animaux. Pour moi c'est important. C'est pour ma belle-mère que c'était vraiment émouvant, car elle était à l'hôpital, entouré de deux de ses enfants, mon mari et une de ses soeurs, et d'une de mes filles. Et ma fille me racontait qu'elle est partie doucement entourée d'eux trois, et quand ils ont vu qu'elle partait donc, ils lui ont tous dit au revoir et qu'ils l'aimaient. J'en pleure encore rien que de vous l'écrire ! ma belle mère est partie avec des mots d'Amour !

Sinon pour le deuil, pour moi je le garde au fond de moi. J'ai besoin de cette période et d'être malheureuse. Je laisse aller et venir ma peine, et je parle à mes morts, je suis sûre qu'ils m'entendent. Ca dépend aussi de la personne qui est partie, même si la peine est chaque fois aussi grandej'ai mieux accepté celle de mes parents qui avaient fait leur vie que celle de ma soeur qui n'avait que 55 ans ... et de la façon dont la personne est partie, c'est sûr qu'un meurtre, comme un suicide, ce doit être dur à accepter.

C’est bien triste tout ça! Je comprends ce besoin de sentir que les morts nous entendent, qu’on leur communique des choses, qu’on leur parle, et qu’on leur dise qu’ils nous manquent toujours, qu’on pense à eux ! Et comme la mort d’un être peut changer tout un parcours d’une vie !

Je viens à vous, Seigneur ! Confessant que vous êtes
Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieux vivant !
Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
Et que l’homme n’est rien qu’un jonc qui tremble au vent ;

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
Ouvre le firmament ;
Et que ce qu’ici-bas nous prenons pour le terme
Est le commencement ;

Je conviens à genoux que vous seul, père auguste,
Possédez l’infini, le réel, l’absolu ;
Je conviens qu’il est bon, je conviens qu’il est juste
Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l’a voulu !

Victor Hugo (Les Contemplations)

Jose Ángel Valente.

Alguien me dice
que un hombre joven viene
de tiempo en tiempo a visitar tu tumba.

Desbroza los hierbajos.

Un hombre joven, dicen, bello
con un sombrero campesino.

Interrogado, dijo
ser un amigo de tus familiares.

¿Quien es esa figura que así acude?

Tal vez eres tú mismo que regresas
para ver dónde estás y depositas
al pie de tus cenizas,
húmedo, un ramo
(El visitante).

(Petite traduction rapide...).


Quelqu´un me dit
Qu´un homme jeune vient
de temps en temps visiter ta tombe.

Il retire les mauvaises herbes.

Un homme jeune, disent-ils, beau
avec un chapeau de campagne.

Interrogé, il dit
être un ami de ta famille.

Qui est cette personne qui vient?

Peut-être est-ce toi-même qui reviens
Pour voir où tu es, et laisses
au pied de tes cendres,
humide, un bouquet
de pluie ou de tristesse.

un petit passage des accommodements avec le ciel de Béatrix Beck :

Citation :

Depuis quelques secondes, se produisait un curieux phénomène : le cercueil coulait. Des ruisselets sombres s'échappaient par les jointures et se réunissaient en petites flaques. Le chauffeur, alerté par nos lamentationsétouffées, se retourna, regarda en faisant une grimace pour montrer qu'il prenait part à notreennui et dit :
- Bien sûr, il fait trop chaud. Il aurait fallu de la fraîcheur. Et puis il y a longtemps que le transport aurait dû être fait, qu'est-ce que vous voulez. On va se presser pour arriver avant que ça n'aille mal.
- Pauvre petit papa, dit Francine en regardant suinter le jus brunâtre.
Le fourgon fila à cent trente. On dut croire que nous participions à un rallye macabre. Grand-père, qui avait une prédilection pour les histoires de mauvais goût, aurait aimé celle de sa liquéfaction.
Le cimetière était percé d'avenues où nous commençâmes par nous perdre. Enfin, après plusieurs marches arrière, nous arrivâmes à notre caveau, cube cossu et gris encadré de quatre urnes semblables à celle que prépara lacigogne pour embarrasser le renard, et surmonté d'une colonnette astucieusement brisée. Sur la façade, des mouchetis en forme de poires figuraient des larmes. C'était un bien beau mausolée, où la croix brillait par son absence. Encordé et descendu non sans encombre par des ouvriers plein d'entrain, grand-père alla rejoindre ses deux épouses, Ginevra Santorini et Erna Battendorf, et son jeune fils Emile qui l'attendait depuis près d'un demi-siècle. Ce collégien avait resquillé des funérailles religieuses grâce au mensonge de son frère Gaétan : mon père avait juré au prêtre qu'Emile délirait quand il s'était fait sauté la cervelle.
- Il reste encore une place pour moi, dit Francine, mais je ne sais pas où on casera le pauvre Armand.
- Et Emma ?
- Emma ne s'occupe pas de ça, tu sais bien, c'est une cervelle d'oiseau.
A l'exemple du chauffeur, nous allâmes prendre un bock au Café du progrès et ce fut le retour, allégé mais non délivré de "ce quelque choses qui n'a plus de nom dans aucune langue". Quand nous passions devant un site particulièrement pittoresque, Francine me le désignait du menton, sans se départir de l'air profondément affecté qui s'imposait dans notre funèbre véhicule.
Emma avait préparé un minestrone pour nous ragaillardir.
Elle et le petit biquet était allés voir l'Alibi. Elles avaient beaucoup prié pour nous et le pauvre papichon.
- Un caveau, c'est une espèce de caverne ? demanda France ; et dans ses yeux passèrent les reflets d'Ali-Baba et des quarante voleurs.

clic de fil de l'auteur

avec les excuses pour ceux qui le verront en double exemplaire dans la journée

C'est la grande tradition, mais je la respecte avec beaucoup de sincérité...L'occasion d'une réunion familiale...et d'une visite à la tombe de mes parents...au moins une fois par an...


Le chrysanthème est tout de même une très belle fleur...Dommage que cette fleur soit si liée à l'idée de la mort...

Une anecdote qui me revient en ces fêtes de fin d'année. Mes morts ont toujours une place bien au chaud dans mon coeur lors des fêtes familiales.
Il y a quelques années, le jour de ma fête, tôt le matin, le téléphone sonne. Phrase qui claque. Mon grand-père est mort. Première confrontation avec la faucheuse, elle m'a touchée droit au coeur, a creusé ma chair, a couché le pilier de mon enfance. Voyage immédiat, à travers les larmes, je tombe dans les bras de ma grand-mère. Puis, ma mère me propose d'aller au salon mortuaire, elle tente de me rassurer:
-Tu verras, il est bien, c'est comme à la maison!
Je ne connaissais rien des pratiques, je n'avais jamais vu la mort humaine, je ne sentais que la douleur.
Nous arrivons. Très digne, elle ouvre la porte et me dit avec une voix de circonstance:
-Voilà, c'est ici!
Nous faisons quelques pas dans la pièce. Je la revois très bien. Effectivement, je remarque que c'est "comme à la maison", étonnée de voir une grande table de salle à manger, des fauteuils couverts de jolis napperons blancs brodés, il y a même un piano... Très chaleureux...
Soudain, ma mère m'agrippe violemment le bras tout en piquant un fard, elle m'entraîne rapidement vers la porte et chuchote:
-Oooohhh, c'est pas là!!!!!
Nous nous ruons à l'extérieur de cette maison qui appartient à un particulier et explosons de rire sur le trottoir en nous tenant la main.
-Hooooo la hooonnnte!!! Si quelqu'un nous avait vues!!!!Viens vite!!!!!
Calmées, nous avons poussé la bonne porte, celle du salon mortuaire et avons pu pleurer toutes les larmes de notre corps pour notre père et grand-père respectif.
Violence de gammes émotionnelles...Mon grand-père aurait aimé!