Notre café littéraire.. ici on cause

mimi a écrit:

Marrant Queenie aussi : tu parles d'images et moi de ressenti.

Ce sont presque toujours des "images" qui finissent par me rester (et je ne suis pas toujours certaine que ces images aient réellement été dans le livre...). Des images qui ensuite, véhiculent pas mal de ressentis, d'idées, de sensations.

kenavo a écrit:

Vous avez de tels 'trucs' qui vous sont restés de vos lectures? Des moments à part qui reviennent après des années?

Oui, souvent ! Et aussi des choses ressenties pendant la lecture...je ne sais pas comment je m'en souviens, mais c'est comme ça^^.

kenavo a écrit:

Je reprends cette citation de Queenie faite sur un autre fil

Queenie a écrit:

Je connais également Eureka Street, mais lu il y a tellement longtemps... et vous savez ce qu'il m'en reste : quand il parle des graffitis qui étaient sur les murs... Et une ville grise aussi.

bizarre les trucs qui restent des livres qu'on a lu y'a des années...

Vous avez de tels 'trucs' qui vous sont restés de vos lectures? Des moments à part qui reviennent après des années?

Pour moi pas vraiment, je suis souviens essentiellement du contexte du livre (c'est grave docteur... )…cela dépend du mode de fonctionnement de sa mémoire. Pour les « visuels », l’image est le véhicule du ressenti.

Au bout de quelques années -et meme souvent plus tot- on oublie le
contenu d'un livre.
Mais si la lecture fut bonne, le souvenir reste de la qualité du style... l'histoire, les personnages...
Bref ce qui fait qu'un livre est bon ou non. En tout cas à nos yeux...

Et les relectures m'ont souvent prouvé que je ne m'étais pas trompé.

Héri a écrit:

Foret ==> Moi en général je la copie sur internet en sélectionnant les informations et puis je cite la source à la fin. Wikipédia est très pratique pour ça ^^

C'est vrai que Wiki est très pratique pour la biographie d'un auteur, j'y plonge assez souvent pour sa présentation classique (dates, parcours) quand je ne le connais pas suffisamment mais dont j'ai envie d'évoquer un titre que j'ai lu.
Cependant, tout ce qui vient d'Evène, de Wikipédia ou d'autres pages, doit être inscrit dans la fenêtre "citation". C'est important car parfois on ne sait pas quelle partie d'une intervention sur nos fils est personnel ou vient d'ailleurs.
Hors "citation", on doit inscrire les informations entre guillemets ou en italique. Et quand je constate que ce n'est pas fait, je fuis vers d'autres pages... C'est une règle, sur le net, et trop nombreux sont ceux qui ne la respecte pas.
Je suis effarée, en surfant sur les blogs ou forums quand je fais une recherche, du nombre de redites autour d'un auteur. C'est décourageant.
Je préfère lire le billet d'un membre qui évoque d'une manière personnelle ses lectures, même avec maladresse, tout en acceptant qu'un autre membre intervienne pour donner les détails manquant, plutôt qu'un résumé biographique construit grâce à une page qui vient d'ailleurs.
- Utilisons davantage les guillemets, la fonction "citation" qui correspond au fait que l'information que nous donnons est directement "tirée de", et enfin l'italique.

kenavo a écrit:

... "bizarre les trucs qui restent des livres qu'on a lu y'a des années..."
-Vous avez de tels 'trucs' qui vous sont restés de vos lectures? Des moments à part qui reviennent après des années?

-Oui! C'est curieux : cette question est posée alors même que je regrettais, sur le fil consacré à Raymond Carver ici , de n'avoir rien lu de lui ou presque...
Et puis j'ai repris ce même fil à rebours et grâce aux résumés d'aeriale, puis de Coline, je me suis souvenu de ma lecture des Vitamines du bonheur!
Alors, des images assez prégnantes sont immédiatement remontées à la surface. Comme si j'avais pu voir une adaptation cinématographique de la nouvelle : "Plume".
L'arrivée du couple devant la maison où évolue le paon, le bébé "tellement moche", le moulage de dents, l'atmosphère du repas...
- "C'est pas grand chose mais ça fait du bien" : des flashs de cette nouvelle me sont revenus aussi en mémoire. La commande du gâteau d'anniversaire, la colère de pâtissier, le dialogue qui s'instaure avec les parents dans la pièce où il travaille...
Je ne sais pas si ce sont des moments "à part", mais ces réminiscences ne seraient pas remontées à la surface si je ne vous avais pas lus...

Pour moi, les images qui me restent proviennent surtout de nouvelles.
Dans les Vitamines du bonheur, j'ai gardé en tête quasi les mêmes que Babelle -le moulage posé sur la télé, le couple avec l'enfant, le gateau, l'aveugle dessinant une cathédrale, et bien sûr le gateau d'anniversaire...
-Et surtout celles de Hubert Selby junior dans Chanson de la neige silencieuse. Je vois Harry au cinéma fantasmant sur une inconnue, Harry cherchant son avenir dans les biscuits chinois, Harry et son manteau ...


J'en ai moins avec les romans. Les histoires sont plus diffuses forcément, et les images moins chocs. Surtout chez Paul Auster (que j'adore pourtant) Impossible de différencier ses romans, je confonds tout (comme Marie je crois bien )
Par contre celles de Russell Banks, qui est ausi un de mes auteurs fétiches, me frappent beaucoup plus. Ses descriptions sont très soignées, c'est vrai, mais cela vient aussi de son univers souvent rude.
Des émotions plus violentes sans doute, qui figent l'image dans mon esprit ?

Le maitre pour cela est Haruki Murakami à mon avis.. Depuis Le passage de la nuit, je regarde différement les télés et pour Les amants du Spoutnik, j'ai l'image du grand huit. Ses romans sont presque des scénarios!
L'an dernier, un des livres qui m'est resté gravé est le Dubois -Hommes entre eux- à cause de la fin, âpre et sanglante, et puis cette image forte (pour moi, en tout cas) qui reste en suspens...

Cette année je crois que c'est la Route qui m'aura le plus marquée, visuellement parlant. Et pourtant j'ai souffert durant toute sa lecture... J'étouffais, mais finalement j'étais complètement immergée avec eux dans cette apocalyse.
Je vois toutes les scènes, comme si j'avais déjà vu le film!

Et puis le Bauchau, très poignant aussi ... j'ai eu des images précises durant toute la lecture...

Bonsoir, petit passage au café de retour d'un séjour en Dordogne. J'ai aimé flaner au long des ruelles de Sarlat, me créer des images, puisqu'il s'agit d'images dans vos dernières discussions et découvrir la maison de La Boétie, essayiste et poète, grand ami de Montaigne. Et ces amitiés entre auteurs, amitiés loyales et éternelles, en créent de sacrées images !

Citation :

Montaigne rend un très beau témoignage de leur amitié dans ses Essais, au chapitre 27 du livre 1. Après avoir longuement développé la question sur l'amitié qui le liait à La Boétie, il finit par dire: « Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiez, ce ne sont qu'accoinctances et familiaritez nouees par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos ames s'entretiennent. En l'amitié dequoy je parle, elles se meslent et confondent l'une en l'autre, d'un meslange si universel, qu'elles effacent, et ne retrouvent plus la cousture qui les a joinctes. Si on me presse de dire pourquoy je l'aymoys, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en respondant : Par ce que c'estoit luy, par ce que c'estoit moy ».

Que c'est beau Sarlat; j'y suis allée deux fois et les deux fois m'ont envoûtée.

Merci pour les photos de Sarlat que j'ai aussi visitée.

Me reste dans la mémoire à propos de "Soie" la lettre écrite par la femme du voyageur en quête d'œufs de vers à soie.

Le Cœur est un chasseur solitaire de Carson Mc Cullers, le coup de fusil du gamin.

Magnifique Sarlat-la-Canéda.

Montaigne disait de son ami La Boëtie :

"Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : parce que c’était lui ; parce que c’était moi."

Bédoulène a écrit:

Me reste dans la mémoire à propos de "Soie" la lettre écrite par la femme du voyageur en quête d'œufs de vers à soie.

Tiens, là, je me rends compte que je ne visualise plus rien de Soie. Pourquoi? Peut-être parce que j'ai été plus touchée par la forme du récit que par les évènements. Décalage avec la Chine (le voyage), décalage temporel.
Par contre, je vois très distinctement les pamplemousses d'Ogawa mijoter pour la confiture. Et son Musée du silence, avec le recul, me donne la nausée...

Sarlat bon souvenir pour moi aussi (surtout de resto )

Pour mes ancienne lectures, je suis plutot comme mimi. Ce qui me reste ce sont plus des impressions que des images. Pour Soie par exemple, c'est le rythme de la narration, ces phrases répétées pour chaque voyage. Pour Musc de Percy Kemp, c'est l'évocation de cette fragance particulière, véritable drogue pour le vieux monsieur.

Sarlat c'est vraiment tout mimi comme endroit. Donne envie de Montbazillac tout ça !

Queenie a écrit:

Sarlat c'est vraiment tout mimi comme endroit. Donne envie de Montbazillac tout ça !

Oui, j'y suis passé aussi à Monbazillac, goûter, déguster et admirer la jolie coloration du vin...