Marc Dugain

Né au Sénégal en 1957, il a fait des études de Sciences politiques et de finance, puis est devenu chef d'entreprise. Ce n'est qu'à 35 ans qu'il a commencé à écrire , inspiré par l'histoire de son grand père, un de ces "gueules cassées", grand délabré maxillofacial de la guerre de 14-18, et c'est devenu "La chambre des officiers".

Bibliographie

Citation :

Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

1999 La Chambre des officiers, Pages    2, 3, 5
2000 Campagne anglaise,
2002 Heureux comme Dieu en France,
2005 La Malédiction d'Edgar, Pages  2, 4, 6
2007 Une exécution ordinaire, Pages   1, 2, 6
2008 En bas, les nuages (recueil de nouvelles),   Pages  2, 3
2010 L'insomnie des étoiles, Pages    3, 4, 5, 6
2012 Avenue des géants, Pages   4, 5, 6

Citation :

mise à jour le 25/02/2015, page 6

Une exécution ordinaire
Ed Gallimard

J'ai entendu Marc Dugain parler des raisons qui l'ont poussé à écrire ce livre. Il avait été surpris, lors du naufrage du sous-marin Koursk, des différences données entre version officielle, et version étrangère sur la difficulté qu'il y aurait eu à extraire les survivants de l'explosion.....Et on se doute bien quelle est la bonne. Le pouvoir soviétique fabrique une réalité présentable, et tout le monde fait avec, sauf quelques dissidents, bien sûr, mais ils ont bien du mal à survivre, non?. Ainsi va pour lemieux dans le monde des faux-semblants.
Comme d'habitude, Marc Dugain a choisi le mode romanesque , des personnages fictifs qui nous racontent ce qui n'est que trop réel. En l'occurence, l'histoire d'une famille de la Russie de Staline à celle de Poutine. Dont tous les membres vont être victimes du pouvoir russe, torture dans la première génération - et pour quelles raisons....- , corruption sans aucune mesure pour la deuxième, et raison d'état pour le troisième:
" ...dans tous les cas, ils ne voulaient pas être pris à contre-pied par les révélations des survivants. Ces hommes devaient mourir pour que le doute puisse continuer à bénéficier au pouvoir, pour que la vérité ne puisse lui être jetée à la face. Au bout du compte, que sont ces vingt trois vies, comparées à un secret d'Etat à naître? Rien. Et cela n'a rien de choquant. Le contraire aurait étonné. Dans un pays où la vie ne vaut rien,où la mort a longtemps été une délivrance, peut-on concevoir qu'on échange des siècles d'exercice du pouvoir dans le secret contre vingt-trois vies d'hommes qui ont choisi le métier des armes? Le contraire aurait été à lui seul une révolution. Et de révolution, dans ce pays, nous n'en avons jamais eu. "

Comme "La malédiction d'Edgar", un excellent roman-document.

Un extrait ici: http://www.gallimard.fr/catalog/bon-feuilles/01057643.HTM
Un portrait de Marc Dugain: http://livres.lexpress.fr/portrait.asp/idC=12402/idR=5/idTC=5/idG=0
Et d'autres avis: http://www.passiondulivre.com/livre-32607-une-execution-ordinaire.htm

L'image doit être trop grosse, mais j'ai compris la fonction "éditer"......

Je découvre Marc Dugain...Ce que tu mets sur ce fil me donne envie d'aller plus loin...Merci Marie.

Il est dans ma LAL....j'attends de la trouver à la bibli.
Vos commentaires me font griller d'impatience....demain je vais à la bibli

Je viens de le terminer...à mon habitude je l'ai commencé sans connaître le sujet...emprunté simplement sur le nom de l' auteur ( La malédiction d'Edgar m'avait beaucoup plu et surtout changée d'air... )

un excellent livre : très bien écrit, alliant l'Histoire de l'URSS puis de la Russie et la destinée d'une famille russe de Staline à Poutine....

Pas d'excés, très réaliste, démontrant comment l'homme s'adapte au pire...
Les sentiments sont exprimés avec retenue et rapprochent le lecteur des différents membres de cette famille particulièrement éprouvée...
La nature, le froid, la nuit polaire y tiennent une grande place, de même que l'amitié et les liens familiaux....

Mon inculture quant à l'histoire de l'URSS, à la chute du communisme et à l'arrivée au pouvoir de Poutine sans parler du fonctionnement d'un sous-marin nucléaire et de la vie de son équipage doit relativiser mon appréciation, sans doute qu'un lecteur plus féru en la matière serait plus critique...

un livre fort tout en étant plus rationnel qu'émotionnel...

mona a écrit:

un livre fort tout en étant plus rationnel qu'émotionnel...

Bonjour Mona, contente de te lire :)

Ton avis m'intéresse, déjà parce que je crois avoir à peu près les mêmes ressentis que les tiens sur d'autres livres, et surtout parce que je pensais l'offrir à mon père (russe par sa mère) Tu me confortes donc dans mon éventuel achat (...un peu interessé, mais pas que )

PS: Ton avatar est superbe...

aériale a écrit:

mona a écrit:

un livre fort tout en étant plus rationnel qu'émotionnel...

Bonjour Mona, contente de te lire :)

PS: Ton avatar est superbe...

J'ai feuilleté un peu ce livre à la librairie...et finalement, je l'ai reposé ...Ce que j'ai lu me paraissait assez froid...

Sinon, comme Aériale, je salue ton passage Mona et te félicite pour ton avatar! :)

Ma première acquisition de Marc Dugain fut Le chambre des officiers, mais pour une raison qui demeure obscure, je ne l'ai toujours pas lu !
Par contre, j'ai dévoré La malédiction d'Edgar et je viens de terminer la semaine passée Une exécution ordinaire.

Comme l'explique Marie, Marc Dugain s'est inspiré de la tragédie du sous-marin nucléaire "Le Koursk" en remontant sur 3 générations (Vania, un des jeunes marins sacrifiés, ses parents et ses grands-parents) afin de démontrer comment un régime, qui s'est mis en place avec Staline et qui s'est poursuivi avec "la belette" (Poutine) en passant par "Boris l'éponge", en est arrivé à considérer le sacrifice de 23 marins comme un prix à payer dérisoire en regard de la sauvegarde de l'honneur russe face au monde.

On sent que Marc Dugain s'est beaucoup documenté sur le sujet mais cela n'étouffe pas l'aspect romancé du livre, qui est une réussite.

coline a écrit:

J'ai feuilleté un peu ce livre à la librairie...et finalement, je l'ai reposé ...Ce que j'ai lu me paraissait assez froid...

Peut-être as-tu lu certains passages où cette froideur est utilisée pour mieux mettre en évidence la dureté du régime en place (je pense notamment aux entretiens avec le jeune Poutine et ses supérieurs), dureté à l'image du climat et de la rudesse du paysage.
Mais cette froideur n'est pas présente pendant tout le récit, je t'assure

Quelques extraits :

p.53
[Staline] : "La terreur requiert un dosage subtil, sinon nous sommes obligés de tuer beaucoup trop de monde, et je le répétais encore ce matin au Politburo, elle doit être perçue comme un phénomène irrationnel du point de vue des ses victimes, mais elle est un phénomène quasi scientifique du point de vue de ceux qui l'infligent, sinon, c'est n'importe quoi."

p.134

[Le père de Vania] : "La révolution a duré un peu plus de soixante-dix ans, si l'on accepte l'idée que la révolution est bien le trajet que parcourt une planète pour revenir à son point de départ, en tournant sur elle-même."


Pour en revenir à la tragédie du Koursk, j'avais vu sur France 2 un reportage traitant de la thèse de Jean-Michel Carré concernant la cause probable du naufrage.
Pour ceux qui ont raté le document et qui ont envie d'aller voir d'un peu plus près de quoi il s'agit, je vous invite à visionner le document en cliquant sur le lien suivant :
Koursk, un sous-marin en eaux troubles

Et pour les passionnés, un lien sur le site wikipédia qui témoigne également de la thèse défendu par Jean-Michel Carré mais qui apporte aussi des contre-arguments à cette thèse : Koursk K-141 .

Je viens de visionner le film consacré au Koursk...pire qu'un roman de Mo Hayder
Ce qui me vient à l'esprit après un tel reportage...le monde s'éloigne de plus en plus des idéaux démocratiques, à l'Ouest comme à l'Est. Et le vrai journalisme relégué à la Belle Epoque.

J'ai découvert Marc Dugain avec La chambre des officiers, livre que j'ai adoré car très bien écrit et traitant d'un sujet peu évoqué. J'ai ensuite vu l film qui en a été tiré avec Dussolier et Sabine Azéma, excellent également, fidèle au livre.

J'ai poursuivi ma découverte avec Heureux comme Dieu en France, sur la Résistance; très bon également mais il m'a moins marquée que le précédent.

Puis j'ai poursuivi avec La malédiction d'Edgar qui m'a passionné et que j'ai lu à la fois comme et un roman et comme un documentaire.

J'ai donc très envie de lire Une exécution ordinaire qui est sur ma Lal; à vrai dire je n savais même pas de quoi parlait ce livre mais je l'ai ajouté sur m LAL les yeux fermés tellement je suis certaine qu'iol va m plaire.

Citation :

Je viens de visionner le film consacré au Koursk...pire qu'un roman de Mo Hayder

Oui.....ce n'est pas un tendre, Poutine, n'est ce pas? Moi je le confierais volontiers à Mo Hayder, elle a l'air d'avoir des idées de sanctions assez intéressantes?


J'ai lu les mêmes que toi, Sophie, je te mets de côté Une exécution ordinaire!

Poutine ? Si j'apprenais qu'il était le premier modèle humanoïde perfectionné à prendre la présidence d'un pays, je ne serais qu'à moitié étonnée tellement il a un côté glacial et calculateur brr

Le document est vraiment intéressant, je l'avais vu avant de lire le roman, je trouve qu'il le complète super bien !

Marie a écrit:

Citation :

Je viens de visionner le film consacré au Koursk...pire qu'un roman de Mo Hayder

Oui.....ce n'est pas un tendre, Poutine, n'est ce pas? Moi je le confierais volontiers à Mo Hayder, elle a l'air d'avoir des idées de sanctions assez intéressantes?


J'ai lu les mêmes que toi, Sophie, je te mets de côté Une exécution ordinaire!

Merci Marie. :)

"Une exécution ordinaire" est à la bibliothèque et victime de son succès est sans cesse sorti!!! je vais demander à ce qu'on me le réserve

Chatperlipopette a écrit:

Ce qui me vient à l'esprit après un tel reportage...le monde s'éloigne de plus en plus des idéaux démocratiques, à l'Ouest comme à l'Est. Et le vrai journalisme relégué à la Belle Epoque.

d'accord avec toi...
L'individualisme prône: l'ère des manifestations pour des causes étrangères à notre petit chez soi semble révolu....