Et si vous alliez à l'opéra?

Dommage Marko.

Le prochain pour moi, ce sera Mathis le peintre d'Hindemith, vendredi prochain. Je suis déjà impatiente....

Je ne connaissais que l'opéra italien.
Et encore, je suis très loin d'être un spécialiste. J'aime ça et écoute un peu à l'occasion.
Je voulais élargir un peu mon répertoire en découvrant Don Giovanni de Mozart.
Et je m'ennuie.
Je m'ennuie...
...


Mais ce n'est que ma première écoute. Et encore, je n'en suis qu'au 2e CD (sur 3).
Il me faudra peut-être un peu de temps pour l'apprendre et l'apprécier.

Harelede... A mon sens, l'opéra est d'abord fait pour être vu. C'est du théâtre en musique et l'émotion nait de ce mélange d'incarnation d'un texte par l'acteur/chanteur et la beauté de la musique qui emporte le tout. Quand on aime un opéra on peut ensuite en écouter des extraits et parfois l'intégralité au disque mais pour démarrer ça risque d'être très rébarbatif! Il y a en musique classique ou contemporaine comme pour l'opéra un cheminement qui conduit à apprécier de plus en plus de choses, de plus en plus complexes ou différentes. Si tu as envie de tenter l'expérience, je te conseille de choisir un opéra qui passe près de chez toi et de t'y aventurer un jour. Tu parles de Don Giovanni et en ce qui me concerne je l'ai découvert à travers le film de Losey qui m'avait subjugué à 11 ans et dont je ne me suis jamais vraiment remis. Je l'ai ensuite vu et revu à l'opéra et écouté des dizaines de fois en CD. C'est un opéra merveilleux et peut-être aurait-il fallu que tu le découvres d'abord par le visuel. Ensuite on peut être sensible à des registres très différents. Certains préfèrent le baroque, d'autre la musique post-romantique, d'autres encore le vérisme ou la musque contemporaine. Regarde un peu ce fil et peut-être auras-tu envie de découvrir certains d'entre eux. Reste qu'on peut à jamais y rester hermétique et c'est ainsi. On ne peut pas tout aimer.

Pour me consoler d'avoir manqué Die Soldaten de Zimmermann à Amsterdam je me suis procuré ce DVD qu'il me reste à découvrir...

C'est vrai ce que tu dis Marko : aller à l'opéra.
C'est un vieux rêve mais que je ne peux pas réaliser pour le moment. Je suis souvent fatigué et j'avoue avoir la flemme de sortir, de me faire 140 km aller-retour pour aller sur Paris un week-end (je fais déjà l'aller et retour tous les jours de la semaine)... Et rien que l'idée...
Donc, pour le moment, je me contente des CD.
Et non, je ne suis pas hermétique à l'opéra. J'aime en écouter même si j'avoue ne pas m'y connaître beaucoup. J'aime Tosca, Nabucco, Aïda, La Traviata...

Je pense que certaines musiques (et c'est aussi valable en littérature, en peinture...) plus exigentes qui ne s'abordent pas facilement et qu'on doit réellement apprendre à aimer en les écoutant et les réécoutant. L'immersion ne se fait pas forcément tout de suite.
Content de pouvoir discuter avec toi qui, visiblement, apprécie et connait bien.

Harelde a écrit:

Donc, pour le moment, je me contente des CD.

est-ce que tu n'as pas la possibilité d'emprunter des DVD dans ta médiathèque?
Bien que ma première expérience opéra était en live, mais par après j'ai aussi eu la chance de voir quelques unes via télé/ DVD et cela est quand même aussi une expérience.. et certainement encore mieux que CD

Harelde a écrit:

Je ne connaissais que l'opéra italien.
Et encore, je suis très loin d'être un spécialiste. J'aime ça et écoute un peu à l'occasion.
Je voulais élargir un peu mon répertoire en découvrant Don Giovanni de Mozart.
Et je m'ennuie.
Je m'ennuie...
...


Mais ce n'est que ma première écoute. Et encore, je n'en suis qu'au 2e CD (sur 3).
Il me faudra peut-être un peu de temps pour l'apprendre et l'apprécier.

Je l'ai aussi entendu en CD, et quelle merveille!!! (désole Harelde ) Je trouve cet opéra très sombre malgré l'apparente légèreté de certains moments. J'en parlais avec une amie qui est en musicologie, et elle partage mon sentiment. Comme si Mozart construisait son opéra en faisant planer l'ombre du Commandeur du début à la fin.

Je crois vraiment que c'est une question de sensibilité, parce que personnellement ce sont les opéras italiens qui m'ennuient à la seule écoute, et pour trouver du plaisir à Puccini ou Verdi il me faut la scène, qui est effectivement la vraie dimension d'un opéra. Mozart je l'écoute toujours avec plaisir. Mais je trouve que pour vraiment apprécier un opéra, il faut une vraie disponibilité, ne pas faire autre chose à côté, se concentrer sur l'écoute, suivre avec le livret (sauf si on finit par le connaître par coeur), et ce n'est pas toujours facile chez soi. Je ne suis pas toujours convaincue par les DVD, certains sont effectivement intéressants et apportent un plus, mais d'autres couperaient plutôt l'envie, c'est très difficile de filmer un opéra de façon crédible, tous les chanteurs ne sont pas de bons acteurs, et vus de près encore moins.

Tiens.....il faut voir un opéra ? C'est là subordonner son immersion au metteur en scène .....
L'opéra a été composé en sachant que la main mise sur les folies du metteur en scène serait plus que refoulée.
Se baser sur le visuel en sachant ce que peut faire comme dégats un metteur en scène...

Il faut connaître le livret, oui. Et après il faut faire son travail d'auditeur, écouter et rentrer dedans.

C'est un peu facile d'approcher l'art de façon passive.


Onuchose dit vrai.

Cliniou a écrit:

Il faut connaître le livret, oui. Et après il faut faire son travail d'auditeur, écouter et rentrer dedans.

Je suis d'accord quand on est déjà passionné et réceptif. Mais pour quelqu'un qui découvre cet univers ou qui veut approfondir il me semble que c'est quand même mieux de profiter de ce spectacle total sur place. 4h30 du Crépuscule des Dieux sur CD ce n'est pas évident alors que sur scène ça peut devenir une expérience très forte. En ce qui concerne les mises en scène je suis moins réticent que toi. J'aime avoir différentes visions d'une oeuvre. Elles me plaisent ou pas, elles m'éclairent sur certains aspects du texte ou elles me semblent hors sujet mais ça contribue au plaisir d'un spectacle. J'ai finalement rarement été complètement révolté par une scénographie même si certaines m'ont laissé indifférent. Il reste toujours la musique qui si elle est bien dirigée me transportera quelque soit le visuel.

Attitude passive? Je trouve au contraire que c'est plus difficile de se concentrer sur tous les aspects d'un opéra en étant dans la salle (le texte à lire, l'action à suivre, le chanteur à admirer, la musique à écouter...) mais c'est la façon la plus vivante et stimulante qui soit de le découvrir. Car il y a dans la salle, grâce à l' interaction de tous ces composants, des vibrations et une émotion que je n'ai jamais ressenties à ce degré en écoutant les disques ou même en regardant un DVD.

Marko a écrit:

Cliniou a écrit:

Il faut connaître le livret, oui. Et après il faut faire son travail d'auditeur, écouter et rentrer dedans.

Je suis d'accord quand on est déjà passionné et réceptif. Mais pour quelqu'un qui découvre cet univers ou qui veut approfondir il me semble que c'est quand même mieux de profiter de ce spectacle total sur place. 4h30 du Crépuscule des Dieux sur CD ce n'est pas évident alors que sur scène ça peut devenir une expérience très forte. En ce qui concerne les mises en scène je suis moins réticent que toi. J'aime avoir différentes visions d'une oeuvre. Elles me plaisent ou pas, elles m'éclairent sur certains aspects du texte ou elles me semblent hors sujet mais ça contribue au plaisir d'un spectacle. J'ai finalement rarement été complètement révolté par une scénographie même si certaines m'ont laissé indifférent. Il reste toujours la musique qui si elle est bien dirigée me transportera quelque soit le visuel.

Attitude passive? Je trouve au contraire que c'est plus difficile de se concentrer sur tous les aspects d'un opéra en étant dans la salle (le texte à lire, l'action à suivre, le chanteur à admirer, la musique à écouter...) mais c'est la façon la plus vivante et stimulante qui soit de le découvrir. Car il y a dans la salle, grâce à l' interaction de tous ces composants, des vibrations et une émotion que je n'ai jamais ressentie à ce degré en écoutant les disques ou même en regardant un DVD.

En parlant du crépuscule des Dieux, je vais le voir à Strasbourg en février.......hyper contente, j'airai vu le Ring en vrai au moins une fois; en plus c'est Mc Vicar qui met en scène, c'est très bien fait

mimi54 a écrit:

En parlant du crépuscule des Dieux, je vais le voir à Strasbourg en février.......hyper contente, j'airai vu le Ring en vrai au moins une fois; en plus c'est Mc Vicar qui met en scène, c'est très bien fait

Extra! David Mc Vicar est souvent très créatif et capable de rendre passionnant le moindre opéra baroque le plus austère. Sa mise en scène de "A Midsummer Night's dream" de Britten est fabuleuse. Tu nous raconteras!

A chacun son expérience, et tant mieux si les mises en scène ne t'ont jamais fait claquer les portes.
La réalité est que souvent le metteur en scène ignore tout de la partition et de tous ces intervenants; il est "parfois" à contre-courant. Mais peut-être cela est-il normal ?

Je resterai intimement convaincue qu'il faut un engagement pour écouter une oeuvre ou la voir, ou ce que vous voulez. Le "on aime ou on n'aime pas" est à mettre à la poubelle, c'est manquer de respect à l'auteur. Un minimum d'immersion me semble la moindre des choses car il y a derrièrechaque oeuvre une personne qui a donné de ses tripes; je ne vois cet engagement-là, ce respect-là que trop peu souvent. J'entends surtout des jugements à l'emporte pièce.
C'est dommage.....surtout pour les messagers.

Cliniou a écrit:

A chacun son expérience, et tant mieux si les mises en scène ne t'ont jamais fait claquer les portes.
La réalité est que souvent le metteur en scène ignore tout de la partition et de tous ces intervenants; il est "parfois" à contre-courant. Mais peut-être cela est-il normal ?

Je resterai intimement convaincue qu'il faut un engagement pour écouter une oeuvre ou la voir, ou ce que vous voulez. Le "on aime ou on n'aime pas" est à mettre à la poubelle, c'est manquer de respect à l'auteur. Un minimum d'immersion me semble la moindre des choses car il y a derrièrechaque oeuvre une personne qui a donné de ses tripes; je ne vois cet engagement-là, ce respect-là que trop peu souvent. J'entends surtout des jugements à l'emporte pièce.
C'est dommage.....surtout pour les messagers.

en ce qui me concerne, je trouve toujours quelque chose de positif à une représentation, même infime. Je n'ai jamais l'impression d'avoir perdu mon temps.

J'espèrerais que ça soit le cas des deux côtés du rideau.

Cliniou a écrit:

Le "on aime ou on n'aime pas" est à mettre à la poubelle, c'est manquer de respect à l'auteur. Un minimum d'immersion me semble la moindre des choses car il y a derrière chaque oeuvre une personne qui a donné de ses tripes; je ne vois cet engagement-là, ce respect-là que trop peu souvent. J'entends surtout des jugements à l'emporte pièce.
C'est dommage.....surtout pour les messagers.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire par "messagers". Tu veux dire ceux qui jouent, chantent, interprètent?

Je comprends parfaitement ton point de vue que je partage en grande partie. J'aime infiniment la musique et je rêve à chaque fois de l'interprétation musicale la plus pure, de la mise en scène qui sache comprendre la musique et qui soit capable de s'effacer quand il le faut tout en éclairant le drame avec subtilité... Du public idéal aussi qui soit en phase avec ce qui se passe sur scène! C'est une alchimie bien difficile à obtenir mais même ce qui n'est pas parfait n'est pas forcément indigne. Tout dépend de notre expérience et de notre propre niveau d'exigence. Ce qui compte ne doit-il pas d'abord être le plaisir? (et à chacun le sien qu'il soit éclairé ou pas).

Le "j'aime, j'aime pas " est souvent insatisfaisant s'il est expéditif et peu argumenté mais c'est aussi valable pour la mise en scène qui nécessite une certaine habitude de ce monde du théâtre pour en percevoir le langage, les codes, l'originalité ou la pertinence. Certaines mises en scène révoltent alors qu'elles sont intéressantes, justement novatrices, ou font preuve d'une compréhension du texte et de la musique. D'autres séduisent alors qu'elles sont académiques et n'apportent rien... Ce qui m'anime en général en tout cas c'est le désir de comprendre le cheminement du metteur en scène, d'essayer de ne pas rester sur mes a priori et mes résistances. Comme pour la musique d'ailleurs, surtout quand il s'agit de musique contemporaine. Car eux aussi (les metteurs en scène) font souvent l'objet de jugements à l'emporte pièce alors qu'ils s'engagent avec leurs tripes. C'est terriblement difficile d'autant que l'unanimité y est plus rare que pour un chanteur ou un chef d'orchestre.