Temps pour lire, lieux de lecture

Ce fil est intéressant, il fait vraiment apparaître des différences de fonctionnement chez chacun, on pourrait dire "dis-moi comment tu lis et je te dirai qui tu es ".

Personnellement, j'ai besoin d'une certaine dose de lecture quotidienne, sinon je suis en manque. Et comme je lis plutôt vite, ça fait des livres qui ne durent pas. Je peux lire sans problème plusieurs heures de suite. Mais je ne lis pas sauf exception, deux (ou plusieurs) livres de fiction en même temps, je peux éventuellement faire des lectures parallèles, mais si c'est un essai ou de la poésie. Et une fois que j'ai terminé un roman ou un livre de nouvelles, il me faut une petite coupure avant de passer à autre chose, pour digérer en quelque sorte. Sauf si j'ai trouvé le livre totalement sans intérêt. Dans l'idéal, j'essaie de terminer le soir, pour pouvoir passer à un autre livre le lendemain.
Lire par petits bouts, je n'aime pas trop. Je préfère vraiment m'immerger dans une lecture, un univers, et aussi choisir le moment où j'arrête. C'est pour ça que je ne lis pas trop dans les transports ou dans les salles d'attente, là j'amène plutôt un magazine.

Et j'aime beaucoup ShaniBar.

colimasson a écrit:

Mais passer des heures à lire sans interruption, je ne le fais jamais. En fait, rien que cette idée m'effraie. J'ai un rapport angoissé avec le temps et j'ai du mal à concevoir que je ne puisse rien faire d'autre qu'être assise et de lire sur une durée aussi longue.

Tout à fait moi ça, au bout d'un moment, je me sens coupable de ne rien faire d'autre et je n'arrive plus à me concentrer parce que je pense à ce qu'il y a à faire par ailleurs. C'est peut-être aussi sans doute pour ça que j'aime autant les trains, là au moins, je peux me lâcher et lire plusieurs heures d'affilée si c'est un long trajet. Au quotidien, je profite aussi de mon temps de transport, une heure de train aller-retour, pour lire et c'est un temps que j'apprécie, si je vivais tout près de mon lieu de travail, je pourrais passer des jours sans ouvrir un livre.

nezumi a écrit:

Je crois que je pourrais lire plus si je ne rêvassais pas autant tout en lisant, un détail du livre m'embarque dans des rêveries en chaîne, ou je me laisse distraire par quelque chose d'extérieur. Ca vous arrive aussi ?

oui, un mot, un nom, une idée.. et hop.. me voilà partie.. parfois je remarque en tournant la page que je ne sais pas ce que j'ai lu.. et hop, faut revenir vers l'endroit ou j'ai "glissé" de la page

kenavo a écrit:

nezumi a écrit:

Je crois que je pourrais lire plus si je ne rêvassais pas autant tout en lisant, un détail du livre m'embarque dans des rêveries en chaîne, ou je me laisse distraire par quelque chose d'extérieur. Ca vous arrive aussi ?

oui, un mot, un nom, une idée.. et hop.. me voilà partie.. parfois je remarque en tournant la page que je ne sais pas ce que j'ai lu.. et hop, faut revenir vers l'endroit ou j'ai "glissé" de la page

rêvasser... disons que je lis une heure le matin et une heure le soir de manière très concentrée, pas de papillonnage ; en revanche dans la journée je pense beaucoup au livre en court, je me raconte l'histoire, je me demande pourquoi l'écriture conduit vers telle ou telle expérience, petite je m'endormais toujours en me racontant la suite des aventures du livre en cours ; parfois un mot (l'évocation d'une ville, d'un plat, d'une couleur, d'une sensation) me fait voyager très loin et d'association d'idée en association le temps passe infiniment (d'où peut-être mon côté contemplatif !). Il m'arrive de rester longuement sans rien faire, juste réfléchir, le temps est précieux mais parfois en le désemplissant, en le désinvestissant de toute activité il devient quelque chose de presque tangible, de préhensible, de compréhensible... sensation évanescente mais étonnament apaisante. Ceux qui marchent beaucoup connaissent aussi cette ivresse du temps qui file et tout à coup éclate.

shanidar a écrit:

Il m'arrive de rester longuement sans rien faire, juste réfléchir, le temps est précieux mais parfois en le désemplissant, en le désinvestissant de toute activité il devient quelque chose de presque tangible, de préhensible, de compréhensible... sensation évanescente mais étonnament apaisante. Ceux qui marchent beaucoup connaissent aussi cette ivresse du temps qui file et tout à coup éclate.

Ca me parle beaucoup ce que tu dis là. Je trouve ces instants très précieux et j'adore marcher en grande partie pour ce que tu décris. C'est très difficile à décrire cet apaisement qui vient peu à peu au fil de la marche ou au fil du temps, lorsque l'on regarde les pensées passer sans que l'on s'y arrête vraiment. Tout semble s'éclairer peu à peu. C'est quelque chose de l'ordre du non-agir je pense qui fait du bien. Etre dans l'être et non plus dans le faire. Et en marchant, le temps se raccorde au temps de la nature à la fois immuable et en changement perpétuel. c'est extrêmement apaisant de voir que quelque chose de plus grand se joue. J'exprime tout cela très mal mais en tout cas merci Shanidar pour ton commentaire qui me met justement dans cet état de laisser libre cours à mes rêveries

kenavo a écrit:

nezumi a écrit:

Je crois que je pourrais lire plus si je ne rêvassais pas autant tout en lisant, un détail du livre m'embarque dans des rêveries en chaîne, ou je me laisse distraire par quelque chose d'extérieur. Ca vous arrive aussi ?

oui, un mot, un nom, une idée.. et hop.. me voilà partie.. parfois je remarque en tournant la page que je ne sais pas ce que j'ai lu.. et hop, faut revenir vers l'endroit ou j'ai "glissé" de la page

ah ah, tout pareil.

Concernant mes habitudes de lectures, mon souci est que j'ai besoin pour lire d'être tranquille, de n'avoir rien d'autre à faire et de pouvoir m'y mettre pendant un bout de temps, au moins une bonne heure et de ne pas être dérangée. Sinon je m'y perds, je n'arrive pas à lire par petits bouts, je ne retiens pas assez et dois recommencer chaque fois. Donc ça s'y prête très rarement dans ma vie actuelle, j'essaie tout de même de lire de temps en temps les soirs avant de m'endormir, seulement lire le soir m'endors trop vite et je suis très frustrée. Donc je lis maintenant principalement pendant mes vacances. Le souci est que je pourrais passer mes vacances qu'à faire ça et bon, ça me coupe du reste, de ma famille, donc globalement je lis pendant la sieste et là du coup, aucune culpabilité donc je peux lire de bon coeur.

Du coup, dans ces rares moment je dévore, je suis très vorace, si bien que je lis les livres très vite et ne prends pas assez le temps de les savourer et je les oublie vite aussi malheureusement. J'admire ceux qui peuvent vous raconter un livre en détail des jours après. Moi c'est impossible, pas en détail. ce qui contribue aussi à cela est que j'enchaine beaucoup de livres en peu de temps et comme l'habitude me manque...
Quand j'étais plus jeune (que je vivais chez mes parents) il m'arrivait de passer une journée entière à lire et ce plusieurs jours durant, jusqu'à ce que mes yeux soient trop fatigués et demandent une pause. C'était un vrai enchantement ces périodes

Bonjour à tous.

Ah, la question embarrassante. L'idéal pour moi a toujours été de lire dans les bistrots ou les restaurants, devant un bon café fumant, en regardant distraitement par la vitre. L'embêtant est que c'est devenu suprêmement difficile, car maintenant ils nous mettent de la musique en plein dans les oreilles. Ou bien la télé. Dans les kebabs, c'est carrément de la musique turque à fond la caisse.

Insensiblement, j'ai changé mes habitudes. De plus en plus, je lis à la maison, ou sur des bancs publics. À la maison, c'est compliqué aussi, car je n'ai pas de fauteuil : seulement des chaises, et c'est parfois inconfortable, surtout quand la lecture se prolonge.

En revanche, je ne peux pas passer d'un livre à un autre. Quand j'en commence un, je vais jusqu'au bout avant de prendre le suivant.

Je regrette toujours mes lectures d' enfance. Celles qu' on me faisait puis celles que j' ai faites.

Je m' identifiais au livre. Je crois que je n' étais pas dans le livre, mais que, plutot, j' étais le livre et rien d' autre n' existait pendant la lecture.

Le lieu ? Surout perché dans les arbres. Le premier grand souvenir d' un livre autre que pour les enfants : Jerry dans l' ile de Jack London, lu dans un cyprès...

Manuel Ruiz a écrit:

L'idéal pour moi a toujours été de lire dans les bistrots ou les restaurants, devant un bon café fumant, en regardant distraitement par la vitre.

J'adore aussi

Epi a écrit:

[
. Au quotidien, je profite aussi de mon temps de transport, une heure de train aller-retour, pour lire et c'est un temps que j'apprécie, si je vivais tout près de mon lieu de travail, je pourrais passer des jours sans ouvrir un livre.

Heureusement, ça n'est pas pareil pour moi, car je travaille à mon domicile!

shanidar a écrit:

mais c'est vrai que quand je fais ma valise il m'arrive d'oublier d'y mettre mon pyjama mais jamais mon livre...

Shanidar, tu es une sorcière!
Hier après midi, je lis les derniers messages du forum, dont celui-ci. Je ferme mon ordi et je pars pour 48 heures chez papa-maman. Et sur la route tout d'un coup, je réalise que j'ai oublié mon livre. Pour la première fois en cinquante deux ans évidemment. Moi qui ai seriné mes enfants pendant des années avec "on ne part jamais sans son pull et son livre!" (Vous saurez bientôt tout sur les Grands Principes Educatifs de Topocl!).
Non, mais! Shanidar m'a jeté un sort par forum interposé!... Et si mon livre avait disparu à mon retour chez moi? Je commence à angoisser...

Epi a écrit:

colimasson a écrit:

Mais passer des heures à lire sans interruption, je ne le fais jamais. En fait, rien que cette idée m'effraie. J'ai un rapport angoissé avec le temps et j'ai du mal à concevoir que je ne puisse rien faire d'autre qu'être assise et de lire sur une durée aussi longue.

Tout à fait moi ça, au bout d'un moment, je me sens coupable de ne rien faire d'autre et je n'arrive plus à me concentrer parce que je pense à ce qu'il y a à faire par ailleurs. C'est peut-être aussi sans doute pour ça que j'aime autant les trains, là au moins, je peux me lâcher et lire plusieurs heures d'affilée si c'est un long trajet. Au quotidien, je profite aussi de mon temps de transport, une heure de train aller-retour, pour lire et c'est un temps que j'apprécie, si je vivais tout près de mon lieu de travail, je pourrais passer des jours sans ouvrir un livre.

Epi, nous sommes des doubles de lecture !

J'ai fait pas mal de longs voyages en train ces derniers temps et j'ai vraiment pu apprécier à mon tour le bonheur de se plonger dans un livre pendant plusieurs heures ! J'ai trouvé que le temps est passé incroyablement vite, alors que je pensais que j'allais finir par me lasser de tant de lecture au bout d'un moment -d'aussi bonne qualité que puisse être le livre, ça n'a rien à voir avec ça.

Pour les transports en voiture, c'est la même chose. Tous les mercredi pour aller à l'hôpital de jour je me fais conduire par un taxi et je considère ce moment comme un don que je peux mettre à profit pour lire tranquillement... Problème : mercredi dernier, je suis tombée sur un conducteur qui aime un peu trop parler à tout bout de champ et je n'ai donc pas pu lire. Nous avons donc discuté sur le trajet, et maintenant, il veut essayer de faire les aller-retour avec moi chaque semaine...
Difficile d'expliquer à ceux qui ne partagent pas le même engouement pour la lecture que nous à quel point cette activité peut être nécessaire. Mais dans mon cas, va falloir que je le fasse sinon je risque de devenir très désagréable.

shéhérazade a écrit:

Manuel Ruiz a écrit:

L'idéal pour moi a toujours été de lire dans les bistrots ou les restaurants, devant un bon café fumant, en regardant distraitement par la vitre.

J'adore aussi

pas trop dans les restaurants, mais les bistrots, oui, tout à fait.. mon endroit préféré en dehors de la maison..

topocl a écrit:

shanidar a écrit:

mais c'est vrai que quand je fais ma valise il m'arrive d'oublier d'y mettre mon pyjama mais jamais mon livre...

Shanidar, tu es une sorcière!
Hier après midi, je lis les derniers messages du forum, dont celui-ci. Je ferme mon ordi et je pars pour 48 heures chez papa-maman. Et sur la route tout d'un coup, je réalise que j'ai oublié mon livre. Pour la première fois en cinquante deux ans évidemment. Moi qui ai seriné mes enfants pendant des années avec "on ne part jamais sans son pull et son livre!" (Vous saurez bientôt tout sur les Grands Principes Educatifs de Topocl!).
Non, mais! Shanidar m'a jeté un sort par forum interposé!... Et si mon livre avait disparu à mon retour chez moi? Je commence à angoisser...

en effet, l'horreur total d'oublier son livre.. mais j'espère surtout que tu vas le retrouver

Ca m'est déjà arrivé aussi bien sûr (une fois j'ai carrément oublié le sac contenant tous mes livres pour les vacances d'été...) mais ce n'est pas si dramatique ou désagréable, faut en dénicher un autre (une bonne excuse pour farfouiller dans la librairie du coin), ou s'en faire prêter un, c'est une découverte imprévue qui débouche parfois sur de bien bonnes surprises...