Temps pour lire, lieux de lecture

C'est pour cela que j'aime les gros livres, au moins je peux vivre un peu plus longtemps avec.

shanidar a écrit:

(même si je garde en mémoire la réflexion de kenavo : tu n'es pas obligée de manger tout le repas, tu peux te contenter du café)

tiens, il m'arrive de faire des drôles de réflexions

je n'aime pas trop le mot de "bouffer", cela me rappelle trop "se mettre quelque chose dans la bouche sans faire attention et se goinfrer à devenir malade"

"dévorer" me plaît mieux même si en ce qui concerne les livres, je veux bien admettre que cela revient au même.. lire un livre 'vite'.. oui, cela m'arrive.. surtout que je lis de toute façon vite et surtout qu'il m'arrive de le faire pendant des heures, p.ex. en ce momet, je suis en congé, je ne peux pas me déplacer à cause de ma maladie.. donc, je lis.. beaucoup.. et ce n'est pas que je ne veuille pas donner plus de temps ou plus de 'présence' à ce livre, mais quand on a 17-18 heures par jour à disposition.. quel pavé devrait-je lire qui dure une semaine??
(ah oui, j'attends Marko pour me conseiller Proust )

mais un petit 'truc' à la Kenavo: il m'arrive le plus souvent de lire plusieurs livres en même temps, càd si j'ai l'impression d'avoir lu assez et qu'il me faut une pause, je mets de côté un livre (sans l'avoir terminé).. et je prends en un autre, ce qui me donne l'împression de "faire autre chose" mais qui me donne la possibilité de rester concentrée sur ma lecture (ne cherchez pas la logique, j'avais dit que c'était un truc à moi )

j'utilise aussi cette technique mais j'alterne les genres, je crois que je ne pourrais pas lire deux romans en même temps, en revanche j'ai toujours un essai ou deux en cours et une revue à portée de main. J'ai déjà noté ici que nous sommes tous plus ou moins liés par une forme de compulsion envers les livres, je m'interrogeais sur notre capacité à satisfaire ce besoin de lire. Souvent je me demande pourquoi je lis autant, parfois je me dis que je pourrais lire toujours le même livre (en le choisissant bien), pendant des jours et des jours et que mon plaisir n'en serait pas changé. Je trouve terriblement angoissante une maison sans livres (oui, ça existe !), ce qui ressemble à une fenêtre n'ouvrant sur aucun horizon.

Je ne voulais pas dire que la quantité de livres lus nuit à la qualité de la lecture (j'ai peur que topocl ne se soit méprise) mais voilà je m'interroge sur notre manière d'appréhender la lecture... mais j'aime assez la comparaison de topocl, je ne suis pas une gourmande, je ne mange pas de tablettes de chocolat... tout s'explique

Je pense que ce n'est pas seulement lié aux livres. Au niveau de la personnalité, on a en nous une lutte entre l'élément actif (Les choses doivent aller plutôt vite et s'enchaîner pour qu'on se sente bien) et l'élément contemplatif (c'est avec du temps, du recul et de la réflexion qu'on gère le mieux). Ces éléments sont en proportion variable en nous d'une part, et d'autre part s'expriment plus ou moins chez une personne selon la période, le stress, et diverses nécessités du moment.

Pour moi, au niveau des livres, c'est l'élément action qui l'emporte, puisque, comme je le disais j'ai besoin de lire vite, j'ai du mal à faire des pauses et à revenir en arrière. Donc je « dévore » ( c'est en effet plus joli et n'a pas l'élément péjoratif de "je bouffe"). Toi, Shanidar , je dirais plus que tu « dégustes"et tu "picores" comme on peut le faire devant un buffet tellement riche qu'on ne peut pas tout goûter. Deux façons d'aborder les livres, qui ont chacunes leurs avantages. L'essentiel c'est de trouver la formule qui correspond le mieux à nous-mêmes

shanidar a écrit:

je ne pourrais pas lire deux romans en même temps, en revanche j'ai toujours un essai ou deux en cours et une revue à portée de main

un peu de même.. recueil de nouvelles, BD, magazines, poèmes,....

shanidar a écrit:

Je trouve terriblement angoissante une maison sans livres (oui, ça existe !), ce qui ressemble à une fenêtre n'ouvrant sur aucun horizon.

kenavo a écrit:

shanidar a écrit:

;]Je trouve terriblement angoissante une maison sans livres (oui, ça existe !), ce qui ressemble à une fenêtre n'ouvrant sur aucun horizon.

La je ne suis pas d'accord. Beaucoup de mes amis ne lisent pas , mais alors pas du tout. Nous sommes trop snobs avec cette manie de tout ramener aux livres, que j’ai longtemps partagée..Les non lecteurs ont d'autres horizons que les nôtres, et tout aussi honorables. Cette suprématie de la culture littéraire, de la culture classique est en train de partir en eau de boudin, et c'est tant mieux. C'est un autre muliculturalisme

(il y a d’ailleurs justement un article là dessus dans le télérama de cette semaine, mais je le pensais avant que télérama ne me l’explique!)

kenavo a écrit:

[
. surtout que je lis de toute façon vite et surtout qu'il m'arrive de le faire pendant des heures,

je crois que lire est la seule activité que je puisse faire pendant des heures sans me lasser. Un dimanche entier à lire , à part les négociations indispensables avec mon entourage, ça ne me gêne pas du tout!

Je suis plutôt du genre vorace, et dynamique; je m’accommode assez mal avec les ouvrages lents, ou demandant plus de temps que la "normale " avec lesquels j'ai l'impression de m'ennuyer ( et rien de pire pour moi que la sensation d'ennui et/ou de perte de temps). J'ai tendance à me lasser assez vite quand j'ai l"impression de patiner dans la pâte à papier. Hélas pour l'ouvrage, cela finit le plus souvent par un abandon.

En fait, quand j'aime ,le rythme de lecture est à l'avenant .

Avoir plusieurs plats au four ne me gêne pas, pourvu qu'ils soient assez différents pour ne pas se télescoper. Hormis pour une lecture qui me prend au tripes, et dans ce cas il n'y a plus qu'elle qui compte, j'ai rarement envie de lire le même ouvrage à mes différents moments privilégiés de lecture.

topocl a écrit:

kenavo a écrit:

shanidar a écrit:

;]Je trouve terriblement angoissante une maison sans livres (oui, ça existe !), ce qui ressemble à une fenêtre n'ouvrant sur aucun horizon.

La je ne suis pas d'accord. Beaucoup de mes amis ne lisent pas , mais alors pas du tout. Nous sommes trop snobs avec cette manie de tout ramener aux livres, que j’ai longtemps partagée..Les non lecteurs ont d'autres horizons que les nôtres, et tout aussi honorables. Cette suprématie de la culture littéraire, de la culture classique est en train de partir en eau de boudin, et c'est tant mieux. C'est un autre muliculturalisme

(il y a d’ailleurs justement un article là dessus dans le télérama de cette semaine, mais je le pensais avant que télérama ne me l’explique!)

je parle à titre personnel, pour moi une maison sans livres m'angoisse, je ne sais pas quoi faire de mes dix doigts, j'éprouve une sorte de malaise physique qui n'a rien à voir avec un quelconque intellectualisme (c'est un peu comme pour un fumeur qui oublierait de prendre son paquet de clopes pour aller à une soirée), les livres sont des objets qui me rassurent, donc en général j'arrive quand même à dénicher un catalogue ou à soudoyer un enfant pour qu'il amène ses Trois brigands. Je fréquente aussi des gens qui ne lisent pas du tout et ce ne sont pas, pour autant, des barbares (d'ailleurs je les fréquente sans doute parce qu'ils m'ouvrent d'autres portes/horizons) ! je ne me considère pas comme une intellectuelle (sans doute parce que je ne lis pas Télérama), je ne parle jamais de mes lectures spontanément, je ne défends pas de suprématie particulière mais c'est vrai que quand je fais ma valise il m'arrive d'oublier d'y mettre mon pyjama mais jamais mon livre...

Comme toi Shanibar, mes livres me rassurent.
Lorsque je rentre quelque part, mon regard va spontanément vers les livres...et quand il n'y en a pas, j'éprouve comme une sensation de vide. C'est pour cela, qu'il y en a partout chez moi.

je me permets mimi de te signaler que mon pseudo est shaniDar et non shaniBar parce que tu fais régulièrement la confusion, que je trouve marrante parce que j'aime bien traîner au bar... mais tout de même si tu continues je t'appelle Bibi

à l'inverse de mimi, j'aime bien les bons gros lourds romans qui durent longtemps et même si de temps en temps on s'y ennuie je n'ai pas l'impression de perdre mon temps, ou en tout cas moins qu'avec des ouvrages plus courts, qui eux, s'ils m'ennuient me donnent cette impression... bizarre...

shanidar a écrit:

je me permets mimi de te signaler que mon pseudo est shaniDar et non shaniBar parce que tu fais régulièrement la confusion, que je trouve marrante parce que j'aime bien traîner au bar... mais tout de même si tu continues je t'appelle Bibi

à l'inverse de mimi, j'aime bien les bons gros lourds romans qui durent longtemps et même si de temps en temps on s'y ennuie je n'ai pas l'impression de perdre mon temps, ou en tout cas moins qu'avec des ouvrages plus courts, qui eux, s'ils m'ennuient me donnent cette impression... bizarre...

ShaniDar, je ne boude pas les gros romans....pourvu qu'ils aient du rythme.

Et puis, s'il te plait de m'appeler Bibi, je ne m'en offusquerai pas , loin de là

Shanidar, j' espère que tous ceux qui lisent Télérama ne sont pas tous des intellos. Oh et puis, la connoataion intello, elle est un peu agaçante aussi. Enfin, tout dépend qui l' utilise et à l' égard de qui...Si on veut connaitre simplement la programmation télé, quand on vit au coeur de nulle part,, il faut bien s' informer. Surtout quand on n' est pas fanatique de télé.


Meme chse pour ceux qui vous reprochent la lecture d' une revue littéraire. Je fais confiance à la Quinzaine littéraire depuis des années. Parce que j' estime beaucoup Maurice Nadeau, son fondateur, grand découvreur de talents originaux et honnète homme. Et le but de cette revue, c' est aussi s' enquérier de ce qui parait sans trop se préoccuper des dernières parutions et des best sellers. Il y a bien entendu des articles ampoulés ou obscurs, mais j' ai l' impression quand meme d' apprendre souvent quelque chose. Pour le reste, je recoupe mes informations de diverses façonset c' est ainsi qu' à présent, je sais à peu près ce que je veux lire sans trop courir le risque de m' ennuyer. Et ça me plait aussi cette recherche, je l' avoue.

Je crois que je pourrais lire plus si je ne rêvassais pas autant tout en lisant, un détail du livre m'embarque dans des rêveries en chaîne, ou je me laisse distraire par quelque chose d'extérieur. Ca vous arrive aussi ?

Shanidar, faut pas te formaliser, moi aussi j'ai eu droit à toutes les déclinaisons de nezumi, nemuzi, mezuni...mais c'est la rançon d'un pseudo exotique.

topocl a écrit:

kenavo a écrit:

[
. surtout que je lis de toute façon vite et surtout qu'il m'arrive de le faire pendant des heures,

je crois que lire est la seule activité que je puisse faire pendant des heures sans me lasser. Un dimanche entier à lire , à part les négociations indispensables avec mon entourage, ça ne me gêne pas du tout!

Alors là, pas possible pour moi...
C'est un problème qui ne concerne pas uniquement la lecture, mais toutes mes activités en général : je n'arrive pas à rester des heures sur la même chose. Je préfère alterner plusieurs activités en courtes phases. Je pourrais lire des heures en une journée, mais alors en commençant le matin avec un quart d'heure, puis en faisant autre chose, en reprenant le livre un autre quart d'heure, avant d'aller faire une ballade, dix minutes dans les transports, cinq minutes dans une salle d'attente, en prenant mon repas lorsque je suis toute seule, lorsque j'attends quelqu'un...
Mais passer des heures à lire sans interruption, je ne le fais jamais. En fait, rien que cette idée m'effraie. J'ai un rapport angoissé avec le temps et j'ai du mal à concevoir que je ne puisse rien faire d'autre qu'être assise et de lire sur une durée aussi longue.

nezumi a écrit:

Je crois que je pourrais lire plus si je ne rêvassais pas autant tout en lisant, un détail du livre m'embarque dans des rêveries en chaîne, ou je me laisse distraire par quelque chose d'extérieur. Ca vous arrive aussi ?

Pas tellement... j'arrive à me concentrer tout de suite, ce qui explique peut-être aussi pourquoi je peux découper mes lectures en tranches de durée aussi courtes.

Cela confirme : Topocl le dévoreur !
Et je serais plutôt du genre à picorer... pas beaucoup mais souvent