Kore-Eda Hirozaku

I wish

Citation :

Au Japon, sur l’île de Kyushu, deux frères sont séparés après le divorce de leurs parents. L’aîné, Koichi, âgé de 12 ans, part vivre avec sa mère chez ses grands-parents au sud de l’île, tout près de l’inquiétant volcan Sakurajima. Son petit frère, Ryunosuke, est resté avec son père, guitariste rock, au nord de l’île. Koichi souhaite par-dessus tout que sa famille soit à nouveau réunie – même si cela doit passer par l’éruption dévastatrice du volcan !

Les inconditionnels de Nobody knows devraient beaucoup aimer le nouveau film de Kore-eda, I wish, qui confirme le don du cinéaste japonais à diriger des enfants et à en comprendre la sensibilité et les rêves. Mais ces mêmes admirateurs admettront peut-être que I wish est tout de même une oeuvre mineure dont le scénario semble tout entier dévolu à faire la promotion du TGV nippon sur l'île de Kyushu et dont la mise en scène paraît bien fade. La première partie du film lambine terriblement avant d'atteindre son rythme de croisière et de se conclure par de jolies scènes de retrouvailles qui font oublier, un peu, le caractère laborieux de l'entreprise. S'il ne portait pas la signature de Kore-eda Hirozaku, on est en droit de se demander si le film aurait reçu un tel accueil critique, il est d'ailleurs plus que probable qu'il n'aurait pas été distribué à l'étranger. Sa douce mélancolie et sa rêveuse tendresse touchent mais ne rendent pas le film passionnant pour autant.

Oh.
Moi qui me faisais une joie de retrouver cette atmosphère toute douce et particulière des œuvres d'Hirozaku...

Queenie a écrit:

Oh.
Moi qui me faisais une joie de retrouver cette atmosphère toute douce et particulière des œuvres d'Hirozaku...

Mais tu vas la retrouver ! Moi, je m'y suis pas mal ennuyé, cette fois-ci.

Et dire que c'était à peu près le seul film à me faire envie en ce moment.

Traversay va me faire définitivement abandonner le chemin des salles de cinéma.

Arabella a écrit:

Et dire que c'était à peu près le seul film à me faire envie en ce moment.

Traversay va me faire définitivement abandonner le chemin des salles de cinéma.

Je me souviens qu'à une époque, j'allais voir systématiquement les films descendus par un certain critique de cinéma (je ne me souviens plus lequel), et j'étais très content de la méthode. Faites pareil !

Et bien je suis contente de ne pas m'être laissé arrêtée par le commentaire négatif de Traversay et d'être allée voir I wish. Certes le scénario est un peu léger et le film aurait gagné à être plus court et plus serré. Mais le réalisateur filme en effet merveilleusement bien les enfants, les petites histoires, les petits et grands drames. Et laisse en filigranes deviner la vie des adultes qui les entourent, et donc le genre de chose qui attend aussi les enfants d'ici quelque temps. Il y a de très jolies moments. On peut trouver tout cela un petit peu trop optimiste et positif, mais c'est souvent touchant. Sans doute pas un chef d'oeuvre, mais un film très plaisant à suivre.

I wish

Je comprends les réticences de Traversay, et un peu aussi d'Arabella. Ce film est longuet, et j'ai trouvé qu'il manquait d'une atmosphère. Les lieux de vie des personnages m'ont paru tout fades, absents, ne dégageant rien de ce qu'ils auraient dû, parce qu'on les voit souvent, filmés de différentes façons, et on en parle (surtout avec les retombées quotidiennes de cendre sur la ville de Kagoshima).

Par contre, quand l'action est centrée sur les enfants, ça fonctionne bien. Ils font sourire, ils attendrissent, ils inquiètent.
Même les passages avec les adultes sont bien faits.

Un film qui arrivent bien à parler de la douleur d'une famille déchirée, de la difficulté de vivre ses rêves, du passage à l'âge adulte. J'ai bien aimé l'histoire des deux trains rapides qui se croisent, de cette croisade (mais j'aurais en voir plus. Étrange sensation de détails survolés pour un film de 2h), et de cette quête.

Bref.
Un petit passage moins marquant que ses autres films, mais tout de même joli.

Ce film m'a quand même donné envie de voir ce qu'il a pu faire par ailleurs, et c'est de toute façon agréable à regarder.

Queenie a écrit:

Un petit passage moins marquant que ses autres films, mais tout de même joli.

Je l'ai loupé à sa sortie mais je vais rattraper ça.

Arabella a écrit:

Ce film m'a quand même donné envie de voir ce qu'il a pu faire par ailleurs, et c'est de toute façon agréable à regarder.

Tu n'as vu aucun de ses autres films ?
Tu vas pouvoir te régaler alors !

C'était mon premier de ce réalisateur, cela laisse en effet de quoi découvrir.

Hirokazu Kore-eda est réalisateur et co-scénariste d'une mini-série de 10 épisodes, "Going my Home" (toujours ces fichus titres "internationaux"... d'ailleurs l'article ci-dessous se trompe dans le titre, oubliant le "my"), quasiment au même moment que Kiyoshi Kurosawa (avec Shokuzai) et Jane Campion (Top of Lake)... Est-ce une tendance à vouloir prendre son temps pour déployer une histoire, creuser des personnages ?

Avec un peu de chance on pourra la voir un jour (d'une façon ou d'une autre, si je puis dire... ).

Citation :

Going Home se rapproche par sa thématique de l’un des derniers films de Kore-eda, Still Walking, où une famille se réunissait en mémoire d’un enfant décédé. Ici, un grand-père tombe dans le coma au premier épisode. L’occasion pour son fils, sa femme et sa fille, de passer à nouveau du temps ensemble et de démêler leurs secrets. Plus classique, tu meurs ? Pas forcément. Ici, le schéma du drame intimiste se trouve perturbé par des petites touches d’extériorité, tantôt loufoques, tantôt légèrement fantastiques, avec l’irruption de créatures légendaires, les “Kuna”, qui occupent la quête de sens du héros.

Sans se presser, Going Home déploie son rythme empreint de banalité, collé au quotidien, antispectaculaire. De toute évidence, le réalisateur ne connaît pas les séries contemporaines. En interview, Kore-eda fait d’ailleurs uniquement référence aux drames télévisuels japonais des années 60 qu’il regardait avec ses parents. C’est peut-être un avantage. Sans se soucier des règles, Kore-eda ne change quasiment rien à sa manière de filmer en passant du grand au petit écran. Il laisse s’épanouir des plans fixes et s’amuse de détails infimes qui prennent sens à retardement

(voir l'article des Inrocks ici).

eXPie a écrit:

Hirokazu Kore-eda est réalisateur et co-scénariste d'une mini-série de 10 épisodes, "Going my Home" (toujours ces fichus titres "internationaux"... d'ailleurs l'article ci-dessous se trompe dans le titre, oubliant le "my"), quasiment au même moment que Kiyoshi Kurosawa (avec Shokuzai) et Jane Campion (Top of Lake)... Est-ce une tendance à vouloir prendre son temps pour déployer une histoire, creuser des personnages ?

Avec un peu de chance on pourra la voir un jour (d'une façon ou d'une autre, si je puis dire... ).

Citation :

Going Home se rapproche par sa thématique de l’un des derniers films de Kore-eda, Still Walking, où une famille se réunissait en mémoire d’un enfant décédé. Ici, un grand-père tombe dans le coma au premier épisode. L’occasion pour son fils, sa femme et sa fille, de passer à nouveau du temps ensemble et de démêler leurs secrets. Plus classique, tu meurs ? Pas forcément. Ici, le schéma du drame intimiste se trouve perturbé par des petites touches d’extériorité, tantôt loufoques, tantôt légèrement fantastiques, avec l’irruption de créatures légendaires, les “Kuna”, qui occupent la quête de sens du héros.

Sans se presser, Going Home déploie son rythme empreint de banalité, collé au quotidien, antispectaculaire. De toute évidence, le réalisateur ne connaît pas les séries contemporaines. En interview, Kore-eda fait d’ailleurs uniquement référence aux drames télévisuels japonais des années 60 qu’il regardait avec ses parents. C’est peut-être un avantage. Sans se soucier des règles, Kore-eda ne change quasiment rien à sa manière de filmer en passant du grand au petit écran. Il laisse s’épanouir des plans fixes et s’amuse de détails infimes qui prennent sens à retardement

(voir l'article des Inrocks ici).

C'est la série dont je t'ai parlée !
Je pense qu'elle sera trouvable, étant donnée qu'elle a été au festival Séries Mania (et tu me tiendras au courant, hein !?)

Queenie a écrit:

C'est la série dont je t'ai parlée !
Je pense qu'elle sera trouvable, étant donnée qu'elle a été au festival Séries Mania (et tu me tiendras au courant, hein !?)

Oui, je m'en souviens.

Les épisodes sont visibles sur youtube, en vosta, tous les liens sont disponibles par exemple : ici. Ça a l'air de commencer sans générique ni rien.
C'est quand même bizarre que ça n'ait pas été enlevé... Si personne n'a demandé à youtube d'enlever les épisodes, c'est peut-être que personne n'a acheté les droits ?

Je viens de voir « After life » que j’ai pris à la bibliothèque. J’espère qu’ils en d’autres de lui parce que je suis vendue. J’ai beaucoup aimé.
Vous connaissez l’histoire. il y a eu d’autres commentaires avant moi sur ce film. Enfin pour ceux qui prennent le fil maintenant.

Dans une bâtisse qui ressemble à une université, travaille une équipe. On comprend bientôt que leur travail est de recevoir les gens qui viennent de mourir et les aider à trouver un souvenir qui les a marqué dans leur vie. Le souvenir sera filmer et ils pourront partir vers l’au-delà. Certains ne réussissent pas et se retrouve à travailler dans l’équipe, comme dans un purgatoire agréable. Il y a un rebondissement surprenant à la fin du film dont on aurait pas eu besoin, mais qui apporte une touche de plus.

J’ai été parfois émue au larmes. La vieille madame Nishimura. Cette vieille grand-mère qui n’a jamais été grand-mère et qui vit dans son souvenir de quand elle avait neuf ans. Petite femme qui aime la nature et les arbres. ( Et qui me fait penser à ma grand-mère, même si ma grand-mère a eu une vie très remplie avec pleins d’enfants. Petite touche personnelle). Cette homme qui est ému au larme en repensant à un ultime vol en avion au-dessus des nuages. Ce garçon, Iseya, qui n’arrive pas à choisir son souvenir et qui leur dit depuis le début : « Alors tout le monde qui meurt passe par ce bureau. Alors le bien le mal, ça ne veut rien dire. Tout le monde par ici ? » puis, « je ne choisirai pas, c’est une question de responsabilité». Il n’arrive pas à choisir et finit par travailler dans l’équipe. Monsieur Watanabe qui a eu une vie normale, un mariage normal et qui ne peut choisir et qui se trouve lié à un membre de l’équipe.

Il ya beaucoup d’humour et le sujet est traité d’une façon très concrète et réaliste. On se concerte pour trouver le souvenir. On le filme avec les moyens du bord. On fait une petite fête de départ ou les membre de l’équipe improvise une petite fanfare pour marquer le coup.
Par exemple : Monsieur Watanabe veut se faire beau pour la séance de visionnage. Il se met devant le miroir de sa chambre et décide de mettre ses cheveux en arrière en se servant du séchoir. La lumière s’éteint et la voix d’un membre de l’équipe résonne dans un haut-parleur : « La consommation d’électricité dépasse la puissance du compteur, abstenez-vous d’utiliser les sèche- cheveux ! »