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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Ven 6 Déc 2013 - 21:28
pia a écrit:
Il ya beaucoup d’humour et le sujet est traité d’une façon très concrète et réaliste. On se concerte pour trouver le souvenir. On le filme avec les moyens du bord. On fait une petite fête de départ ou les membre de l’équipe improvise une petite fanfare pour marquer le coup. Par exemple : Monsieur Watanabe veut se faire beau pour la séance de visionnage. Il se met devant le miroir de sa chambre et décide de mettre ses cheveux en arrière en se servant du séchoir. La lumière s’éteint et la voix d’un membre de l’équipe résonne dans un haut-parleur : « La consommation d’électricité dépasse la puissance du compteur, abstenez-vous d’utiliser les sèche- cheveux ! »
Oui, c'est très étonnant de voir comme le film "marche" bien en dépit (ou grâce) à un dispositif minimaliste. C'est peut-être l'absence d'effet qui crée l'émotion... Ce réalisme avec un sujet pareil...
pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Sam 7 Déc 2013 - 10:30
Oui en effet. Comme quoi, de bonnes idées, un bon scenario, de bons acteurs, un dirigeant qui sait inspirer….Et comme tu dis ce realisme avec un sujet pareil....
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Sam 7 Déc 2013 - 10:34
Pourquoi je ne l'ai toujours pas vu ce film !
pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Sam 7 Déc 2013 - 10:38
Tu devrais. Moi, j'ai beaucoup aimé. Et j´ai bien envie de voir d´autres de lui!
Invité Invité
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Sam 7 Déc 2013 - 12:14
pia a écrit:
Tu devrais. Moi, j'ai beaucoup aimé. Et j´ai bien envie de voir d´autres de lui!
Still walking est très bien aussi!
pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Sam 7 Déc 2013 - 17:06
Je vais essayer de le trouver....
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Le nouveau Kore-Eda, "Tel père, tel fils", notamment Prix du Jury à Canes, sort en France le 25 décembre :
(Ça me rappelle que j'ai sa série à voir, "Going My Home")
J'en avais entendu parler. Je n'avais pas fait le lien. Bien envie de le voir!
Invité Invité
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Mar 17 Déc 2013 - 9:25
pia a écrit:
nezumi a écrit:
Still walking est très bien aussi!
Je l'ai réservé.
ah, super!
pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Dim 29 Déc 2013 - 13:36
Je viens de voir « Still waiting ». J’ai été moins emballée qu’avec « After life ». Mais ce sont deux films très différents et on peut se demander si on doit les comparer. Le message de « still waiting » (s’il y en a un) peut être contenu dans son titre.
Une famille qui se réunit sous le toit des parents. Il n’y rien qui se passe vraiment. On vit, on attend quelque chose de cette rencontre sans vraiment croire qu’on peut s’attendre à quelque chose. On étire le temps en faisant des taches de tous les jours en souffrant en silence et en maintenant l’illusion d’une famille unie et sans histoire. Et pourtant Il y a le frère mort qui prend toute la place de l’autre fils. La fille bien heureuse mais légèrement intéressée. Le père qui ne parle à personne de frustration de ne plus être utile à la société. La mère qui se remet mal de la mort du fils. On est un peu solidaire de l’ennui de cette famille. Même la musique a un petit air de mièvrerie.
Donc intéressant tout de même. Par contre ce qui m’a maintenu à flots est l’esthétique du film. Je me suis bien vu vivre dans une maison comme celle-ci. Et vivre de cette manière. C’est tellement raffiné, délicat et sobre.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Dim 29 Déc 2013 - 20:17
Tel père, tel fils.
Au début, on voit une famille de gens qui prennent la réussite dans la vie très au sérieux. Le père (un architecte) a de l'ambition, il est bien sapé, travaille une partie du week-end ; bref, il a peu de temps à consacrer à sa femme et à son fils de six ans. Le fils fait du piano. Les parents s'interrogent sur la meilleure école (publique ou privée ?) pour leur fils, et là on se rappelle peut-être un Woody Allen dans lequel deux femmes discutaient en regardant leurs enfants jouer au bac à sable (l'école maternelle, c'est capital, parce que ça ouvre la porte à une bonne école primaire, base essentielle pour le collège, le lycée et l'université...). Mais, ici, on ne rit pas. Ceci dit, l'enfant n'a pas l'air malheureux (peut-être parce qu'il n'a pas connu autre chose ?). Le père lui trouve un défaut, quand même : celui d'être trop gentil. Puis, patatras, et c'est le sujet du film : il s'avère que leur fils n'est pas leur fils, qu'il y avait eu un échange à l'hôpital. Les parents vont rencontrer l'autre famille qui, bien sûr, est l'opposé : des gens bohèmes (surtout le père), qui consacrent du temps à leurs enfants, qui jouent avec eux...
Que faire ? Echanger les enfants ? Mais n'est-ce pas trop tard ?
Le sujet du film, c'est l'inné contre l'acquis, mais pas seulement : peut-on continuer à aimer autant son enfant quand on apprend que ce n'est pas vraiment le sien ? Peut-on aimer l'autre, le vrai, le biologique ? Mais aussi, c'est deux conceptions différentes de la vie. Vivre pour réussir et assurer un avenir certain (ou presque) à ses enfants au risque de ne pas pouvoir passer du temps avec eux, ou bien moins les armer pour la vie (car la vie peut être perçue comme un combat) mais être plus présent (ce qui peut leur être bénéfique, maintenant et plus tard aussi : enfant équilibré, sociable, etc.).
C'est un très bon film (malgré un côté un peu facile "l'argent ne fait pas le bonheur", mais il n'y a pas que ça dans le film, heureusement). Kore-Eda est réalisateur, mais également scénariste et monteur, ce qui est très rare.
On l'avait déjà vu, et ça se confirme, Kore-Eda est très fort pour filmer les enfants, qui sont d'un naturel confondant.
On notera pour finir que les deux acteurs principaux masculins (impeccables), pas vraiment connus chez nous, sont des stars au Japon. Masaharu Fukuyama, qui joue l'architecte a été une star de la J-Pop, mais aussi photographe, présentateur radio...
On aurait pu le voir dans l'adaptation du film Le Dévouement du suspect X (de Higashino Keigo, voir fil ici) si le film était sorti en France.
L'autre père (et là, ça a été une surprise pour moi de le voir au générique du film, je ne l'avais lu nulle part... mais comme j'avais essayé d'en lire le moins possible avant d'aller voir le film, ceci peut expliquer cela), le "bohème" n'est pas un inconnu chez nous. Il s'agit de Lily Franky, dont l'autobiographie a même été traduite en français (et qui est dans ma LAL depuis longtemps):
tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Mar 31 Déc 2013 - 12:18
J'ai beaucoup aimé ce film qui suscite bien des questions, des possibilités à poursuivre une reflexion. Oui, bien sûr: coté "génération enfant", on pourrait envisager la problèmatique avec le couple "inné - acquis". Néanmoins je vois un légèer accent mis sur le cheminement des parents, et là spécialement du père arcitecte. Comment envisager l'éducation, la relation envers les enfants, comme quelque chose qui nous met certes devant le défi de donner tout, mais aussi devant le défi de ne pas attendre une copie conforme à nos attentes: aussi bien s'il s'agit de notre enfant de sang que d'un enfant "d'adoption". Car il est, à mon avis, aussi clair que l'enfant de sang ne va pas correspondre à ces attentes d'être aussi efficace, performante que soi-même. Par contre, dans la deuxième moitié du film, il y a de façon un peu cachée, mais claire, des allusions à l'enfance de cet architecte: il doit reconnaître que lui-même avait été mécontent de la façon comment cela s'est passé, "victime" (?) aussi d'une non filiation envers sa deuxième mère, (= belle-mère) qu'il avait rejeté apparemment longtemps.
Pour moi donc un autre bon film de ce grand réalisateur qu'est Kore-Eda!
A découvrir!
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Mar 31 Déc 2013 - 12:33
Tel père, tel fils.
Il m'a un tout petit peu déçue ce dernier film d'Hirozaku. Je l'ai trouvé trop long, trop répétitif, et assez creux. Il est caricatural, et il n'arrive pas tellement à transmettre la douceur et la justesse à laquelle il m'avait habitué. Enfin habituée... je trouve que depuis I Wish, on le perd.
Tout de même, comme d'habitude, ce réalisateur a un talent dingue pour filmer les mioches, leurs bouilles, leurs réactions, leurs mots. Rien que pour ça, il faut le voir. Ils sont magnifiques. Ça donnerait presque envie d'avoir les mêmes chez soi ! Que ce soit la vie de famille en tribu ou la vie de famille en solitaire, Hirozaku touche juste. On y croit parfaitement, il met en scène des situations intelligentes et les dialogues sont extraordinaires : dans une violence quotidienne qui pourrait sembler anodine, dans un geste ou un mot d'amour profond qui pourrait passer comme si de rien. Hirozaku donne une intensité légère (ouioui) au quotidien.
Et j'ai bien aimé les lieux, aussi. Je trouve qu'il a réussi à bien donner différentes atmosphères aux décors, peut-être tout de même, il aurait pû encore plus nous immerger à l'intérieur. Il y a toujours une distance (timide ?) qui laisse un chouia en dehors de tout.
Les acteurs sont très bons. Et le scénario est terriblement prenant et intéressant. S'il y avait eu plus de peps à la réalisation, il aurait été ultra prenant. (Pour compléter la liste, y'a aussi Isao Natsuyagi qui jouait dans Land of Hope).
Ça aurait pu être un excellent film, mais je trouve qu'il est trop redondant... et qu'il y a trop de scènes qui s'enchaînent, pour dire la même chose. Je pense qu'il manque de longues scènes où les choses sont vécues, prennent le temps d'être.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Mar 31 Déc 2013 - 12:37
Et tu as raison Tom Léo, le cheminement du père est très bien amené et pensé. Et tout le propos du film amène à une réflexion intelligente sur plusieurs points : inné/acquis - liens du sang/liens du cœur - poids du passé et de sa propre éducation - poids qu'on fait peser sur les épaules d'un enfant.
C'est un film à voir, malgré les petits défauts que j'ai soulevé.
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Kore-Eda Hirozaku Mar 31 Déc 2013 - 12:58
Incontestablement un bon film, mais comme Queenie j'ai été un peu déçue. Trop long, je suis d'accord. Certaines scènes avec les enfants sont presque pour faire joli, parce qu'il les réussit bien, mais elle n'apportent pas forcément grand chose dans la progression. Le personnage principal est bien le père architecte, et cette révision de la paternité et la confrontation à l'autre famille, qui a des principes de vie complètement à l'opposé (d'une façon par moments presque caricaturale) provoque une remise en cause, et un retour sur soi et sur ses choix de vie. Cela sonne juste souvent, et ce qui est appréciable, c'est qu'aucun personnage n'est de toute pièce, et tous sont prêts à un moment donné d'évoluer et de voir le point de vue de l'autre. Des gens de bonne volonté, même avec leurs limitations. Mais peut être un peu idyllique au final. Et j'ai trouvé quand même extraordinaire à quel point ils excluent les enfants, on peut comprendre du choix, compte tenu de leur âge, mais même lorsqu'ils ont pris la décision d'échanger, ne pas leur expliquer clairement les choses. Et il est aussi peu vraisemblable, que lorsque ils échangent les enfants pendant les week-end, les problèmes et les antagonismes n'apparaissent pas déjà, que tout ne soit visible qu'au moment de l'échange définitif. Mais on suit tout cela avec plaisir et émotion, c'est plus après que les critiques surgissent.