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| Bruno Dumont | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 9 Mar 2012 - 22:51 | |
| - animal a écrit:
- pascal brutal a écrit:
- Hors Satan, Bruno Dumont
Ce qu'il y a de flagrant dans le dernier film de Dumont, c'est l'absence de féminité. A part la routarde que le personnage principal rencontre, on ne peut faire de différence entre un homme et une femme si l'on est pas au courant de la chose auparavant. Si bien que le sexe est ici très peu présent physiquement et revêt un caractère fusionnel et mystique. On peut trouver une opposition entre une phase physique et aussi conventionnelle et une autre plus.... libre ? Une dualité qu'on retrouve à l'image, mais si ça fait de la sexualité un des noyaux du film je ne te suis pas ou comprends pas dans l'absence de féminité, le personnage de la fille est féminin et très présent en plus de concrétiser les convoitises... non ? Elle est très androgyne dans Hors Satan mais l'héroïne d'Hadewijch est bien plus féminine et sensuelle par exemple. Le personnage de L'Humanité est très charnel également même si la sexualité y est montrée comme un simple accouplement animal. Idem pour la fille de Flandres. Chez Dumont le désir est par contre souvent soit pulsionnel soit sublimé. Les 2 étant mis à la même hauteur. Il faudrait creuser plus. C'est tout ce qui me vient à cette heure ci! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 9 Mar 2012 - 23:01 | |
| ce que propose le film c'est aussi une vision de la féminité (et de la sensualité ?) qui se démarque de la (ou des) visions habituelles du cinéma (imposé) vers quelque chose de plus naturel aussi. Même si on la considère à travers l'apparence garçon manqué, ça évolue entre un certain naturel, le rapport aux bonshommes qui "tournent autour" et aussi des attitudes, comportements, présence, qui empêtrés et contre les images toutes faites ou le 'garçon manqué' sont assez féminins en fin de compte. peut-être.
Cette différence bien qu'appuyée est un des intérêts du film. (pour moi en tout cas, une des raisons de l'attention aux personnages, en oubliant pas qu'avec la différence il y a des ressemblances aux images acquises pour les deux). | |
| | | pascal brutal Espoir postal
Messages : 34 Inscription le : 02/12/2011
| Sujet: Re: Bruno Dumont Sam 10 Mar 2012 - 10:44 | |
| Oui, je trouve que la féminité est effacée chez "Elle". Si bien que l'on observe la relation entre "Lui" et "Elle" d'une manière plus poussée, qui ne s'arrête pas à la recherche d'un désir charnel dans le regard des personnages. "Elle" est pure dans "Hors Satan" et au fil du film la relation entre "Lui" et "Elle" évolue. Il y apparaît de la complicité et de la fusion. Je trouve aussi qu'il y a une part masculine dans "Elle" qui s'exprime à travers "Lui".
Les personnages secondaires qui désirent "Elle" semblent la désirer pour son statut de femme, que l'on désire par acquis moral. C'est ce que j'ai bien aimé dans le film de Dumont. Se poser la question du désir. "Elle" est finalement une réflexion sur le corps de la femme. Peut-on désirer une femme seulement parce que c'est une femme, sans plastique ou charme propre à nos goûts? Un peu comme Michael Londasle dans "Une Sale Histoire" de Jean Eustache, ne peut-on pas dire qu'un sexe est un sexe et provoque le désir. Le personnage qui embrasse "Elle" est peut-être poussé par ce désir, bestial et conventionnel. "Lui", malgré ses pics de brutalité et de bestialité, incarne une autre vision de la relation homme/femme, celle du refus de céder à une sexualité déjà établie. L'absence de féminité ( Chez "Elle") ou du moins son effacement n'est finalement que l'occasion de mieux la définir.
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Sam 11 Aoû 2012 - 0:44 | |
| Un livre sur le cinéma de Dumont vient de sortir. Je n'ai pas résisté! L'auteur(e) travaille aussi à un doctorat sur Bresson. - Citation :
- Le cinéma de Bruno Dumont nous ramène a l'homme " aux commencements ", pris dans des zones de turbulences. Un homme qui arrive au monde avec tout ce qu'il y a en lui de sang, de feu, de plaisir, de désirs, de terreur et de douleur. Mais un homme aussi plein de naïveté et d'intensité autres qu'animales, un homme immergé dans le sensible du corps et de l'âme. De La Vie de Jésus à Hors Satan, en passant par L'humanité, Flandres, Twentynine Palms et Hadewijch, Bruno Dumont ne cesse de revenir à cette inquiétude fondatrice, à cette tension vécue comme mystère : l'homme tiraillé entre l'animalité et la grâce. L'animalité, bruyante, sauvage, impose le corps comme surface primitive d'où sourdent les pulsions. La grâce, bruissante, ouvre au spirituel par les sensations, rend la vie à sa plénitude. Bruno Dumont cherche à dire comment nous sommes parvenus à être, comment nous sommes pris dans le tissu du réel. Ses images, sensorielles, à l'écoute des rumeurs du monde et de l'être, nous ramènent à notre condition précaire et fragile, pourtant si précieuse, dans laquelle nous espérons nous tenir debout, éblouis au rebord même du noir le plus profond.
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Sam 11 Aoû 2012 - 12:01 | |
| J'ai commencé à le parcourir et c'est extrêmement bien fait. Elle part du monde originel à travers l'espace et le paysage puis elle envisage l'homme comme un "mystique sauvage" dans un chapitre sur les pulsions dionysiaques (discordance intérieure, lutte, anéantissement), qui deviennent pulsions de grâce (l'absorption, le retour de l'esprit d'enfance, l'éveil) jusqu'à l'extase (l'exil, l'"animâlité", l'effroi, l'expérience du mystère et la grâce, l'élévation). Elle termine par une ouverture (l'acceptation, la renaissance). Je vais le lire en détail. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Jeu 21 Mar 2013 - 20:59 | |
| Camille Claudel 1915Sidérante Juliette Binoche dans un des plus beaux films de ce début d'année. Bruno Dumont a réalisé une oeuvre d'une austérité et d'une force peu communes. Décrivant 3 jours d'attente d'une Camille Claudel internée par sa famille pour un délire de persécution qui la condamnera à rester 30 ans dans cette solitude effrayante. 3 jours avant que son frère Paul Claudel ne vienne lui rendre visite en ranimant un faible espoir de liberté dans sa dépression profonde. Espoir vite éteint devant l'intransigeance d'un homme qui aspire aux plus hautes sphères de la spiritualité mais n'est pas capable de la moindre compassion malgré les encouragements du médecin responsable de l'asile. Bruno Dumont a réalisé des tableaux d'une grande intensité en faisant jouer des pensionnaires d'une MAS qui donnent une vérité humaine à la fois déchirante et cauchemardesque à cette nef des fous qui évite tous les pièges habituels du genre. Pas d'hystérie spectaculaire ou d'accès délirants frénétiques. Tout se déroule dans un calme terrible et une solitude de chaque instant. Juliette Binoche est extraordinaire et la façon dont Bruno Dumont filme les moindres nuances de son visage force le respect. Pour sa première star de cinéma à l'écran, lui qui n'aime d'habitude que les amateurs et le trognes, il est parvenu à donner une vérité et une profondeur étonnantes. Les extérieurs dans la nature et autour de l'église sont autant de moments d'évasion éphémères et de recueillement mais qui n'offriront aucun salut. Le dernier plan sur son visage et le texte évoquant les 29 années d'enfermement à venir tombent comme un couperet. Quel grand réalisateur que ce Bruno Dumont! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Bruno Dumont Mer 27 Mar 2013 - 20:31 | |
| Il y a beaucoup de choses que j'ai beaucoup appréciées, j'ai malgré moi décroché un peu à un moment, mais je ne sais pas trop quoi en dire dans l'ensemble ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 29 Mar 2013 - 11:33 | |
| Pas de musique, des accents régionaux, une image sublime avec des textures incroyables entre lumière et poussière, un profond sentiment de pays sans pittoresque, c'est à la fois ahurissant et reposant. Reposant comme les rares moments de silence dont profite cette femme enfermée. L'absence de pré-mâché et les ambiguïtés de positions des personnages comme du spectateurs entre effroi et un semblant de béatitude maintiennent plus qu'en haleine. Ce n'est qu'un excès de fatigue qui m'a fait prendre un chemin parallèle à l'arrivée du frère qui pose pourtant autrement le contenu du film ou de ce morceau d'histoire. Soufflant, fascinant, poignant, compliqué et très beau le film est dans son apparente austérité débordant de qualités. Mais, étrange impression, étrange malaise, il en serait presque trop beau pour cette histoire. On remarque aussi une autre preuve d'un éventuel retour en force de la patate à l'eau au cinéma. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 29 Mar 2013 - 17:26 | |
| J'ai bien envie de le voir ce Camille Claudel de Bruno Dumont. Il me rappelle le livre de Michèle Desbordes sur Camille à cette époque-là, La robe bleue (très bien). | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Bruno Dumont Mer 3 Avr 2013 - 21:16 | |
| - Marko a écrit:
- Camille Claudel 1915
Camille Claudel 1915 est l'oeuvre d'un peintre. Qui films les paysages de la région d'Avignon dans des plans larges somptueux et le paysage intérieur d'une recluse malgré elle, incarnée par une Juliette Binoche inouïe dans son jeu, son visage nu reflétant toutes les nuances, de la détresse à l'espoir. Un stradivarius entre les mains d'un Bruno Dumont fidèle au cinéma qu'il impose depuis quelques années, comme un continuateur de l'esprit bressonien, dans l'austérité et le dépouillement. Pas de lyrisme dans cette oeuvre au noir, à l'opposé de la Camille Claudel romantique de Bruno Nuytten, interprétée par Isabelle Adjani. La rigueur de Dumont, son penchant de plus en plus affirmé pour la spiritualité, peuvent freiner l'émotion et rendre l'exercice languissant pour certains. Sa Camille Claudel, au style "rustique" et (faussement) fruste dérange et pose question. Et si c'était une oeuvre d'art davantage qu'un film de cinéma ? A admirer plutôt qu'à aimer ? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Bruno Dumont Dim 7 Avr 2013 - 17:52 | |
| Camille Claudel 1914
Vous avez souligné l'austérité du film, je vous rejoins, le trouvant même âpre. C'est un grand film. Très beau...mais Bruno Dumont ne ménage personne. Ni les comédiens ni les spectateurs. Il n'y a pas de minutes durant lesquelles respirer tranquillement, souffler un peu. Il nous tient dans l'attente insupportable que vit Camille Claudel
Juliette Binoche y est remarquable, quelle actrice ! Presque toute en une intériorité qui dévoile, presque sans mots, et pourtant avec une bouleversante justesse, le désarroi, l’incompréhension, l’attente, la souffrance extrême de Camille Claudel.
L’image est parfaite aussi, chaque plan remarquable.
Mais j’ai souffert ! Je me suis sentie mal à l’aise… Et voici pourquoi: Je me demandais sans cesse de quel droit on pouvait voler l’image des malades qui entourent Juliette Binoche dans ce lieu. Ils ne font pas que passer, ils sont filmés longuement, en prise à des situations difficiles de leur quotidien. On se sent voyeurs. J’imagine que leurs familles ont été d’accord. Mais eux ils ne sont pas en mesure de savoir ce que le réalisateur leur prend. La scène de la répétition de théâtre par exemple m’a paru cruelle.
Quant aux comédiens qui incarnent les religieuses ou médecins, je les ai trouvé très mal dirigés, très faux dans leur jeu. Et celui qui incarne le frère, insupportable!
Je suis contente d'avoir vu ce film mais une seule fois me suffira.
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Lun 8 Avr 2013 - 20:24 | |
| Les infirmières et le médecin jouent leur propre rôle comme les malades. C'est à dire qu'ils ne jouent (presque) pas. Ce film est finalement un documentaire sublimé par la richesse de sa mise en scène. Cette question du voyeurisme a fait débat dans la presse mais je trouve le parti pris nécessaire et justifié. Beaucoup de psychotiques aiment participer à des ateliers théâtre. Le résultat est à la fois émouvant et grotesque comme dans la scène de Don Juan. Juliette Binoche rit puis pleure devant la drôlerie et le pathétique de la situation, le miroir qu'on lui tend aussi. Mais ce que montre Dumont c'est l'humanité qui transparaît derrière la peur, la différence apparente qui dérange puis bouleverse. Ces malades qu'on ne veut pas voir d'habitude, qui effraient ou provoquent tristesse et compassion acquièrent une visibilité sublime. Il abolit les frontières. Je n'y vois aucun voyeurisme justement parce que le réalisateur met sur le même plan une comédienne renommée des non professionnels et des malades dans une même quête de vérité et d'humanité.
Les scènes avec cette femme qui s'attache à Juliette Binoche en provoquant toutes sortes d'émotions contradictoires chez elle sont magnifiques. On ressent la même chose en voyant le film. Et à l'arrivée cette femme nous est devenue proche et familière. Mais reste cette solitude et cette tristesse insondables. Le film fait mal mais quelle beauté.
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Jeu 11 Avr 2013 - 17:56 | |
| Bel hommage de Bruno Dumont à son acteur David Dewaele, récemment décédé, dans les cahiers du cinéma. Il était le personnage principal de Hors Satan et jouait dans Flandres et Hadewijch. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Bruno Dumont Sam 13 Avr 2013 - 19:21 | |
| - Marko a écrit:
- Les infirmières et le médecin jouent leur propre rôle comme les malades. C'est à dire qu'ils ne jouent (presque) pas.
C'est dommage finalement...Quelques acteurs autour de Juliette, ça n'aurait pas été plus mal. - Marko a écrit:
- Je n'y vois aucun voyeurisme justement parce que le réalisateur met sur le même plan une comédienne renommée des non professionnels et des malades dans une même quête de vérité et d'humanité.
Juliette sait ce qu'elle donne à la caméra, eux ne savent pas ce que la caméra leur prend. C'est là que cela me dérange. Ce n'est pas la dureté de ce que l'on voit. - Marko a écrit:
-
Le film fait mal mais quelle beauté.
Oui c'est exactement ça...Mais il fait vraiment mal! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Bruno Dumont Lun 15 Avr 2013 - 20:09 | |
| Camille Claudel 1915.
Ô oui qu'il est âpre et austère ce film. Incroyable de finesse, de caméra posé, de plans qui prennent le temps d'insuffler une ambiance au film, à la salle, au spectateur. C'est froid, lisse, doux et dur comme une pierre. Fusion complète avec le décor, ce pensionnat religieux blanc, la garrigue sèche et venteuse.
Dumont qui laisse les silences parler. Le vent, le soleil, les paysages. Les visages. Les corps. Et tout ça dans une sobriété qui est légère pour nous immerger de plus en plus profondément dans le lourd. En apnée en voyant ce film. Comme Camille Claudel, jouée par une Juliette Binoche parfaite de sensibilité, de larmes aux bords des yeux, de sourires fêlés, de colère, de peur. J'aime déjà beaucoup cette actrice, il faut reconnaître que Dumont lui a permis d'interpréter un rôle fort, complexe, fragile et fort.
Il est vrai qu'être immergée dans cet univers où les fous sont de vrais fous, les médecins et infirmières de vrais infirmières et médecins (qui jouent mal)... m'a parfois mis très mal à l'aise, avec cette impression de voyeurisme qui semblait pointer le bout de son nez. Mais Dumont, je ne sais comment, parvient à ne pas franchir la limite tire-larmes et misérabiliste. Et l'atmosphère du film y gagne en tension, en danger, en folie. A ne pas savoir où on va, comment, jusqu'à quel point.
On échappe à tout débordement, toutes les émotions sont ténues. Elles surgissent parfois, violentes, rapides, aussitôt tues, comme brisées dans leur élan. Inutiles. Impuissantes.
L'enfermement est du coup parfaitement retranscrit à l'image. Dumont parvient à filmer des beaux paysages ouverts sur des lignes d'horizons magnifiques, tout en maintenant la sensation de cloisonnement, d'emprisonnement.
Tout de même, cette sobriété et cette âpreté, m'ont laissé plutôt en distance avec le film. Je le regardais comme un magnifique bijou éloigné. Peu d'empathie alors qu'il y a des moments franchement émotionnels. En même temps, ça évite que ce ne soit trop dur à supporter, et trop mélodramatique. Mais c'est tout de même dommage que si peu d'émotions parviennent à traverser l'écran.
Comptant en plus qu'à partir du moment où le frère surgit, j'ai carrément attendu que ça passe : d'abord parce qu'il est franchement antipathique (alors que j'essayais à tout prix de me focaliser sur Camille Claudel, voilà qu'on m'amène un autre personnage dont je n'ai que faire), ensuite parce que tout son discours sur la foi, ça m'a barbé. J'ai trouvé ça trop didactique. J'aurais préféré qu'il reste comme une ombre peu présente, un passage, une chimère à laquelle Camille Claudel tente de s'accrocher.
Un film magnifique, une actrice sublime, une atmosphère inquiétante, légèrement trop froid et maîtrisé. On en ressort impressionné mais pas subjugué. | |
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| | | | Bruno Dumont | |
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