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| Bruno Dumont | |
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Auteur | Message |
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Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
| Sujet: Re: Bruno Dumont Mer 24 Sep 2014 - 21:17 | |
| oui on dirait qu'elle miaule... | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Bruno Dumont Mer 24 Sep 2014 - 21:21 | |
| Je t'assure, on trouve ça joli au bout d'un moment.
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| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 26 Sep 2014 - 10:22 | |
| http://rue89.nouvelobs.com/2014/09/25/a-regarde-ptit-quinquin-serie-formidable-255041
Un article qui reprend les divergences de critiques sur P'tit Quinquin... | |
| | | Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 26 Sep 2014 - 13:02 | |
| merci Chymère pour ce lien, en fait ma critique est partagée, autant j'ai apprécié et moyennement rigolé aux deux premiers épisodes, autant les répétitions d'oeillades bovines du commandant et de son adjoint ont fini par me lasser, l'histoire qui est une non-histoire qui ne mène à rien sinon d'aligner les cadavres a fini par me lasser et j'ai été soulagé lorsque cela s'est terminé en jus de boudin...Il y a bien eu l'intervention des forces de l'ordre au domicile du tireur et les roulades à la GIGN du commandant mais cela fait peu pour remplir un vide d'ailleurs voulu par l'auteur du film...S'il y a une rediffusion je l'éviterai... | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Bruno Dumont Dim 28 Sep 2014 - 19:50 | |
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Jeu 13 Nov 2014 - 10:31 | |
| Bon ça y est j'ai regardé les 2 premiers épisodes et j'adore ce film. On est bien dans l'univers de Bruno Dumont. Un sens du cadre et de la beauté picturale qui est à la fois naturaliste et stylisée jusqu'à l'étrangeté. Et il y a ces personnages qui sont un mélange de trognes et d'acteurs amateurs mais aussi (et surtout), pour certains d'entre eux, de malades mentaux qui jouent comme on le fait dans les hôpitaux de jour avec les ateliers théâtre. Et il se passe la même chose que dans l'Humanité (où l'inspecteur était déjà joué par un psychotique) ou dans Camille Claudel 1915, à savoir qu'on est d'abord pris de fou rire, d'agacement ou de malaise devant ces jeux discordants et surréalistes (propres à la psychose finalement mais aussi à la mise en scène évidemment) puis on s'habitue et on apprend à les regarder comme s'ils étaient des personnages à part entière. On s'habitue à cette étrangeté à la fois comique et émouvante. Bruno Dumont s'intéresse à l'humanité par le prisme de la différence. Il aime ce jeu amateur et ces visages inhabituels dans le paysage audiovisuel qui apportent une singularité encore plus grande que chez Lynch par exemple. On dit que c'est un mélange de Twin Peaks et des Deschiens et c'est assez vrai mais il y a une force qui émane de cette vérité qu'on sent derrière l'artifice. Ce ne sont pas des comédiens qui jouent la folie mais des malades mentaux qui jouent la normalité. De cette rencontre entre personnages ordinaires et moins ordinaires naît une fiction prétexte qui est mystérieuse moins par son intrigue que par ces discordances. Je crois que Dumont est le seul à oser faire ça et c'est magnifique. Et aussi très drôle! J'attends la suite. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 14 Nov 2014 - 0:14 | |
| - Bruno Dumont a écrit:
- Je ne vois pas pourquoi un handicapé ne serait pas acteur. J’ai envie de travailler avec des gens, avec la diversité de ce qu’on est. Il y a des petits, des grands, des gros, des laids, des handicapés, ben voilà. En général, au cinéma, les acteurs sont racés. Les enfants mignons du cinéma, je ne supporte pas. Les beaux acteurs, j’y crois pas, parce que ce n’est pas vrai. Quinquin, il a le nez de travers mais il finit par être beau. Le beau ne réside pas dans le physique. Moi, j’aime être touché et toucher avec des gens dont le physique ne correspond pas forcément aux critères de la beauté du cinéma. Les jugements moraux du genre “on n’a pas le droit de travailler avec des chômeurs ou des handicapés”, c’est débile !
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| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Bruno Dumont Ven 14 Nov 2014 - 10:29 | |
| - Marko a écrit:
- Bruno Dumont a écrit:
- Je ne vois pas pourquoi un handicapé ne serait pas acteur. J’ai envie de travailler avec des gens, avec la diversité de ce qu’on est. Il y a des petits, des grands, des gros, des laids, des handicapés, ben voilà. En général, au cinéma, les acteurs sont racés. Les enfants mignons du cinéma, je ne supporte pas. Les beaux acteurs, j’y crois pas, parce que ce n’est pas vrai. Quinquin, il a le nez de travers mais il finit par être beau. Le beau ne réside pas dans le physique. Moi, j’aime être touché et toucher avec des gens dont le physique ne correspond pas forcément aux critères de la beauté du cinéma. Les jugements moraux du genre “on n’a pas le droit de travailler avec des chômeurs ou des handicapés”, c’est débile !
Je trouve qu’il a tout à fait raison en ce qui concerne la beauté. C’est en côtoyant les gens qu’on les trouve beau. Souvent en marchant dans la rue, je me dis que je trouve tout le monde laid et quand je parle à ces gens, mon état d’esprit change et je commence à leur trouver du charme. Et en effet pourquoi ne travailler qu’avec des acteurs confirmés ? La diversité existe et il faut avoir le courage de la montrer pour habituer les gens et qu’ils n’aient plus peur de la différence. Qu’il la trouve même belle ! | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Bruno Dumont Mar 25 Aoû 2015 - 17:42 | |
| J'ai enfin vu Camille Claudel 1915. Je reste sur l'impression que le réalisateur n'est pas parvenu à choisir son sujet : la tentation de photographier la folie éclipse souvent le projet biographique. Et cette photographie m'a terriblement gêné, moins par ce qu'elle cherche à représenter que par la manière dont elle le met en scène. Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver assez dégradante (pour dire le moins) la manière dont certains plans défigurent les visages des internés. Comme l'a remarqué coli, il y a là quelque chose de la "bête de foire" qui me répugne. A vous lire, je suis complètement passé à côté : outre quelques scènes réussies, je n'ai pas ressenti une très grande compassion dans l'image. Le formalisme exacerbé des plans et le côté un peu poseur de J. Binoche ont achevé de me gâcher le film. Sans parler de l'irruption de J.-L. Vincent, dont le jeu outrancier enterrerait presque celui de l'actrice principale... Comme Queenie je crois, j'aurais préféré que le réalisateur en reste au vide de l'attente pleine d'espoir plutôt que de nous imposer un Paul Claudel de pacotille qui fait dérailler le propos, à mes yeux. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Bruno Dumont Mar 25 Aoû 2015 - 17:59 | |
| Sullien, je te conseille la lecture de La Robe bleue : Michèle Desbordes. "Durant trente années, Camille Claudel a attendu son frère à Ville-Evrard, puis à l’asile de Montdevergues. La robe bleue est le récit de cette attente imaginée par Michèle Desbordes. Une valse aussi triste que bouleversante.D’elle, on connaît surtout cette photo prise alors qu’elle avait vingt ans. Son regard mélancolique fixe l’objectif. Elle se tient droite, les lèvres serrées et seules les boucles de cheveux tourbillonnent, légères, pour flotter sur une dentelle nouée à la va vite sur sa blouse. Mais ce n’est pas cette image qu’a choisi Michèle Desbordes pour raconter Camille Claudel. Ce sont deux autres photographies. La première, bien réelle, a été prise par une camarade d’atelier alors que Camille âgée de soixante-sept ans vivait recluse dans un asile depuis déjà près de vingt ans. La seconde a été imaginée par l’auteur. La vieille dame a quitté sa chasuble grise pour revêtir une robe bleue à l’occasion d’une visite de Paul qu’elle pressent être la dernière. Paul, ce frère qu’elle a attendu des années durant après son enfermement en 1913. Ce frère qui préférait parcourir le monde d’Asie en Amérique tandis que Camille, assise sur une chaise dans le parc de l’asile de Montdevergues, les mains croisées, scrutait désespérément l’allée d’où pourrait surgir la silhouette de l’être tant aimé. La robe bleue est le récit de cette attente imaginée par Michèle Desbordes. "Je me la figure là à attendre sans rien dire, et depuis si longtemps, comme si elle n’avait jamais connu ni révolte ni violence", et pourtant Camille, a lutté durant les premières années de son internement forcé. Elle a appelé au secours, lettre après lettre mais ni sa mère qui n’a jamais été la voir ni même son frère ne l’ont entendue. La révolte a fini par laisser place au silence et seuls les souvenirs furent les compagnons d’amertume de Camille. Elle se souvient de Rodin, son fol amour, qu’elle épiait, cachée dans les buissons de son jardin à Meudon, elle revoit bien avant le tumulte des linges froissés où le maître la prenait après l’avoir modelée, "disant qu’il achetait des fragments de dieux, que contempler cela était le bonheur", elle se rappelle la glaise pétrie avec fièvre pour façonner le buste du jeune frère, mais surtout elle entend le bruit des chevaux quai Bourbon qui vinrent l’emmener de force un petit matin à Ville-Evrard, quelques jours après la disparition d’un père, qui l’avait jusqu’alors protégée de la vindicte familiale. Camille attend et consulte ce petit carnet où elle a consigné chacune des quelques visites de son frère. Après trente années d’internement, la frêle vieille dame sait que ce sera bientôt la dernière rencontre. Alors, elle rêve de cet ultime rendez-vous où elle irait avec Paul revoir une dernière fois cette mer qu’elle aime tant et se fait confectionner une robe couleur océan. "Elle ne voit plus que cela, le rêve, ce qu’on peut appeler le rêve, c’est-à-dire ce qui d’un grand coup d’aile, sur la soie des paupières, se lève et se déploie, haut et chatoyant comme une flambée d’étoiles."Les souvenirs et les quelques espoirs de Camille défilent lentement au gré de longues phrases qui se succèdent tels les pas d’une valse déchirante. Le dernier mouvement s’achève sur cette photographie magnifique imaginée par Michèle Desbordes. Les mots deviennent sable, vent et étoffe... Ce coton bleu qui s’illumine comme les yeux de Camille, beaux, graves, bouleversants." Michèle Desbordes, La robe bleue, Verdier, 2004, 153 pages, Un beau livre et peut etre découverte de Michèle Desbordes, une romancière rare dans tous les sens du terme. Elle a aussi son fil. B | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Lun 16 Mai 2016 - 22:41 | |
| Un film dingue, burlesque, surréaliste, dadaïste, poétique, dramatique et d'une incroyable beauté plastique. Dumont semble revisiter le cinéma muet, l'imagerie comique de l'époque tout en offrant une vision documentée de ces plages du nord dont il fait une sorte de paradis perdu où cohabitent pêcheurs cannibales et bourgeois incestueux. Ce qu'il fait (sur)jouer à ses acteurs professionnels et non professionnels en laissera peut-être certains à la porte mais il obtient des effets hallucinants par la déformation des visages, les contorsions des corps, les bruitages qui accompagnent les mouvements. C'est tout sauf naturaliste et il s'en dégage une force et une étrangeté très singulières. C'est incroyablement libre et d'une belle progression dramatique. Car sous l'apparent délire se cache une histoire cruelle et magnifique, follement romantique, sur la musique de Guillaume Lekeu. Dumont est génial!
Dernière édition par Marko le Mar 17 Mai 2016 - 0:02, édité 1 fois | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Bruno Dumont Lun 16 Mai 2016 - 22:47 | |
| Tout à fait d'accord avec toi, Marko ! Je l'ai vu hier, j'essaierai de faire un commentaire dans la semaine. - Marko a écrit:
- tout en offrant une vision documentée de ces plages du nord dont il fait une sorte de paradis perdu où cohabitent pêcheurs cannibales et bourgeois incestueux.
Nooon... Le cannibalisme aurait réellement existé au début du XXème ? | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Lun 16 Mai 2016 - 23:54 | |
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Bruno Dumont Lun 16 Mai 2016 - 23:59 | |
| Ma Loute
Bruno Dumont prend encore une fois des risques, avec un film qui surprend d'abord par ses décalages et par une dimension absurde voire grotesque. L'héritage du slapstick est complètement assumé, tant les corps des interprètes s'étirent, se déforment pour représenter un malaise constant. L'opposition des codes sociaux, dans le contexte historique de la Belle Epoque, est également poussée jusqu'à l'excès, et Ma Loute devient la rencontre de deux mondes qui s'ignorent.
Le film trouve cependant très vite un équilibre, lorsque le chaos des relations humaines se heurte à la sérénité majestueuse des paysages. Des instants figés, des moments en suspension offrent alors la promesse d'un ailleurs, d'un bref état de grâce. Et le surjeu des acteurs professionnels, dans son exagération extravagante, apparait libérateur dans l'expression d'une folie raisonnée.
Dernière édition par Avadoro le Mar 17 Mai 2016 - 0:14, édité 2 fois | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruno Dumont Mar 17 Mai 2016 - 0:05 | |
| Tu as adhèré ou ça t'a maintenu à distance ? | |
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| Sujet: Re: Bruno Dumont | |
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| | | | Bruno Dumont | |
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