Le cinéma de traversay

La charrette fantôme (Julien Duvivier, 1939).
Tentative de cinéma fantastique à la française avec cette adaptation du roman de Selma Lagerlöf. Un peu trop sage mais une vraie atmosphère et des acteurs qui ne craignent pas l'emphase, Fresnay et Jouvet, en tête. Plutôt pas mal, somme toute.

traversay a écrit:

La charrette fantôme (Julien Duvivier, 1939).
Tentative de cinéma fantastique à la française avec cette adaptation du roman de Selma Lagerlöf. Un peu trop sage mais une vraie atmosphère et des acteurs qui ne craignent pas l'emphase, Fresnay et Jouvet, en tête. Plutôt pas mal, somme toute.

Je l'ai vu il y a longtemps, ce film... qui ne vaut sans doute pas la version cinéphilique de Sjoström (1921)... Un peu sage... le livre l'est également, il m'avait semblé.
En fait, j'avais été déçu par le livre, en comparaison des films. Je n'y ai pas retrouvé l'atmosphère mystérieuse que j'avais en mémoire ; je l'avais trouvé, le livre, beaucoup plus axé "Dieu", et un peu mécanique, avec trop de bons sentiments.

Le magot de Josefa (Claude Autant-Lara, 1963)
Pourfendeur inlassable du poujadisme, Autant-Lara accuse une nette baisse de régime à partir des années 60. Ici, sa satire des moeurs rurales de révèle d'une lourdeur pachydermique. Le plaisir vient du choc des cultures : Bourvil et Pierre Brasseur contre la grande Anna Magnani, ça ne manque pas de piquant.

Le joueur d'échecs (Jean Dréville, 1938).
Un des films les plus ambitieux d'un bon serviteur du cinéma français (Copie conforme). Ce drame historique où Françoise Rosay incarne Catherine II (sic) est teinté de fantastique et évoque une Pologne révoltée sous le joug russe (quand on sait ce qu'il passera un an plus tard !). Plutôt convaincant.

Je te suis !

Françoise Rosay méconnaissable, mais connaissant son talent certainement exceptionnelle

Bédoulène a écrit:

Je te suis !

Françoise Rosay méconnaissable, mais connaissant son talent certainement exceptionnelle

Moyennement crédible sur le coup, mais bon.

Par ailleurs, jusqu'à la fin du mois de mars, TCM consacre un cycle à Mitchell Leisen, cinéaste très méconnu. J'attends d'avoir vu les 16 films pour en parler (je n'en connaissais qu'un !).

Ces messieurs dames (Signore e signori, Pietro Germi, 1966).
Enfin Pietro Germi semble sortir du semi-oubli dans lequel il était tombé, lui l'égal de Risi, Scola, Monicelli et tutti quanti dans la comédie italienne. Jamais la satire de la moyenne bourgeoisie provinciale (Trévise, en l'occurrence) n'a été aussi féroce que dans Ces messieurs dames (Palme d'or à Cannes en 66, partagée avec Un homme et une femme) qui annoncent Les monstres de Risi. Un vrai régal que ce massacre en règle du machisme ambiant et de la veulerie de cette micro-société dont les seuls moteurs sont l'argent et le sexe. Et bien réalisé, qui plus est, sur un scénario divinement écrit, à travers trois histoires distinctes où l'on retrouve peu ou prou les mêmes protagonistes. Une comédie italienne "al dente" qui n'a rien perdu de sa saine méchanceté.

Cynara (King Vidor, 1933).
7 ans de mariage et la tentation de l'adultère sous les traits d'une très jeune femme. Drame romantique, Cynara a pour réel sujet celui de la virginité, bien que le mot ne soit jamais prononcé. Le début des années 30 n'est pas la meilleure période de Vidor, qui a signé quelques chefs d'oeuvre du muet auparavant (dont La foule), et Cynara peut être considéré comme un film mineur dans sa carrière. Néanmoins, l'élégance de la mise en scène, la perfection de l'interprétation (Kay Francis, Ronald Colman), l'acuité des dialogues, en font une oeuvre plus qu'estimable.

je n'aurais pas su dire le nom de cet acteur si tu ne l'aurais pas mis, mais je le connais d'autres films
c'est étrange, il y a des acteurs qu'on voit et revoit dans certains films, qui sont 'bien' sans pour autant attirer toute notre attirance.. et c'est seulement avec la connaissance de ce nom que je suis allée voir un peu pour sa biographie..
détail intéressant - tout comme Cary Grant, il vient de Surrey
et quelques uns de ses films me rappellent des dimanche après midi avec le plaisir de se faire un petit voyage dans le temps et s'offrir un moment en noir et blanc

kenavo a écrit:

je n'aurais pas su dire le nom de cet acteur si tu ne l'aurais pas mis, mais je le connais d'autres films
c'est étrange, il y a des acteurs qu'on voit et revoit dans certains films, qui sont 'bien' sans pour autant attirer toute notre attirance.. et c'est seulement avec la connaissance de ce nom que je suis allée voir un peu pour sa biographie..
détail intéressant - tout comme Cary Grant, il vient de Surrey
et quelques uns de ses films me rappellent des dimanche après midi avec le plaisir de se faire un petit voyage dans le temps et s'offrir un moment en noir et blanc

Son plus beau film ? Horizons perdus de Capra, peut-être.

La corrida de la peur (The Brave Bulls, Robert Rossen, 1951).
Sans le maccarthysme, Rossen aurait sans doute tourné plus de dix films et n'aurait pas été obligé d'accepter quelques commandes indignes de lui (Mambo, Une île au soleil). Pour le reste, que du bon, voire du très bon dans sa filmographie (Sang et or, Les fous du roi, L'arnaqueur, Lilith ...). La corrida de la peur, dont le sujet n'est pas la corrida elle-même mais la peur dans ce qu'elle a de plus viscérale, est un grand film méconnu. Pour sa dramatisation extrême, pour sa description documentaire du milieu de la tauromachie mexicaine et, surtout, pour son ambiance néo-réaliste au point qu'on se croirait parfois chez Rossellini. On y trouve aussi une atmosphère morbide de film noir, proche de celle de Sang et or qui décrivait le monde de la boxe. Et la mise en scène est magistrale.

Her Cardboard Lover (George Cukor, 1942).
Grande dame du cinéma (muet, notamment), Norma Shearer, à l'instar de Garbo, tire sa révérence avec une comédie. Un des moins bons films de Cukor, d'ailleurs, dont l'origine théâtrale très marquée lui donne un aspect plus que démodé. Davantage que Norma Shearer ou George Sanders, c'est Robert Taylor qui tire son épingle du jeu dans un rôle burlesque.

Je ne suis pas sûr que ce soit ton univers mais ta curiosité cinéphilique te permettrait-elle de m'aider à trouver les pépites parmi tous ces giallos ou apparentés? Je connais déjà tous les Argento, quelques Fulci et Bava. J'ai une terrible envie de ce genre de films en ce moment.

Liste Wikipedia:

1963 : La Fille qui en savait trop (La Ragazza che sapeva troppo) de Mario Bava

1964 : Six femmes pour l'assassin (Sei donne per l'assassino) de Mario Bava

1968 : La Mort a pondu un œuf (La Morte ha fatto l'uovo) de Giulio Questi

1968 : Le tueur frappe trois fois (La morte non ha sesso) de Massimo Dallamano

1969 : Si douces, si perverses (Così dolce... così perversa) de Umberto Lenzi

1969 : Perversion Story (Una sull'altra) de Lucio Fulci

1970 : L'Oiseau au plumage de cristal (L'uccello dalle piume di cristallo) de Dario Argento

1970 : L'Île de l'épouvante (Cinque bambole per la luna d'agosto) de Mario Bava

1970 : Une hache pour la lune de miel (Il rosso segno della follia) de Mario Bava

1970 : Photos interdites d'une bourgeoise (Le Foto proibite di una signora per bene) de Luciano Ercoli

1971 : La Queue du scorpion (La coda dello scorpione) de Sergio Martino

1971 : La Baie sanglante (Reazione a catena) de Mario Bava

1971 : Carole/Le venin de la peur (Una lucertola con la pelle di donna) de Lucio Fulci

1971 : L'Étrange vice de madame Wardh (Lo strano vizio della Signora Wardh) de Sergio Martino

1971 : Le Chat à neuf queues (Il Gatto a nove code) de Dario Argento

1971 : Quatre mouches de velours gris (Quattro mosche di velluto grigio) de Dario Argento

1971 : Je suis vivant (La corta notte delle bambole di vetro) de Aldo Lado

1971 : La Tarantule au ventre noir (La Tarantola dal ventre nero) de Paolo Cavara

1971 : L'Iguane à la langue de feu (L'Iguana dalla lingua di fuoco) de Riccardo Freda

1971 : Plus vénimeux que le cobra (L'Uomo più velenoso del cobra) de Adalberto Albertini

1971 : Les Insatisfaites poupées érotiques du Professeur Hitchcock (La Bestia uccide a sangue freddo) de Fernando Di Leo^{[réf. nécessaire]}

1971 : Un papillon aux ailes ensanglantées (Farfalla con le ali insanguinate) de Duccio Tessari

1972 : Mais qu'avez-vous fait à Solange ? (Cosa avete fatto a Solange?) de Massimo Dallamano

1972 : Le Tueur à l'orchidée (Sette orchidee macchiate di rosso) de Umberto Lenzi

1972 : Folie meurtrière (Mio caro assassino) de Tonino Valerii

1972 : Amuck (Alla ricerca del piacere) de Silvio Amadio

1972 : La Dame rouge tua sept fois (La dama rossa uccide sette volte) de Emilio Miraglia

1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme (Non si sevizia un paperino) de Lucio Fulci

1972 : Qui l'a vue mourir (Chi l'ha vista morire?) de Aldo Lado

1972 : Knife of Ice (Il Coltello di ghiaccio) de Umberto Lenzi

1972 : L'Alliance invisible (Tutti i colori del buio) de Sergio Martino

1972 : Your vice is a locked room and only I have the key (Il Tuo vizio è una stanza chiusa e solo io ne ho la chiave) de Sergio Martino (inédit en France)

1972 : Les Rendez-vous de Satan (Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer?) de Giuliano Carnimeo

1973 : Torso/Carnal Violence (film)' (I corpi presentano tracce di violenza carnale) de Sergio Martino

1974 : Eyeball (Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer?) de Umberto Lenzi (inédit en France)

1974 : Spasmo (Spasmo) de Umberto Lenzi

1974 : L'Homme sans mémoire (L'uomo senza memoria) de Duccio Tessari

1974 : The Perfume of the Lady in Black (Il Profumo della signora in nero) de Francesco Barilli (inédit en France)

1974 : La Lame infernale (La polizia chiede aiuto) de Massimo Dallamano

1975 : Les Frissons de l'angoisse (Profondo rosso) de Dario Argento

1975 : Strip Nude for your Killer (Nude per l'assassino) de Andrea Bianchi

1975 : Frissons d'horreur (Macchie sola) de Armando Crispino

1975 : The killer must kill again (L'Assassino è costretto ad uccidere ancora) de Luigi Cozzi

1976 : La Maison aux fenêtres qui rient (La casa dalle finestre che ridono) de Pupi Avati

1977 : Suspiria de Dario Argento

1977 : L'Emmurée vivante (Sette note in nero) de Lucio Fulci

1977 : Il Mostro de Luigi Zampa

1978 : Solamente nero de Antonio Bido

1982 : Ténèbres (film) (Tenebre) de Dario Argento

1982 : L'Éventreur de New York (Lo squartatore di New York) de Lucio Fulci

1984 : Murder-Rock: Dancing Death (Murderock - uccide a passo di danza) de Lucio Fulci (inédit en France)

1986 : Midnight horror (Morirai a mezzanotte) de Lamberto Bava

1987 : Opéra (Opera) de Dario Argento

1987 : Delirium (Le foto di Gioia) de Lamberto Bava (inédit en France)

1987 : Bloody Bird (Deliria) de Michele Soavi

1996 : Le Syndrome de Stendhal (La sindrome di Stendhal) de Dario Argento

2001 : Le Sang des innocents (Non ho sonno) de Dario Argento

2009 : Imago mortis de Stefano Bessoni

2009 : Giallo de Dario Argento

2010 : Amer (film, 2010) de Hélène Cattet et Bruno Forzani

Pas ma tasse de sang, en effet, mais plutôt par manque de curiosité. Je m'y intéresserai bien un jour. Essaie d'aller faire un tour à cette adresse : http://fr.ioffer.com/search/items/bava/text_pics/ioffer/70000/0/false

J'ai commandé déjà à plusieurs reprises des films introuvables à des prix très attractifs. Le problème reste la qualité technique des DVD vendus, un peu aléatoire.

Plus sûr : le site priceminister, surtout pour avoir des sous-titres anglais ou français. J'ai vu qu'ils avaient pas mal de Bava.

San Francisco (W.S. Van Dyke, 1936)
1h30 très moyenne pendant laquelle Jeanette MacDonald subit les assauts de cette tête à Clark de Gable (quel cabotin !). Et puis survient un terrible tremblement de terre (celui de 1906), très spectaculaire à l'écran, qui redonne au film un véritable intérêt en dépit d'un final passablement sulpicien.