Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Le cinéma de traversay

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyMar 10 Avr 2012 - 23:12

Le cinéma de traversay - Page 59 A_tale10
A Talent for Loving (Richard Quine, 1969)
Connu aussi sous le titre de Gun crazy, ce western parodique était considéré par Richard Widmark comme le pire film qu'il ait jamais tourné. Il est vrai que c'est du grand n'importe quoi avec un chef indien effrayé par les armes et un révolutionnaire mexicain qui s'habille en rose pour partir à l'assaut. L'intrigue principale tourne autour d'une malédiction sexuelle laissée en héritage par un sorcier aztèque. Le délire est tel qu'on ne peut même pas parler de navet, nanar serait plus adapté d'autant qu'il n'y est pas interdit d'y prendre un plaisir coupable. Même en fin de carrière et prisonnier d'un scénario écrit par un fumeur de moquettes, Richard Quine prouve qu'il a encore de beaux restes. Et une belle phrase à méditer : "Si les soldats devaient se battre en sous-vêtements, il y aurait moins de guerres."

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyJeu 12 Avr 2012 - 20:04

Le cinéma de traversay - Page 59 Bad610
Chicago (Bad Company, Tay Garnett, 1931)
Le bras droit d'un ponte de la mafia épouse une jolie poupée. Manque de chance, elle plait aussi à son patron qui lui tend un piège (à lui, pas à elle). Et là, c'est le drame. Oeuvre de jeunesse de Garnett que ce film de gangsters stéréotypé, fade et inconsistant. Une certaine ardeur dans le montage, tout de même, et une fusillade finale qui vaut son pesant de pop corn. C'est tout.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyJeu 12 Avr 2012 - 22:36

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La fiancée des ténèbres (Serge de Poligny, 1944)
Pendant l'Occupation, le cinéma français s'est beaucoup tourné vers le fantastique ou le merveilleux, avec une certaine réussite. La fiancée des ténèbres, réalisé par le méconnu Serge de Poligny, appartient à cette veine et est devenu une sorte de classique imparfait du genre. Le sujet, l'héritage cathare et la recherche du Graal, est original, et le cadre est somptueux, la Cité de Carcassonne. Parce qu'il joue aussi sur un registre réaliste, le film est un chouïa bancal et le manque de moyens (quelques décors en carton pâte) complique l'affaire. Qui plus est, le tournage fut très surveillé par les autorités allemandes et Poligny ne put emmener le film aussi loin qu'il le souhaitait. Cependant, à de nombreuses reprises, son climat éthéré séduit avec une Jany Holt, femme en noir maudite, absolument remarquable. Un film qui pourrait être l'occasion d'une nuit frissonnante aux côtés de L'éternel retour, des Visiteurs du soir, de La nuit fantastique et de La main du diable, tous de cette même période.

Le cinéma de traversay - Page 59 2513110

PS : pour l'anecdote, Jany Holt (1909-2005), née à Bucarest, a traduit en roumain la correspondance entre Flaubert et George Sand.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyVen 13 Avr 2012 - 19:28

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Heureux qui comme Ulysse (Henri Colpi, 1969)
Le vieil homme et le cheval, compagnon de près de 30 ans, destiné à finir ses jours dans les corridas. Un bel hymne à la Provence, à la Camargue, à l'amitié et à la liberté. Un road-movie buissonnier, bercé d'humanisme tranquille, au rythme d'une balade de George Brassens. D'autant plus émouvant que ce fut le dernier tour de piste de ce vieux cheval de Fernandel, mort un an après la sortie du film. S'il ne dirigea que 4 longs-métrages, Colpi obtint la Palme d'or à Cannes avec Une aussi longue absence en 1961. Il est bien oublié aujourd'hui.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptySam 14 Avr 2012 - 9:44

Je l'ai revu il n'y a pas longtemps, toujours avec bonheur.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptySam 14 Avr 2012 - 22:25

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Ulysse (Ulisse, Mario Camerini, 1954)
Un péplum gonflé à l'hélium. Camerini connait son affaire. Du Homère d'alors, beaucoup de péripéties ont été supprimées au profit d'une psychologie plutôt fouillée pour un film de genre. Amnésique sur la plage, Crique Douglas est un Ulysse pas lisse. Nausicaa (ah, Rossana Podesta) lui fait du plat, comment résister ? Pendant ce temps là, Pénélope n'arrête pas d'aller tisser tandis qu'Anthony Couine. Bon, la mémoire revenant à notre héros, nous avons droit à l'alerte des sirènes, au cyclope aviné qui n'a plus les yeux en face des trous, à Circé qui ne donne pas sa part aux cochons. Dans un double rôle : Pénélope/Circé, Silvana Mangano montre tous les subtilités de son jeu. Ulysse revient après avoir consulté le programme de Télémaque. Il saura bander son arc, ses muscles et, euh, le reste, et Pénélope l'accueillera enfin en sa couche. Quelle Odyssée ! Pas loin d'être un bon film, finalement, fidèle à Homère, et pas ridicule du tout, Douglas portant avec dignité le slip de bains.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyMar 17 Avr 2012 - 18:59

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Hangover Square (John Brahm, 1945)
Prenez des personnages bien dessinés : un musicien brillant, au physique ingrat et à la double personnalité ; une chanteuse arriviste aussi appétissante qu'une meringue (Linda Darnell) ; un enquêteur aux moelleuses manières qui n'est pas sans rappeler Sherlock Holmes (George Sanders). Nappez dans le brume londonienne de l'année 1903 et saupoudrez d'images tout en contrastes, dans un noir et blanc goûteux. N'oubliez pas de relever de quelques crimes horribles. Cette recette du chef John Brahm, auteur également d'un Jack L'éventreur savoureux, n'est certes pas épicée mais elle comblera une petite faim de cinéma de genre. Bon appétit !
PS : L'acteur principal, Laird Cregar, qui avait perdu 40 kilos pour le rôle est mort d'une crise cardiaque peu après le tournage. Le co-scénariste du film a pour nom Barré Lyndon. Cela ne s'invente pas.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyMar 17 Avr 2012 - 20:44

revu aussi Ulysse avec "Crique Douglas", Anthony Couine" sourire

det le film avec G. Sanders et Linda Darnell (laquelle il me semble a eu une misérable fin de vie )
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyMar 17 Avr 2012 - 22:38

Bédoulène a écrit:
revu aussi Ulysse avec "Crique Douglas", Anthony Couine" sourire

det le film avec G. Sanders et Linda Darnell (laquelle il me semble a eu une misérable fin de vie )

Linda brûlée vive à 42 ans dans un incendie déclenché par une cigarette mal éteinte et qui agonisa pendant de longues. Funeste destin.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyMer 18 Avr 2012 - 22:43

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Krotkaya (Aleksandr Borisov, 1962)
Unique film dirigé par l'acteur Aleksandr Borisov, l'adaptation d'une nouvelle de Dostoïevski. Cela commence plutôt bien avec une défenestration et des vues de Saint-Pétersbourg, dans un noir et blanc épuré. Mais la mise en scène se révèle vite pompeuse et pesante et l'interprétation à peine correcte. Excès de théâtralité, voix off pénible, le résultat est d'un piètre niveau.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyJeu 19 Avr 2012 - 22:29

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Sensuelle (Sensuela, Teuvo Tulio, 1973)
En Finlande, avant Kaurismäki, il y avait Tulio. Une quinzaine de films seulement à son actif, qu'il monta tous dans la difficulté et qui n'eurent guère de succès à leur époque. Aujourd'hui, c'est un cinéaste culte dans son pays et le Festival de La Rochelle montrera quelques uns de ses mélodrames des années 40/50, en juillet prochain. Sensuela, son premier long-métrage en couleurs, qui sera son chant du cygne, a été tourné en 1964, puis 67/68 et enfin en 73. L'histoire est celle d'une jeune lapone qui va se brûler les ailes à Helsinki. Très étrange chose, faite de bric et de broc, épouvantablement mal jouée : un documentaire sur la Laponie, un film érotique, un manifeste féministe, un conte de fées naïf, un peu tout à la fois. Un véritable monument kitsch avec des scènes invraisemblables (la castration des rennes avec la bouche).

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyVen 20 Avr 2012 - 7:31

traversay a écrit:

Sensuelle (Sensuela, Teuvo Tulio, 1973)
En Finlande, avant Kaurismäki, il y avait Tulio. Une quinzaine de films seulement à son actif, qu'il monta tous dans la difficulté et qui n'eurent guère de succès à leur époque. Aujourd'hui, c'est un cinéaste culte dans son pays et le Festival de La Rochelle montrera quelques uns de ses mélodrames des années 40/50, en juillet prochain. Sensuela, son premier long-métrage en couleurs, qui sera son chant du cygne, a été tourné en 1964, puis 67/68 et enfin en 73. L'histoire est celle d'une jeune lapone qui va se brûler les ailes à Helsinki. Très étrange chose, faite de bric et de broc, épouvantablement mal jouée : un documentaire sur la Laponie, un film érotique, un manifeste féministe, un conte de fées naïf, un peu tout à la fois. Un véritable monument kitsch avec des scènes invraisemblables (la castration des rennes avec la bouche).
Hmmm... chant du cygne, ailes que l'on brûle, castration de rennes (sans les mains ? La prochaine fois, il ira en Espagne, et ce sera le tour des taureaux !)...
Il a l'air drôlement chouette, ce documentaire animalier !
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptySam 21 Avr 2012 - 23:54

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La loi de la frontière (Hudutlarin kanunu, Lütfi Akad, 1966)
L'unique copie existante du film a été restaurée par la fondation de Scorsese, à l'initiative de Fatih Akin qui le considérait comme fondateur du nouveau cinéma turc, dans une veine réaliste. Il montre la pauvreté d'un territoire, à proximité de la Syrie où la terre improductive oblige les hommes à devenir contrebandiers. Bien que malheureusement mutilé et parfois difficile à comprendre, ce western oriental est très brillant dans sa forme, au-delà de son message humaniste. Le film, co-écrit et interprété par Yilmaz Güney, ouvrit la voie qui conduisit à la palme d'or 82 de Yol, du même Güney.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyMar 24 Avr 2012 - 23:06

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Le liquidateur (The Liquidator, Jack Cardiff, 1965)
Jack Cardiff est un adepte du grand écart. Capable de tourner des chefs d'oeuvre, comme Amants et fils, aussi bien que des divertissements de très bonne facture, tel Les drakkars. Le liquidateur appartient à la deuxième catégorie, un pastiche de film d'espionnage dont le héros, James Bond au petit pied, préfère déléguer aux moments les plus chauds. Aucun génie là dedans, juste un dosage efficace d'action et d'humour au premier degré. Rod Taylor, impeccable en idiot visuel, et Trevor Howard, non moins excellent en psycho-rigide, mènent cette bouffonnerie à bon port, accompagnés d'une flopée de jolies filles fort accortes.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 59 EmptyJeu 26 Avr 2012 - 22:32

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L'affaire des poisons (Henri Decoin, 1955)
Ténébreuse histoire à l'ombre du roi soleil. La vérité historique n'est pas le souci premier de Decoin, quoique les faits soient dans l'ensemble respectueux de ladite, autant que l'on puisse en juger. Le réalisateur mène cette affaire comme un bon polar, avec quelques ingrédients sulfureux peu susceptibles de choquer le public de l'époque, déjà émerveillé par le technicolor, peu courant dans le cinéma français des années 50. La mise en scène, molle par instants, ne manque certes pas d'élégance et ne parait pas empesé par son décorum. L'interprétation est royale catins : Viviane Romance (La Voisin), Danielle Darrieux (La Montespan), Anne Vernon, ... La palme revient à Paul Meurisse, onctueux sublime, en abbé possédé par le diable. Satan l'habite grandement.

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