Chaîne de lecture - Commentaires

Chatperlipopette a écrit:

Coucou!!! Je n'ai pas encore commencé ma lecture car la navette n'est toujours pas passée à la bibliothèque Je crois que je prends un sacré retard, mille excuses mais je reste confiante

Ah cette fichue navette
Là ils ne peuvent tout de même dire que c'est à cause de la neige

Rêve de train par Denis Jonhson

Court livre de 130 pages qui nous emmènent sur les traces de Grainier né dans les années 1880 mort en 1968.
Le lieu géographique ou ce déroule cette histoire est importante, cela se passe dans une Amérique profonde (nord de l’Idaho) habité par des paysans, des ouvriers qui construisent des voies ferroviaires etc., nous y voyons des hommes simples, rustiques au caractères dur comme la nature qui les entourent.
Grainier tout d’abord travaille dans la construction du chemin de fer, il se marie, mais bien vite sa femme et son enfant disparaissent dans un incendie de forêt.
On voit bien que la vie ne fait de cadeau à personne et en tout cas pas à Grainier qui abandonne son travaille au chemin de fer parce que sa santé ne lui permet plus des efforts si dur.
Ce livre c’est avant tout l’histoire d’un homme avec la nature, un homme qui préfère la solitude dans sa cabane dans la forêt avec son chien à tout autre vie
C’est un livre sur la triste destinée d’un homme, c’est une histoire tellement bien écrite que l’on pourrait croire que c’est une histoire vraie.
C’est un livre qui décrit une certaine Amérique, une certaine époque avec des gens un peu sauvages pas trop éduqués, au vocabulaire simple, des hommes et femmes ou la fatalité et la mort les poursuivent toute leur vie

En résumé ceci est un fort bel ouvrage très très bien écrit mais une histoire si triste qui nous montre à quel point la vie est difficile.

Citation :

Presque tous les habitants de la région connaissaient Robert Grainier, mais lorsqu’il mourut dans son sommeil un jour indéterminé de novembre 1968, son cadavre demeura allongé dans le chalet pendant le restant de l’automne, puis durant tout l’hiver, et personne ne s’étonna jamais de son absence. Deux marcheurs découvrirent son corps au printemps. Le lendemain, le couple revint avec un médecin, lequel rédigea un certificat de décès ; puis, maniant tour à tour une pelle qu’ils avaient trouvée appuyée contre le chalet, tous trois creusèrent une tombe dans le jardin, où repose désormais Robert Grainier.

Je suis désolée de n'avoir pas réussi à me procurer Ballade pour Georg Henig de Victor Paskov,une histoire d'amitié entre un luthier et un petit garçon à Sofia. Cela m'aurait fait rentrer dans un univers bulgare..
A la place, je suis partie au Mexique avec Chocolat amer de Laura Esquivel , traduit de l'espagnol par Eduardo Jimenez et Jacques Rémy-Zéphir ( Folio Gallimard)

Le sous-titre de ce roman culinaire est: Roman-feuilleton où l'on trouvera des recettes, des histoires d'amour et des remèdes de bonne femme, et c'est tout à fait cela!
Il était une fois une fermière mexicaine qui avait trois filles.. L'aînée , Gertrudis, fut enlevée,nue, par un révolutionnaire, partisan de Pancho Villa, Olé, et d'une de casée!
La deuxième se maria avec un personnage pas très sympathique, le vrai macho mexicain qui s'appelait, comme de bien entendu, Pedro.
Mais....comme tout le monde le sait, les femmes aiment les machos pleins de poils, et la dernière fille ,Tita, l'héroïne de ce roman, aime Pedro. Aussi. Et Pedro dit qu'il aime Tita, mais épouse sa soeur. Nous voilà bien, tssss.

Sauf qu'au Mexique, à l'époque où se situe ce roman, le rôle de la dernière fille est de prendre soin de sa mère jusqu'à sa mort. Et de faire la cuisine pour tout le monde. Ah, quelle belle époque!

Mais...cette jeune Tita a été élevée par une nourrice indienne ,qui lui a transmis ses secrets culinaires ,et lui a appris à communiquer ses émotions , et à parvenir à ses fins, à travers la nourriture préparée.
N'essayez pas, en vrai, ça ne marche pas. Ou alors, je n'avais pas les bons ingrédients, c'est possible aussi.

Bref, chaque chapitre mélange recette et effets de cette recette à travers les nombreuses aventures de cette drôle de famille recomposée.
Et la jeune Tita va même finir par tuer tout le mondepar vivre heureuse, alleluia


C'est un roman typiquement latino américain, qui applique à la lettre ce fameux "réalisme magique", formule consacrée. C'est à dire qu'il est complètement frappadingue, mais que c'est joyeux, et assez drôle!

Merci à Orientale pour ce conseil de lecture!

Marie a écrit:

C'est un roman typiquement latino américain, qui applique à la lettre ce fameux "réalisme magique", formule consacrée. C'est à dire qu'il est complètement frappadingue, mais que c'est joyeux, et assez drôle!

je ne sais pas ce qu'on en a fait en français, mais en tout cas, il y a un très joli film qui va avec:

Au cœur des ténèbres

pour les résumés il va falloir remonter le fil... moins éprouvant qu'une remontée du Congo ?

Comme déjà exprimé par les parfumées on peut se lécher les babines des yeux et de l'esprit avec une narration bien orchestrée. Le but du voyage s'évade régulièrement par un retour sur la Tamise ou une autre manœuvre puis il s'évanouit... le grand Kurtz est sur sa fin. et les frontières du monde très floues du milieux de nulle part, en pays sauvage sont là aussi floues, dans le monde des hommes. Le grand homme se meurt, se détruit... un rythme en va et vient comme les idées, les sensations/sentiments, on ne peut pas les dissocier, et rien n'est sûr. Tout est perçu, pensé, espéré ! La vision binaire du monde et de ses habitants: civilisé(s) et sauvage(s) est constamment malmenée... et au bout, ce qui se débat dans cette sorte de tunnel mal éclairé, c'est l'homme qui, dans des cas d'exceptions se retrouve aussi Dieu. c'est Kurtz, mais pas seulement, c'est tout le monde sur le chemin, Marlow d'abord mais les autres aussi, avec des options différentes. Kurtz c'est rapproché de la divinité, d'une certaine manière. Il est une réponse au fossé qui sépare l'homme qui pense de l'homme primitif (qui pense différemment ?) il est le pont et la fusion dans un acte volontaire. De là peut-être, sa force, son aura et la fascination qu'il inspire. Il est un homme libéré de ses chaines. Pourtant... pourtant il est un homme qui dans sa fuite en avant s'est perdu, dans sa quête de réponse il est resté faillible.

Si beaucoup de choses sont réunies derrière un humanisme pas si évident d'ailleurs tellement la violence et la menace sont omniprésentes. Rien n'est fini dans ce court récit, l'équation de la résolution de l'homme jeté face à face avec lui-même dans la beauté (sauvage) et l'horreur (humaine), le salut de l'esprit (de l'homme qui refuse l'horreur) et la bestialité (du colonisateur et du sauvage) reste en suspens.

D'où la place donnée ou laissée (question de point de vue) à l'occupation. ou travail, et à l'attente. d'ailleurs les délais de réparation du bateau ne sont pas une simple histoire de bricolage.

Très dense aventure au bon sens du voyage littéraire et riche dans ses thèmes et leur dynamique. Excellent bouquin, excellente découverte. Merci Arabella de l'avoir proposé pour la chaine de lecture !!!

une petite remarque : il se peut que j'ai relu trop vite l'avis de sentinelle mais je crois que comme pour d'autres choses dans le livre les deux femmes ne sont pas à opposer, je les ai plutôt vues comme deux manifestations de la même femme, manifestations qui diffèrent culturellement (mais pas beaucoup en fait) et temporellement par rapport au deuil principalement.

Contente que cela t'est plu, Animal.

En ce qui concerne les deux femmes, pour moi elles sont deux manifestations d'un même sentiments, qui s'exprime de façon différente selon les cultures, mais qui fondamentalement est le même. Mais on peut en discuter.

Du coup j'ai encore plus honte de ne pas avoir encore bouclé mon commentaire, ce sera fait ce week-end, promis

Je n'ai pas encore fait mon commentaire non plus pourtant, il m'a bien plu mon livre. Je le fais demain.

Les veuves du jeudi de Claudia Pineiro

Claudia Pineiro nous offre avec Les veuves du jeudi, la description d'un monde hyper protégé, autant par les hautes barrières de la résidence et ses gardes que par l'argent qui leur confère un pouvoir souvent abusif sur les moins favorisés, un pouvoir qu'ils exercent sans états d'âme, figés qu’ils sont dans la certitude de leur légitimité à garder à l’écart ceux qui ne font pas partie de leur classe. Ils sont à la recherche d'un monde parfait, c'est-à-dire un monde qui leur ressemble où l'autre renverra une image en tous points semblables à la leur et qu'ils pourront comprendre et aimer. Ils s’isolent, pour mieux profiter de leurs privilèges, pour échapper aux menaces réelles ou pas, de la société qui les entoure et qu’ils nient.

Et puis, peu à peu, la jolie bulle se fissure et laisse entrer un peu de cette réalité qui a été tenue à distance. La crise économique n'est plus ce vague problème qui ne touche que les autres, ceux de l'extérieur, elle fait son entrée, doucement, sournoisement, à l'intérieur de ce cocon et bouleverse les habitudes, les croyances, elle a raison de l'optimisme régnant et leur condition de nantis, fragile, est menacée. A travers l’histoire de quelques uns des habitants de la résidence, Pineiro dénonce le mode de vie d’une classe fermée qui ne se rend même pas compte de l’hypocrisie dans laquelle elle baigne, du racisme bon chic bon genre qui ne dit pas son nom mais qui fait partie intégrante de leur vie, du mépris dans lequel les classes inférieures, ici les domestiques, sont tenues. Leur vie est une comédie amorale et souvent vide de sens et C. Pineiro appuie exactement là où ça fait mal.

Heureusement, d'autres voix, celles des enfants Romina et Juani, qui refusent le modèle parental, viennent apporter un peu de nuance, un peu de fraîcheur dans ce monde lisse et glacé. On se dit qu’il y a de l’espoir, que ce modèle n’est pas et ne deviendra pas la norme.

Le livre est riche en critiques caustiques sur tout ce petit monde un peu ridicule et pathétique et les portraits que C. Pineiro brosse de ces gens, qui placent leur confort et leur sécurité au-dessus de tout, sont souvent savoureux d’humour et d’ironie.

J'évite généralement la littérature sud américaine, et j’avoue avoir eu un peu peur lorsque Aériale m’a proposé ce livre pour la chaîne. Eh bien, j'ai été agréablement surprise et j'ai passé un vrai bon moment.

Super post Epi! Cette histoire me fait penser au film "La Zona" où l'intrusion d'un gamin défavorisé dans cette enceinte hyper sécurisée libérait la violence. Je lirai "Les veuves du Jeudi"...

Marko a écrit:

Super post Epi! Cette histoire me fait penser au film "La Zona" où l'intrusion d'un gamin défavorisé dans cette enceinte hyper sécurisée libérait la violence. Je lirai "Les veuves du Jeudi"...

Merci Marko. Je n'ai pas vu La Zona mais je pense que ce livre te plaira, on pense à Desperate Housewives forcément, en plus mordant, et je crois que tu es fan non ?

Epi a écrit:

Merci Marko. Je n'ai pas vu La Zona mais je pense que ce livre te plaira, on pense à Desperate Housewives forcément, en plus mordant, et je crois que tu es fan non ?

Oui, très!

Allumer le chat de Barbara Constantine

La forme tout d'abord : une série de courts chapitres, qui présentent des moments de la vie des personnages du roman ; des moments anodins, profonds ou dramatiques, au choix.
Le fond : la vie de ces personnages qui à un moment clé du roman bascule ; ce point de bascule qui au départ semble affecté seulement une famille, chamboule la vie de tous les personnages de ce roman.
Le titre : il m'intriguait énormément, ce titre, allumer le chat. Je pensais que cette envie d'allumer le chat, serait centrale dans le roman ; mais en fait, l'auteure s'en sert comme une épanadiplose. Entre, le sympathique Bastos, chat de raymond fait sa vie, séduit Riton le chat qui en fait est une chatte et nous assène ses leçons de philosophie sur la vie !

L'histoire ? Elle est touffue, semble partir dans tous les sens mais est aussi réjouissante, enlevée. La comparaison avec Queneau s'impose vraiment, même si on retrouve moins d'invention lexicale que dans les romans de Queneau.
Donc, on commence avec Raymond, qui bougonne, qui veut allumer le chat à la carabine. Mine, sa femme veille inquiète sur son mari ; Josette sa fille vit avec Martial qui est un vrai con ; elle a un fils, Rémi, supporte son mari qui ne la touche plus, va bientôt apprendre qu'il la trompe avec sa meilleure amie, Edith, et commence à se réfugier dans les médicaments...
Et puis tout bascule ! A ce moment précis, au chapitre 11 :

Citation :

Il ne s'est rendu compte de rien. Parce qu'après avoir fini de reboucher la tombe, il s'est descendu sa sixième canette de bière. Et lui, à la sixième, c'est systématique ... il a des montées de libido. À croire que le format pack-de-six a été inventé pour lui. Alors ni une, ni deux, il est parti voir Édith.
La nuit était tombée depuis un petit moment. Il s'est dit qu'il passerait juste tirer un coup et rentrerait se coucher, vite fait. Mais, dès qu'il est arrivé, elle l'a envoyé prendre une douche. Elle a prétexté une
odeur de charogne. Il n'a pas contesté, c'était possible. Et puis quand il a été prêt, elle a commencé à se plaindre ... Ouais ... il prenait jamais la peine de lui parler ... elle en avait marre qu'il vienne la voir que pour
baiser ... et que ce qu'elle voulait vraiment dire, c'est qu'elle l'aimait, mais que ! En gros, l'Édith, elle avait décidé de ruer dans les brancards. Et ça, il voulait même pas en entendre parler! Il l'avait prévenue, y' aurait jamais d'histoires entre eux. Elle pouvait pas dire qu'il la prenait en traître.
Il s'est rhabillé très vite, plutôt en colère. La libido quand elle est réveillée et qu'on
s'en occupe pas, ça peut foutre les boules ...
D' ailleurs, c'est un peu ce qu'il lui a hurlé en partant.
- Tu me casses les couilles, Édith!
Il a démarré en faisant crisser les pneus. Ça défoule, il paraît. Ça l'a peut -être pas assez défoulé, parce qu'il a pris la petite route du bois à cent dix. À cet endroit, le panneau affiche cinquante.
La nuit, en plus ... Alors, à cent dix, quand le cerf a déboulé, il a même pas eu le temps de penser à freiner. La voiture a roulé encore un peu, et a fini
par s'écraser contre un arbre. Le cerf avait traversé le pare-brise et atterri sur les genoux de Martial.
Deux cents kilos lancés à cent dix à l'heure, ça fait forcément des dégâts.
A priori, ni le cerf ni Martial n'ont eu le temps de souffrir ... enfin ... pour ce qu'on en sait.

Et là, ça devient héroïque, délirant et réjouissant ! Josette revoit son père Raymond avec qui elle avait rompu les liens depuis 7 ans ; elle cherche une explication avec Edith, maîtresse de son défunt mari et entame une liaison avec elle. Edith qui découvre que son père n'est pas son père et qui se met à la recherche de son vrai père, Jean-Yves et Nicole, parents de Martial, qui confirment que c'était un vrai con....Et le tout à l'avenant.... Et je n'aipratiquement rien révélé, ne parlant pas des vocations de photographes que Martial va éveiller, ni du succulent livre de recettes sauvages qui s'écrit au fil des pages.
Les moments de délires laissent aussi la place à de vrais moments de tendresse. Bref, j'ai passé un super moment avec ce livre qui se lit si bien ; j'invite tout le monde à le découvrir, c'est foisonnant mais sans jamais perdre le fil !

Ah ! AU fait, Bastos est un chat de plus en plus pédant (mais pas pédé) !

Steven a écrit:

Allumer le chat de Barbara Constantine

Il a l'air délirant ce livre, je le mets sur ma liste. Merci pour ton commentaire Steven.

Kamikaze Mozart

Le roman débute en 1943. Fumika, une jeune femme japonaise est venue étudier le piano à Berkeley. Mais voilà, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale, et elle sera internée dans un camp avec d’autres compatriotes, ou tout simplement des citoyens américains d’origine japonaise. Elle va retrouver dans le désert Wolfgang, un Suisse violoniste, qui travaille à la construction de la bombe atomique, et dont elle est amoureuse. Mais les choses vont se passer mal, et elle devra retourner au Japon, dans le cadre d’échange de prisonniers, et elle épousera malgré elle le fiancé choisi par sa famille, qui s’apprête de mourir en kamikaze.

J’ai lu ce roman sans déplaisir, l’écriture est fluide et agréable, nous passons d’un personnage à un autre, et ils sont tous bien caractérisés. Néanmoins j’avoue être restée un peu sur ma faim. Les événements décrits dans le livre sont connus, archi-connus même, et rien n’est vraiment surprenant dans ce récit, voire un peu attendu: l'internement des Japonais dans les camps, l'embrigadement de la population japonaise, l'invention de la bombe, son utilisation... C’est comme feuilleter un album de photos que l’on connaît déjà d’ailleurs. Et compte tenu des thèmes abordés dans le livre, il aurait fallu pour moi quelque chose de plus, une originalité de ton, une écriture exceptionnelle, que je n’ai pas trouvées chez Daniel de Roulet. Ce fut une lecture plaisante, mais très oubliable j’en ai peur. Je ne regrette pas d’avoir lu ce livre dans le cadre de la chaîne de lecture, mais je n’ai pas été suffisamment convaincue pour avoir envie de lire autre chose de cet auteur.

J'espère que le prochain livre de la prochaine chaine t'apportera plus de plaisir.

Mais un point positif tu sais que tu n'approfondiras pas plus Daniel de Roulet.

à tantôt

Steven le livre dont tu as fait le commentaire me tente je note donc.