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| Pedro Almodovar | |
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Auteur | Message |
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Orientale Agilité postale
Messages : 903 Inscription le : 13/09/2009 Age : 71 Localisation : Syldavie
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Lun 23 Mai 2011 - 21:36 | |
| - shanidar a écrit:
- je l'ai déjà dit ? je le redis, s'il n'y avait qu'un seul Almodovar se serait kika et je rejoins Marko en trouvant qu'à partir de Tout sur ma mère Almodovar est devenu trop sage...
Je vous rejoins pour ces films, mais j'ai garde de bons souvenirs de "Matador" et "Femme au bord de la crise de nerfs" ... et puis il y a eu ce decevant Volver. Bon, il sortira de la "stagnation", je l'espere fort car j'aimais beaucoup ces plusieurs niveaux de lecture qu' Almodovar proposait. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Lun 23 Mai 2011 - 21:57 | |
| C'est vrai que La loi du désir m'a surpris, moi qui connaissais surtout ses derniers films (Volver, Etreintes brisées...)
Mais on ne peut pas demander à un cinéaste de faire toujours la même chose... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Lun 23 Mai 2011 - 22:16 | |
| Il faudra que je revois ses premiers films, vus il y a assez longtemps maintenant... Mais de ce dont je me souviens, c'était plein de transgressions, il y avait de l'énergie, mais c'était un peu filmé à la va-comme-je-te-pousse... Ce qu'il a perdu en provoc transgressive, il a gagné en qualité de réalisation. Étreintes brisées, d'un point de vue de la réalisation, est assez éblouissant, et il a réussi à éviter l'impasse que représentait pour moi Volver, avec son scénario mélodramatique trop tiré par les cheveux. Almodovar a beaucoup évolué depuis ses débuts, oui, et c'est bien. Qui sait ce qu'il va faire les années à venir ? | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mar 24 Mai 2011 - 0:41 | |
| Par rapport à ses débuts, Almodovar a laissé de côté une insolence, une fougue juvénile, une sensibilité débridée et outrancière, qui lui ont permis de s'épanouir en tant qu'artiste. Mais c'était pour lui la nécessité d'un renouvellement, et je ne trouve pas que l'on ressente une perte d'expression ou de créativité. Mon impression est sans doute liée au fait que j'ai découvert son cinéma, ébloui, avec Tout sur ma mère...puis Parle avec elle fut un choc encore plus important. Et pour revenir sur la période récente, j'ai apprécié Volver, comme subtile variation autour de motifs qui lui tiennent à coeur. Enfin, Etreintes brisées dévoile une intensité romanesque parfois éblouissante...je suis très sensible à la manière dont Almodovar convoque, par l'évocation de l'aveuglement, tout un passé de l'Espagne. C'est aussi une mémoire de son propre cinéma, un pont entre plusieurs époques. Loin d'user ses obsessions récurrentes, il les enrichit. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Jeu 7 Juil 2011 - 9:35 | |
| Kika (1993) de Pedro Almodovar Synopsis : - Citation :
- Galerie de personnages contradictoires dont Kika, naïve ingénue sans la moindre once d'orthodoxie est le personnage central.
Kika est naïve. Kika maquille tout ce qui bouge. Kika parle sans cesse, et sa voix réveille même les morts. Kika est d’une bonne humeur à toute épreuve, et elle ne fait aucun effort pour cela. Chez elle, tout est naturel, même sa superficialité sans égal. Et c’est autour de ce personnage qu’ Almodovar a construit son intrigue. Une intrigue tordue, comme il en a l’habitude, avec des écrivains machiavéliques, des histoires de couples qui s’entremêlent, des morts sanglantes, de l’homosexualité et du kitsch à tous les étages. L’histoire, au déroulement assez simple et linéaire, ne se veut pas révolutionnaire. J’ai l’impression qu’il s’agit plus d’un exercice de style mis au point par un Pedro Almodovar qui aurait eu envie de tourner une des intrigues dont il a le secret d’après le point de vue d’un personnage résolument optimiste. Et ainsi, Kika traverse chacune des épreuves qu’Aldmodovar impose habituellement à ses acteurs avec le sourire et la joie de vivre. Kika est un film qui se dresse contre le pessimisme ambiant. C’est une jolie idée, mais du coup, on la regarde comme une bonne blague de potache, en riant de bon cœur devant la naïveté et le comportement outrancier (mais innocent) de Kika. Sans ce personnage, on aurait l’impression de regarder un énième film d’ Almodovar, ce qui n’est pas déplaisant mais ce qui peut s’avérer lassant, à la longue. Et là où des histoires familiales complexes venaient habituellement résoudre les intrigues enchevêtrées des films d’ Almodovar, ici, l’insouciance la plus totale de Kika s’impose comme une solution qui balaie d’un revers de main tous les personnages qu’on l’aura vue côtoyer pendant presque deux heures. C’est une fin assez provocante, à l’image de Kika, et qui laissera un souvenir plutôt agréable, mais sans être inoubliable non plus. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mar 16 Aoû 2011 - 23:20 | |
| La Piel que HabitoQuand Almodovar rencontre Louise Bourgeois... Me voilà réconcilié avec Almodovar avec cette belle adaptation très personnelle de Mygale de Thierry Joncquet qui ne fera certainement pas l'unanimité. Non pas que le film soit sans défauts. Il substitue notamment aux récits parallèles du roman des flashbacks habiles mais qui alourdissent parfois trop la narration. Flashbacks qui font surtout anticiper le noeud dramatique de l'histoire un peu trop tôt. Par contre il a retiré les éléments les plus invraisemblables de ce drame horrifique qui l'est au demeurant déjà pas mal dans son ensemble en changeant certains fils conducteurs. Et il a eu par ailleurs de très bonnes idées inédites. On reste dans un film de genre, nouveau chez Almodovar, qui est celui du savant fou et de sa créature, dans lequel il ne faut pas trop chercher de réalisme ou de psychologie. C'est un cauchemar stylisé et un peu macabre auquel Almodovar a apporté un regard à la fois glacé et clinique qui colle bien à la folie du personnage et surtout un travail graphique constamment intéressant. A commencer par cette chambre/cellule dont l'héroïne fait une sorte d'oeuvre d'art en s'inspirant des créations de Louise Bourgeois. L'Art comme moyen de supporter l'enfermement et de ne pas sombrer dans le désespoir ou la folie. A l'arrivée je trouve qu'il a beaucoup enrichi le roman d'origine par son approche de plasticien. Il s'en dégage un malaise très singulier en même temps qu'un érotisme d'un nouveau genre, à la fois désincarné et pervers. Le final plus conventionnel crée une ouverture inédite assez belle tout en maintenant l'émotion en partie à distance. Je pense c'est ce dernier aspect que beaucoup lui reprocheront mais c'est ce que j'ai aimé dans le film. Le tout étant soutenu par la musique d' Alberto Iglesias , lancinante et obsessionnelle, mystérieusement sensuelle et mécanique en même temps, impeccable. Antonio Banderas est très bien et Elena Anaya fascinante à regarder (ce regard!). Queenie, te laisseras-tu séduire cette fois par ce Mygale façon Almodovar/Louise Bourgeois?
Dernière édition par Marko le Mar 16 Aoû 2011 - 23:52, édité 1 fois | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mar 16 Aoû 2011 - 23:39 | |
| Demain, je serai au rendez-vous. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mar 16 Aoû 2011 - 23:42 | |
| - traversay a écrit:
- Demain, je serai au rendez-vous.
J'espère que tu aimeras... Quelque chose me dit que c'est possible Au passage je maudis les journalistes qui révèlent la chute du film! On devrait les bannir de la profession! Heureusement je connaissais déjà le roman... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mer 17 Aoû 2011 - 0:02 | |
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mer 17 Aoû 2011 - 0:07 | |
| J'y vais aussi demain...ton commentaires et les images me laissent espérer beaucoup (mais je suis rarement déçu avec Almodovar). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mer 17 Aoû 2011 - 0:14 | |
| - Avadoro a écrit:
- J'y vais aussi demain...ton commentaires et les images me laissent espérer beaucoup (mais je suis rarement déçu avec Almodovar).
C'est un bon cru qui me ferait presque revoir "Les étreintes brisées" (dont il prolonge certaines thématiques et idées visuelles) que je n'avais pas aimé à cause de sa froideur distanciée. Mais je trouve qu'elle fonctionne ici. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mer 17 Aoû 2011 - 7:57 | |
| - Marko a écrit:
- Avadoro a écrit:
- J'y vais aussi demain...ton commentaires et les images me laissent espérer beaucoup (mais je suis rarement déçu avec Almodovar).
C'est un bon cru qui me ferait presque revoir "Les étreintes brisées" (dont il prolonge certaines thématiques et idées visuelles) que je n'avais pas aimé à cause de sa froideur distanciée. Mais je trouve qu'elle fonctionne ici.
hé hé, j'avais trouvé Les Etreintes brisées extrêmement bien réalisé ; c'était peut-être bien son film le mieux réalisé, d'ailleurs, vraiment éblouissant. Quand on revoit ses premiers films, on se dit qu'il a parcouru un sacré chemin... Son dernier film avait été assez moyennement accueilli... J'espère l'aimer autant que toi, Marko ! Tant mieux qu'il ait modifié le livre, il y avait vraiment des axes d'amélioration, même s'il était bien sûr loin d'être mauvais ! Pour moi, la déception avait été La mauvaise éducation. Et peut-être Volver, aussi. Je l'ai mieux aimé la deuxième fois que je l'ai vu, mais il en fait un peu trop dedans, quand même (du point de vue de l'histoire). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Mer 17 Aoû 2011 - 9:11 | |
| - eXPie a écrit:
hé hé, j'avais trouvé Les Etreintes brisées extrêmement bien réalisé ; c'était peut-être bien son film le mieux réalisé, d'ailleurs, vraiment éblouissant. Quand on revoit ses premiers films, on se dit qu'il a parcouru un sacré chemin... En me relisant je vois que j'en disais plutôt du bien finalement. Il faut juste s'habituer à ce nouveau style distancié, élégant, maîtrisé, et très graphique. Je vais le revoir. C'était déjà un film sur une obsession amoureuse morbide. On retrouve le plan d'un homme observant l'objet de son désir par écran interposé. Tout son cinéma pourrait se résumer au titre d'un de ses premiers films: "La Loi du désir". | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Jeu 18 Aoû 2011 - 0:19 | |
| - Marko a écrit:
- La Piel que Habito
Me voilà réconcilié avec Almodovar avec cette belle adaptation très personnelle de Mygale de Thierry Jonquet qui ne fera certainement pas l'unanimité. Non pas que le film soit sans défauts. Il substitue notamment aux récits parallèles du roman des flashbacks habiles mais qui alourdissent parfois trop la narration. Flashbacks qui font surtout anticiper le noeud dramatique de l'histoire un peu trop tôt. Par contre il a retiré les éléments les plus invraisemblables de ce drame horrifique qui l'est au demeurant déjà pas mal dans son ensemble en changeant certains fils conducteurs. Et il a eu par ailleurs de très bonnes idées inédites. Le final plus conventionnel crée une ouverture inédite assez belle tout en maintenant l'émotion en partie à distance. Je pense c'est ce dernier aspect que beaucoup lui reprocheront mais c'est ce que j'ai aimé dans le film. Le tout étant soutenu par la musique d' Alberto Iglesias , lancinante et obsessionnelle, mystérieusement sensuelle et mécanique en même temps, impeccable. Antonio Banderas est très bien et Elena Anaya fascinante à regarder (ce regard!).
Argh, contrairement à Marko, là je suis un peu fâché contre Almodovar. Il faut dire que j'attends tellement de ses films. J'ai une relation amoureuse avec lui qui date du début des années 80 quand j'ai vu pour la première fois Pepi, Luci, Bom lors d'un week-end destroy à Barcelone. Bon, j'arrête de raconter ma vie, ça n'intéresse personne. Il l'a dit et répété : Pedro Almodovar entend désormais se consacrer à un genre unique, le thriller. De quoi, terminé les mélos baroques et les comédies exubérantes ? Mince, alors, Pedro, par pitié, reviens à ce que tu sais le mieux faire. Parce que La piel que habito, loin d'être honteux, est, derrière une intrigue perverse et tordue, bien sage finalement et surtout, oh oui, surtout, totalement glacé et dénué de toute émotion. Charnel, mais sans chair, corporel, mais désincarné. Flotte au-dessus du film l'ombre des Yeux sans visage. Le film de Franju était d'une concision incroyable, mais elle y était, l'âme (et la poésie), dont est peu ou prou dépourvue La piel. Et pourtant l'histoire de Franju ressemble à la Comtesse de Ségur, quant on la compare aux monstruosités du film d' Almodovar. Ce dernier a demandé à Banderas de la jouer sobre façon iceberg, rien à dire, il est parfait. Et Elena Anaya est effectivement remarquable, ce qui n'étonnera pas ceux qui ont vu Hierro et Room in Rome (Julio Medem) encore inédits dans les salles françaises, ce qui est scandaleux. Grand directeur d'acteurs, Almodovar est aussi virtuose dans sa mise en scène. C'est vrai que par rapport à ses premiers longs-métrages, filmés à la manière d'un bûcheron, c'est le jour et la nuit. Oui, mais voilà, d' Almodovar on attend l'excellence et la démesure. Qu'on ne trouve pas dans La piel que habito, où le cinéaste semble vraiment se prendre très au sérieux, à moins évidemment qu'il ne s'agisse d'un pastiche, mais rien n'est moins sûr. Et le dénouement, totalement plat, laisse carrément abasourdi. Almodovar serait-il devenu un metteur en scène respectable ? Bon, si c'était pour être palmé à Cannes, c'est piel perdue, la prochaine fois, il lui faudra évoquer la création ou la fin du monde, c'est plus tendance (OK, si on ne peut plus plaisanter ...) | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Pedro Almodovar Jeu 18 Aoû 2011 - 1:41 | |
| La Piel que Habito
J'ai beaucoup aimé...contrairement à Traversay, je n'ai pas perçu l'ombre de Franju (du moins pas autant que je pouvais l'imaginer). Par l'exubérance plastique et les stridences musicales d'Iglesias, Almodovar semble encore une fois renouer avec l'obsession du mélodrame. Mais ici l'amour ne peut se lier qu'à la mort ou à la perte, précipitant Antonio Banderas et Elena Anaya (tous deux remarquables) vers l'impasse d'un destin fusionnel et auto-destructeur. La mise en scène d'Almodovar instaure une dynamique nouée par deux pôles antagonistes : d'un côté, une brutalité sèche et une énergie frénétique, dans l'action pure...de l'autre, un vertige romanesque autour d'instants presque irréels, à l'écart des tourments du récit. Cet éclatement des scènes apporte beaucoup au film, lui offrant une démesure indécise et ambigüe. Si l'expression corporelle, malléable et fermée par la douleur, provoque une sensation de malaise, Almodovar parvient toujours à valoriser la sensibilité éprouvée des protagonistes. Au-delà d'un scénario parfois rigide dans ses excès et ses invraisemblances, mais qui libère un canevas thématique passionnant et d'une émouvante fébrilité. | |
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