Michel Houellebecq

Tu prends vraiment toutes ces Pochades au serieux, Steven ? Mais Houellebecq est toujours dans un entre deux qui va de la provocation humoristique a l'ironie grincante. C'est quand meme un satiriste de la beauferie ordinaire. Mais au travers de ca il fait un portrait tres juste et lucide de la societe. Et puis les propos d'un personnage ne sont pas toujours ceux de l'auteur. Il me fait rire tout en me desesperant sur la nature humaine. Avec toujours ce fond de melancolie et de solitude qui sous-tend l'ensemble.

je vais finir par essayer si un jour je reprends mes lectures masochistes du dimanche... juste histoire de.

Marko a écrit:

Tu prends vraiment toutes ces Pochades au serieux, Steven ? Mais Houellebecq est toujours dans un entre deux qui va de la provocation humoristique a l'ironie grincante. C'est quand meme un satiriste de la beauferie ordinaire. Mais au travers de ca il fait un portrait tres juste et lucide de la societe. Et puis les propos d'un personnage ne sont pas toujours ceux de l'auteur. Il me fait rire tout en me desesperant sur la nature humaine. Avec toujours ce fond de melancolie et de solitude qui sous-tend l'ensemble.

Non, je ne prends pas ça au sérieux. Le problème, c'est que le côté satire, je ne le perçois pas, je passe à côté. Son portrait de la société, que ça soit dans ce livre (le début du moins) ou dans La possibilité d'une île, je le trouve d'une platitude absolue.
Dans ce livre, il ne s'agit pas des propos du personnage mais de ceux du narrateur. Après, et je l'ai bien précisé, faire ce que j'ai fait c'est totalement de la mauvaise foi.
Mais je pense que lui aussi fait preuve de mauvaise foi -limite foutage de gueule - en publiant ce genre de roman.

Steven a écrit:

Marko a écrit:

Tu prends vraiment toutes ces Pochades au serieux, Steven ? Mais Houellebecq est toujours dans un entre deux qui va de la provocation humoristique a l'ironie grincante. C'est quand meme un satiriste de la beauferie ordinaire. Mais au travers de ca il fait un portrait tres juste et lucide de la societe. Et puis les propos d'un personnage ne sont pas toujours ceux de l'auteur. Il me fait rire tout en me desesperant sur la nature humaine. Avec toujours ce fond de melancolie et de solitude qui sous-tend l'ensemble.

Non, je ne prends pas ça au sérieux. Le problème, c'est que le côté satire, je ne le perçois pas, je passe à côté. Son portrait de la société, que ça soit dans ce livre (le début du moins) ou dans La possibilité d'une île, je le trouve d'une platitude absolue.
Dans ce livre, il ne s'agit pas des propos du personnage mais de ceux du narrateur. Après, et je l'ai bien précisé, faire ce que j'ai fait c'est totalement de la mauvaise foi.
Mais je pense que lui aussi fait preuve de mauvaise foi -limite foutage de gueule - en publiant ce genre de roman.

Certains ont dit que ce roman était calibré pour avoir un prix : ne pas aller trop loin dans la provocation.
On le saura avec la parution de son prochain roman.

Le problème avec l'humour, c'est que si on n'accroche pas, il ne reste plus grand chose.

Mais, Steven, je n'ai pas compris pourquoi tu te dis de mauvaise fois. Tu n'as pas aimé son livre, c'est bien ton droit ! Et démonter un livre qu'on n'a pas aimé et qui nous énerve, ça soulage un peu.

La mauvaise foi, c'est ce que j'ai fait dans mes deux posts : sortir des phrases de leur contexte, les isoler pour illustrer mon point de vue. Je suis sûr que ça peut se faire avec n'importe quelle oeuvre, de la plus illustre au pire des textes.
Mais ça exprimait bien mon ressenti et mon irritation face à cet écrit.

eXPie a écrit:

Ah, merci Steven, ça m'a fait beaucoup rire !

Je ne suis effectivement pas sûr que ce soit très subversif.
C'est juste de l'humour à deux balles (après dévaluation), et je suis assez preneur... ça ma changera d'un Paasilinna !

Tiens, maintenant que tu parles de Paasilinna... Ca a pas l'air pire que son épopée des suicidés en tout cas.

Steven, tu m'as bien fait rire moi aussi.
Mais pas sûre que l'humour de Houellebecq soit aussi "passionnant" sur toute la longueur de son bouquin... Un peu trop méprisant peut-être ?

Le problème avec MH, c' est qu' il a fait de la provocation son argument principal... Pour tout.

Et quand on lui reproche ses plagiats, ou la platitude de son style actuel, c' est qu' on est passé à coté.
De son originalité profonde qui passe par la provocation et l' humour décalé...
Et c' est aussi ce que disent ses fidèles zélateurs.

Ah la la, Michel Houellebecq...

J'ai lu les 12 pages de posts, il y a vraiment beaucoup de points de vue intéressants qui ont été proposés, je regrette un peu de ne pas avoir lu tout ça plus tôt.

Avant l'année passée, je ne connaissais absolument pas cet auteur, aussi n'avais-je presque aucune idée des polémiques qui circulaient autour du personnage avant d'entamer La carte et le territoire. Il se trouve que j'ai été amenée, un peu par hasard, à rédiger mon travail de maturité (16 pages) sur trois de ses romans : La carte et le territoire, La possibilité d'une île et Les particules élémentaires.
La lecture de ces trois textes fut pour moi une véritable torture. Je n'avais encore jamais lu un tel concentré de pessimisme en un si court laps de temps. J'ai frôlé la dépression et j'ai bien cru ne jamais arriver au bout de mon travail.
Heureusement, la souffrance passée et alors que j'allais mettre un point final à mon TM, j'ai (enfin) pris conscience que l’œuvre de Michel Houellebecq apportait un point de vue nouveau sur notre société et qu'il gagnait tout de même à être lu. Et qu'il n'était pas non plus QU'UN auteur nihiliste. Je me suis même amusée, lors de mon oral, à prendre le contre-pied et à parler de tout ce qui pourrait potentiellement être positif dans ce qu'il écrit. Bon, en fait, le plus souvent, ces "notes de positivisme" étaient plutôt sarcastiques (comme les poèmes que le personnage de Daniel écrit dans La possibilité d'une île), mais c'était "original" et ça a suffit pour que mon professeur apprécie ha ha...

Bref, je trouve dommage qu'on le méprise simplement parce qu'il est provoc', trop nihiliste ou même parce que son écriture est trop froide ou trop mécanique. Être un "vrai lecteur" - pour reprendre le terme d'un des précédents posts - c'est toujours essayer de chercher plus loin, plus profondément afin de sortir des textes quelque chose d'intéressant (si chose(s) intéressante(s) il y a bien sûr) et d'en estimer un minimum l'auteur (sans pour autant en être fan, ce qui est mon cas).

Un peu de flood. Tu expliques ce qu'est ton "travail de maturité" ?

Ah, désolée. Je suis Suisse au cas où. Je suis au collège/gymnase (l'appellation varie suivant les cantons), c'est l'équivalent du lycée français, sauf erreur. Pour accéder à la quatrième année et donc ENFIN passer les examens du bac, il faut, en troisième année, rédiger un travail personnel. Le séminaire dans lequel je m'étais inscrite s'intitulait "La littérature contemporaine est-elle encore de la littérature?" (un peu provoc' comme titre de séminaire, tout comme le professeur qui le dirigeait).
J'avais d'abord pensé à faire mon travail sur les prix Goncourt, c'est à dire "décortiquer" certains des livres récompensés pour finalement déclarer: "oui il mérite un prix"/"non, ce livre ne méritait pas le prix Goncourt". Ha ha... j'étais naïve. Déjà, il fallait que je réduise le nombre de livres que j'allais étudier (passé 100, ça fait beaucoup quand même...), je me suis donc concentrée sur les livres nominés pour le prix de 2010. Comme c'est Michel Houellebecq qui l'a remporté, j'ai lu son dernier roman et comme mon professeur jugeait que je ne parvenais pas à avoir un œil assez critique sur son écriture, il m'a fortement conseillée de lire au moins deux autres de ses romans.
Et voilà, comme je l'ai expliqué, j'ai peiné à lire si bien qu'en février je n'avais encore rien écrit de convainquant et je devais rendre mon travail en mars. Je n'ai pas eu d'autre choix que de faire de Michel Houellebecq le sujet principal de mon travail.
J'ai pratiquement tout écrit la veille de la reddition de mon TM. J'ai eu un 5,5/6. Je ne sais toujours pas comment j'ai fait.

Ah oui et le titre de mon travail c'était : "En quoi l’œuvre de Michel Houellebecq est-elle représentative de notre époque?".

Intéressant tout ça, et tu t'en es bien sortie en effet, chapeau !

Je me demande en effet quelles réactions peut provoquer chez un lecteur l'engloutissement consécutif de toutes ses oeuvres (trois déjà c'est pas mal). Enfin, toi tu peux répondre à la question.

(légère déviation du sujet : tu les fais où tes études ?)

Oui, l'abus de romans de Michel Houellebecq nuit gravement au psychique =)
Le pire c'est que depuis, j'ai encore acheté Plateforme et je compte bien le lire.

Je fais mes études au Collège Sainte-Croix de Fribourg, ville bilingue de Suisse, ce qui est tout à fait risible puisque je parle allemand comme une vache espagnole bègue.

Eh bien, félicitations à l'enseignement du collège Sainte-Croix de Fribourg! Je doute qu'on trouve, en fin d'études secondaires, en France, un lycéen capable de fournir une aussi bonne étude de Houellebecq.
D'ailleurs, est-il seulement au programme?

Si si chez nous aussi on a des gens supers (ça n'enlève aucun mérite à Cercleblanc)

Non, Michel Houellebecq n'est au programme nulle part mais il doit effectivement y avoir en France des gens supers (et masochistes) de mon âge qui s'y intéressent.
Dom, c'est gentil de ta part mais Dieu sait que mon étude de son œuvre est loin d'être "aussi bonne". J'ai simplement fait ce qu'il fallait pour avoir une bonne note.