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| Notre Café Littéraire... | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Mer 5 Sep 2012 - 19:28 | |
| Méfions-nous des critiques d'Amazon... - Citation :
- R.J. Ellory s'est piégé tout seul...
RJ Ellory vit des jours difficiles. Salué il y a quelques mois pour son dernier roman "Les anges de New York", il est montré du doigt par toute la presse britannique. Motif : dénoncé la veille sur Twitter par un autre romancier, il n'a pu faire autrement que de publier dimanche un communiqué d'excuses, via son agent, pour avoir encensé ses propres romans sous un pseudonyme sur le site Amazon. Une tricherie qui passe très mal dans la communauté des auteurs de polars, réputée solidaire et courtoise.. Suite ICI. |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Mer 5 Sep 2012 - 19:31 | |
| Eh ben ! déjà qus je trouvais ses livres plus que moyens, ça achève la piètre opinion que j'ai de lui. | |
| | | MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Mer 5 Sep 2012 - 21:40 | |
| Sur Une semaine de vacances, de Christine Angot, je poste en spoiler un article de Dominique Conil pour Médiapart. Beau et terrible, il m'a donné très envie de lire ce livre. - Spoiler:
On reconnaît. On reconnaît dès les premières pages les clémentines sur le sexe de l’homme, c’était un court passage, dans un autre livre. On reconnaît la voix, surtout. Et on se trompe, car jamais encore Christine Angot n’a tenu son lecteur – saisi, révulsé, excité, bouleversé, il y aura de tout – comme dans Une semaine de vacances. L’écriture elle-même est un peu autre. Ni scansions, ni fulgurances, mais une extrême fluidité – la légèreté de ce voilage derrière lequel on viole – précision laser.
Ses derniers livres étaient décevants, le « elle » ne paraissait pas lui réussir ; ils ne semblaient plus habités par une nécessité, presque des histoires, et caricaturaient parfois Christine Angot-qui-fait-polémique. Au Salon du livre, il y a deux ans, les files d’amateurs de dédicaces faisaient Angot après Nothomb. Septembre 2012, elle ne figure pas dans la sélection du Goncourt dont la liste compte de bons livres (mais pas seulement, hélas). C'est sans surprise et sans importance : il y a des textes qui se passent de prix. Ce sont plutôt les prix qui parfois se privent de textes.
Une semaine de vacances, non loin de Grenoble, une maison qui n’est ni luxueuse ni sordide, une honnête location. Deux chambres. Une seule servira. Un homme dicte ses désirs, avec conseils idoines pour assurer le bon déroulement des choses. Il n’a pas de nom, sauf, lorsqu’il le réclame, « papa ». Elle n’a pas de nom du tout. Juste ce « elle » qui fait suite au « je » d’avant, lorsque Christine Angot écrivait déjà sur l’inceste.
C’est un « elle » qui apparaissait dans son tout premier livre, Vu du ciel, où l’on trouvait Christine au sol et, planant là-haut, une fillette violée et assassinée. Le « elle » de la dissociation, de la séparation d’avec soi, elle de survie. Une très jeune fille est pénétrée, fouillée, palpée, commentée, comparée. Une part d’elle-même note les grosses lunettes rectangulaires en écaille sur la table de nuit. Observe le marbre, « déformé, en décalage, comme coupé du reste de la table, comme un morceau cassé, les marbrures zigzaguent ». Le père teste alors une nouvelle fois la pénétration anale. Bien sûr ensuite il faut recoller les morceaux de ces deux « elle », ce que ce livre fait, magistralement.
Il faut parfois faire attention aux quatrièmes de couverture. Il y a des mots qui sous couvert de nommer, recouvrent, y lit-on. « C’est comme si l’écrivain levait ce voile, non pas pour nous faire peur, mais pour que l’on voie et comprenne. » Peu importe ce qui a amené Angot à écrire cette semaine de vacances, écourtée d’ailleurs. La logorrhée qui a saisi la France il y a un an, après l’affaire DSK, après d’autres faits divers – qu’est-ce qu’un viol ? Où ça commence ? Où ça finit ? Qu’est-ce que le sentiment de toute-puissance d’un homme ? – n’y est peut-être pas étrangère. Peut-être. Ce n’est pas étranger, en tout cas, au besoin que l’on a de ce livre-là.
L’homme du livre s’habille correctement mais sans originalité. Il n’est pas très grand, pas très remarquable. Lèvres minces, comme celles de Trintignant. Il est très intelligent, très cultivé, et maître des mots. C’est un homme organisé, qui ne néglige pas de réserver dans des restaurants corrects. Il a une maîtresse, une épouse, des enfants qui lui ressemblent. Il passe la Toussaint avec sa fille issue d’un précédent mariage. Il le dit et le répète, lorsqu’il est satisfait, ce qui n’est jamais que transitoire, « que des moments comme celui-là il n’en a jamais eu avec sa femme », « qu’il avait perdu l’espoir de rencontrer une femme, un jour, à qui il pourrait tout dire absolument tout ». Il gratifie.
Il n’y a aucun coup. L’homme peut être très violent, verbalement, pour une cuisine en désordre. Mais il conquiert seins et vagin, demande à être sucé en un troc permanent, pressant, reconnaissance et amour moyennant la soumission. On pressent qu’il estime que son intelligence et l’attention apportée à l’éducation sexuelle de la très jeune fille l’affranchissent des ordinaires lois humaines. Un viol, c’est cela.
Elle obéit, on devine que ces vacances ne sont pas les premières, elle résiste. Comme elle peut. Elle est maligne et tente de négocier. Mais elle n’en est encore qu’aux Six Compagnons bibliothèque verte, elle n’a rien compris. Le rationalisme de l’homme en manteau cashmere habille ses pulsions. Et lorsque le rationnel devient impossible, il dit seulement « qu’il ne peut rien contre ça », et voilà. Il n’y a rien à négocier. Il lit Le Monde au restaurant, face à elle, sans lui adresser la parole. Il ne voit pas qu’elle commande la sole qu’une enfant ordinaire, d’une famille ordinaire, avait commandée la veille. Le verrait-il, ça ne changerait rien. La domination, c’est cela.
Mais cela ne suffit pas. Il y a la possession, centimètre par centimètre, les ordres précis, l’obéissance, mais il faut marquer du plaisir et de l’amour tout en un. Il faut qu’elle y mette du sien. Adhère. « Est-ce que c’est bon ? » « Dis-moi. Dis “c’est bon papa”. » Il dit qu’il aimerait la voir jouir, un jour. L’esprit n’est pas négligé, il ne faut pas qu’il échappe non plus, il se charge de le nourrir. Il est vrai qu’elle apprend vite, à sucer sans mettre les dents comme à nommer les détails architecturaux. Il y a même des sanctions : la possibilité de son propre départ. Être adulé par sa victime et ne pas négliger les minuscules espaces de résistance. Le totalitarisme, c’est cela.
Celui-ci, simplement, dans ce texte dont on devine que chaque mot, chaque virgule, chaque notation a été travaillé, et vient de loin, prend place sur les tomettes stylisées, le couvre-lit matelassé, dans une église ou sur les routes brumeuses de la Toussaint.
Elle parle, au début. Pas beaucoup, mais tout de même. Et puis il y a un silence grandissant, les mots ne défendent de rien, entendus-annulés, tandis qu’il est toujours aussi disert. Il n'y a plus de place que pour les corps. Et lorsqu’elle dit – malgré elle, sans l’avoir décidé, confusément mais il comprend aussitôt –, c’est l’amour du père qui disparaît, instantanément : renvoi au néant. Irréparable amour. Mais échappée, aussi.
On repense alors à tous ces procès d’inceste, ces pères qui parfois se taisent – interloqués, au fond, qu’on fasse intrusion sur ce domaine privé qu’est l’usage du corps de leur fille –, ces filles qui se glacent pour tenir et ont l’air de cacher quelque chose, ou s’empêtrent dix fois, car elles ne peuvent nommer avec les mots de la justice, ni même les mots tout court. Les sanctions tombent, mais quelque chose reste obscur.
Alors, bien sûr, il y aura peut-être à la lecture de ce texte dur, sans pudeur convenue, et sans indécence aucune – celle-ci plus souvent s’accommode des fioritures – des rires de potaches embarrassés. Des indignations, une polémique comme l'annonce par avance Libération ? Rien de si sûr, il y a des évidences littéraires. Ou alors, pas grave : un grand texte révèle aussi celui qui le lit.
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| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Mer 5 Sep 2012 - 22:32 | |
| C'est pas beau de tricher | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Mer 5 Sep 2012 - 22:43 | |
| Je sais depuis longtemps que sur A..., il y a des "lecteurs" à la botte du site ( payés ? ) pour dire le plus grand bien des livres . C'est pour cela que je me méfie des avis de ce site .... | |
| | | zazy Sage de la littérature
Messages : 2492 Inscription le : 19/03/2011 Age : 75 Localisation : bourgogne
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Mer 5 Sep 2012 - 23:18 | |
| Avant d'acheter un livre, je viens vous voir | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Jeu 6 Sep 2012 - 11:31 | |
| - mimi54 a écrit:
- Je sais depuis longtemps que sur A..., il y a des "lecteurs" à la botte du site ( payés ? ) pour dire le plus grand bien des livres . C'est pour cela que je me méfie des avis de ce site ....
Oui, il y aurait même des agences spécialisées dans la vente de faux avis de consommateurs! Comme le dit Zazy, les avis des parfumés sont la meilleure référence. |
| | | MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Jeu 6 Sep 2012 - 13:47 | |
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| | | MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Jeu 6 Sep 2012 - 13:54 | |
| - MezzaVoce a écrit:
- Oh je suis loin de faire une fixation sur Angot. Je ne l'ai d'ailleurs jamais lue. Mais le sujet m'intéresse, d'autant qu'elle semble ici l'aborder sur un ton très inhabituel.
je ne connais que de nom... je ne demande qu'à découvrir | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Jeu 6 Sep 2012 - 21:43 | |
| J'ai lu un livre d'elle il y a très très longtemps. Je n'y ai trouvé aucun intérêt, et j'ai d'ailleurs complètement oublié le contenu. Donc pas très envie de relire. Mais si un fil donne envie... | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Jeu 6 Sep 2012 - 21:54 | |
| Avec Christine Angot, c'est sujet-verbe-complément et encore pas toujours. J'ai lu aussi un livre d'elle que j'ai complètement zappé, et depuis j'ai lu un extrait de son dernier livre dans "Lire" consacré aux sorties littéraires. Franchement grotesque.... En plus il se trouve que j'ai écouté une ITW d'elle sur France Inter ce matin, Pascale Clark était la journaliste qui a lu le début du livre.....
C'est ici (si vous avez le courage)
http://www.franceinter.fr/emission-comme-on-nous-parle-christine-angot | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Jeu 6 Sep 2012 - 22:04 | |
| - Arabella a écrit:
- J'ai lu un livre d'elle il y a très très longtemps. Je n'y ai trouvé aucun intérêt, et j'ai d'ailleurs complètement oublié le contenu. Donc pas très envie de relire. Mais si un fil donne envie...
Les extraits lus dans La Littérature sans estomac (de Jourde) m'avaient suffi, et le passage raciste cité dans "Le Jourde & Naulleau. Précis de littérature du XXI° siècle" a achevé de me détourner d'elle... Bien sûr, on pourra toujours m'objecter que les extraits sont sortis de leur contexte, et je ne pourrai pas le contredire, vu que je n'ai pas lu ses ouvrages... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Notre Café Littéraire... Jeu 6 Sep 2012 - 22:12 | |
| Je l'ai lu en entier, donc pas sorti de son contexte, et le grotesque de Darkanny me semble très juste. A l'époque, une amie essayait de me faire lire des écrivains français contemporains. Angot a été du lot. Pour résumer cette pénible expérience, à peu près le seul auteur que j'ai trouvé lisible est Amélie Nothomb. Ce qui montre le niveau de l'ensemble. Je ne suis pas prête de recommencer. | |
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