Séance rattrapage dvd 2011

Macherovgaltis (Yannis Economides, Grèce, 2010)
Troisième long-métrage de Yannis Economides (traduction : Surineur), un réalisateur qui marche à l'économie. Peu ou pas de dialogues, d'intrigue et de personnages dans ce film en noir et blanc, dont la trame est peu ou prou celle du Facteur sonne toujours du fois. Banlieue grisâtre d'Athènes, langage ordurier, rapports de force. Avec un sens du rythme qui ferait passer Angelopoulos pour Tarantino. Minimal et fastidieux.

Resumé:
Pour étudier scientifiquement le comportement humain, un scientifique enferme vingt volontaires dans un univers carcéral. Parmi eux, des « gardiens » et des « prisonniers ». Mais la situation se détériore. L’expérience dépasse tout ce qui était prévu.

Je n'avais lu aucune critique, ni vu la version original, je me suis simplement contentée de la bande annonce, mais je savais parfaitement que c'était un remake,
donc le film est beaucoup plus regardable que ce que je pensais, bien sur on devine a peu prés ce qu'il va se passer, rien qu'avec le résumé, je ne mettrais pas ce film dans la catégorie des drames psychologiques, mais il diverti, y a des scènes d'humiliations carrément dégueux et les acteurs sont très bons, mais j'ai trouvé le perso d'Adrian brody tête à claque,même à la fin il m'a agacée avec son espoir qu'il ne lâche jamais.

No et moi Zabou Breitman

Citation :

Le postulat de départ sonne faux, l'amitié qui se développe entre ces deux filles d'âge et de milieux différents, se développe trop vite. On n'y croit pas.

Traversay p 36 ici

Oui, pas du tout.. C'est bête, j'aime bien Zabou Breitman, et j'aurais aimé aimer ce film. Que ne rattrape pas grand chose , sauf peut être , tu l'as dit, Nina Rodriguez, et son sourire lumineux.Julie Marie Parmentier frise la caricature dans son jeu, c'est embêtant. Non, c'est un film qui manque complètement de finesse , je n'avais pas lu le roman, c'est aussi lourd ?






The town Ben Affleck

Citation :

The Town est plutôt efficace pour un film du samedi soir, cash, direct et talentueux dès lors qu'il s'agit de respecter les lois du genre. Mais Affleck est plus ambitieux, ce qu'il veut , lui, c'est accéder au rang d'auteur.

En jouant sur le déterminisme social et géographique -Boston tient le premier rôle-, il tente de se hisser du col et de marcher sur les brisées d'un Michael Mann, d'un James Gray, voire d'un Martin Scorsese.

Désolé, Ben, mais là, on ne marche plus. Pas assez d'intensité, maladresse d'une romance amoureuse sans grand intérêt, survol artificiel des liens du sang, vision opposée (le FBI) bâclée, cela ne tient pas la route.

Affleck est encore en période d'apprentissage, le grand film est peut-être pour la prochaine fois.

Traversay ici

Il pourra sans doute, je l'espère, faire mieux, mais je te trouve sévère! J'avais déjà beaucoup aimé son adaptation de Gone baby gone, et j'ai beaucoup aimé aussi celui-là. Les vues de Boston, les personnages ( dont le toujours très bon Jeremy Renner), et leurs rapports entre eux. Il ne révolutionne pas le genre, c'est un film noir américain comme on en a vu tant, mais , pour moi, c'est un très bon film noir américain, et Ben Affleck, en tant qu'acteur , est assez impressionnant.





Un film d'Istvan Szabo de 99, à voir peut être en feuilleton, c'est trèèsssss long. Avec Ralph Fiennes qui interprète tous les rôles, on ne risque pas de le louper.

Citation :

L'histoire de la famille Sonnenschein a travers le destin de trois generations, de l'empire des Habsbourg jusqu'au lendemain de la revolution hongroise de 1956.

Pour qui aime les films-sagas historiques, cette histoire d'une famille juive hongroise , dans laquelle les membres successifs croient pouvoir échapper à l'antisémitisme , par le changement de nom, la conversion et la réussite sociale, est tout à fait passionnante. Il y a sans doute quelques longueurs, aucune fulgurance dans la mise en scène qui reste très classique mais Ivan Szabo est un conteur très efficace .

Marie a écrit:

No et moi Zabou Breitman

...C'est bête, j'aime bien Zabou Breitman, et j'aurais aimé aimer ce film. Que ne rattrape pas grand chose , sauf peut être , tu l'as dit, Nina Rodriguez, et son sourire lumineux.Julie Marie Parmentier frise la caricature dans son jeu, c'est embêtant. Non, c'est un film qui manque complètement de finesse , je n'avais pas lu le roman, c'est aussi lourd ?

Marie, euh...je ne voudrais pas refâcher ses défenseurs mais pour moi...oui, le livre l'est très nul

Ouf. C'est dit. Pas frapper siouplé.

Jean-Stéphane Bron

Documentaire, ou fiction? Les deux..
La ville de Cleveland assignait en justice le 11 janvier 2008 21 banques de Wall Street , responsables, selon elle, des expropriations qui se succèdent par centaines dans certains quartiers. C'est la fameuse crise des subprimes. Dont on n'a pas fini de payer les conséquences. Bien sûr, ce procès n'a pas eu lieu, les banques ont envoyé leurs avocats qui ne manquaient pas d'arguments pour qu'il ne démarre jamais. Alors, ce réalisateur a filmé ce procès, tel qu'il aurait dû exister. Avec les expropriés qui se retrouvent à la rue, un jury populaire, un juge et des avocats, un pour la ville de Cleveland, un pour les banques.
C'est pour cela que tout sonne très juste. Parce que tout ce que l'on voit et entend est rigoureusement exact.
C'est à la fois " la crise financière décryptée pour les nuls", aspect qui m'a paru de temps en temps un peu long, mais bien fait sur le plan pédagogique. Et en même temps, un regard sur des acteurs d'un drame soit qui les dépasse, soit qu'ils utilisent avec une jouissance non dissimulée.
Les scènes de procès sont entrecoupées de beaux et courts moments de la vie des "acteurs" , ce qui rend l'exercice moins formel . Et plus ancré dans le réel.. Un exemple:



Barbara Anderson est née à Cleveland dans une famille nombreuse, elle est une des premières femmes noires à venir s'installer avec sa famille à Slavic Village, alors dominé par une population blanche. Sa maison sera incendiée à de nombreuses reprises, jusqu'au jour où les assurances refuseront de payer. Elle doit se résoudre à emprunter. Un courtier lui vend un prêt à taux variable.. Très vite, les intérêts vont grimper en flèche. Barbara ne peut plus payer, on menace de saisir sa maison. Pour la sauver, elle engage alors un combat qui va durer plusieurs années. Dans sa rue, dans son quartier, elle devient le fer de lance du combat contre les subprimes et est active au sein de l'organisation militante ESOP ( Empowering and Strengthening Ohio's people), qui mène des actions directes au siège des banques pour forcer ces dernières à négocier avec les propriétaires. Sans beaucoup de résultats...

aeriale a écrit:

Marie a écrit:

No et moi Zabou Breitman

...C'est bête, j'aime bien Zabou Breitman, et j'aurais aimé aimer ce film. Que ne rattrape pas grand chose , sauf peut être , tu l'as dit, Nina Rodriguez, et son sourire lumineux.Julie Marie Parmentier frise la caricature dans son jeu, c'est embêtant. Non, c'est un film qui manque complètement de finesse , je n'avais pas lu le roman, c'est aussi lourd ?

Marie, euh...je ne voudrais pas refâcher ses défenseurs mais pour moi...oui, le livre l'est très nul

Ouf. C'est dit. Pas frapper siouplé.

Je confirme l'avis d'Aériale; je l'ai laissé en métropole sinon je te l'aurais prêté.

Flowers (Norihiro Koizumi, 2010)
De 1936 à nos jours, trois générations de femmes japonaises. Du mariage arrangé des années 30 à la mère célibataire d'aujourd'hui, en passant par la fille émancipée de la fin des sixties. Le film possède une touche délicate qui fait (presque) passer le côté sirupeux de l'ensemble, rayon bibliothèque rose. Péché à moitié pardonné pour les beaux portraits de femmes que le film nous offre.

Dingue de toi (Zot van A., Jan Verheyen, 2010)
Verheyen s'est jusqu'alors illustré dans le thriller (Los, Dossier K). Il n'est pas manchot non plus dans la comédie chorale romantique. Autour de la Saint-Nicolas, ce "Feel good movie" ne craint pas d'utiliser les ficelles les plus éculées (toi-même !) pour assurer la spectacle. Et ça passe ! Avec une énergie folle et un humour flamand qui n'a rien à envier à son homologue britannique.

Le quatrième portrait (Di sai zhang hua China, Mong-Long Cheng, 2010)
A la mort de son père, un jeune garçon revient chez sa mère et son nouveau mari. Nul ne sait ce qu'il est advenu de son grand frère, porté disparu depuis plusieurs années. Film taïwanais étrange, cru et onirique, sordide et délicat, qui déconcerte, forcément, et séduit, un peu.

Un film de Diane Crespo et Stefan Schaefer qui, manifestement, n'est jamais sorti en salle. Et bien, c'est dommage, il n'est pas inintéressant, et même assez charmant! Il raconte l'histoire de deux jeunes enseignantes de Brooklyn, immigrées de deuxième génération, une de confession musulmane, l'autre juive orthodoxe qui vont faire toutes deux un mariage " arrangé" par leur famille. En fait arrangé à la sauce comédie américaine, mais peu importe, c'est un excellent aperçu sur deux traditions familiales transplantées , et les difficultés d'évolution de la condition féminine.





Un film de Marc Esposito. Sauf erreur, personne ne l'a vu? Il est sympathique, Marc Esposito. Il l'était déjà quand il était patron du magazine Première. Il raconte dans ce film une histoire vraie, celle d'un prisonnier qui lui avait glissé un petit mot dans une poche lors d'une conférence dans un prison, pour le convaincre de l'engager dans un régime de semi liberté. Ce qu'il a fait.. C'est un film sans doute un peu laborieux, mais sympathique comme son metteur en scène. Edouard Baer est excellent , ce n'est certes pas le film du siècle mais je n'ai pas passé un mauvais moment!

Il pleut, c'est mon après midi cinéma , je ne vous épargnerai rien!

Citation :

Ces amours-là de Claude Lelouch

Citation:
Le destin flamboyant d'une femme, Ilva, qui, sa vie durant, a placé ses amours au dessus de tout et se les remémore au rythme d'un orchestre symphonique. Dans cette fresque romanesque, Ilva incarne tous les courages et les contradictions d'une femme libre.


"Claude Lelouch : souvenez vous de ce nom, vous n'en entendrez jamais plus parler !", écrivaient en 1960 Les Cahiers du cinéma. 50 ans plus tard, le réalisateur signe un film-somme qui, c'est sûr, ne plaira pas aux Cahiers. Pourtant, après Roman de gare, d'assez heureuse mémoire, on pensait Lelouch assagi et fatigué, peut-être, de ces fresques historico-romanesques, le plus souvent indigestes, qu'il a a tant aimé concocter.

On avait tort : pour fêter ses 50 ans de cinéma, le voici reparti comme en 40, c'est le cas de le dire, avec Ces amours-là, un pudding invraisemblable où de (petites) histoires amoureuses se confrontent à la grande (histoire), de l'Occupation allemande à la Libération, principalement, avec un flashback au temps des Frères Lumière et un flash forward en 2010, parce que quand on s'appelle Lelouch, c'est tout un siècle qui doit se dérouler sous nos yeux ébaubis.

Franchement, c'est désarmant de naïveté, une telle ambition, et en même temps touchant, parce que si Lelouch a bien un grand amour dans sa vie, c'est celui du cinéma. On peut même lui pardonner les auto-citations et l'autobiographie, puisque c'est son anniversaire. Avec tout ça, on en oublierait presque que son film est terrible, dans l'acception la plus négative du terme.

Passons sur le scénario, le destin d'une femme qui a aimé successivement un français, un allemand puis deux américains. Comme d'habitude, c'est un prétexte. Lelouch filme les rafles juives, Auschwitz, le débarquement américain (scène ridicule), les allemands à Paris, de la même façon, avec une candeur qui frise l'inconscience. S'est-il au moins aperçu que certaines scènes sont jouées de façon atroce (celles avec le mari américain de son héroïne) ? Audrey Dana, plus qu'excellente dans Roman de gare, semble ici complètement perdue dans le maelström d'émotions qu'elle est censée exprimer.

Les images défilent et soudain, par on ne sait quel miracle, il y a une vraie scène de cinéma, émouvante, semblant comme improvisée, comme celle vers la fin du film, dans un café, avec le chanteur Raphaël. Mais ils sont trop rares ces moments de presque grâce, emportés par la fougue du réalisateur qui, comme souvent, embrasse trop et étreint très mal.

On dira, c'est du Lelouch ! Mais pas du bon, du médiocre même, pour ce qui est de la majeure partie de Ces amours-là. La fête d'anniversaire est un peu gâchée, désolé.

Traversay, page 28 cinéma 2010

Roman de gare, je ne l'avais pas vu jusqu'au bout. Celui-là, si, pour voir jusqu'où allait mener cette histoire lelouchienne . Et bien.. personne ne lui a jamais dit qu'il faisait toujours le même film? Même la musique est la même , je me croyais dans Les uns et les autres. Sauf qu'il manquait le Boléro, c'est dommage, il aurait dû le remettre, c'était bien, la scène du Boléro. Ceci dit, c'est vrai, c'est plus touchant qu'autre chose, cette énergie dans la répétition! Qu'il va nous réexpliquer, d'après ce que j'ai compris, dans D'un film à l'autre ( je croyais que c'était celui-là, D'un film à l'autre, il a fallu que j'aille vérifier ).

Un seul avis, qui m'avait donné envie de le voir , Marko, p36 cinéma 2009, on remonte dans les archives..

Citation :

J'ai pris beaucoup de plaisir à cet excellent documentaire sur la fameuse Anna Wintour, directrice du magazine VOGUE et grandre prêtresse de la mode ("le Pape" dit une collaboratrice), rendue célèbre par le film Le diable s'habille en Prada avec Meryl Streep.

En réalité, ce documentaire est surtout un hommage vibrant à la fabuleuse Grace Coddington, directrice artistique du même VOGUE, dont on découvre le parcours et l'extraordinaire créativité. Ancien mannequin célèbre, elle est ensuite devenue le bras droit d'Anna Wintour après avoir escaladé tous les échelons au sein de l'entreprise. On lui doit tout le travail artistique et photographique du magazine en lien avec les plus grands photographes de mode (on voit des clichés magnifiques).

La réalité est parfois plus fascinante que la fiction et ces 2 femmes sont hypnotisantes.

On est dans un univers complètement fou et qui pourrait paraître dérisoire (L'un des collaboteurs, un dandy noir excentrique, est totalement dans l'espace!). Mais leur passion à toutes les deux, leur détermination, leur engagement total dans l'amour de ce qui est, il faut le reconnaitre, une forme d'art à part entière, forcent le respect.

Wintour la blonde glaciale, Coddington la rousse flamboyante et charmeuse. On aurait vite fait de diaboliser la première et de vénérer la seconde mais le documentaire laisse entrevoir une réalité plus subtile.

J'ai trouvé Anna Wintour touchante derrière ce masque terrifiant, cet hypercontrôle, ce besoin de préserver à tout prix son pouvoir de décision. Elle a l'oeil, même si elle semble avoir souvent un parti pris agaçant. Elle veut le meilleur, elle est d'un narcissisme apparent mais on la sent aussi très mal à l'aise, fuyant l'intimité et la connivence (en apparence), presque en souffrance, avec la nécessité d'être infaillible dans un univers impitoyable. Elle évoque à un moment donné son père et on comprend beaucoup de choses. On la voit aussi avec sa fille qui a les pieds sur terre et elle se relâche un peu. Elle sait surtout reconnaitre le talent et n'hésite pas à mettre en avant un jeune créateur asiatique Thikoon. A la fin, malgré les points de vue divergents (parfois de principe), elle rend un hommage émouvant à Grace Coddington dont elle reconnaît le génie.

Grace de son côté séduit immédiatement, on admire son immense talent qu'on découvre progressivement. Elle est chaleureuse, semble plus fragile, plus humaine. Elle se décrit comme une incorrigible romantique qui a du mal à suivre le changement et reconnaît la force d'Anna à anticiper ces mutations. Elle est aussi finalement plus médisante, elle la critique, semble suggérer qu'elle refuse des choix artistiques poutant indiscutables. Il y a un jeu entre elles deux dont on n'est pas tout à fait dupe. Car à l'arrivée on a compris qu'un lien très fort les rapproche. Un immense respect et une même foi dans leur art.

Vraiment à voir!

Il vaut quand même mieux aimer l'univers de la mode , j'aime beaucoup, et je trouve que certaines photos de magazines sont de véritables oeuvres d'art!
Il est très bien, ce documentaire, c'est vrai, je rajouterais à ce que dit Marko que le réalisateur, fin psychologue, a réussi , surtout peut être grâce au montage, à construire une histoire. Celle du bouclage du numéro le plus important de l'année, oui, mais surtout des relations entre ces deux femmes si..différentes au premier abord. Mais finalement très touchantes toutes les deux. Il a d'ailleurs su trouver le moyen de les rendre émouvantes dans deux extraits, Anna Wintour parle effectivement de son père, mais aussi de ses frères et soeurs,tous extrêmement brillants, qui trouvent ce qu'elle fait..amusant. Et Grace Coddington, qui était magnifique, parle très brièvement de sa carrière brisée par un accident, on voit bien encore les traces de chirurgie sur son visage.
Le montage.. en fait, les scènes coupées font un tout presque aussi long que le film lui-même, et il y en a d'excellentes. Mais le fait de les laisser aurait, c'est vrai, dilué l'histoire.
J'en retiens quand même une, qui pourrait être à elle même le sujet d'un film, c'est celle de l'enterrement d'Isabella Blow . Un peu plus sur I. Blow ici

Un avis:

Citation :

Un journaliste est appelé au chevet d'un ancien camarade qui a tenté de se suicider. Il se retrouve assailli par des souvenirs communs de la guerre. La guerre des Malouines et le difficile retour à une vie normale d'autant plus que le travail se fait rare et que la drogue et l'alcool sont présents. Une vision de la guerre depuis le aujourd'hui, et une reconstitution d'une guerre perdue d'avance et assortie d'une hiérarchie peu efficace et volontiers abusive.

L'image video/dv est plutôt moche, les acteurs pas toujours vraiment au top (pas aidés par la vf du dvd remarquez), c'est un peu bancal et maladroit (avec une poignée d'effets de synthèse pas forcément réussi mais heureusement discrets)... malgré tout, à la longue on s'attache aux types qui se les gèlent et n'ont rien à bouffer et se font hurler dessus régulièrement... et qu'en ça tourne très mal, on a droit à une longue scène assez crade d'assaut par les anglais qui bien que maladroite elle aussi fait son effet et achève de refroidir. La fin aussi avec un retour, après aux Malouines (avec de sublimes paysages) n'est pas bête ni inutile.

Bilan mitigé mais on ne peut pas avoir de regret avec ce genre de film qui pense d'abord à ceux qui ont (beaucoup) souffert.

Animal, DVD 2011 p2

Déjà, c'est un film argentin, avec une vision argentine d'une guerre qui n'a pas marqué les esprits, enfin pas le mien, une guerre ridicule comme souvent toutes les guerres, mais encore plus, une guerre qui, de plus, c'est dit, a fait encore plus de morts par suicide de ceux qui en sont revenus, que sur le terrain..
Je ne l'ai pas trouvé bancal, ni maladroit, il est finalement très sobre , mais la vision d'un pseudo-abri ( que l'on redécouvre à la fin du film, bouleversante) en dit suffisamment sur les jours d'horreur que ces pauvres argentins, appelés, ont vécu.
Le seul reproche au DVD, c'est le manque de VO..

Merci Animal!

Marie a écrit:

Le montage.. en fait, les scènes coupées font un tout presque aussi long que le film lui-même, et il y en a d'excellentes. Mais le fait de les laisser aurait, c'est vrai, dilué l'histoire.
J'en retiens quand même une, qui pourrait être à elle même le sujet d'un film, c'est celle de l'enterrement d'Isabella Blow . Un peu plus sur I. Blow ici

Je vais me précipiter sur le DVD alors! Plein d'autres séquences en perspective
Très bon souvenir de ce documentaire.

Tu disais qu'il valait mieux s'intéresser au monde de la mode pour apprécier et c'est probablement vrai. Mais je ne m'y intéresse que de très loin et j'ai pourtant trouvé ces deux personnalités captivantes à regarder.

Le père de Frédéric Chaudier est mort dans le service de soins palliatifs Jeanne Garnier, après dix mois d'hospitalisation des suites d'une maladie neurologique. Il est retourné et a suivi quelque temps le quotidien des malades et de l'équipe soignante.
Faut-il voir ce film, je ne sais pas. Il est très dur. J'ai tenu à le voir , d'abord parce que c'est une partie de mon métier, et d'autre part parce que je me suis retrouvée de l'autre côté de la barrière il y a peu.
Est-ce un bon film? Je ne sais pas..il y a quelque chose qui m'a gênée. Ce sont les motivations du réalisateur qui manifestement n'a pas fait le deuil de son père, et retourne dans les locaux où il a passé tant de temps aux côtés de lui pour essayer de comprendre, dit-il. Comprendre quoi? Est ce que filmer un jeune homme atteint d'une sclérose latérale amyotrophique au dernier stade et qui a demandé à être euthanasié va lui faire comprendre quelque chose de plus? Oui, il a compris qu'il fallait vivre sans plus attendre, ça c'est certain, mais qu'a-t-il lui même apporté à ce jeune homme , c'est beaucoup moins évident. Il y a là une démarche légèrement égocentrique et voyeuriste un peu dérangeante...
Ceci dit, Jean Pierre Ameris avait déjà réalisé un film de fiction, mais dans des locaux d'une unité de soins palliatifs, intitulé C'est la vie. Même s'il était bien interprété, j'avais trouvé qu'il ne sonnait pas très juste. Là, on est dans le documentaire et le réalisme , ce n'est rien de le dire. Ce film a le mérite de parler de ces unités de soin, et, surtout, de faire l'hommage du personnel qui y travaille, et là, il remplit tout à fait son but.