[2010] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Captifs, Yann Gozlan



Alors, là, pour le coup, c'est archi classique.
Trois humanitaires qui se paument dans la campagne d'ex-Yougoslavie, ils se font kidnapper et enfermés par des hommes, sans savoir pourquoi.
Chacun dans une cellule, ils découvrent que d'autres sont enfermés avec eux, et catatoniquement morts de peur.

Je n'en dis pas plus, histoire de laisser un peu de suspens pour ce film qui n'en a pas beaucoup.

Il manque un tout petit de rythme, mais ça reste correct.

On suit l'histoire, le pourquoi du comment, et les évènements qui s'enchaînent.

Des scènes sont franchement bien foutues. Le personnage de Zoé Felix a un gros traumatisme de l'enfance où elle s'est faite attaquée par un chien, et où une de ses copines est morte : et toutes les scènes de l'attaque du chien, du rêve où Carole mélange ce souvenir et ce qui lui arrive, sont oppressantes.

Une petite bataille dans une cuisine avec une grosse cuisinière, et une petite touche comico-crado franchement pas désagréable pendant cette scène.

La tension est tenue tout du long, plus ou moins avec force.

Et l'utilisation des sons déformés est intéressante, quoique pas toujours très très bien exploitée (son étouffé à travers un stéthoscope, oreilles qui bourdonnent après une explosion).


Un film classique, très correct, avec Zoé Felix parfaite (les rôles masculins, par contre, ce n'est pas toujours très juste ce qu'ils font).


A voir.

Une soirée à se faire frissonner tranquillement.

Est-ce que quelqu'un a vu le nouveau Woody Allen?

Madame B. a écrit:

Est-ce que quelqu'un a vu le nouveau Woody Allen?

Nous y allons vendredi...J'ai hâte de voir Carlita et sa baguette de pain

aeriale a écrit:

Madame B. a écrit:

Est-ce que quelqu'un a vu le nouveau Woody Allen?

Nous y allons vendredi...J'ai hâte de voir Carlita et sa baguette de pain

Euh... Carlita ? Pourquoi ? Il sort l'année prochaine, ce film-là...
Cette année, ce n'est pas Midnight in Paris, mais Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu ...
Il vaut mieux qu'on te prévienne, parce que sinon, au générique de fin, tu l'attendais encore !
(prochainement sur vos écrans : "Carlita !")

Madame B. a écrit:

Est-ce que quelqu'un a vu le nouveau Woody Allen?

J'y vais tout à l'heure. Un bon moment en perspective!

eXPie a écrit:

Euh... Carlita ? Pourquoi ? Il sort l'année prochaine, ce film-là...
Cette année, ce n'est pas Midnight in Paris, mais Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu ...
Il vaut mieux qu'on te prévienne, parce que sinon, au générique de fin, tu l'attendais encore !
(prochainement sur vos écrans : "Carlita !")

Ah ok Expie, je n'étais pas très sûre en fait...Je vois que Colimasson a fait la même erreur!
Et Traversay n'a pas l'air vraiment emballé par contre.

Moyennement, ma chère aeriale.

aeriale a écrit:

e vois que Colimasson a fait la même erreur!

Eh ! Oh ! C'est pas ma faute hein !

Rouge comme le ciel de Cristiano Bortone

Mirco perd la vue à l’âge de dix ans et doit poursuivre sa scolarité dans un institut spécialisé. Loin de son père, il ne peut plus partager avec lui sa passion du cinéma. Il trouve pourtant le moyen de donner vie aux histoires qu’il s’invente : il enregistre des sons sur un magnétophone puis coupe les bandes, les colle et les réécoute. L’école très stricte n’approuve pas du tout ses expériences et fait tout pour l’en écarter. Mais Mirco, loin de se résigner, poursuit sa passion...

C'est le petit film de la semaine, qui ne fait pas le poids face aux grosses sorties. Et qui a quand même mis trois ans pour franchir les Alpes ! Un mélodrame d'enfance à mi-chemin entre Comencini et Tornatore, qui, au vu de son sujet, n'a d'autre but que d'émouvoir et qui semble s'adresser avant tout aux enfants. Coeurs de pierre, s'abstenir.

Rouge comme le ciel est inspiré de la vie de Mirco Mencacci, ingénieur du son renommé, qui a travaillé, entre autres, pour Antonioni, Ozpetek et Giordana (Nos meilleures années). Devenu aveugle durant son enfance, il a développé sa passion des sons dans un institut spécialisé de Gênes, avant d'en faire son métier.

Si l'histoire est vraie, nul doute que le réalisateur, Cristiano Bortone, jusqu'alors plutôt engagé dans une veine documentaire et expérimentale, l'a embellie et adaptée pour qu'elle sonne comme un conte candide et optimiste. Mission accomplie, Rouge comme le ciel s'adresse à nos sens plus qu'à notre intellect et bouleverse sans forcer sur la note sentimentale.

Un joli film sensible, à l'ancienne, qui a aussi valeur de témoignage sur la façon dont les jeunes enfants aveugles étaient éduqués dans les années 70 (la loi italienne interdisait alors qu'ils puissent suivre une scolarité "normale"dans une école publique). Malgré sa mise en scène parfois figée, Rouge comme le ciel ne donne pas que la larme à l'oeil, il sublime l'imagination face à la rigidité d'une société qui est aveuglée par le handicap et ne voit pas de quoi se nourrit l'enfance : de rêve et d'espérance.

J'ai lu une bonne critique au sujet de ce film. Il a l'air vraiment pas mal... A suivre.

Deux sorties (entre autres) alléchantes pour demain:

Le dernier David Fincher qui a très bonne presse:



et un bon cru (a priori) de Benoît Jacquot:



Curieusement la bande annonce me fait penser à une variation du Parfum de Süskind...

Marko a écrit:

on parle depuis plusieurs jours de ce film, il va y avoir une avant-première ce soir chez nous (en principe le programme dans nos cinémas change le vendredi) et la station de radio qui en est partenaire a tout au long fait des 'jeux' pour faire gagner des places, entre autre il y avait la question, combien d'inscriptions au Luxembourg il y a sur Facebook... 220.000 et quelques...
avec une population de 502.000, je déduis les enfants et personnes âgées.. et dois donc constater que TOUS les Luxembourgeois sont inscrits là??

Je déteste Isild le Besco, et la BA de Au fond des bois m'a fait marrer de ridicule, alors mon choix est fait.

Marko a écrit:

Curieusement la bande annonce me fait penser à une variation du Parfum de Süskind...

J'ai pensé la même chose Marko. Pas sûre d'aller le voir par contre...
Et le David Fincher m'intéresse assez sans plus. Par contre j'irais presque pour la bande son...

Au fait j'ai vu hier le Greg Araki! Complètement déjanté et foutraque comme on dit, mais il m'a quand même séchée.
Et j'ai bien ri aussi...

aeriale a écrit:

Au fait j'ai vu hier le Greg Araki! Complètement déjanté et foutraque comme on dit, mais il m'a quand même séchée.
Et j'ai bien ri aussi...

Mais tu ne vas pas t'en tirer comme ça! Et hop sur le fil Araki...


Je voulais voir aussi La femme aux 5 éléphants mais évidemment 3 salles en France dont 2 à Paris et zéro Lille...

Citation :

La vie de Svetlana Geier est exceptionnelle. Le film que lui consacre Vadim Jendreyko tisse subtilement les fils d'un destin très tôt bouleversé par l'Histoire. Une histoire personnelle heurtée par les grandes tragédies du XXème siècle et qui sera transcendée par la littérature. Svetlana Geier a 16 ans quand son père est libéré des goulags staliniens. Il mourra 6 mois plus tard. 19 ans quand 30’000 Juifs sont assassinés à Babi Yar par une unité spéciale de commandos SS. Elle y perdra sa meilleure amie. Enrôlée par la Wehrmacht comme interprète, elle finira par fuir Kiev avec sa mère en 1943. En septembre, elle est internée à Dortmund dans un camp de travailleurs de l’Est. Son périple se poursuit, fait de grandes souffrances, d'aides silencieuses, de chances inespérées et d'un amour pour la langue qui éclipsera tout le reste. Dès les années 50 elle est reconnue comme brillante traductrice et deviendra rapidement une universitaire de renom dans le domaine de la traduction littéraire.

Tout en embrassant l'Histoire européenne du XXème siècle, délicatement, et par touches successives, le film esquisse un portrait émouvant de Svetlana Geier. Chez elle les tâches quotidiennes et l'activité littéraire s'accomplissent de pair, en harmonie, en profondeur. Les activités les plus simples et les plus complexes sont connectées. Cuisiner, broder, transmettre ou traduire l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature relève de la même philosophie.

Depuis près de 20 ans elle travaille à ses "5 éléphants" que sont «Les frères Karamazov», «L’idiot», «Crime et châtiment», «Les Démons», «L’adolescent», de Dostoïevski. Ses traductions du russe vers l'allemand sont un événement d'une portée considérable dans le monde de la traduction. La langue de Dostoïevski retrouve ses lettres de noblesse. Depuis 2 ans c’est au tour du «Joueur» et de «Souvenirs de la maison des morts. »

Vadim Jendreyko nous introduit dans le jardin secret de la traduction, là où l'œuvre retrouve son inspiration originale, pour y reconquérir un souffle et une essence authentiques.

« Mon professeur disait toujours : “Il faut lever le nez quand on traduit”. On ne traduit pas de gauche à droite, en suivant la langue, mais seulement après s'être approprié la phrase. Elle doit être digérée de l’intérieur, toucher le cœur. Je lis chaque livre si souvent que les pages en sont trouées. Un jour je finis par entendre la mélodie du texte. »

"La femme aux 5 éléphants" éclaire l'œuvre de Dostoïevski et la présence de Svetlana Geier nous projette vers une compréhension du monde rarement atteinte.