Sergueï Paradjanov

Oui, peut être il faut un bon moment. C'est un grand choc qui t'attend.

Et en attendant, il y a toujours Godzilla ou autres petits blockbusters.   

(je maintiens que Godzilla, le vrai, est excellent).

animal a écrit:

(je maintiens que Godzilla, le vrai, est excellent).

J'ai été complètement traumatisée par ce film dans mon enfance.   

J'ai regardé les premières images de Sayat Nova et je n'ai pas pu décrocher. C'est fascinant. Je comprends maintenant tout ce que le théâtre de Castellucci des débuts lui doit. Idem pour Fellini (époque Satyricon et suivants). Je vais tout voir et tout lire sur lui (il y a notamment un ouvrage consacré à ce film au riche symbolisme). Hiératisme, beauté plastique hypnotisante, invention visuelle de chaque instant, sensualité très forte (il était homosexuel et ça transparaît intensément), sidération poétique et symbolique  qui n'a pas d'équivalent en dehors du cinéma de Pasolini qui est une de ses influences principales.  






Grand ami de Tarkovski. Libéré de prison sous le régime soviétique notamment sous la pression des intellectuels européens (dont Yves Saint-Laurent, Sagan ou Aragon,  François Truffaut, Alain Resnais, Jacques Tati, Frederico Fellini, Jean-Luc Godard, Agnès Varda). Choc visuel (et sonore). Comme j'aimerais entendre Castellucci en parler demain soir...

Du coup j'ai même commandé les Odes arméniennes de Sayat Nova en édition bilingue. Pour mieux m'imprégner de son univers et de son histoire. Puis revoir cette merveille hallucinatoire.

héhéhé, on retrouve un marko en état de choc.   

animal a écrit:

héhéhé, on retrouve un marko en état de choc.   

Et oui! Je me rends compte qu'il y a une constance dans ce qui me plait au cinéma et dans les arts plastiques. Paradjanov était une énorme lacune dans ce parcours! J'espère être autant sidéré avec ses autres films. On a l'impression d'être devant un théâtre très symbolique à la fois archaïque et futuriste (presque extra-terrestre) exactement comme dans certains plans de Fellini et aussi et surtout dans le théâtre de Castellucci qui en est un prolongement direct même s'il explore d'autres voies plus personnelles en même temps (avec l'avantage de nous faire participer à l'expérience viscéralement en direct sur scène. Il faut voir ses spectacles!!).

Romeo Castellucci:





J'aimerais beaucoup voir le travail plastique de Paradjanov. Il a peint et fait des collages en prison. J'ai vu qu'il y avait eu une grande exposition de ses oeuvres et que le catalogue est disponible:




Et il y a son musée à visiter en Arménie. Une idée de vacances...

L'actrice Sofiko Tchaourelli interprétant plusieurs rôles dont ceux de la femme au voile et de Sayat Nova adulte.

J’ai visionné samedi après midi le film Sayat nova. Bon j’avoue que j’ai du faire un effort au début. J’aime bien avoir une belle image et un beau son, ç'est une histoire de « sensualité ». Ici, une image dont la luminosité saute, un son mono affreux qui écorche les oreilles (les cloches arrrhggg, genre de bruits de casserole métallique) bah ça m’a refroidi au début.  Cela dit les images que propose le réalisateur sont inhabituelles et superbement mystérieuse. Du coup une fois habitué a la médiocrité de la restauration (s’il y a eu restauration), on se prend au jeu de ces présentations successives de scène esthétique évoquant la vie, la mort, et proposant un sens à travers l’amour immatériel il me semble, une religiosité qui m’a un peu échappé en fait. En tout cas il semble y avoir une progression en ce sens mais je ne suis pas sur.  Je pense que je retenterai avec un film peut être un peu plus récent.

Ce genre de partie pris esthétique au cinéma avec les moyens de maintenant, je serais preneur. ça existe ?

C'est cet archaïsme artisanal en contraste avec la complexité symbolique du propos qui lui donne son originalité et sa force. Ce n'est pas mal restauré... ce travail sonore est volontaire.

J'ai vraiment pris ça pour une limitation technique de l'époque, j'ai pas plus creusé que ça. Certe le film m'est apparut effectivement hermétique et sons sens principal m'a échappé. (J'ai pourtant ouvert tout mes chakras!) Je l'ai apprécié car on voit bien que les images sont minutieusement construite, et ça marche, il y'a c'est moment un peu fou "ou l'on ne croit pas ce que l'on voit" et surement effectivement remplit de symbole mais qui m'ont pour la plupart échappé. Je me suis cantonné a la fascination des images (amoindrit par les limitation techniques, ou ce que j'ai considéré comme tel)

je me suis fait l'autre jours la réflexion sur le fil cinéma-jeu ou quelqu'un a posté une photo d'un film noir et blanc



L'image est superbe et ça donne envie d'en voir. Mais lors de mes quelques essais, j'ai jamais eu de beau noir et blanc comme ça, lisse, profond, mais plutôt des gris délavés et des blanc sales (avec un son mono pas chouette). C'est un peu comme les vieux enregistrement de musique, je n'arrive pas a prendre plaisir (sauf Rachmaninov qui joue la funèbre de chopin, je crois que c'est la seule fois ou j'ai pris plaisir sur un viel enregistrement (mais j'en aurai pris plus avec un beau piano et des beau graves)) quand ça crépite, en mono, avec des cuivre rikiki et des cordes rachitiques.

ça peut aussi dépendre de ce que tu as essayé ? Murnau, Fritz Lang, ... Carl Dreyer ? ou tient pourquoi pas un film du genre Quand la ville dort ?

(Ha j'avais pas vu la question.)

J'en ai essayé quelques un. Des Chaplins bien sur, un film qui s'appelait Noblesse Oblige ou encore "quand passent les cigognes" par exemple.

Des films que j'ai aimé d'ailleurs. Mais ça me laisse toujours un arrière gout quand le rendu de l'image et du son est "fade". ça serait comme un tableaux avec des couleurs ternis, on peut apprecier la composition, l'idée, le geste. Mais il n'y aura pas cet "éclat" qui saisie le sens (la vue) et va donc à l'essentiel du rapport entre l'oeil et l'oeuvre.

Pour Kalatazov, Soy Cuba je l'ai beaucoup aimé. Le son est pas terrible terrible mais ça va encore par contre le noir et blanc est vraiment bien rendu (peut etre les moyen de restauration mis en poeuvre je sais pas), Puis le jeu de la caméra et les plans sont tellement bluffant !! (et puis ce que ça raconte aussi)

Mais j'essarai Murnau et Lang je pense. Pour le dernier ça a l'air tellement stylisé qu'une image pas "jolie" sera surement moins génante.

(T'as qu'a m'en préter un tiens )

c'est mis de côté.

Cool !

Sayat Nova va ressortir en version restaurée dans des salles. Enfin dans certaines.

La bande annonce donne plus qu'envie....