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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Lars Von Trier Dim 13 Fév 2011 - 22:29
Queenie a écrit:
animal a écrit:
marrant. Dancer in the dark j'ai jamais eu envie de le voir (ça fait comment pour les oreilles quand on est pas sensibles au björkeries ?).
je suis un peu sensible aux bjorkeries... mais, franchement la construction sonore et visuelle sont tellement en "symbiose et conflits" que "ça passe", même pour un réfractaire je pense.
Mais de là, à dire que tu aimeras ce film, Animal, je ne suis pas sûre sûre. L'est quand même hypra mélo... (Je l'aime énormément hein, là n'est pas la question)... et moralisateur... et chrétien...
Enfin... vraiment pas persuadée que ce soit pour toi.
Dancer in the dark
(oui je suis allé le chercher loin le post). regardé ce soir Dancer in the dark, après une bonne petite balade, une sieste forcée et avec deux grandes tasses de super bon thé. Pas à Björk que j'aurai envie de mettre des claques (désolé faudra quand même retourner les premières pages du fil pour suivre) mais à Lars von Trier qui part sur un truc un peu branchouille quand même et nous prive d'un peu de l'effet péniche automobile à l'américaine (vous savez ces trucs à quatre roues adaptés au format large de l'image.
Et oui, ça se passe aux us, dans une reconstitution image moche et réaliste d'années 50. Björk joue Selma une ouvrière qui se tue au boulot et devient aveugle. Si elle se tue au boulot c'est pour que son gamin garde la vue. sa copine Kathy c'est Catherine Deneuve, son voisin c'est David Morse. Le sous manager au taf c'est un Jean-Marc Barr décoratif (concept breveté LVT). Bref, pour respirer un peu elle a son trip comédies musicales. Et puis ça dégénère. Mais on a quelques passages de comédie musicale dans le film et peut-être quelque chose dans la structure du film autour de ça aussi mais je ne connais pas du tout les comédies musicales alors...
On a au moins un film tordu sur du rêve américain, centré sur des ouvriers immigrés et des super voisins très américains mais un peu pourris, sur un modèle que je suppose américain de comédie musicale qui tourne au cauchemar. C'est corrosif !
Revenons à nos moutons... l'envie de mettre des claques se calme un peu parce que Björk je ne la connais que par deux trois clips vus il y a des années et qu'une grande partie de la première moitié du film on peut la passer à la regarder, à regarder derrière son apparence et les épais carreaux de ses lunettes une beauté un peu atypique aux expressions parfois surprenantes, presque enfantines. En tout cas elle a une présence solide. On retrouve le même principe de beauté non immédiate dans beaucoup de personnages finalement : Jeff l'amoureux transi mais pas pourri ou la matonne. A la fois facile dans le principe, certainement pas si simple à réussir et forcément motivant... parfois agaçant mais à de nombreuses occasions mieux que pas moche.
L'autre bonne surprise c'est que j'ai aimé sa voix à Björk, et apprécié (même facilité et bons points que plus haut) les chants plus naïfs de certains personnages comme Jeff dans la séquence au bord de la voie ferrée qui a l'air un peu à côté. C'est d'ailleurs une des scènes de comédie musicale qui fonctionne avec la dernière... c'est moderno-branchouille (je pense en y connaissant que couic) et les chorégraphies gigotes bizarrement mais à l'oreille il y a de bonnes choses et pour les yeux des instantanés appréciables de visages surtout. (mais il n'a pas oublié non plus les mains).
Marko a écrit:
Quand il fait "Dancer in the dark", il reprend la figure de la sainte martyre du cinéma de Dreyer tout en prenant un plaisir sadique à la torturer. Il contemple cette belle âme au cœur pur avec étonnement et il en joue ensuite comme avec une poupée qu'il maltraiterait avec une certaine jouissance pour faire une expérience.
oui et non... il y a une évidente facilité cinématographique très efficace à tirer comme ça sur l'émotion mais c'est aussi le martyr est aussi le révélateur du personnage et de sa constance (qui fait partie de sa grandeur). C'est aussi un contraste marqué avec l'idée de danses fluides quand on la voit chercher les choses ou tâtonner avec ses pieds le chemin des rails... et l'occasion d'assurer la continuité entre deux mondes des voyants et non voyants (et le fait qu'on ne sait pas vraiment quand elle est aveugle). Toujours difficile de savoir quand il abuse ou quand il n'abuse pas le lascar. De Dreyer il reprend beaucoup l'attention aux personnes, c'est un peu ça qu'il réussit quand il donne (ou rend) leur beauté aux personnages de son film.
Deneuve est franchement décalée mais ce n'est pas si gênant et quelques passages sont juste comme il faut.
Au final c'est un film simple (au bon sens du terme) avec pas mal de choses à l'intérieur, dans le principe et dans l'image, avec beaucoup de jeu sur les codes et les habitudes. Mélo hardcore, sans guimauve, ça se tient.
Bonne surprise et découverte de ce réalisateur agaçant mais doué. Et Björk assure franchement là-dedans.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 14 Fév 2011 - 8:24
Eh ben ! Finalement c'est une claque bien positive tout ça ! Ça donne envie de revoir le film.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 14 Fév 2011 - 21:56
extrait, pour la peine : clic de train
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Lars Von Trier Dim 27 Fév 2011 - 13:54
Les idiots
Citation :
Dans le but de confronter la société à son hypocrisie, et s'efforçant d'accéder à ce qu'ils appellent leur "idiot intérieur", une dizaine d'hommes et de femmes vit en communauté dans une grande maison de banlieue, en se faisant passer pour des malades mentaux. Karen, une femme manifestement en détresse, fait leur rencontre dans un restaurant et se joint à eux. D'abord témoin sceptique de leurs activités, elle va se mettre elle aussi à "faire la débile", jusqu'à ce que des tensions finissent par avoir raison du groupe.
(voir aussi pages 2 et 3 du fil).
Le film ou dogme aurait aussi pu s'appeler "tout le monde à poil". La part de sortie en société du groupe s'éclipse rapidement au profit de la dynamique de groupe. En fait on peut résumer l'opposition des idiots à la société à une provocation des limites des apparences. Ce qui est plus intéressant c'est les visages et la découverte petit à petit de ce que peut signifier leur "faire l'idiot", ça devient un peu comme une autre façon de se mettre à nu, à la fois régressive et intime et extravertie. Cependant comme les limites du dogme choisi ? les grandes idées et démonstrations du chef de groupe Stoffer sont bancales avec une certaine faux-culterie (il n'y a pas de la musique lors d'une scène du début ?)et le problème de rapports de force finalement. le fait que les actes ne sont pas vraiment gratuits. Ce qui n'empêche que Karen, femme à la dérive y trouve son compte. Son retour à la maison ne rendant que plus valable l'expérience.
Sous des airs de ne pas y toucher le film fait avancer son propos de façon cohérente et parfois un peu appuyée, tout en se cachant derrière quelques provocations et beaucoup de nudité. La nudité est à la fois provocation (on peut le penser), vérité (la caméra apprécie les décolletés) et révélateur (avec forcément l'exemple vers la fin de la "partouze" qui précède une scène plus pudique). Toujours une histoire d'apparences qui pèsent parfois trop lourd et dont le film et le réalisateur sont des prisonniers conscients mais pas toujours sérieux.
Quelques trucs très chouettes, toujours un peu explicites (c'est flagrant peu de temps après avoir vu Dancer in the dark, il y a de très fortes ressemblances), quelques trucs moins intéressants. Toujours est-il un film qui en se privant d'attributs cinématographiques reste un vrai film. Plus agréable, présent... et beau ? dans ce qui n'est pas le plus jeté à travers l'image... Bien qu'il soit évident qu'il est impossible de rester de marbre quand il commence à vraiment pousser le besoin de l'idiot intérieur face aux siens, une sorte de besoin d'acceptation sans explication, sans justification, pas forcément permanent (ceux qui n'y arrivent pas c'est peut-être ça aussi) mais sous-jacent et nécessaire.
Un film qui fait du bien en fin de compte.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Lars Von Trier Dim 22 Mai 2011 - 20:48
L'équipe du masque et la plume regrette le dérapage de Lars Von Trier à la conférence de presse (même si c'était d'abord de la très mauvaise provocation gratuite à ne pas prendre au sérieux) parce qu'ils considèrent que Mélancholia est un chef-d'oeuvre et son plus grand film. Il aurait pu monter plus haut dans le palmarès. Michel Ciment a rappelé que Bergman considérait que Lars Von Trier avait un talent unique et qu'il deviendrait un immense cinéaste lorsqu'il arrêterait de jouer à l'adolescent provocateur. Il voit dans Mélancholia ce film de la maturité. Autant dire que je l'attends avec grande impatience. On se fait une projection parfumée à sa sortie (en Août) ?
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 23 Mai 2011 - 8:26
Ouais, ben c'est ce qui fait le charme du gars et de son cinéma, ce côté Bouffon.
(Pourquoi pas !)
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 23 Mai 2011 - 10:19
Queenie a écrit:
Ouais, ben c'est ce qui fait le charme du gars et de son cinéma, ce côté Bouffon.
Je trouve aussi. Le mélange de roublardise un peu perverse et de génie créatif.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 23 Mai 2011 - 16:11
Une bande annonce quand même (je croyais l'avoir déjà mise mais c'est probablement sur le fil de Cannes):
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Lars Von Trier Lun 23 Mai 2011 - 21:43
Un projet dont j'attends beaucoup et la bande-annonce aiguise ma curiosité, même si je reste sur la réserve vis à vis de Lars Von Trier depuis Dogville...mais ces films produisent toujours des impressions fortes et contrastées. En tout cas, je suis aussi partant pour une projection parfumée.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Lars Von Trier Mer 25 Mai 2011 - 18:00
Un petit retour sur antichrist avec une article de l'époque de sa sortie qui tentait de remettre le film à sa juste place face à l'avalanche d'hostilités des critiques: Lars von Trier en enfer
Et quelques nouvelles photos disponibles:
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Lars Von Trier Mer 25 Mai 2011 - 22:47
pas grand chose dans l'article ! je pense le revoir assez prochainement le Antichrist d'ailleurs... quelques semaines que ça me démange.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Lars Von Trier Mer 25 Mai 2011 - 22:59
Marko a écrit:
UEt quelques nouvelles photos disponibles:
Très intrigantes, ces photos !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Lars Von Trier Mer 25 Mai 2011 - 23:59
eXPie a écrit:
Marko a écrit:
UEt quelques nouvelles photos disponibles:
Très intrigantes, ces photos !
En images ça donne ça:
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Lars Von Trier Dim 29 Mai 2011 - 14:08
Antichrist
Deuxième vision.
D'abord : il y a des effets visuels à chier dans ce film. Ensuite : les tableaux/pubs du film sont de loin dans ce qu'il y a de moins intéressant dedans.
ça c'était déjà vrai à la première vision mais l'avantage de la deuxième c'est que le tapage c'est assourdi et qu'on a la tête plus dégagée pour voir le film. Avantage pour en avoir vu plusieurs il n'y a pas si longtemps des films de Lars Von Trier je suis plus "dedans" pour trouver à voir. ce à voir je l'ai cherché, à voir le film sur un écran plus proche et avec plus de détails, dans ses articulations et son ses démonstratifs qui oscille ou mélange l'appuyé et le plus tordu avec plusieurs récurrences de motifs. Le plus appuyé pouvant brouillé ce qu'il y a ou aurait derrière ?
Il est intelligent le zozo et c'est parfois horrible tellement ça se voit, ce qui peut aussi être réussi comme avec le plan/nature morte dans la chambre d'hôpital et la tablette avec les flacons de pilules et le vase à côté dans l'eau trouble et nourricière duquel on va lentement plonger. et ça tombe bien c'est au début du film.
dans le reste il y a beaucoup de ping-pong dans les motifs et à l'identique d'autres de ses films il y a la fixation sur le mal qui peut égoïstement ( ?)se faire en voulant faire (ou se faire ?) du bien. Vers la source une insurmontable solitude, un insurmontable détachement. La source se trouvant, c'est la source, celle de qui a l'air bien et de ce qui a l'air mal, ou atroce. Le dialogue pour nous ramener vers une approche mystique, sensorielle ou organique (ou tout à la fois) vient découper le réalisme thérapeutique du "bonhomme", qui est aussi un moyen de garder la "femme", en lui faisant subir le parcours hypothétique de peur de celle-ci. Les deux parcourent chacun un chemin, chemins qui se ressemblent. La femme mets les chaussures du gamin en inversant pied gauche et pied droit (d'ailleurs il n'y aurait peut-être que le gamin pour apparaitre pas trop tordu). On retrouve l'attachement poussé à l'extrême sur la fin...
La vision réaliste apparait non seulement insuffisante mais encore contraignante, l'expression a l'air génératrice de problèmes chez lui de temps en temps. Expression, psychotisation, concrétisation : cocktail douloureux. Le rapport entre la parole et l'image est d'ailleurs singulier dans le film, on parle glands et un chêne tous les cent ans, et pas longtemps après : plein de pousses verdoyantes au premier plan devant le type qui a l'air à côté de ses pompes. Un antichrist dans une forme de rationalisation intellectuelle ou religieuse, incomplète pour assumer l'humanité ou vie entière (avec la douleur) ? à côté de la petite dose de provoc du titre.
C'est un peu pareil pour son bleu vert (pas si beau que ça) et la complexité, le niveau de détail de ses décors. on a l'impression d'être dans un arrière plan.
Plus intéressant en deuxième vision, plus concentré ou autrement... ça doit jouer, moins emmerdé par ce que le film affiche de plus lourd aussi, je m'attendais à pire pour l'effet hommage à Tarkovski, la maison, la brume et l'eau pouvant se limiter à du décor alors qu'il pourrait y avoir plus consistant ailleurs.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Lars Von Trier Ven 17 Juin 2011 - 11:21
Animal va peut-être faire la grimace devant ces images retravaillées à la palette graphique mais de mon côté je n'en peux plus d'attendre! Je mets en spoiler pour ceux qui préfèreraient ne rien voir à l'avance...