La surdité, vos perceptions?

jack-hubert bukowski a écrit:

Côté musique, j'ai vite été mis en contact avec l'histoire biographique des principaux compositeurs de musique classique. Je devais avoir sept ans. À l'adolescence, j'avais de la difficulté à sentir la musique. Je percevais cet univers comme étranger au mien et je n'étais pas vraiment habitué à en entendre à la maison, du moins de la musique plus «moderne» et éclatée. Mon père avait l'habitude de passer ses disque vinyle de musique classique. Dès le moment que j'ai mis un terme à l'usage de mes appareils auditifs - j'entendais du bruit ambiant de façon constante et ne distinguais que certains sons-syllabes en termes de «voix» en comparant avec les lèvres de mes interlocuteurs -, je me suis mis à apprécier la danse. J'ai commencé à sortir plus fréquemment dans des clubs trois-quatre fois par semaine du temps que j'étais célibataire et j'appréciais danser en solo. Je me lâchais lousse en reprenant contact avec mon corps et les vibrations qu'il ressentait face à la musique. Je percevais beaucoup mieux ces vibrations sans appareils.

* Je retiens pour la suggestion d'Aral de Cécile Ladjali.

merci pour ta réponse, jack-hubert. Le personnage du livre de Ladjali joue du violoncelle, ce qui lui permet de sentir les vibrations des sons, tout comme toi sur le dance floor. Et je ne connaissais pas l'expression : lâcher lousse... (lâcher grave ??).
Et tout comme unmotbleu, je suis très sensible aux percus (nous l'avons déjà évoqué sur un autre fil), qui possèdent en effet un aspect organique-tellurique existant au-delà même de la musique. (D'ailleurs dans le livre de Ladjali, encore, son personnage perçoit les battements de son cœur ainsi que celui de son sang et il 'écoute' ces manifestations avec beaucoup d'attention).

Shanidar a écrit:

lâcher lousse... (lâcher grave ??).

Pour s'entendre sur le sens de l'expression, décalage culturel oblige, on dit se lâcher lousse dans le sens de «se laisser aller».

jack-hubert bukowski a écrit:

Shanidar a écrit:

lâcher lousse... (lâcher grave ??).

Pour s'entendre sur le sens de l'expression, décalage culturel oblige, on dit lâcher lousse dans le sens de «se laisser aller».

je le note et tenterais de le replacer dans une conversation !

shanidar a écrit:

jack-hubert bukowski a écrit:

Shanidar a écrit:

lâcher lousse... (lâcher grave ??).

Pour s'entendre sur le sens de l'expression, décalage culturel oblige, on dit lâcher lousse dans le sens de «se laisser aller».

je le note et tenterais de le replacer dans une conversation !

Oui pas mal et facile à caser! Exemples:

ici

On a aussi ce mot en dialecte régional sur notre sol de France:

"Une lousse est un outil qui sert à la récolte de la fleur de sel dans les marais salants du centre-ouest de la France. Cette raclette ou « louche » prend le nom de lousse en dialecte régional. Elle est faite de différents matériaux : bois de châtaignier, résine ou aluminium. ..."

unmotbleu a écrit:

Je suppose donc que tu apprécies tout particulièrement les musiques de percussions.
Je trouve qu'elles sont très prenantes.

Je n'ai pas particulièrement eu l'occasion, de façon consciente, d'apprécier le son des percussions comme tel. Il faudrait me traîner quelque part que je puisse apprécier le tout...  

Essaie les percussions africaines ça prend aux tripes!

Si tu parles de quelque chose qui ressemble aux tams-tams, je ne suis pas conquis jusqu'à date...

Ben oui... Djembé, Ngoma, Congas etc... J'adore!
Dommage parce que ça pulse! Et ça fait danser, sauter, lâcher lousse ( ) 
Mais bon, pas grave.
Tu as le gong tibétain.
Le hard rock.
Je cherche... les basses fréquences.

les grosses cloches !

Bédoulène a écrit:

les grosses cloches !

Désolée, je suis taquine. (et comme cloche, pas mal non plus, je suis. Hi hi hi)

Sérieusement, c'est très impressionnant de se trouver à proximité (lors de la visite d'un beffroi par exemple ou autre gros horloge) quand elles sonnent.

unmotbleu a écrit:

Essaie les percussions africaines ça prend aux tripes!

Genre les tambours du Burundi !

Je n'ai pas le temps de m'attarder sur ce sujet maintenant car il est tard, mais je le lirai en profondeur dès que possible.
Je n'ai pas de relations personnelles avec des sourds, mais j'admire les progrès qui ont été faits pour qu'ils puissent s'intégrer dans la société, et surtout dans le monde du travail.
A bientôt,
Daisy

Daisy, tu liras bien quand cela te tentera. Il y a tout de même une foule de sujets tous aussi intéressants les uns que les autres! On se reprend un autre jour!

C'est promis, Jack-Hubert. Je pensais faire cela cette fin de semaine, mais je dois aider Maman à la cuisine : elle est peu bien dans sa santé.
Linda

Tiens JHB, j'ai pensé à toi. J'ai une cliente sourde dont je sors les chiens. Elle est très malade et marche mal donc je la vois chaque fois que je vais chez elle. C'est intéressant. Elle fait l'effort de parler et donc je prend le temps d'essayer de la comprendre, ce qui n'est pas facile parfois. Je pense qu'elle n'a jamais entendu les intonations que font la langue parlée donc elle parle sans intonations d'une façon assez monocorde. Ce n'est pas facile au début mais je commence à m'habituer. Ce serait plus facile si je connaissais le langage des signes. Il y a une choses aussi à laquelle il faut que je fasse attention, ce sont les automatismes que j'ai de parler en baissant la tête, ou en regardant le chien ou quand elle se détourne je lui parle et m'aperçois qu'elle ne peut bien sûr pas m'entendre. Elle lit sur les lèvres.