Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 José Carlos Somoza [Cuba]

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MessageSujet: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyDim 25 Mar 2007 - 18:13

José Carlos Somoza [Cuba] Z14

D'origine ibérique, José Carlos Somoza doit rapidement s'exiler hors de Cuba pour des raisons politiques et part vivre en Espagne avec toute sa famille. Reçu par des amis alors que la situation est des plus précaires, il partage sa vie entre Madrid et Cordoue, étudie la médecine et la psychiatrie. Son diplôme en poche en 1994, il se met à écrire et publie son premier roman. Il décide d'abandonner la psychiatrie et de se consacrer uniquement à l'écriture. Ses oeuvres les plus connues sont 'Clara et la pénombre' (2003) et 'La dame numéro treize' (2005). José Carlos Somoza est aussi l'auteur de la pièce 'Miguel Will' (1997) , mise en scène de la relation spirituelle et créative entre Cervantes et Shakespeare.

Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

Planos, 1994
Silencio de blanca, 1996
Miguel Will, 1997
Cartas de un asesino insignificante, 1999
La ventana pintada, 1999
Daphné disparue, 2000 Pages 3, 4, 5, 8
La caverne des idées, 2000 Pages 1, 6
Clara et la pénombre, 2001 Pages 1,  2, 4
La dame n°13, 2003 Pages 1, 2, 3, 6
La caja de marfil, 2004
El detalle (tres novelas breves), 2005
La théorie des cordes, 2006 Pages 1,  2, 4, 5, 8
La clé de l'abîme, 2007 Pages 6, 7,  8
L’Appât, 2010   Pages 7
Tetrammeron, 2012

Citation :
mise à jour le 12/02/2014, page 8


Dernière édition par kenavo le Mer 12 Fév 2014 - 10:03, édité 12 fois (Raison : mise à jour)
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyDim 25 Mar 2007 - 18:17

j'ai rencontré cet auteur en lisant "La caverne des idées" qui fut une révélation, un vrai délice littéraire et je vous conseille, vivement, de vous procurer ce roman pour le dévorer!

Voilà ce que j'en disais, à la sortie de la lecture:
Quel beau livre et quelle lecture palpitante !!! A ne pas éteindre la lampe le soir... Tout commence par un meurtre, banal pour un polar. On se dit qu'il n'y a pas que 10/18 qui édite des polars historiques !!! Puis, on avance dans la lecture, et on est surpris, attaché et accro aux notes de bas de page : un roman dans le roman !!! Des tiroirs que l'on ouvre et qu'on a du mal à refermer. On se demande où veut en venir l'auteur, surtout quand des cours de philo de Terminale (ah Platon et ses dialogues !!) surgissent sous la plume de Somoza et que les souvenirs de bachotage viennent vous happer !
On est absorbé par cette intrigue étrange, avec des adeptes sanguinaires de secte. Les héros des notes de bas de page semblent réels, ont des interrogations qui interpellent le lecteur. Tout se réalise lentement jusqu'au dénouement où tout bascule dans un rire éclatant du lecteur ! Pourquoi ce rire enjoué ??? C'est le sel de ce roman, on ne dévoilera donc pas le pourquoi... ce serait trop cruel !!!
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MessageSujet: Au fil des chapitres de "La dame n°13"   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyDim 25 Mar 2007 - 18:23

La dame n°13

"Un poème est une forêt pleine de pièges. On parcourt les strophes en ignorant qu'un seul vers, un seul mais c'est suffisant, se fait les griffes en vous attendant. Peu importe qu'il soit beau ou non, qu'il possède une valeur littéraire ou en soit totalement dépourvu: il vous attend là, gorgé de venin, scintillant et mortel, avec ses écailles de béryl." p 387

"Cependant, où y avait-il de la place pour le ciel ou le paradis dans un monde dominé par le hasard des vers? Où y a-t-il de la place pour Dieu, Julia? tu le sais, maintenant!" p 402

"Les mots ne venaient cependant pas du corps. Les mots provenaient de régions lointaines et visitaient l'esprit des hommes." p 420

"Le destin consiste toujours à oublier."
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyDim 25 Mar 2007 - 18:39

La dame n°13

"C'est ce que l'auteur appelle des phylactères: des vers qu'on écrit sur un objet ou un corps tout en le récitant. L'effet dure alors beaucoup plus longtemps et il est plus intense...oui l'"effet"...Mais j'anticipe sur ma propre explication. Comme je l'ai dit, cette histoire est une fable, mais il s'y révèle métaphoriquement ce "secret" que Milton voulait corroborer et qui constitue la principale enigme de la légende: pourquoi les dames inspirent-elles les poètes...? (...) tel que je l'ai compris, ce "secret" est le suivant: le langage humain n'est pas inoffensif. Nous le constatons tous les jours, même dans les discours des fanatiques et des politiques...Les mots altèrent la réalité, produisent des choses, mais uniquement s'ils sont récités de façon déterminée et dans un ordre déterminé. Dans des temps anciens, ces combinaisons de paroles puissantes, parfois dépourvues de signification, ont été compilées sur des tablettes ou des parchemins dont les fins n'avaient rien d'artistiques ni d'esthétique. Mais les personnes qui contrôlaient ce pouvoir ne connaissaient pas l'infinité des combinaisons de mots dans toutes les langues possibles.

Pour les découvrir, elles avaient besoin d'une aide extérieure. Et elles décidèrent de transformer leur recherche en art, en esthétique. Ainsi naquit la poésie et ainsi naquirent les poètes (...). Les poètes, vous le savez, composent des chaînes de mots appelés des vers dont ils ne comprennent parfois pas bien la signification eux-mêmes. Les dames (ces êtres qui avec le temps, ont contrôlé ce pouvoir étendu) sont capables de percevoir quels poètes possèdent le plus grand potentiel créatif. Elle revêtent alors l'apparence de belles créatures, les inspirent, puis fouillent dans leurs créations afin de trouver les lignes susceptibles de produire des effets et que l'on appelle "vers de pouvoir". L'auteur de ce livre compare les poètes aux "baguettes de devin", vous savez ces branches qui sont sensées trembler à proximité d'un objet caché...c'est une bonne métaphore. Les dames utilisent les poètes pour exhumer les sons les plus puissants de tous les langages." P 137/138
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyMar 27 Mar 2007 - 22:04

Je vous livre mes impressions de lecture après avoir terminé ce roman passionnant:
José Carlos Somoza [Cuba] La_dam10
Le roman commence par un meurtre atroce. Est-ce un rêve ou la réalité?
Salomon Rulfo, professeur de lettres au chomâge suite au décès de sa fiancée Beatrix, fait des cauchemars récurrents. Les somnifères ne lui procurent aucun répit. Epuisé, il se rend au dispensaire où il rencontre Ballesteros, le médecin psychiatre. Ce dernier est intrigué par Rulfo et l'écoute avec humanité puis le réconforte et lui prescrit d'autres somnifères. Tout semble rentrer dans l'ordre. C'est alors qu'un soir, après s'être endormi sur un recueil de poésie, Rulfo se réveille et voit à la télévision, la maison de ses cauchemars ainsi que la scène du crime. Accompagné de Ballesteros, il se rend devant la maison...tout est clos. Rentré chez lui, Rulfo, ne tient plus en place et retourne finalement devant la maison. C'est alors qu'il rencontre une sublime jeune femme, Raquel, immigrée hongroise sans papiers, poussée, comme lui, par ses rêves à venir devant cette demeure mystérieuse.
Ils penètrent à l'intérieur, revivent le crime, découvrent un imago (figurine de cire) plongé dans un aquarium, une photo et un début de poème.

C'est le début d'une course poursuite effrénée contre le temps, contre un groupe de dames. Elles sont 13 mais seulement 12 sont nommées. Qui est la dame n°13? Où est-elle? Elle qui semble être la pierre angulaire du groupe d'égéries. « La n°7 Empoisonne... La n°8 Conjure... La n°9 Invoque... La n°10 Exécute... La n°11 Devine... La n°12 Connaît. Ce sont les dames. Elles sont treize, elles sont toujours treize, mais on n'en cite que douze....ne te risque jamais, même en rêve, à parler de la dernière...Pauvre de toi, si tu mentionnais la n°13....! ». L'ambiance est trouble, étrange, angoissante, poisseuse de peur, de sang et de sueur âcre. Tout peut être piège, tout peut se transformer en enfer. Le décor est planté et créé pour provoquer la peur chez le lecteur.
Rulfo, Ballesteros et Raquel, que rien ne destine à se rencontrer vont être les trois rouages nécessaires pour juguler le pouvoir de ces mystérieuses et très inquiétantes dames. Dames? Sorcières? Membres d'une secte? Au fil des pages, le lecteur apprend que Raquel est maintenue dans une spirale infernale de soumission et d'humiliation: elle est prostituée et cache un secret...un lourd secret que peu à peu on parvient à approcher pour mieux le perdre.
A-t-elle eu une autre vie avant sa déchéance? A-t-elle un passé? Le voile se lève lentement, au rythme du thriller psychologique mené tambour battant par Somoza. Celui-ci joue, brillamment, avec les nerfs de son lecteur qui se retrouve souvent en apnée tant les situations sont anxiogènes et violentes!
« Le langage humain n'est pas inoffensif. Nous le constatons tous les jours, même dans les discours des fanatiques et des politiques....les mots altèrent la réalité, produisent des choses, mais uniquement s'ils sont récités de façon déterminée et dans un ordre déterminé... ». Somoza met en pratique cela: le lecteur est en proie au malaise au cours de sa lecture car le suspense est intense et la narration digne d'un roman fantastique.

La poésie, cette part de la littérature sensée être le réceptacle de toutes les beautés du monde, apparaît comme pouvant être une arme de destruction massive avec ou sans cible chirurgicales!
Les phylactères, vers écrits sur des objets ou des corps tout en les prononçant, deviennent des armes aiguisées, des tourments sans fin digne de celui infligés à Tantale par les Dieux! Somoza rivalise avec Patricia Cornwell dans les descriptions des atrocités perpétrées par les dames....son style épique et soigné ainsi que son érudition permet au lecteur de ne pas avoir l'impression de se retrouver devant un tueur en série de circonstance....Les dames sont autrement raffinées et les citations de Lorca, Dante, Shakespeare (un des plus dangereux à réciter, brrrr) volent, déchirent, lacèrent, mutilent, torturent, rouent, épuisent sans espoir, pour la victime, d'en voir la fin.
« Le poème est une forêt de pièges. On parcourt les strophes en ignorant qu'un seul vers, un seul mais c'est suffisant, se fait les griffes en vous attendant. Peu importe qu'il soit beau ou non, qu'il possède une valeur littéraire ou en soit totalement dépourvu: il vous attend là, gorgé de venin, scintillant et mortel, avec ses écailles de béryl. ». Tout est dit. La poésie est un monde étrange, dérangeant car errant aux frontières de l'âme du poète. L'inspiration, souffle des Dieux? Des dames?
Le Verbe est puissance, le Verbe peut être un danger immense. Les mots sont tout sauf anodins....

Somoza m 'avait enchantée avec « La caverne des idées » et m'a entièrement conquise avec « La dame n°13 », thriller philosophique, psychologique et poétique. On ne s'ennuie pas une seule seconde, on tremble, on transpire, on suffoque et on exulte devant la virtuosité de l'écrivain. Du grand Somoza!
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyMer 28 Mar 2007 - 11:15

c'est vraiment super intrigant ce que tu dis de ces livres... je ne suis ni très polar, ni très littérature hispanique en général, mais là... ça me donne envie de lire.
Etrange étrange. Je le note dans ma LAL !
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyDim 8 Avr 2007 - 14:49

C'est un auteur que j'ai découvert avec La dame n°13 et j'ai très très envie de son nouveau roman, de la vraie sf La théorie des cordes. Ca m'a l'air passionnant et la couverture est très belle. Je vous laisse mon avis sur la Dame n°13

LA DAME N°13 de José Carlos SOMOZA
ed Actes Sud/424p
Trad : Marianne Millon


Un professeur de littérature, une émigrée clandestine hongroise, un médecin ont pour seul point commun leurs rêves ou plutôt leurs cauchemars. Ils vont très vite se retrouver mêler à une guerre de pouvoir entre des sorcières qui ont pour seule arme : la poésie, une arme des plus destructrices lorsqu'elle est bien utilisée.


J'ai eu du mal avec les abrupts changements de perspective dans la narration mais une fois dans l'histoire, on ne peut plus la lâcher. C'est que ces dames sont vraiment dangereuses et d'une cruauté sans borne. Imperméables aux émotions, elles sont capables de tout. Il y a beaucoup de très bonnes idées dans ce livre qui valorise un pan de la littérature un peu négligée : la poésie en en faisant le réceptacle de la magie. Sans compter que le mystère de la dame n° 13, celle que l'on ne nomme pas et qui n'apparaît jamais, la plus importante de toute donne lieu à une course contre la montre des plus intéressantes et permet de mettre les personnages sous pression et d'enchaîner le lecteur au livre. Comment nos héros vont-ils-s’en sortir ? Pas en très grande forme en tout cas et peut-être même pas du tout. A vous de le découvrir.
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyVen 27 Avr 2007 - 20:01

La dame n°13 … vraiment du très bon roman.

Très inventif, la poésie comme mode de contrôle et (ou) de destruction des humains, fallait y penser… No je ne vous dirais pas par quels moyens…

L’écrivain nous mitonne une intrigue bien ficelée et tortueuse à souhait, là on n’est pas étonné qu’il soit psychiatre Laughing … fausses pistes qui se révèlent vraies quoique…il nous ballade allégrement entre délires psychanalytiques, rêves prémonitoires et (ou) pratiques cruelles d’une secte monstrueuse…où est la vérité ?

En tout cas, pour nos personnages, la vérité est sorcellerie…mais peut-être ai-je rêvé lire ce livre ??? Very Happy
La fin en plus est subtile, sans happy end, la cruauté est vaincue mais…

A conseiller sans réserve ! Chacun y trouvera matière à réflexion et à divertissement…un voyage intéressant dans l’imaginaire d’un soignant de l’esprit… cyclops
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyVen 27 Avr 2007 - 22:25

Chatperlipopette a écrit:

Quel beau livre et quelle lecture palpitante !!! A ne pas éteindre la lampe le soir... Tout commence par un meurtre, banal pour un polar.

Je rate sans doute beaucoup en ne lisant jamais ni polar ni SF... Rolling Eyes
Je n'arrive pas à m'y mettre...
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptySam 28 Avr 2007 - 0:48

Je ne qualifierais ce livre ni de polar ni de SF, plutôt d’une histoire qui ne s’embarrasse pas de frontière entre littérature ; blanche, noire, passéiste ou prémonitoire, qu’importe, pourvu qu’elle nous donne ce qu’on lui demande, qu’elle sustente notre soif d’imaginaire… Cool
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyLun 7 Mai 2007 - 23:42

sousmarin a écrit:
Je ne qualifierais ce livre ni de polar ni de SF, plutôt d’une histoire qui ne s’embarrasse pas de frontière entre littérature ; blanche, noire, passéiste ou prémonitoire, qu’importe, pourvu qu’elle nous donne ce qu’on lui demande, qu’elle sustente notre soif d’imaginaire… Cool

je viens de finir La théorie des cordes, et je trouve que ce que tu dis de la dame n°13 lui correspond aussi totalement : un roman qui s'affranchit des codes de genre. De la littérature au service d'une intrigue policière haletante (j'en ai même mal dormi une nuit tellement le suspens est prenant).
Un brin de fantastique avec une base scientifique à vous donner la chair de poule sur ce que la science peut produire comme catastrophe.
une philosophie sur l'homme et la notion du mal. sur la soif de connaissance et les dangers de vouloir tout savoir, et tout controler.

Je sens que je vais essayer de me procurer d'autres livres de cet auteur. Merci à vous tous qui m'avaient fait découvrir SOmoza !


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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyVen 29 Juin 2007 - 17:40

Ah Chaperlipopette !
Tu viens de présenter superbement mon auteur fétiche !
Ils sont un petit nombre, comme ça, à occuper une place à part dans mon cœur. Parce qu’ils savent se renouveler à chaque œuvre. Parce qu’aussi leur style est puissant, subtil, fécond.

Et Somoza, c’est l’expression poétique et rêvée des cruautés humaines.

La Caverne des idées : un polar au siècle de Périclès (si ma mémoire est bonne !). Une mise en abyme vertigineuse qui ouvre des perspectives narratives très intéressantes.

Clara et la pénombre : je vous copie un texte que j'avais posté ailleurs.
Au XXIème siècle, l’art pictural est désormais revisité par une esthétique post-moderne et ce sont des toiles humaines qui se vendent à millions.
Chaque toile rêve d’être signée par le plus grand maître, Bruno Van Tysch, et exposée au public ou, mieux, louée à de richissimes particuliers pour leur collection personnelle.

Clara est l’une de ces toiles de maître. Sur son corps, entièrement épilé, oint d’huiles et d’emplâtres de préparation, se jouent tous les clairs-obscurs des Velasquez. Sa posture, soigneusement étudiée, révèle des formes inédites, des couleurs somptueuses et des creux fantasmatiques. Clara garde la pose, louée dix heures par jour (si ma mémoire est toujours bonne ! Laughing ).
Mais autour d’elle, se trament les complots les plus noirs et les fantasmes les plus sordides s’expriment.

Car quelques toiles parmi les plus célèbres sont retrouvées éventrées, lacérées, souillées. Et le vandale connaît parfaitement le monde de l’art.
Clara pourtant, appelée par Bruno Van Tysch, n’hésite pas une seconde et se livre aux caprices picturaux du maître.

La Théorie des cordes : une dizaine de scientifiques, paléontologues et physiciens, se trouvent réunis sur une île. Mis au secret absolu, sans plus aucun contact avec l’extérieur, ils ont été choisis pour rejouer le Paradis terrestre. Mais celui d’avant la faute. Car sans le savoir, ils s’apprêtent à transgresser l’un des plus grands interdits : celui du temps.
Le professeur David Blanes a en effet mis en évidence l'existence des cordes des particules et émis l'hypothèse de leur ouverture : selon lui, chaque particule de lumière porterait en elle, enroulées, des cordes qui, si on les ouvrait, permettrait de visualiser tout ce qui s’est passé durant cet intervalle infime qu’est le temps de Planck, le plus petit espace de temps connu à ce jour.

C’est à Elisa Robledo, jeune et brillante physicienne, qu’il appartient de résoudre l’équation permettant l’ouverture des cordes.
Imaginez ! voir la couleur des plumes et des écailles des premiers dinosaures… le visage du Christ supplicié… C’est une fenêtre ouverte sur l’exploration du temps que le Projet Zigzag promet aux scientifiques.

Un seul mot d’ordre : on n’ouvre pas les cordes du passé proche !

Mais pour ces scientifiques, avides de connaissance et de pouvoir, c’est l’Arbre du Jardin d’Eden qu’on leur refuse ! Et l’hypothèse du professeur Blanes porte le nom de théorie du Séquoia…

Bientôt, dans ce huis-clos sartrien, c’est en enfer qu’ils se donnent rendez-vous. Les premiers antagonismes apparaissent, les haines viscérales se forment, et lorsque les restes épars de la pauvre Chéryl Ross sont retrouvés disséminés dans la cave, tous savent que l’un d’eux a trahi.
Zigzag est venu au jour et il traque chacun d’eux jusque dans les profondeurs intimes de sa conscience. Twisted Evil

Onirisme, érotisme, réflexions sur la morale, la philosophie, la science, exploration des gouffres intimes et des parts d'ombre de l'humanité pensante, complexité des relations sociales... Les thèmes chers à Somoza se trouvent réactualisés dans cette oeuvre.
Ce roman est un bijou ! Je vous le recommande chaudement.
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyMer 1 Aoû 2007 - 16:23

Margot a écrit:

Et Somoza, c’est l’expression poétique et rêvée des cruautés humaines.

je viens tout juste de refermer La dame n°13 et cette phrase de Margot colle décidemment parfaitement à l'univers de Somoza !

A vous glacer le sang, l'histoire de sorcières se servant des mots des poètes pour exercer leurs pouvoirs (très cruels), une grosse part de sadisme, de manipulation, mais aussi un certain amour des livres, une façon de montrer qu'ils ont une puissance cachée qui lorsqu'elle surgit peut-être impressionnante.

Une ambiance glauque, effrayante. difficile de se détacher du bouquin. j'ai adoré !
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyMer 1 Aoû 2007 - 18:33

Je suis ravie Queenie que tu aies été conquise par ce roman et j'espère par cet auteur!!!
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] EmptyJeu 2 Aoû 2007 - 10:12

carrément conquise, je vais sûrement lire tous ses livres. Il a une écriture superbe, des idées qui me plaisent, des personnages bien construits et des histoires extras !
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MessageSujet: Re: José Carlos Somoza [Cuba]   José Carlos Somoza [Cuba] Empty

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