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Max a écrit:

kenavo a écrit:

Exini a écrit:

Modiano

(n'importe dans quel ordre tu entends de les lire, surtout garder Un pedigree en dernier!)

C'est le seul que j'ai lu...  

il se peut tout à fait que tu n'adhères pas à son monde et que tu vas t'ennuyer pendant tous ses livres... mais lire Un pedigree en premier c'est vraiment raté pour cet auteur...
on ne peut pas comprendre parce qu'on ne connait rien de ce qu'il raconte... imagine que tu fais un tour de musée et à la fin il y a quelqu'un qui va "t'expliquer" quelques unes des peintures... pas facile si tu n'as pas vu les images... et c'est tout à fait de même pour Un pedigree.. ll donne des informations qui sont essentiels pour ceux qui ont lu ses romans... mais en tant que roman seul, et en plus en premier... assez difficile de trouver quoi que ce soit d'intéressant...
l'éditeur devrait mettre une petite note sur ce livre - ne lire que si on connait au moins 5 autres livres de lui

Exini a écrit:

pia a écrit:

J'ai pris quelques livres conseillés par quelques parfumés et me suis laissée porter à prendre des auteurs que je ne connaissais pas en espérant faire quelques découvertes....
-Le joueur d'échecs de Stefan Zweig

Ah, celui-là, je pense que tu ne le regretteras pas (je l'espère, en tout cas).

Je commence déjà à en regretter un de la liste. Mais j'irai jusqu'au bout.

pia a écrit:

Je commence déjà à en regretter un de la liste. Mais j'irai jusqu'au bout.

puisque tu en as parlé sur le fil des lectures de Dan Chaon, je présume que c'est son livre... ce qui est dommage, j'ai tellement adoré cette lecture mais il n'a pas réussi à convaincre les parfumés

Ariane SHOYUSKI a écrit:

En effet. Ma grande question est, depuis longtemps, "Pourquoi les êtres humains ne peuvent-ils pas arrêter des massacres ?"
D'ailleurs mes grands-parents ont couru désespérément dans le feu de bombardements américains.
Puis ma mère était quelqu'un qui était fort traumatisé par la question, "Pourquoi les soldats japonais ont-ils massacré quelques dizaines de millions de chinois, coréens et des autres ?"
Et elle m'a tourmentée depuis toute petite par l'histoire des "japonais les plus cruels soldats du monde !"

Le livre que je tente désespérément de commenter parle, en partie, de ça. Les articles, écrits en mars 1945, découverte des premiers camps de concentration nazis, et en septembre 1945, juste après l'utilisation de la bombe A par les Etats-Unis à Hiroshima et Nagasaki, sont d'un auteur américain pacifiste.
Il ne donne pas LA réponse à ta question sur les massacres (que beaucoup se posent) mais s'appuie - chose étonnante - sur des documents militaires, notamment des études psychiatriques de l'armée américaine sur leurs troupes.

Il y a aussi des citations, bien loin de celles que l'on s'évertue à retenir, de généraux américains et d'un amiral "officier naval de haut rang, ce qui lui donne le privilège de pouvoir tenir des discours qui enverraient n'importe quel civil dans une chambre capitonnée de Bellevue (note du traducteur : un hôpital psychiatrique new-yorkais)".
Les parfumés étant de plusieurs nationalités, j'avais décidé d'omettre ces propos de Patton et d'autres que l'auteur qualifie lui-même de monstruosités. D'ailleurs, d'autres officiers supérieurs, de tous pays, ont bien dû proférer les mêmes insanités envers l'ennemi, en temps de guerre. J'espère - et je pense - que tous les hauts gradés n'ont pas la même conception de la guerre.

Tu peux donc rester sereine sur ce point : les japonais ne sont pas les plus cruels soldats du monde. D'ailleurs, pour l'auteur l' atrocité martiale à bien une source, mais ne vient généralement pas des pulsions individuelles. Et je pense qu'il serait d'accord avec moi pour admettre que la cruauté, même militaire, n'a aucune nationalité en particulier.

kenavo a écrit:

cette lecture mais il n'a pas réussi à convaincre les parfumés

Je ne dirais pas ça Kenavo. En remontant le fil j'ai vu qu'il y avait plus de pour que de contre. Je suis un peu dans les contre cette fois-ci. Mais je réserve mon avis jusqu'à ce que je l'ai fini. Il parait que la deuxième partie vaut le détour.

Ariane, la guerre est une spécialité de l' espèce humaine. Elle existe chez d' autres espèces animales,
mais pour des motifs presque exclusivement matériels et momentanés.
Chez les hommes, l' origine se perd dans la nuit des temps. Peut etre nos lointains ancetres étaient plus pacifiques ou moins barbares.
 En tout cas, comme ils ne disposaient que d' armes de poing, les dommages étaient moindres.
Au cours des temps la population augmenta et les prétextes de guerre furent au moins aussi
nombreux que foireux : conquetes, guerres de religion, guerre d' expansionisme et de colonisation,
guerres idéologiques...Et génocides.

Dans le tas quelques guerres de résistance ou de libération justifiées moralement.

Ce qui changea et beaucoup, ce furent les techniques. Tant que les hommes s' affrontaient à
l' épée, à la massue ou à la lance, au moins ils se voyaient.
La poudre à canon révolutionna la situation. On pouvait désormais se massacrer à distance.
Dès lors, les  techniques d' extermination n' en finissent pas de progresser. La bombe nucléaire a été un nouveau pas.
Et si les hommes ne l' ont pas davantage utilisée, c' est parce que ces armes sont détenues
essentiellement par les plus grandes nations.
L' URSS et les Etats Unis après des menaces réciproques pendant les années de "guerre froide" en sont venus à conclure qu' ils se suicideraient mutuellement en cas de guerre. Ce n' est pas de la sagesse de leur part, mais du pragmatisme bien compris !

Mais on n' en finit pas de progresser. Il y a à présent des missiles et, le fin du fin, des drones qui
ciblent avec précision l' objectif. On appelle ça une guerre propre. -et on oublie les dégats colatéraux-
Bon exemple de technicité : la première guerre du Golfe déclanchée -sous de faux arguments-
 par Bush père.
La "guerre" fut gagnée avant meme d' etre engagée grace aux armes hyper sophistiquée des
américains.
Il n' y a jamais eu de guerre "propre". La guerre de 14/18 a été un laboratoire d' extermination :
obus, mortiers, mitrailleuses, gaz de combat... Et j' en passe.
Meme chose pour la guerre du Vietnam où tout ou presque fut utilisé pour anéantir l' ennemi.
Bombardements massifs avec les B52, bombes à bille, à fragmentation, mines, défoliants
et j' en passe.
Johnson avait meme envisagé de bombader le Nord Vietnam et de noyer le pays.
Finalement, les américains ont perdu, mais les guerres continuent partout tout le temps.

Comme tu vois, Ariane, les hommes (le sexe masculin essentiellment) n' est jamais à bout de ressources.

kenavo a écrit:

Max a écrit:

kenavo a écrit:

Exini a écrit:

Modiano

(n'importe dans quel ordre tu entends de les lire, surtout garder Un pedigree en dernier!)

C'est le seul que j'ai lu...  

il se peut tout à fait que tu n'adhères pas à son monde et que tu vas t'ennuyer pendant tous ses livres... mais lire Un pedigree en premier c'est vraiment raté pour cet auteur...
on ne peut pas comprendre parce qu'on ne connait rien de ce qu'il raconte... imagine que tu fais un tour de musée et à la fin il y a quelqu'un qui va "t'expliquer" quelques unes des peintures... pas facile si tu n'as pas vu les images... et c'est tout à fait de même pour Un pedigree.. ll donne des informations qui sont essentiels pour ceux qui ont lu ses romans... mais en tant que roman seul, et en plus en premier... assez difficile de trouver quoi que ce soit d'intéressant...
l'éditeur devrait mettre une petite note sur ce livre - ne lire que si on connait au moins 5 autres livres de lui

D'accord. Merci de préciser, Kenavo.
En fait je n'ai pas eu le choix. Le livre figurait dans mon programme scolaire il y a quelques années (4 ou 5 ans).
En plus, je m'en souviens très bien, j'avais dû le lire genre entre La nausée et une relecture du Voyage au bout de la nuit. Quelque chose comme ça. Pas de chance...

En fait, ce qui m'a ennuyé à mourir/vraiment vraiment insupporté, écœuré, ce n'est pas tant le côté "codé" dont tu parles, mais plutôt le côté pas écrit, inerte, robotique (mais peut-être est-ce lié justement ?...).
Je trouve ça insupportable.
J'ai rencontré Juliette en juillet 1962. Train de nuit. Souvenirs. Nous nous retrouvons deux ans plus tard rue des magnolias. Resto chic. Bien mangé bien bu. La même année je découvre Larbaud et Radiguet. Editions originales. Mon oncle me les avait prêtées. Je me sentais pousser des ailes. Mon oncle est mort en 70. Je pense à sa silhouette tous les jours.
etc.
C'est juste pas possible quoi.

J'exagère... m'enfin je m'étais juré de ne jamais retoucher un Modiano de ma vie. Et puis, ma foi, je dois avouer qu'après le Nobel, quelques éloges "inattendus" m'ont interpellé. Donc à voir si j'y retouche...

Une idée d'un titre pour (re )tenter ma chance ?
De toute façon je lis rarement les contemporains alors ça sera pas pour de suite hein   Mais si tu as un titre à proposer, je veux bien.

pia a écrit:

En remontant le fil j'ai vu qu'il y avait plus de pour que de contre.

oui, mais le fil ne dit pas tout, je connais des lecteurs qui l'ont lu et n'ont pas fait de commentaire... parce qu'ils n'ont pas aimé... du coup, plus de contre que de bon

Max a écrit:

J'exagère... m'enfin je m'étais juré de ne jamais retoucher un Modiano de ma vie. Et puis, ma foi, je dois avouer qu'après le Nobel, quelques éloges "inattendus" m'ont interpellé. Donc à voir si j'y retouche...

je peux comprendre tout à fait, même si je ne réagis pas (tout simplement parce que je ne connais pas ou n'ai jamais lu), mais je lis tes commentaires de lecture et je vois bien le 'poids' que tu lis... je ne pense pas que Patrick Modiano sera un auteur pour toi (ce qui à mon avis n'est pas grave non plus, chaque lecteur a ses affinités et c'est bien ainsi)
certainement le Nobel est "un argument" avec le plus d'importance, mais je connais des lecteurs qui ont tenté un auteur après qu'il a eu le Goncourt, le Booker, le Pulitzer, parce qu'il était à la Une dans les magasins/la presse/sur Parfum () - mais ils n'aimaient pas plus que ça...
mais naturellement, rien n'empêche de tenter l'expérience et tout comme notre chaîne de lecture aller à la rencontre avec un auteur qui ne figurait peut-être pas dans la liste des auteurs à lire... et puisque ta première approche n'était pas réussi (je trouve terrible que Un Pedigree se trouve dans la liste de lectures en classe... si on veut faire connaitre un auteur aux élèves, autant choisir le bon livre!) je veux bien t'en donner une autre piste pour découvrir:

Max a écrit:

Une idée d'un titre pour (re )tenter ma chance ?
De toute façon je lis rarement les contemporains alors ça sera pas pour de suite hein   Mais si tu as un titre à proposer, je veux bien.

pas facile de choisir qu'un livre puisque moi je les aime (pratiquement) tous et même lu à plusieurs reprises (je vois ta tête qui se secoue dans l'incompréhension ) mais ce qui est marrant: après qu'il a eu le Nobel j'ai regardé au moins 6-7-8 interviews avec des critiques/experts de littérature et tous ont répondu à la question "Un livre pour commencer avec son oeuvre" (même en Allemagne): Dora Bruder
donc, je vais le dire aussi... parce que c'est le livre auquel j'ai le moins adhéré, dont je comprends le moins qu'on l’encense... et qui se trouve chez moi aussi en haut de ma PAL pour une relecture parce que je ne l'ai lu qu'une fois et que je veux bien vérifier si je suis passée à côté de quelque chose lors de la première lecture
et sinon, mon grand coup de cœur: Rue des boutiques obscures entre autre parce qu'il est un des seuls romans de lui qui a plus que 150 pages, on a un peu plus de temps pour s'engager dans son monde, il a plus de temps pour développer sa 'magie'... s'il ne va pas arriver à te convaincre, je peux très bien vivre avec, mais au moins tu saurais mieux dire par après "ce n'est pas un auteur pour moi"

Tu peux tenter L'herbe des nuits, très bien écrit, mais j'ai bien peur que cet univers modianesque ne soit pas fait pour toi.

kenavo a écrit:

oui, mais le fil ne dit pas tout, je connais des lecteurs qui l'ont lu et n'ont pas fait de commentaire... parce qu'ils n'ont pas aimé... du coup, plus de contre que de bon

Ah! Là, je ne pouvais pas savoir.

Les mères, Samantha Hayes
De soie et de sang, Qiu Xialong
La couleur du lait, Nell Leyshon
Comme deux gouttes d'eau, Tana French
Le premier été, Anne Percin
Outlaw Pete, Frank Caruso & Bruce Springsteen

OK Kenavo.

En fait on avait eu quelques cours sur les différentes formes autobiographiques dans la littérature contemporaine. Je me souviens encore du titre de la leçon : Du roman autobiographique à l'autobiographie ou le "passage à l'acte"    Et donc dans la liste il y avait le Modiano.
C'est ainsi également que j'ai découvert Le Clézio avec L'Africain... (n'ai lu que celui-là). Choix là-aussi des plus contestables, je suppose... (mais je lirai un jour Désert)

Sinon j'ai été un peu vache avec Modiano, mais des fois j'abuse... Mais c'est vrai, quoi, ce côté procès-verbal, "organigrammique" de sa plume, je sais pas comment dire... fugitif monocorde, je n'aime pas du tout (dans ce texte en tout cas).
Il écrit différemment ses romans, c'est bien ça ? C'est le côté "à clé" d'Un Pedigree qui impose ces phrases cul-de-sac ? Enfin bref j'ai rien compris.

En tout cas je note tes deux propositions. Je les connaissais de nom de toute façon, mais bon je préfère demander.

Max a écrit:

Mais c'est vrai, quoi, ce côté procès-verbal, "organigrammique" de sa plume, je sais pas comment dire... fugitif monocorde, je n'aime pas du tout (dans ce texte en tout cas).
Il écrit différemment ses romans, c'est bien ça ? C'est le côté "à clé" d'Un Pedigree qui impose ces phrases cul-de-sac ?

si tes impressions étaient telles, j'ai peur que pour toi cela ne change pas tant que ça dans ses romans... je pense vraiment que tu pourras laisser de côté sans avoir mauvaise conscience
et ce n'est pas le cas qu'il y a un manque d'autres lectures

Magnus de Sylvie Germain
La Porte de Soseki

Epi a écrit:

Outlaw Pete, Frank Caruso & Bruce Springsteen

huhu... on se retrouve sur son fil