Chroniques de la vie quotidienne

Ca ne m'étonne pas trop, Kenavo, ce couple dans le supermarché. Je suppose qu'ils scrutent le moindre détail, et qu'ils en parlent après, ça leur fait un sujet de conversation...Ce qui me navre, dans ces supermarchés, c'est que maintenant, ce sont les lieux de loisirs préférés...errer dans les rayons des supermarchés, et pousser des caddies...Je vois la petite ville de Bourgogne où habitent mes beaux parents. Avant, il y avait du monde au centre ville, il y avait un marché deux fois par semaine. Maintenant , ils ont construit 3 supermarchés en périphérie, les gens ne vont plus au centre ville.
C'est la sortie du we....En plus, c'est désastreux pour les commerçants du centre, qui ferment tous les uns après les autres.

Rien à voir, mais j'ai pensé à Moïse aujourd'hui, à cause de son prénom, assez rare quand même. Sait-il pourquoi il s'appelle Moïse? Ce matin, je me suis occupée d'un Télémaque. Il est content de son prénom, mais regrette que l'orthographe ne soit pas la bonne. En effet, m'a-t-il expliqué, sa mère à sa naissance voulait une télé et son père un Mac....Et comme ils se disputaient au moment où la maman a eu ses premières contractions, ils ont décidé de se mettre d'accord et de l'appeler Télémac. Remarquez que c'est mieux que TéléPC. Et je suppose que l'employé d'Etat civil avait lu l'Odyssée. J'ai compati, mais lui ai dit que Télémaque était aussi un joli prénom, non?
Ici, tous les prénoms sont acceptés à l'Etat civil. Nous avons déjà eu un petit Sarko!!!

Bédoulène a écrit:

Kenavo ce qui est une perte de temps, c'est ta difficulté à comprendre le passe-temps des autres ou bien tu penses que le passe-temps des autres est une perte de temps ?

Je dirais les deux – PARCE QUE je ne comprends pas leur passe temps, je le considère comme perte de temps. Mais comme je l’ai dit aussi – je veux bien accepter que tous les gens sont différents et font donc aussi à leurs idées..

bix229 a écrit:

Je savais bien que tu avais des choses interesssantes à raconter, Kenavo, et précisément dans cette rubrique... Continue, s'il te plait !

Sur l'aspect intéressant on pourrait discuter mais du moment que j'ai le sentiment que j'aurais quelque chose à dire..je reviens volontiers

bix229 a écrit:

J'ai l'impression aussi que ce que tu appelles occuper le temps, ça ressemble assez à ma conception de la vie, considérée comme un voyage.
C'est le voyage qui compte plus que le but à atteindre...

D'accord avec toi en ce qui concerne occuper le temps-conception de la vie et voyage.. mais j'ai vraiment un 'problème' à imaginer un tel rythme..

Mais de l'autre côté je suis d'accord avec Marie - que ce rythme journalier qui se devrait peut être dérouler au village est 'cassé' à cause des Centres Commerciales.. je ne vois surtout pas l'attrait par là!
Si je m'imagine par exemple mes vacances à Saint Malo il y a une place que j'aime spécialement - c'est le terrain de Boule Bretonne près des remparts où chaque jour (sauf pluie!) à partir de 14.00 les joueurs de boules se retrouvent.. - je passe au moins deux ou trois après midi près de ces 'vieux' - et bien que j'aime aussi regarder leur jeu - c'est surtout leurs plaisanteries que j'aime.. quand ils se moquent les uns des autres.. leurs petites anecdotes.. et ce qui me fait surtout plaisir - ils parlent avec moi, me reconnaissent - l'an dernier il y avait même un de ces messieurs qui s'était mis près de moi sur le banc et me racontait une histoire concernant un supermarché .. vous savez - dans la rue près de... et j'ai dû l'interrompre pour dire que je n'habite pas à Saint Malo.. "Ah bon".. je suis donc déjà pour certains une habitué et ..... j'aime bien suivre le rythme de leurs vies...

Marie a écrit:

J'ai compati, mais lui ai dit que Télémaque était aussi un joli prénom, non?
Ici, tous les prénoms sont acceptés à l'Etat civil. Nous avons déjà eu un petit Sarko!!!

Quand je vois des noms qui sont un peu spécial ou vraiment complètement ‘hors jeu’ je pense que les parents ne peuvent pas comprendre parce qu’ils ont eu pas de problèmes avec LEURS noms – mais imaginez un nom spécial en classe.. rien de plus cruel que les enfants.. J’ai surtout de la pitié pour ces enfants parce qu’ils vont avoir des problèmes parce leurs parents voulaient être original.. inventif.. gai..

Kenavo, marie, Bedoulene, bonjour,

Je me suis toujours plu à inventer des mystères et des prodiges, tout en sachant que rien ne résiste longtemps à la lucidité, à la lumière froide de la raison, à la banalité du désenchantement...
C'est le bénéfice du reveur, tant qu'il peut rever... Et c'est sa protection.
Une de mes chanson préférées, c'est Les Passantes que chante Brassens.
Combien d'histoires sublimes et instantanées elles m'ont inspiré, les passantes...! Dix minutes de magie....Jusqu'à la prochaine fois...
Ces vertiges de la déraison, je les ai connus chaque fois que je croisais la beauté....
Mais que fait on d'autre quand on lit, qu'on regarde des photos ou des tableaux ou des beaux paysages -ou meme de moins beaux-... On essaie d'embellir la réalité, de la filtrer faute de pouvoir la changer...
Quelques objets qui me fascinaient quand j'étais enfant : la boule de verre renfermant un paysage où l'on faisait tourbillonner de la neige en remuant la boule...
Ou le kaléidoscope. Les longues vues. L'aimant...

Marie, j'ai retenu l'idée de faire lire Jakez Elias à Moise, mais à condition de trouver une édition en gros caractères.

Tiens, ce que j'ai écrit précédemment me fait penser à un livre de souvenirs que j'ai lu adolescent. Les yeux tondus d' Alexis Remizov.
Remizov racontait qu'il avait connu enfant un monde fabuleux ... et flou tant qu'il avait pu voir le monde à travers ses yeux de myope... Tant qu'il n'avait pas porté de lunetttes ...
"Mon univers à moi était tout à fait différent : un univers rayonnant, traversé par une lumière sonore, coloré de sons, et j'étais seul à le connaitre....
Quand j'eus mes lunettes, tout changea. Je m'éveillai soudain dans un monde différent. Tout était devenu petit, décoloré, privé de sons. Tout était retréci, pali, muet. Tout avait pris une forme et des limites."

Gardez nous parfois notre myopie et meme notre aveuglement !

parfois au centre commercial où nous allons sandwicher le midi il ya des gens, seuls ou couples qu'on peut revoir le soir si on fait des courses en sortant après le boulot.

L'expression qui revient en tête : lieu de vie. passé sa journée là bas ça doit bien s'appeler vivre. En face de trois cafés, trois coiffeurs, trois magasins de fringues... un lieu où il y a de l'activité, plus proche que le centre-ville pour certains ? ... un lieu où il fait chaud toute la journée peut être ?

L'image me met mal à l'aise parce qu'il s'agit bien de vie celle des gens qui travaillent et celle des gens qui passent. Il y a la reconstruction de quelque chose d'humain (rapprochement, besoin d'activité, de voir des gens ?) qu'on voit, imagine ou se souvient au centre mais en dehors du centre, dans ces nouveaux lieux au rabais, flashy et vides.

Continues à rêver Bix et à nous faire partager tes rêves. Qu'il y ait un réveil permet de construire d'autres rêves.
Je pense que c'est très réaliste de rêver et dans certains cas très stimulant (par exemple pour faire aboutir une envie de...)
Même si parfois le rêve est une utopie il procure du plaisir, alors pourquoi s'en priverait-on ?

c'est d'après un poëme d'Antoine Pol que Brassens a mis en musique ce très beau et nostalgique texte"les Belles Passantes".

De toute manière j'aime pratiquement toutes les chansons de Brassens.

Quant aux "boules de neige" j'ai chercher un peu avant Noël où je pourrai m'en procurer pour les offrir à ma petite fille.


à tantôt

bix229 a écrit:

Kenavo, marie, Bedoulene, bonjour,

Je me suis toujours plu à inventer des mystères et des prodiges, tout en sachant que rien ne résiste longtemps à la lucidité, à la lumière froide de la raison, à la banalité du désenchantement...
C'est le bénéfice du reveur, tant qu'il peut rever... Et c'est sa protection.

Bix ...tu es un de ces derniers grands rêveurs...espèce en voie de disparition...espèce à protéger...merci de cette note si particulière que tu apportes de à ce forum!

"Ce fut le plus grand reveur de tous les reveurs. Son incapacité à tenir compte de la réalité était totale. Son attitude envers les choses était toujours gauche et fausse, oscillant sans cesse d'un extreme à l'autre, en pensée ou en action..."

Ces propos, chère Coline sont de Pessoa. De Pessoa adolescent à propos de lui meme. Et ils sont extraits d'un livre de lui que je suis en train de lire.
Il s'agit d'écrits autobiographiques "rédigés sans masque ni
tabous et sans le paravent de la fiction littéraire". Et non destinés à la publication...
Ce qu'on remarque déjà, c'est que tout le Pessoa futur est déjà présent, avec ses angoisses, sa solitude, sa peur panique de la folie. Et ses formulations. Mais j'y reviendrai quand je l'aurai terminé et sur le fil que tu as ouvert.

bix229 a écrit:

"Ce fut le plus grand reveur de tous les reveurs. Son incapacité à tenir compte de la réalité était totale. Son attitude envers les choses était toujours gauche et fausse, oscillant sans cesse d'un extreme à l'autre, en pensée ou en action..."

Ces propos, chère Coline sont de Pessoa. De Pessoa adolescent à propos de lui meme. Et ils sont extraits d'un livre de lui que je suis en train de lire.
[...] Mais j'y reviendrai quand je l'aurai terminé et sur le fil que tu as ouvert.

Merci Bix...

bix229 a écrit:

Quelques objets qui me fascinaient quand j'étais enfant : la boule de verre renfermant un paysage où l'on faisait tourbillonner de la neige en remuant la boule...
Ou le kaléidoscope. Les longues vues. L'aimant...

Je me rappelle que ma mère avait au moment où j'étais enfant une commode avec au dessus 3 miroir - un grand et 2 plus petit du côté - ces 2 petits on pouvait bouger - pour avoir l'effet de se voir de tous les angles (excusez, je ne peux pas m'expliquer mieux, j'espère qu'on comprend ce que je veux dire.. malheureusement je n'ai pas trouvé une photo sur le Net pour illustrer ).
Mais bon - étant enfant, je me mettais devant, prenais les deux côtés du miroir et si on les bougeait jusqu'au moment où ils touchait presque le grand miroir, on pouvait voir la pièce derrière en mille images.. toujours changeants.. reflétant.. c'est marrant qu'on avait besoin de peu étant enfant de s’amuser

Kenavo, j'ai cru que tu allais parler de la chronique de la vie quotidienne sur le fil
Littérature italienne !!! Private joke !

Sinon, ce que tu dis est clair. Je crois que le miroir dont tu parles s'appelle tout simplement un miroir à trois faces. Et c'est sur, tout ce qui est un peu magique fascine les enfants.

Dans la chambre où je dormais enfant, il y avait des moulures en relief sur
le plafond, et à mon réveil (je dormais un peu à cette époque, mais ça commencait déjà à se gater) j'imaginais des personnages et des histoires à partir de ce que je croyais voir dans ces moulures...

bix229 a écrit:

Kenavo, j'ai cru que tu allais parler de la chronique de la vie quotidienne sur le fil
Littérature italienne !!! Private joke !

(je parle un peu partout de la vie quotidienne )

Le bonheur est dans le pré, cours y vite, cours y vite... Etc

Et meme si c' est une illusion, au moins elle est belle !

Je suis allé souvent en gite rural pendant mes congés. C'est une bonne formule. Enfin c'était... il y avait au départ l'idée d'amener les citadins à la campagne et pour un prix raisonnable. Et d'offrir aux ruraux pauvres l'occasion d'arrondir leurs revenus en aménageant deux ou trois pièces pour recevoir les gens de la ville.
Mais la formule a -mal- évolué, et récemment, il n'était pas rare de voir des gens louer leur résidence secondaire. Parfois meme de véritables manoirs avec piscine, jardin privatif, tennis...
Pourquoi les bonnes idées finissent elles par dégénerer ?

Mes besoins à moi se réduisent à peu : une chaumière pour m'abriter -pas
trop pourrie quand meme...- Et le reste du temps, marcher, regarder, sentir, respirer, découvrir...
Ceci dit, meme en choisissant un logement bon marché, on se fait quand meme arnaquer parfois. La condition sine qua non pour moi, c'est d'exiger le calme
-exigence d'insomniaque. On me dit toujours oui ...

Cette fois là, on allait dans le Cantal, ma femme et moi, et il en alla autrement. Si la vue imprenable sur le cimetière m'assurait un
calme ...définitif, la nationale 122, vers St Etienne à un jet de pierre, le
démentait complètement...
Il ne restait plus qu'à partir se promener le plus souvent possible.
Heureusement on était en aout, et c'est ce qu'on a fait.
Un après midi, on est allés randonner sur un chemin de campagne, une boucle de 8 km, avec tout ce qu'un amateur de nature peut aimer.
Des champs avec des parties boisées de chènes, de bouleaux, de hetres,
quelques chataigners.
Ici et là, des vieilles fermes hautes et aux toits pointus, aux fenètres étroites.
Et au bout du chemin, le bourg de Homps autour de son église médiévale
du 12e siècle. Un village très calme et fleuri.
Avant d'y arriver, nous nous sommes arrétés devant un paturage pour
regarder un troupeu de vaches blanches et noires et un veau nouveau né appuyé à sa mère.
S'est alors approchée celle qui gardait le troupeau, une jeune femme brune
et agréable. Une longue conversation s'est alors engagée. On a parlé de l'élevage et des problèmes des éleveurs, de la bouffe et de la malbouffe...
De son projet de tenir une table d'hote dans un gite d'étape...
Et comme il faisait très chaud, elle nous a proposé très naturellement
d'aller boire chez ses parents à la ferme voisine.
En quittant la lumière ébluissante d'aout, nous avons pénétré dans une grande pièce ombreuse et fraiche aux meubles anciens.
Autour de la table massive, quatre personnes, les parents de la bergère,
sa soeur et ses deux petites filles.
Nous avons été acueillis simplement, mais avec un naturel, une spontanéité, une gentillesse sidérants.
Après s'etres désaltérés, on se remit à bavarder encore. Tous parlaient
et écoutaient avec attention. Dans cette pièce tout était bien. Tout et
chacun était à sa place...
On les a tous revus avant de partir et on est restés jusqu'à 8 h. du soir.
Simplement, comme des amis de toujours. Et on a bu le vin de noix, fait à la maison avant de se quitter.

Dans cette pièce et par deux fois, nous avons vu -cru voir- le bonheur ou ce qui y ressemble.
Et si vous n'aimez pas le mot bonheur, apelez ça un moment de grace...

Quand je pense à ces braves gens, je me souviens de la chanson de Brassens : Chanson pour l'Auvergnat !

Chronique de la vie d'un pauvre chat...
Attitude normale post prandiale

dans mon bureau, attentif comme on le voit

Mais



voilà qu'un merle vient cogner à une vitre...

Alors là!!!


Et impossible d'attraper ce machin narquois!


Et le merle a gagné....

Les deux sont ravissants hein?

Incroyable! Kenavo, tu sais, ma grande-mère en avait une commode comme ça, j'adorais, j'en cherche une depuis des années, mais je n'ai jamais retrouvé.
Ce matin nous en parlions, ma mère et moi, justement. Comme nous ne trouvons pas l'objet, nous allons essayer de faire faire des commodes comme ça. Je me souviens bien des miroirs, je n'avais plus de 9 ans, mes grands-parents sont morts un peu aprês la naissance de ma soeur. Je me souviens aussi du marbre vert, très doux au toucher, où ma grande-mère laissait sa brosse à cheveux, son peigne, une poudrière, si je ne me trompe pas, en argent et nacar et, ce que j'aimais avant tout, le flacon du seul parfum qu'elle portait, et que moi j'aime beacoup aussi, "Je reviens" de Worth. J'aimais regarder les petits anges dans l'espace bleu vieux et or. Il n'est plus comme ça le flacon, et c'est vraiment dommage.
Un autre objet que j'aimais beaucoup quand j'étais enfant, était aussi chez mes grans-parents paternels. Une belle assiette en porcelaine chinoise. Il y a deux grands oiseaux sur une branche, l'un a la tête un peu cachée sous une aile. Quand j'étais petite, je pensais qu'il n'avait pas la tête, Cette assiette je l'ai maintenant.
Une autre chose (la maison de mes grands-parents était un trésor d'objets intéressants!) que j'aimais c'était une armoire en fer peinte en émail blanc que mémé avait dans la cuisine. Il avait des tas de tiroirs de toutes tailles.
Et la machine à laver! C'était en réalité un grand seau mécanique, et on devait faire passer les vêtements avant de les étendre pour sécher, dans une espèce de rouleau à pâtes.
Et dans la salle de bains, le savon pour laver les mains, pendait d'une chaîne, comme une chaîne de forçat. Je passais quelques secondes la balançant de gauche à droite, mais vite et en sursaut, mémé était féroce... et n'aimait pas trop ni les enfants ni aucun amusement en général. Elle ne riait jamais. Et quand mon père dessinait de petits chiens en train de faire pipi, ou de déposer de belles espirales de fiente fumant (il faisait ça exprès pour l'embêter) elle faisait de vraies crises de colère.
Elle était toujours de mauvaise humeur, il est vrai, mais elle faisait des fruits en sirop comme personne... les oranges en sirop... et un vrai talent pour les potages de légumes. Comme j'étais très mince, mon assiette de potage était toujours servie avec un jaune d'oeuf cru au fond, sur quoi elle laissait le potage bouillant, puis un gros morceau de beurre. Et des jolies tartines bien dorées. Hmmm...