Et si vous alliez au théâtre?

encore un truc qui fait rêver

C'est tout de même de plus en plus compliqué de voir des pièces classiques qui ne soient pas découpées en morceaux ou quasiment réinventées par les metteurs en scène...

Merci, eXPie, pour ton aperçu de La Mouette à l'Odéon et pour les photos qui me rappellent vivement la mise en scène d'Ostermeier de Mesure pour mesure (2011)

Maline a écrit:

Merci, eXPie, pour ton aperçu de La Mouette à l'Odéon et pour les photos qui me rappellent vivement la mise en scène d'Ostermeier de Mesure pour mesure (2011)  

j'avais lu quelque part sur le net quelqu'un qui disait que ce qui avait marché précédemment dans ses mises en scène fonctionnait nettement moins pour La Mouette...
J'espère qu'ils en parleront au Masque...

eXPie a écrit:

J'espère qu'ils en parleront au Masque...

Merci pour ce rappel, j'ai noté pour dimanche.

Maline a écrit:

eXPie a écrit:

J'espère qu'ils en parleront au Masque...

Merci pour ce rappel, j'ai noté pour dimanche.

Ils n'ont pas été très tendres avec La Mouette. D'autant plus que je n'avais pas compris à quel point il y avait du mensonge : j'avais lu la pièce il y a très longtemps (20 ans ?) et j'avais bêtement fait confiance à ce qui était écrit sur l'affiche : "La Mouette d’Anton Tchekhov mise en scène Thomas Ostermeier".
Eh bien non. Parce que si on supprime deux personnages comme ça a été fait, est-ce qu'on peut encore dire que c'est du Tchekhov ? Il aurait fallu dire "d'après" Tchekhov. Ça aurait peut-être été moins vendeur, je ne sais pas.
Enfin.
Bref.
Je ne parlerai pas de l'adaptation des Palmiers Sauvages (de Faulkner), toujours à l'Odéon (un très gros ratage, m'a-t-on dit, qui confirme l'unanimité du Masque), parce que je ne l'ai pas vu, grâce à un heureux hasard : j'avais une place le même jour pour Britannicus, de Racine, à la Comédie Française, avec notamment Dominique Blanc dans le rôle d'Agrippine. Mise en scène de Stéphane Braunschweig (nouveau directeur de l'Odéon, il prend la suite de Luc Bondy).



Je pense que, comme beaucoup, j'y allais attiré par Dominique Blanc (mais aussi par la pièce, que je n'avais jamais lue ou vue). Les costumes sont contemporains, le décor aussi (les chaises un peu minables !), plutôt tendance conseil d'administration d'une grosse boîte, ou peut-être Comité Européen de quelque chose. Impact immédiat : ça enlève de l'importance. Ce qui peut se passer dans un conseil d'administration de Danone, qui peut être à la tête de l'empire (de quoi ? du yaourt ?), ça a moins de gueule que l'Empire romain. Malgré ça, Laurent Stocker (qui interprète Néron) est très bon, il porte bien le costard-cravatte. Il incarne Néron. Et c'est le problème de Dominique Blanc : elle n'incarne pas Agrippine, elle dit le texte d'Agrippine, en n'omettant pas une syllabe. Laurent Stocker non plus n'omet pas une syllabe, mais chez lui ça coule, pas chez Dominique Blanc : on la voit dire son texte, il y a toujours une distance, ce qui est dommage pour un rôle pareil.



Lorsque Junie (Georgia Scalliet) apparaît, elle est pieds-nus et un peu agitée, désemparée, tendance Ophélie avant de se jeter à l'eau. C'est franchement trop.
Et plus tard, lorsque l'on apprend à Agrippine une mauvaise nouvelle, elle prend le temps défaire son col (et même plus), lentement, pour que le spectateur (sans doute jugé mal-comprenant) perçoive bien qu'elle est émotionnée. Ben oui, on l'avait compris, d'autant plus qu'on ne mangeait pas de popcorn pendant ce temps (ce qui nous aurait distrait).

Je suis content d'avoir vu la pièce, même si, comme trop souvent, elle était un peu handicapée par la mise en scène, et pas portée par elle.

Merci pour ton commentaire eXPie. Je crois avoir entendu dire par Dominique Blanc que cette distance dont tu parles c'était imposée d'elle-même pendant les répétitions...