Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Le cinéma de traversay

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyJeu 16 Fév 2012 - 19:44

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Criminal Court (Robert Wise, 1946)
Un meurtre qui n'est qu'un accident ; une présumée coupable qui est la petite amie du faux meurtrier ; ce dernier, avocat qui fera tout pour innocenter la susdite ; sa secrétaire (à lui, pas à elle) qui a tout vu et qui travaille pour ses ennemis politiques. Bref, pas très original et fort paresseux, un Wise sage (!) comme une image bouclé en 60 minutes chrono. Très dispensable. Son autre film de 46, Né pour tuer, est d'une toute autre trempe.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptySam 18 Fév 2012 - 19:26

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My Life with Caroline (Lewis Milestone, 1941)
L'adaptation d'une obscure pièce de théâtre française remodelée par Hollywood. On ignore ce que valait l'oeuvre originale (un peu plus que tripette ?), le film est en tous cas une piètre comédie de moeurs avec un mari qui intervient dès que son évaporée d'épouse est sur le point de la quitter pour un quidam de passage, c'est à dire au moins une fois par an. Pas drôle, aussi pétillant qu'un mauvais mousseux, ce vaudeville mondain est consternant. D'autant que Ronald Colman semble se désintéresser de l'affaire et que Anna Lee justifie, par son jeu insignifiant, qu'elle ne soit jamais devenue vedette.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptySam 18 Fév 2012 - 22:42

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Les arrivistes (Louis Daquin, 1959)
Louis Daquin, cinéaste communiste, est allé tourner cette adaptation de La rabouilleuse de Balzac (la meilleure) dans les studios d'Allemagne de l'est, sans que cela nuise à sa qualité.
Grande fidélité à l'écrivain dans un scénario implacable qui ne progresse qu'à coup de basses manoeuvres et de comportements cyniques, avec pour visées uniques : le pouvoir et l'argent. Décors et costumes sont impeccables dans une mise en scène qui laisse une grande place aux contrastes. Tout juste peut-on reprocher au film une accélération du rythme dans sa dernière partie, au prix de nombreuses ellipses, comme s'il était impératif de ne pas dépasser une durée de deux heures. Des contraintes commerciales qui donnent un tout petit goût d'inachevé à cette oeuvre d'excellente tenue, dans laquelle le quasi oublié Jean-Claude Pascal démontre toute sa palette de jeu.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyDim 19 Fév 2012 - 15:21

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Quelle joie de vivre (Joy of Living, Tay Garnett, 1938)
Prisonnière de son cocon familial, une jeune chanteuse à succès de Broadway rencontre un play-boy qui lui fait découvrir les plaisirs de la vie. Autant la première partie du film est convenue, autant la deuxième, totalement débridée séduit par son côté "Screwball Comedy." Irene Dunne chante, irrite, charme et conquiert les coeurs. Bonne prestation de Douglas Fairbanks Jr., qui fait penser à Clark Gable, avec moins de vista, malgré tout.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyLun 20 Fév 2012 - 22:31

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La vie de bohème (Marcel L'Herbier, 1942)
Bien que sorti seulement en janvier 1945, soit plus de deux ans après son tournage, La vie de Bohème est emblématique d'un certain cinéma français, destiné, sous l'Occupation, à divertir les foules. Cette adaptation de Murger, agrémenté des notes de Puccini, est pourtant une purge redoutable. Sinistre dans une première partie censée être insouciante, risible en la deuxième, dans ses oripeaux de mélodrame qui n'en finit pas. Tellement vieillot ce film, qu'il a l'air de dater d'avant l'invention du cinématographe. Horreur !

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptySam 25 Fév 2012 - 19:36

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La guerre des boutons (Yves Robert, 1961)
(Re)voir l'original après avoir jeté un oeil à l'un de ses remakes récents est une cure de jouvence. Tout y est : innocence, fraîcheur et spontanéité. L'empathie de Robert pour ses personnages, qui est sa marque de fabrique, n'a jamais été aussi éclatante. L'interprétation des enfants est stupéfiante de naturel, au contraire des adultes qui se sentent obligés de faire dans l'outrance pour se mettre au niveau. Il y a pourtant de futures pointures parmi eux : Dufilho, Galabru, Richard et même Pierre Tchernia, venu en ami. Mais ce ne sont pas eux pas eux qui ont de l'importance, c'est un film à hauteur d'enfant qui oublie de bêtifier. Un classique indémodable.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptySam 25 Fév 2012 - 22:25

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Safari diamants (Michel Drach, 1966)
La filmographie de Michel Drach comporte un certain nombre de films personnels (Elise ou la vraie vie, Les violons du bal) et d'autres qui le sont ... moins. Dans la case polar, Safari diamants se contente du minimum syndical, sans temps morts, avec tant de morts (une dizaine). Son épouse, Marie-José Nat (amoureusement filmée) et Jean-Louis Trintignant assurent l'essentiel, le petit doigt sur la couture du pantalon, pardon, sur la gâchette.

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Dernière édition par traversay le Mar 28 Fév 2012 - 22:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyDim 26 Fév 2012 - 16:29

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Charles mort ou vif (Alain Tanner, 1969)
A la tête d'une petite entreprise d'horlogerie génevoise, fondée par son grand-père cent ans plus tôt, Charles végète. Il coupe les ponts et s'installe à la campagne chez un couple qui mène une vie bohème ... Ce premier long-métrage de fiction de Tanner pose les bases de son cinéma : personnages inadaptés à la société, critique du libéralisme capitaliste, photo épuré et musique dissonante. Tourné à la manière des oeuvres de la nouvelle vague, ce manifeste anarchisant, mais avec une certaine douceur et une suave ironie, est la première réussite d'un cinéma suisse que Tanner et ses compères Goretta et Soutter vont réveiller et faire connaître dans le monde entier. C'est vraiment très bien.

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PS : si animal lit ces lignes, ce film est fait pour lui (comme la majeure partie du cinéma de Tanner)

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyDim 26 Fév 2012 - 17:20

mais il les lit les lignes le bougre, et il note de ces petits doigts poilus ! et avec le sourire !
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyLun 27 Fév 2012 - 22:56

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L'insurgé (The great white Hope, Martin Ritt, 1970)
Amérique 1913, le nouveau champion du monde des poids lourds est, pour la première fois, un noir ! Et du côté des blancs, la pilule ne passe pas. Mais le champion est aussi rejeté par les siens parce qu'il refuse d'être un symbole communautaire. Mauvais temps à prévoir d'autant que le boxeur a une petite amie blanche et qu'on ne plaisante pas avec ces choses là, à l'époque. Inspiré par la vie de Jack Johnson, adapté d'une pièce de théâtre, L'insurgé n'est pas un film de boxe (dix minutes de combat, tout au plus), mais un portrait à charge de l'Amérique raciste du début du XXe siècle. Martin Ritt, sans se défaire tout à fait des pesanteurs de la pièce d'origine, livre un film puissant, génialement interprété par James Earl Jones. Pas aussi bon que Traître sur commande, tourné la même année par le réalisateur de L'espion qui venait du froid, mais sacrément punchy. Il serait temps de redonner à Ritt toute la place qu'il mérite dans le cinéma américain des années 60/70.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyVen 2 Mar 2012 - 22:00

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Tendresse (I remember Mama, George Stevens, 1948)
Prévoir une pile de mouchoirs. On est dans un film impossible à tourner aujourd'hui aujourd'hui, basé sur les bons sentiments et qui se ferait attaquer au coin du bois pour délit de sentimentalisme exacerbé. Laissons les loups hurler et reprenons un kleenex, c'est vachement bon de pleurer comme un veau privé de sa mère. Déguisée en nouvelle, l'autobiographie de Kathryn Forbes triompha à Broadway avant d'être adaptée au cinéma. George Stevens était le cinéaste idoine pour réussir la transposition : de la pudeur, de la délicatesse et une pointe de pittoresque. Cette chronique familiale d'émigrants norvégiens dans le San Francisco des années 1910 est un hommage à une mère courage, quoiqu'il est douteux que le terme eût convenue à l'intéressée. La banalité quotidienne d'une existence précaire, où le moindre cent doit être économisé pour vivre avec une certaine dignité. Une accumulation de petits riens qui forment un tout chaleureux et touchant. Redonnez-moi la boîte de mouchoirs. Merci.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptyVen 2 Mar 2012 - 23:13

Que vois-je Surprised Barbara Bel Geddes a joué dans Tendresse ! Pour moi elle reste éternellement Miss Ellie, la mère du clan Ewing dans la série Dallas qui remonte aux années 1980. Que tout ça fait vieux ... Aieeee ! Iiiiii ! on parlais de cinéma.
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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptySam 3 Mar 2012 - 18:27

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Paradis perdu (Abel Gance, 1940)
Un peintre sans le sou, devenu dessinateur célèbre chez un couturier, perd sa femme à la naissance de sa fille, alors qu'il est sur le front, en 1914. Vingt ans plus tard, c'est lui qui devra se sacrifier. Gance n'a pas la main aussi lourde que l'on aurait pu craindre dans ce mélodrame pudique excellemment mis en images. Popesco, Gravey, Le Vigan : du beau monde entoure une Micheline Presle adorable dans la fraicheur de ses 18 ans.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptySam 3 Mar 2012 - 18:37

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Les conquérants (The Conquerors, William Wellman, 1932)
50 ans d'histoire américaine, jusqu'au krach de 29, à travers la saga d'une famille de banquiers. Un bon Wellman, pas exceptionnel, qui démontre la maîtrise de l'ellipse du réalisateur et un talent sûr pour mélanger les genres : western, aventure, drame, comédie. A noter une scène de pendaisons parmi les plus marquantes de l'histoire du cinéma américain. Et une mention particulière à Ann Harding, comédienne subtile.

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MessageSujet: Re: Le cinéma de traversay   Le cinéma de traversay - Page 57 EmptySam 3 Mar 2012 - 22:16

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La chanson des ténèbres (Night Song, John Cromwell, 1947)
Un musicien aveugle renaît à la vie, puis à la vue, au contact d'une jeune femme qui se fait passer elle-même pour non-voyante. Scénario chargé qu'un Sirk aurait transformé en or et tout autre cinéaste en plomb. Surprise, Cromwell s'en sort très bien, désamorçant toutes les situations mélodramatiques par un humour bienvenu. Cela reste romantique, tendance ténébreux, avec de jolies envolées émouvantes qui font oublier un grand nombre d'invraisemblances. Grâce soient rendue aux interprètes : Dana Andrews (parfait), Merle Oberon (sublime) et Ethel Barrymore (désopilante). La musique classique est le thème central du film, à l'instar de quelques films hollywoodiens de cette époque, et le vrai Rubinstein est sur scène pendant une vingtaine de minutes à la fin du film.

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