Lecture en commun - John Kennedy Toole : La conjuration des imbéciles I + II

Nezumi a écrit:

Ah mais c'est agréable et hilarant du début à la fin, je ne dis absolument pas le contraire! C'est ce mélange de rire et de mélancolie sous-jacente (du moins pour moi) qui en fait un roman si particulier.

je me suis mal exprimée - je voulais dire que je vais peut être avoir cette vue d'ensemble qu'à la fin de la lecture

En tout cas je trouve qu'il y a bon nombre de personnes attachantes dans ce livre - aussi bien la mère que le personnel du bar et même l'agent de police..

kenavo a écrit:

En tout cas je trouve qu'il y a bon nombre de personnes attachantes dans ce livre - aussi bien la mère que le personnel du bar et même l'agent de police..

Oh oui, la galerie de personnages secondaires est excellente!

Ils sont tous dépeints aux petits oignons. On les voit complètement!

Nezumi a écrit:

Ah mais c'est agréable et hilarant du début à la fin, je ne dis absolument pas le contraire! C'est ce mélange de rire et de mélancolie sous-jacente (du moins pour moi) qui en fait un roman si particulier

Tout à fait. C'est comme toi Nezumi, un des premiers héros déjanté que j'ai connus, et je dois dire, je suis très sensible à cette forme d'ironie.
Tiens ça me fait penser que je voulais parler de Desprogres

Ce qui me plait dans ce livre c'est la prévalence de l'humour au second degré. Le lecteur devient le témoin de l'ironie de l'auteur sur le personnage d'Ignatius. Sa façon de se moquer d'Ignatius me fait rire.
Et puis les personnages secondaire qui reviennent tout au long du livre sont excellents comme le dit Nézumi.
Je connaissais le destin de Toole mais je n'ai pas ressenti de mélancolie.

L'agent de police Mancuso apparaît tout au long du livre, dans des situations plus cocasses et absurdes les unes que les autres. Tout découle directement de la première rencontre/catastrophe avec Ignatius.
Cet agent est une grande trouvaille de John Kennedy Toole !
Pour le sentiment qu'on peut éprouver pour Ignatius, je crois que Nezumi décrit très bien l'évolution du personnage tout au long du roman et l'évolution de la manière dont on le perçoit !
J'y reviendrai quand vous aurez progresser dans le roman.

Steven a écrit:

Pour le sentiment qu'on peut éprouver pour Ignatius, je crois que Nezumi décrit très bien l'évolution du personnage tout au long du roman et l'évolution de la manière dont on le perçoit !
J'y reviendrai quand vous aurez progresser dans le roman.

Oui, je regrette un peu de l'avoir déjà mentionnée...

Pauvre Mancuso, la principale victime collatérale d'Ignatius.

Dans le chapitre II, on comprend un peu mieux Ignatius, en voyant que sa môman l'a horriblement couvé et gâté, et quand on a un aperçu d'Ignatius dans sa chambre je comprends un peu mieux ce que nezumi veut dire avec le mot 'compassion' - on ne peut s'empêcher de penser que c'est un pauvre diable (avec une moue un peu dégoûtée quand même), mais les meilleures choses ont une fin et le bonhomme doit chercher un travail sérieux....
Drôle comment il prend les choses, du style mépris intense pour toute forme de travail, génie incompris de l'entreprise, Ignatius est un OVNI.
La verve cynique et élégante d'Ignatius est en complet décalage avec son apparence, ce qui me fait sourire ainsi que les tribulations de l'agent Mancuso. Tout de même, mon préféré reste Jones pour le moment.

Citation :

Cependant à toute cette rigolade se mêle une sorte de tristesse ou de mélancolie. Est-ce à cause de la nostalgie que j'éprouve en relisant, au pathétique des situations (Ignatius, seul contre le monde), au fait que le suicide de l'auteur est si intimement lié à cette oeuvre ? Un peu de tout ça j'imagine.

Et bien...
J'en suis un peu plus loin, Ignatius a trouvé un travail . Enfin, un travail..
Je vais voir comment cela va progresser, mais je les trouve tous plus pathétiques qu'amusants, pour le moment. Ignatius dans son refuge délirant ( et ses souvenirs d'enfant obèse), la mère qui ne veut rien voir parce que c'est son fils, et tous les autres aussi. A suivre.
Je suis forcément comme Nezumi influencée dans ma lecture . Et notamment par l'introduction de Walker Percy, qui raconte que c'est la mère de l'écrivain qui lui a imposé la lecture de ce livre, bien après le suicide de l'auteur..

Marie a écrit:

J'en suis un peu plus loin, Ignatius a trouvé un travail . Enfin, un travail..

tu vas voir ce que cela veut dire chez Ignatius... travail

Marie a écrit:

l'introduction de Walker Percy, qui raconte que c'est la mère de l'écrivain qui lui a imposé la lecture de ce livre, bien après le suicide de l'auteur..

introduction, avant-propos, je lis cela toujours seulement après la lecture du livre..
Mais j'étais contente de voir le nom de Walker Percy.. auteur que j'ai bien aimé lire.. et dont il me reste encore un livre dans ma PAL

kenavo a écrit:

[Mais j'étais contente de voir le nom de Walker Percy.. auteur que j'ai bien aimé lire.. et dont il me reste encore un livre dans ma PAL

Impressionnante de connaissances Kénavo !!!

Mais mais je peux me vanter d'une chose : lorsque je suis arrivée sur ce forum j'avais lu peu de temps avant"la conjuration de imbéciles" et j'en avait parlé à Kénavo qui ne connaîssait pas le titre. J'en étais déjà surprise mais maintenant la connaîssant mieux, suis vraiment stupéfaite d'avoir trouvé un titre inconnu d'elle ! Piouuu.. c'est la chance du débutant ça !

chrisdusud a écrit:

Impressionnante de connaissances Kénavo !!!

on a même un fil pour Walker Percy : ici

chrisdusud a écrit:

mais maintenant la connaîssant mieux, suis vraiment stupéfaite d'avoir trouvé un titre inconnu d'elle ! Piouuu.. c'est la chance du débutant ça !

mais je vous le dit et redit - je ne connais vraiment pas tout.. loin de là.. c'est seulement étrange que sur Parfum se retrouvent toujours les noms d'auteurs qui me sont connus
et pour Tool, oui, en effet - j'avais lu sa Bible de néon il y a des années - mais jamais, jamais cherché s'il avait écrit encore autre chose..
(et je suis sûre que tu as encore lu beaucoup d'autres que je n'ai pas lu / que je ne connais pas )

kenavo a écrit:

(et je suis sûre que tu as encore lu beaucoup d'autres que je n'ai pas lu / que je ne connais pas )

Oui, si tu lis en Corse !

chrisdusud a écrit:

Oui, si tu lis en Corse !

Je ressens la même chose que vous au sujet d'Ignatius: il est agaçant mais aussi à plaindre quelque part (comme quoi, couver trop ses enfants peut mener à de la tristesse et des souffrances....cela dit, on ne va quand même pas les envoyer à la mine non plus ).
La mère est dépassée par l'ampleur de l'égoïsme et l'égocentrisme de son Ignatius: elle oscille entre maternage et remontrance.
J'aborde tout à l'heure le chapitre 3: Ignatius va-t-il obéir à sa maman et chercher du travail pour aider à rembourser les dégâts provoqués par un mauvais contrôle du véhicule maternel? Saura-t-il aller au-delà de sa pitoyable suffisance pour avoir l'envie d'aider sa mère?
Il n'empêche que cet Ignatius me plaît beaucoup par son côté décalé et absurde....tout comme le policier Mancuso (un vrai monument surréaliste!)

Marie a écrit:

Je vais voir comment cela va progresser, mais je les trouve tous plus pathétiques qu'amusants, pour le moment.

Ah, ça me rassure qu'on ait le même ressenti, avec Aériale également. De trouver que le pathétique affleure sous le comique...

A n'ouvrir qu'en cas de relecture.

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