Que lisez-vous en Septembre ?

coline a écrit:

bix229 a écrit:

Oh, mais Lara, elle est plus que compliquée cette phrase, elle est meme
carrément ch... je veux dire ennuyeuse, mais comme je suis sympa, je n' ai pas cité l' auteur...
Mais en MP, je peux !

Mais si il faut le citer l'auteur!...C'est pas quelqu'un du forum ?...

Rendons-lui justice à cet auteur!...Bix m'ayant donné son nom, j'ai fait quelques recherches et voici un autre extrait que j'ai pu trouver (rien à voir avec le précédent...Le monsieur sait écrire...):

Extrait

Le secret était sa condition première. C’est de l’avoir percé qu’Élisabeth avait été glacée d’horreur. La scène surprise dans l’entrebâillement d’une porte était à ce point impensable qu’elle garantissait à Jérôme l’irréversibilité du départ de sa mère. Et le père, tout entier immergé dans le travail insensé de ses désirs et de sa force, serait à jamais incapable de prendre la mesure de ces actes-là qu’il commettait sur son fils, incapacité que son regard aveugle exprimait parfaitement. Restait le fils, reste toujours le fils, ainsi, béant, aux frêles épaules sommées de soulever le monde, sans pensée pour grandir, jeté sur la terre pour le rachat des fautes commises par les deux tiers de cette trinité désarticulée par essence, l’unique chemin où engager son corps sans savoir où il mène, sinon à la perte.

Mais il arrive que certaines choses changent, même si les principales demeurent. Jérôme avait en deux ans opéré une transformation assez radicale, entièrement dictée par les impératifs catégoriques d'un accomplissement sexuel enraciné dans l'interdit et le secret, dont le déroulement n'aurait pu s'effectuer sur les terres froides, isolées, désertées par les hommes où sa mère avait enfanté. Faute de trouver là un Rodolphe qu'il eût supplié de l'enlever, moins encore un brave garçon de passage qui eût accepté de l'emmener à Bordeaux, Lyon ou Montpellier, sans parler d'un garçon de ferme qui eût accepté de lui faire une petite place à ses côtés, fût-ce dans la paille, il fit comme tout le monde autour de lui, prétexta des études à finir pour quitter à la fois la violence paternelle et l'inertie locale qui auraient eu raison de lui en moins d'une décennie.

Camille 19 a écrit:

Lara, tu m'as donné très envie de lire Lettre à une inconnue, surtout que j'aime beaucoup Zweig, je n'ai jamais été déçue par un de ses écrits (en même temps, j'ai du en lire 4-5...). De quoi parle ce texte en gros ? Je vais aller faire un tour sur le fil de Zweig je crois. Et voilà, tu m'as donné envie de lire quelque chose sans même que je sache de quoi ça parle Très fort

"J'ai toujours été fascinée par la force de ce texte, par sa beauté désespérée, par sa profondeur et sa maturité."
Elsa Zylberstein
"Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout. Avec Lettre d'une inconnue Stefan Zweig pousse plus loin encore l'analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d'une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu'elle touche au sublime."
C'est le résumé, que j'ai au dos de mon livre.
Mais la préface de Zylberstein est encore plus belle je t'en cite des petits bouts:
L'histoire d'un coeur disposé à aimer et à mourir; d'un coeur sans limites qui se consume avec candeur et mysticisme, l'histoire d'un coeur illuminé qui se raconte et met à nu face à un homme aimé toute une vie.
(...)
Elle est la victime consentante de ce jeu, la petite fille fascinée par un homme riche inatteignable et mystérieux. C'est comme une danse macabre et secrète, vibrante à souhaits où cette jeune fille prend plaisir à scruter et à attendre.
(...)
Il y a un écho si intime en chacune de nous, un doux soupir lancinant et cruel qui nous ramène à nos démons les plus enfouis. Cet homme qui ne la reconnaît jamais et qui la baise et la rebaise plusieurs fois sa vie durant, sans ne jamais la "reconnaître". Zweig parle de la multiplicité de la femme, de son côté insaisissable et fantasmagorique, et du désir de l'homme devant la virginité et l'inconnu.
(...) Il nous dit que lon ne possède jamais quiconque et que la passion dévorante et unilatéralement rend folle et nous mène au tombeau.
(...)
Elle choisit un être abandonnant, auquel elle enlace son âme abîmée et accepte sans résistance et sans regret cette bataille livrée contre elle-même. Une héroïne digne de Henry James telle une "bête dans la jungle" elle nous émeut et nous sourit.
Ne pas se reconnaître soi-même, nous amène à ne pas être reconnu.

C'est beau! C'est vrai!
Je t'ai recopié ce que je préférais, mais il faut TOUT lire!Et ce n'est QUE la préface!!!!!

Grâce à Coline j'ai trouvé le nom de cet écrivain, que je ne lirai donc pas. Le second extrait le réhabilite un peu, mais je n'affectionne guère ce style d'écriture. On a l'impression que l'auteur se regarde écrire et fait de l'esbrouffe : "Admirez ma maîtrise de la langue et des concepts !".

Lisez Lao She. C'est simple, ça coule tout seul, et pourtant c'est truffé de trouvailles, de métaphores insolites, d'humour, de colère, de tendresse.
L'un des personnages de Quatre générations sous un même toit, éternel indécis, ressasse sans cesse les mêmes idées, et pourtant ce n'est jamais lassant ; il y a toujours la petite information supplémentaire, la nuance, qui nous en apprend plus sur le protagoniste et sur le contexte.

Bref, j'ai pris des notes durant la lecture, et comme Chappy a déjà résumé l'histoire, je vais vous proposer tout plein d'extraits.
Kena, je ne sais si tu seras aussi enthousiaste que moi, néanmoins je n'imagine pas qu'un lecteur passionné puisse ne pas aimer Lao She. Seuls les amateurs des seuls thrillers n'y trouveraient pas leur compte, car le narrateur prend tout son temps. Pourtant, je n'ai jamais eu envie de sauter une ligne.

Bon j'arrête, j'irai sur son fil en temps voulu. Mais quel coup de coeur !

J'ai lu très vite et toujours avec beaucoup de plaisir un Erik Orsenna : La révolte des accents. Comme ça, je pourrai lire le dernier sorti qui parle de la ponctuation : Et si on dansait ?.

Armor-Argoat a écrit:

Kena, je ne sais si tu seras aussi enthousiaste que moi, néanmoins je n'imagine pas qu'un lecteur passionné puisse ne pas aimer Lao She.

ah mais je connais déjà Lao She.. fait connaissance avec des livres moins épais.. mais néanmoins je suis sûre que je vais adorer..

Armor-Argoat a écrit:

Bon j'arrête, j'irai sur son fil en temps voulu. Mais quel coup de coeur !

J'étais déjà convaincu... J'ai une idée, je vais poser plein de jours de congés, faire croire à tout le monde que je suis parti, et puis rester tranquillement chez moi à lire Quatre générations sous un même toit...

Alors, on se le lit le Pousse pousse ?

ExPie et peut etre Armor ?

LaurenceV a écrit:

J'ai lu très vite et toujours avec beaucoup de plaisir un Erik Orsenna : La révolte des accents. Comme ça, je pourrai lire le dernier sorti qui parle de la ponctuation : Et si on dansait ?.

Tiens j'ignorais que Orsenna avait écrit sur le nouvel accord orthographique lusophone...

Révolutions de J.M.G. Le Clézio pour une lecture en commun sur mon forum allemand..
faut que les Allemands apprennent quel bon auteur a reçu le Nobel l'an dernier

Euh... leTélérama hors-série sur le mur de Berlin.

eXPie a écrit:

Citation :

Armor-Argoat a écrit:
Bon j'arrête, j'irai sur son fil en temps voulu. Mais quel coup de coeur !

J'étais déjà convaincu... J'ai une idée, je vais poser plein de jours de congés, faire croire à tout le monde que je suis parti, et puis rester tranquillement chez moi à lire Quatre générations sous un même toit...

Je crois que c'est tout ce qu'il nous reste à faire en effet.
En plus Armor est redoutable quand elle aime un livre. Je l'ai inscrit sur la liste mais ce sera pour plus tard.
En attendant je lis Dora Bruder (c'est plus court). C'est mon premier Modiano (ben oui, je sais . Non Kenavo, ne lâche pas les nains....!!!). J'adore!

J'ai fini Le peintre des enseignes et je me suis régalée! J'ai ri, appris, rêvé et aussi été touchée par la fraîcheur et la malice de Narayan.
Un grand merci à Expie et aussi à Domreader sans qui peut-être je serais passée à côté trop longtemps.

Je pense continuer avec Le professeur d'anglais

Madame B. a écrit:

En attendant je lis Dora Bruder (c'est plus court). C'est mon premier Modiano (ben oui, je sais . Non Kenavo, ne lâche pas les nains....!!!). J'adore!

contente que tu adores.. même si je suis un peu surprise - comme je n'ai pas aimé trop, trop Dora Bruder (une relecture est programmée), j'ai du mal à m'imaginer qu'on peut -pour une première rencontre- être sous le charme avec ce livre
mais d'autant mieux

aériale a écrit:

J'ai fini Le peintre des enseignes et je me suis régalée! J'ai ri, appris, rêvé et aussi été touchée par la fraîcheur et la malice de Narayan.

un nom qui revient de plus en plus et je ne vais pas pouvoir résister trop longtemps

Fini La conjuration et avant de commencer Bridge of sighs, je n'arrive pas à choisir un nouveau livre...

Epi a écrit:

Fini La conjuration et avant de commencer Bridge of sighs, je n'arrive pas à choisir un nouveau livre...

un petit Vincent Engel? un Auster? un JCO?...