Lecture en commun - Stendhal : Le rouge et le noir

eXPie a écrit:

Julien qui devient vraiment un petit crétin (j'avais tout d'abord écrit un autre mot commençant par la même lettre), après sa nuit chez Mme de Rênal : "Julien trouva de sa dignité de rentrer exprès au grand jour et avec imprudence" (Livre I, chapitre XVI).
C'est plus que de l'égoïsme. L'honneur, il ne semble pas connaître. C'est étonnant, car cela devrait aller avec l'héroïsme, d'une certaine façon.
Peut-être le Mémorial de Sainte-Hélène ne parle-t-il jamais d'honneur ?

J'ai trouvé ces passages volontairement drôles, Julien se comporte effectivement d'une façon lamentable, et Stendhal ne le cache pas, et même s'en moque. Et je trouve son comportement logique par rapport à ce qu'il est. Ce n'est pas forcement un personnage sympathique. Enfin pas tout le temps.

Arabella a écrit:

eXPie a écrit:

Julien qui devient vraiment un petit crétin (j'avais tout d'abord écrit un autre mot commençant par la même lettre), après sa nuit chez Mme de Rênal : "Julien trouva de sa dignité de rentrer exprès au grand jour et avec imprudence" (Livre I, chapitre XVI).
C'est plus que de l'égoïsme. L'honneur, il ne semble pas connaître. C'est étonnant, car cela devrait aller avec l'héroïsme, d'une certaine façon.
Peut-être le Mémorial de Sainte-Hélène ne parle-t-il jamais d'honneur ?

J'ai trouvé ces passages volontairement drôles, Julien se comporte effectivement d'une façon lamentable, et Stendhal ne le cache pas, et même s'en moque. Et je trouve son comportement logique par rapport à ce qu'il est. Ce n'est pas forcement un personnage sympathique. Enfin pas tout le temps.

Plus Stendhal le montre suffisant, plus le lecteur sadique moyen (moi) s'attend à ce qu'il descende de ses hauteurs en chute libre et sans parachute.
Je serai là pour regarder, avec des jumelles et une coupe de champagne.

J'ai commençé hier comme prévu et j'accroche....
Je vais essayer d'avancer pour être plus ou moins en même temps que vous et partager vos commentaires...

Mais Julien a de l'honneur, en fait ce qui lui parait être l'honneur c'est celui qu'il donne à sa personne. L'honneur pour lui c'est ne pas faillir aux défis qu'il se pose.

S'il est toujours sur la défensive c'est certainement à cause de la manière dont il a été traité par son père et ses frères.

Lors de sa première incursion dans la chambre de Mme de Rénal il ne l'aime pas encore, donc il pense plus à son honneur qu'à celui de la Dame.


Et ne pas oublier que les gens accordent souvent du crédit à un beau visage.

Ravie de ta participation Charlie !

J'ai lu que ta dernière phrase Bédoulène
J'aime bien d'avoir la surprise et vous dévoilez tout !!!!!
Bonne lecture

Je poursuis la lecture tout doucement. Entre le quotidien.

Citation :

Julien : Plus on s'élève vers le premier rang de la société, se dit Julien, plus on trouve de ces manières charmantes.

C'est son but principal finalement.

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" Le monde est un livre dont chaque pas nous ouvre une pageÉ - A. de Lamartine

Vos commentaires sont savoureux et je rigole bien en lisant ceux d'Expie !

eXPie a écrit:

Et à propos d'anglais, je suis assez étonné de toutes ces citations en anglais (Byron, notamment, ce n'est quand même pas très facile). Le lectorat de Stendhal était-il supposé le comprendre

Je dirais que oui, une certaine classe pouvait le comprendre facilement, c'était courant à l'époque de mélanger anglais et français.

et les citations de Don Juan sont pour Julien sa carrière débute !

Même interrogation que vous : le narrateur se cache-t-il sous l'auteur ?

ou bien le narrateur est-il un personnage que l'on rencontrera plus tard ?

je découvre l'un des mots qui m'étaient inconnus (on avait bien un fil pour les mots "compliqués" me souviens plus du terme) ?

amphigourique ?

eXPie a écrit:

Julien qui devient vraiment un petit crétin (j'avais tout d'abord écrit un autre mot commençant par la même lettre), après sa nuit chez Mme de Rênal : "Julien trouva de sa dignité de rentrer exprès au grand jour et avec imprudence" (Livre I, chapitre XVI).
C'est plus que de l'égoïsme. L'honneur, il ne semble pas connaître. C'est étonnant, car cela devrait aller avec l'héroïsme, d'une certaine façon.
Peut-être le Mémorial de Sainte-Hélène ne parle-t-il jamais d'honneur ?
.....
Plus Stendhal le montre suffisant, plus le lecteur sadique moyen (moi) s'attend à ce qu'il descende de ses hauteurs en chute libre et sans parachute.
Je serai là pour regarder, avec des jumelles et une coupe de champagne.

Bédoulène a écrit:

Mais Julien a de l'honneur, en fait ce qui lui parait être l'honneur c'est celui qu'il donne à sa personne. L'honneur pour lui c'est ne pas faillir aux défis qu'il se pose.

Le comportement de Julien est d'une totale goujaterie, assez répandue chez une partie de la gente masculine, "l'honneur" consistant à afficher ses succès quelle en soit les conséquences pour la dame. Soi avant les autres, son petit orgueil de coq avant tout, sans aucun égard ni la moindre délicatesse pour l'autre. Et Stendhal est assez féroce finalement dans l'observation de ce travers, je pense, qu'il règle peut être des comptes avec lui même, avec humour.

Cela dit eXPie, je crains que la chute libre ne te ferra pas autant plaisir que tu le pense maintenant

L'emprise de la religion en cette période de Restauration est encore plus présente.

Il y a de nombreux paradoxes dans la pensée comme dans les actes de Julien, non ?

Citation :

- Veux-tu me permettre de rester, et que désormais je ne t'aime que comme un frère ? C'est la seule expiation raisonnable, elle peut apaiser la colère du Très-Haut.
- Et moi, s'écria-t-elle en se levant et prenant la tête de Julien entre ses deux mains, et la tenant devant ses yeux à distance, et moi, t'aimerai-je comme un frère ? Est-il en mon pouvoir de t'aimer comme un frère ?
Julien fondait en larmes.

Tiens, tiens, Julien a de l'émotion.

Je ne suis pas rendu très loin dans ma lecture finalement.

Je me dis que, pour l'instant, ce qui me gêne le plus, c'est que tout le monde trouve que Julien a beaucoup d'esprit, mais on le ne voit jamais (jusqu'au Livre I, Chapitre XIX, du moins).
Pourquoi certains prédisent à Julien qu'il ira loin ? Parce qu'il connaît le Bible par coeur en latin et qu'il lit des bouquins sur Napoléon ?
C'est vraiment très mystérieux. Si au moins on avait quelques exemples de traits d'esprit... mais rien (ou alors, ai-je raté quelque chose ?). On sait qu'il a de beaux yeux et des traits fins (féminins). Mais concernant les prouesses de son intellect, sa mémoire mise à part... rien.

Alors, certes, on me dira que chaque lecteur s'imaginera ce qu'il voudra.
Mais bon, ça l'aurait fait un peu "vivre", Julien, que de donner au moins quelques exemples de sa vivacité d'esprit.


Concernant la goujaterie de Julien, elle semble être celle de Stendhal, les notes citant des passages de son journal : il parle de "victoire", il y a toutes les petites stratégies à la Julien... enfin, il semble avoir mis de lui dans le personnages.
Note page 151 édition Folio :

Citation :

En septembre 1811, Stendhal remporte "cette victoire si longtemps désirée" sur Angelina Pietragrua : "Rien ne manque à mon bonheur que [...] de n'être pas une victoire. Il me semble que le plaisir parfaitement pur ne peut venir qu'avec l'intimité."

Ce terme de victoire ne m'est pas très sympathique...

J'avance dans ma lecture, lentement mais sûrement
Je lis vos posts au fur et à mesure

Je supporte de moins en moins les personnages...Au début, je prenais patience en me disant que Julien était très jeune mais je ne le supporte plus

Merci Expie pour tes commentaires
Arabella : tu écris ce que je pense et ressens !

Citation :

Elle croit tuer son fils en m'aimant, et cependant la malheureuse m'aime plus que son fils. Voilà, je n'en puis douter, le remords qui la tue ; voilà de la grandeur dans les sentiments. Mais comment ai-je pu inspirer un tel amour, moi, si pauvre, si mal élevé, si ignorant, quelquefois si grossier dans mes façons?

Tout à fait toi Julien!

Expie, faut bien croire qu'il a de l'esprit puisque c'est dit.

peut-être un exemple dans le chapitre XXII page 151 (dans mon livre)

"C'était le tour de Julien, qui depuis une heure et demie, attendait la parole avec ennui. Sa réponse fut parfaite, et surtout longue comme un mandatement, elle laissait tout entendre, et cependant ne disait rien nettement. On y eüt trouvé à la fois du respect pour M. de Rénal, de la vénération pour le public de Verrières et de la reconnaissance pour l'illustre sous-préfet. Ce sous-préfet étonné de trouver plus jésuite (explication : adjectif au sens péjoratif ; subtil et complaisant dans son raisonnement) que lui essaya vainement d'obtenir quelque chose de précis. ....."
mais comme tu le dis on ne lit pas la réponse !