Lecture en commun - Stendhal : Le rouge et le noir

Et bien, tu es partie comme une fusée Bédou, il va falloir te rattraper maintenant.

je profite d'un peu de temps, car si la pitchounette arrive, plus de lecture !

mais prenez le temps, je vous attendrai si j'avance trop.

là comme dirait Expie, je sens les baffes qui manquent à Julien !

Bédoulène a écrit:

je profite d'un peu de temps, car si la pitchounette arrive, plus de lecture !

mais prenez le temps, je vous attendrai si j'avance trop.

là comme dirait Expie, je sens les baffes qui manquent à Julien !

Je sens que je vais aimer

bulle a écrit:

Dans la lecture du " Le rouge et le noir
via internet finalement, au lieu du livre de biblio.
Texte
Je lis et j'écoute. J'aime bien les deux à la fois, au même instant.
lien audio

Citation :

L'importance ! monsieur, n'est-ce rien ?
Le respect des sots, l'ébahissement des enfants,
l'envie des riches, le mépris du sage.
BARNAVE

Intéressant ce lien, je ne savais pas qu'on pouvait télécharger des livres audio. Je n'ai jamais écouté de livres, j'ai peur de ne pas arriver à me concentrer suffisamment mais je vais en essayer un, ce sera une nouvelle expérience.

En lisant tes commentaires Bédou, je me souviens maintenant l'avoir lu et je trouve que c'est plus agréable de lire ce que tu en dis que le livre lui-même

Epi a écrit:

Intéressant ce lien, je ne savais pas qu'on pouvait télécharger des livres audio. Je n'ai jamais écouté de livres, j'ai peur de ne pas arriver à me concentrer suffisamment mais je vais en essayer un, ce sera une nouvelle expérience.

Pour ma part, j'aime bien

Je pense le commencer tout à l'heure avant de dormir....quelques pages histoire de me mettre dans l'ambiance.
A demain!

Epi la lecture est agréable tout de même, du moment que ça génère des ressentis

Il apprend Julien !

j'ai lu les 3 premiers chapitres, exposition de la ville, description des alentours, des mentalités (huuummm la province et ses beaux penseurs en prennent pour leur grade...est-ce différent de nos jours? je n'oserai avancer une réponse de peur de froisser mon provincialisme ). Je suis entrée d'emblée dans cette ambiance et j'aurai continué ma lecture plus avant si le sommeil n'avait eu raison de moi.
Mathilde, belle encore pour ses trente ans (j'adore!!!! on se demande après pourquoi les pauvres femmes modernes s'évertuent à rester jeunes et attirantes!), mère de 3 jeunes garçons, inquiète dès qu'ils s'agitent un peu et jouent à des jeux de garçons Bien entendu, elle s'ennuie auprès de son époux (on le serait à moins vu l'engin) mais ne le verbalise pas...ingénue, naïve ou alors pas encore vraiment tombée amoureuse dans sa vie? Déjà, les fissures sont présentes et le lecteur est dans l'attente!!!
Bref, séduite...mais je le savais dès le départ que j'aimerais!

Chatperlipopette a écrit:

Bien entendu, elle s'ennuie auprès de son époux (on le serait à moins vu l'engin) mais ne le verbalise pas...ingénue, naïve ou alors pas encore vraiment tombée amoureuse dans sa vie? Déjà, les fissures sont présentes et le lecteur est dans l'attente!!!
Bref, séduite...mais je le savais dès le départ que j'aimerais!

On voit l'amour poindre. Du moins de la part de madame. (Mme de Rênal)

Citation :

Au-delà, sur la rive gauche, serpentent cinq ou six vallées au fond desquelles l'oeil distingue fort bien de petits ruisseaux. Après avoir couru de cascade en cascade on les voit tomber dans le Doubs. Le soleil est fort chaud dans ces montagnes ; lorsqu'il brille d'aplomb, la rêverie du voyageur est abritée sur cette terrasse par de magnifiques platanes. Leur croissance rapide et leur belle verdure tirant sur le bleu, ils la doivent à la terre rapportée, que M. le maire a fait placer derrière son immense mur de soutènement.

La description est magnifique, comme si nous s'y étions.

Citation :

Un vieux chirurgien-major de l'armée d'Italie retiré à Verrières, et qui de son vivant était à la fois, suivant M. le maire, jacobin et bonapartiste, osa bien un jour se plaindre à lui de la mutilation périodique de ces beaux arbres.
- J'aime l'ombre, répondit M. de Rênal avec la nuance de hauteur convenable quand on parle à un chirurgien, membre de la Légion d'honneur ; j'aime l'ombre, je fais tailler mes arbres pour donner de l'ombre, et je ne conçois pas qu'un arbre soit fait pour autre chose, quand toutefois, comme l'utile noyer, il ne rapporte pas de revenu .
Voilà le grand mot qui décide de tout à Verrières : RAPPORTER DU REVENU.

On découvre là- comment est le mari, le maire.

Citation :

L'étranger qui arrive, séduit par la beauté des fraîches et profondes vallées qui l'entourent, s'imagine d'abord que ses habitants sont sensibles au beau , ils ne parlent que trop souvent de la beauté de leur pays : on ne peut pas nier qu'ils n'en fassent grand cas, mais c'est parce qu'elle attire quelques étrangers dont l'argent enrichit les aubergistes, ce qui, par le mécanisme de l'octroi, rapporte du revenu à la ville .

l'appât du gain , encore le revenu.

J'ai autant de plaisir à lire le livre que vos commentaires !


petite pause cet après-midi, je reprendrais ce soir (si je ne m'endors pas )

Des extraits très significatifs Bulle

Chappy j'aime aussi !

Bédoulène a écrit:

J'ai autant de plaisir à lire le livre que vos commentaires !


petite pause cet après-midi, je reprendrais ce soir (si je ne m'endors pas )

Des extraits très significatifs Bulle

Chappy j'aime aussi !

C'est agréable comme lecture

Julien "grandit" très vite. Toujours aussi fier comme savent l'être les gens démunis, il reconnait les qualités de Mme de Rénal et se met des défis de plus en plus dangereux comme celui de pénétrer dans la chambre de Mme de Rénal dans la nuit. Défi qu'il accomplit et devant les charmes, la douceur nouvelle qui lui est prodiguée, tombe amoureux.

Pour Mme de Rénal c'est une révélation, c'est donc celà l'amour. Elle se révèle passionnée. Les deux amants vivent une période de bonheur total. Madame Derville l'amie de Mme de Rénal effrayée par ce qu'elle craint depuis quelque temps quitte le château.

La femme de chambre Elisa, dépitée d'avoir été repoussée par Julien va dénoncer sa liaison à M. Vanelod qui humilié d'avoir été à plusieurs reprises écarté par Mme de Rénal, adresse à M. de Rénal une lettre anonyme l'informant de son infortune.

L'amour donne aux amants encore plus de finesse, d'habileté ils écrivent eux-emes une lettre anonyme pour dérouter le mari et impliquer M. Vanelod de malveillance envers le Maire.

Julien habite à Verrières - à la demande de Mme de Rénal - pour détourner les soupçons et est invité chez M. Vanelod - ce parvenu - et quelques libéraux. Il est apprécié, mais lui est dégouté de leurs manières grossières desquelles Julien compare celles élégantes, distinguées de la maison Rénal.

L'un des enfants vint à tomber gravement malade et Mme de Rénal s'accusant d'en porter la responsabilité veut avouer à son mari "son crime". Julien la soutient et trouve les bonnes raisons pour l'en déconvenir.
L'enfant guéri, mais cet épisode marque Mme de Rénal et Julien qui continuent à s'aimer mais avec gravité et plus de maturité.

A la suite de déconvenue que subit M. de Rénal suite à une adjudication de bail, et consciente que ce dernier s'interroge toujours sur la fidélité de sa femme, Mme de Rénal demande à Julien de rejoindre le Séminaire de Besançon. Julien y consent et rejoint Mme de Rénal dans sa chambre pour un dernier RV, mais il trouve Mme de Rénal très froide, distante Il ne comprend pas que c'est justement le fait de savoir qu'elle n'allait plus le voir qui paralyse ses gestes, ses paroles dont elle était si prodigue, et le jeune amant lui en fait reproche. Il pense qu'elle ne l'aime plus, s'en va avec sa fierté et sa peine.

Quelques phrases clés.

Citation :

Julien: Si je veux être estimé et d'eux et de moi-même, il faut leur montrer que c'est ma pauvreté qui est en commerce avec leur richesse, mais que mon coeur est à mille lieues de leur insolence, et placé dans une sphère trop haute pour être atteint par leurs petites marques de dédain ou de faveur.

Citation :

Julien:Cette femme ne peut plus me mépriser : dans ce cas, se dit-il, je dois être sensible à sa beauté ; je me dois à moi-même d'être son amant.

Citation :

Julien:- Il faut bien que je parte, car je vous aime avec passion, c'est une faute... et quelle faute pour un jeune prêtre !

Je ne suis pas rendu aussi loin que toi, Bédoulène,
mais on voit bien le cheminement de Julien et le vouloir de conquête et de gloire.

Bédoulène a écrit:

Julien "grandit" très vite. Toujours aussi fier comme savent l'être les gens démunis, il reconnait les qualités de Mme de Rénal et se met des défis de plus en plus dangereux comme celui de pénétrer dans la chambre de Mme de Rénal dans la nuit. Défi qu'il accomplit et devant les charmes, la douceur nouvelle qui lui est prodiguée, tombe amoureux.

Pour Mme de Rénal c'est une révélation, c'est donc celà l'amour. Elle se révèle passionnée. Les deux amants vivent une période de bonheur total. Madame Derville l'amie de Mme de Rénal effrayée par ce qu'elle craint depuis quelque temps quitte le château.

La femme de chambre Elisa, dépitée d'avoir été repoussée par Julien va dénoncer sa liaison à M. Vanelod qui humilié d'avoir été à plusieurs reprises écarté par Mme de Rénal, adresse à M. de Rénal une lettre anonyme l'informant de son infortune.

L'amour donne aux amants encore plus de finesse, d'habileté ils écrivent eux-mêmes une lettre anonyme pour dérouter le mari et impliquer M. Vanelod de malveillance envers le Maire.

Julien habite à Verrières - à la demande de Mme de Rénal - pour détourner les soupçons et est invité chez M. Vanelod - ce parvenu - et quelques libéraux. Il est apprécié, mais lui est dégouté de leurs manières grossières desquelles Julien compare celles élégantes, distinguées de la maison Rénal.

L'un des enfants vint à tomber gravement malade et Mme de Rénal s'accusant d'en porter la responsabilité veut avouer à son mari "son crime". Julien la soutient et trouve les bonnes raisons pour l'en déconvenir.
L'enfant guéri, mais cet épisode marque Mme de Rénal et Julien qui continuent à s'aimer mais avec gravité et plus de maturité.

A la suite de déconvenue que subit M. de Rénal suite à une adjudication de bail, et consciente que ce dernier s'interroge toujours sur la fidélité de sa femme, Mme de Rénal demande à Julien de rejoindre le Séminaire de Besançon. Julien y consent et rejoint Mme de Rénal dans sa chambre pour un dernier RV, mais il trouve Mme de Rénal très froide, distante Il ne comprend pas que c'est justement le fait de savoir qu'elle n'allait plus le voir qui paralyse ses gestes, ses paroles dont elle était si prodigue, et le jeune amant lui en fait reproche. Il pense qu'elle ne l'aime plus, s'en va avec sa fierté et sa peine.

Citation :

- Ton petit précepteur m'inspire beaucoup de méfiance, lui disait quelquefois Mme Derville. Je lui trouve l'air de penser toujours et de n'agir qu'avec politique. C'est un sournois.

Finalement Madame Derville a bien cerné le personnage de Julien.

Citation :

Il fut assez sot pour penser : elle pourrait me dire je l'ordonne , s'il s'agissait de quelque chose de relatif à l'éducation des enfants, mais en répondant à mon amour, elle suppose l'égalité. On ne peut aimer sans égalité ... et tout son esprit se perdit à faire des lieux communs sur l'égalité.

Citation :

Julien s'applaudit de sa finesse à tirer parti de la destitution du curé de Verrières pour se laisser une porte ouverte et revenir au commerce, si dans son esprit la triste prudence l'emportait sur l'héroïsme.

Citation :

Julien :Madame, cette nuit, à deux heures, j'irai dans votre chambre, je dois vous dire quelque chose.

Citation :

Julien tremblait que sa demande ne fût accordée ; son rôle de séducteur lui pesait si horriblement que, s'il eût pu suivre son penchant, il se fût retiré dans sa chambre pour plusieurs jours, et n'eût plus vu ces dames.

Citation :

Enfin, souffrant plus mille fois que s'il eût marché à la mort, il entra dans le petit corridor qui menait à la chambre de Mme de Rênal.

Julien se donnait ce rôle pour accroître sa gloire personnel.

Citation :

Il craignait un remords affreux et un ridicule éternel, s'il s'écartait du modèle idéal qu'il se proposait de suivre. En un mot, ce qui faisait de Julien un être supérieur fut précisément ce qui l'empêcha de goûter le bonheur qui se plaçait sous ses pas.

Citation :

- N'ai-je manqué à rien de ce que je me dois à moi-même ? Ai-je bien joué mon rôle ?
Et quel rôle ? celui d'un homme accoutumé à être brillant avec les femmes.

Citation :

D'abord, Mme de Rênal admira sa prudence. Bientôt, voyant que cet unique regard ne se répétait pas, elle fut alarmée : « Est-ce qu'il ne m'aimerait plus, se dit-elle ; hélas ! je suis bien vieille pour lui ; j'ai dix ans de plus que lui. »

Est-ce l'amour guet-apens de Julien? Pour embellir sa gloire.

J'ai eu beaucoup de plaisir à relire ce roman ; l'ambition de Julien me rappelle le personnage de Lucien, des Illusions Perdues de Balzac. Je trouve fascinant ce caractère asocial qu'il a, alors qu'il a besoin des autres pour réaliser ses ambitions... et ce caractère entier, mais si déchiré aussi, plein d'incertitudes . et aussi, son refus de l'hypocrisie, malgré le fait qu'il se sert des autres et leur ment.
Et ces descriptions de la vie provinciale, c'est excellent !