[2010] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

traversay a écrit:

Marko a écrit:

Et bien finalement ton post me donne envie de le voir ce film de Rodrigo Pla mais ça n'est pas demain la veille. Si tu as toujours ton DVD de côté je suis preneur

Pour l'instant, non, mon camarade hispanique est en vacaciones. Peut-être, dans un petit mois ?

J'ai tout le temps! Mais si j'ai l'occasion d'aller à PAris prochainement je tenterai de le voir. Il y aura bien au moins Le Latina...

Mercredi à l'affiche, un très beau premier film :



Un thriller italien, à moitié réussi mais pas mal :



Et un film espagnol, multi-récompensé, dont on dit qu'il est comparable à Un prophète :

Night and day

Super agent Roy est poursuivit par le FBI, la CIA et des gros méchants trafiquants d'armes. Parce qu'il a caché (pour le protéger) un super génie qui a inventé une super pile (le truc qui ne se décharge jamais et qui pourrait alimenter... une ville).

Roy tombe sur June (d'ailleurs finalement on ne sait pas pourquoi, alors que Roy semble penser que c'est un coup monté si elle croise son chemin). A partir de là, elle est embarquée avec lui, alors il doit la protéger, et tenter de mener la pile et le gamin en sécurité.



Scénario ultra basique mais ultra efficace. Je me suis poilée de rire plusieurs fois. Ils vont très loin dans l'improbable et dans la cocasserie des situations.
C'est drôle, plein d'action, ça va vite, ça traverse plein de super décors (Salzbourg, Séville, New York...).
Cameron Diaz et Tom Cruise ça fonctionne très bien.

Que demander de plus ?

L'heure du crime de Giuseppe Capotondi

Citation :

Sonia est femme de ménage dans un hôtel. Guido est un ancien policier, qui travaille désormais comme gardien. Leurs chemins se croisent lors d'un speed dating. Ils se parlent à peine, mais sont tout de suite attirés l'un par l'autre. Petit à petit, Ils apprennent à se connaître et Guido l'invite dans la villa où il travaille...

2/3 thriller, 1/3 film psychologique : L'heure du crime, le premier film de Giuseppe Capotondi, ne semble pas atteindre des sommets d'originalité, et pourtant ... Ce n'est pas un film noir, son teint est plutôt blafard, à l'image de celui de son héroïne, l'excellente Kseniya Rappoport (prix d'interprétation à Venise). L'ambition de Capotondi est de surprendre sans cesse et il y parvient dans une première partie riche en fausses pistes et en morts brutales. Dans la dernière demi-heure, le film se fait soudain explicatif (bien trop) et toutes les interrogations sont levées. Sauf une, heureusement, d'ordre sentimental, qui donne à L'heure du crime une note finale joliment amère et désenchantée.

Cellule 211 de Daniel Monzon

Citation :

Soucieux de faire bonne impression, Juan débute un jour plus tôt son nouveau travail dans une prison de haute sécurité. Mauvais timing ! À peine arrivé, il se retrouve au cœur d'une émeute.

Dès sa première scène, sanglante, on a bien compris que Cellule 211 ne serait pas un film pour enfants de choeur. Le scénario du film de Daniel Monzon, metteur en scène à l'opportun nom de boxeur, est malin, un peu trop d'ailleurs, avec ses luttes de pouvoir au sein même de la prison et ses infiltrés qui tirent les ficelles dans l'ombre. Problème majeur : son postulat de départ, pas très crédible, mais sans lequel le film n'existe plus. Sans parler de deux ou trois invraisemblances, ou fortes coïncidences, si l'on préfère, bien pratiques pour relancer l'action. En outre, l'intrigue sentimentale est de trop et l'intrusion de la politique (avec les prisonniers de l'ETA) nettement hors sujet, pour ne pas dire gênante. A condition d'accepter ces défauts, Cellule 211 se voit malgré tout comme un bon suspense, lourd de tension(s) et intelligemment mené. Et le charisme effrayant de Luis Tosar, le taulard enragé, est impressionnant. Quant à la comparaison avec Un prophète, elle fait long feu, car même s'ils appartiennent tous les deux au genre carcéral, Cellule 211 est loin d'avoir la richesse du film d'Audiard, tant du point de vue de sa thématique (il ne s'agit que d'une émeute, après tout) que par sa mise en scène, efficace certes, mais globalement fonctionnelle. C'est une oeuvre qui a des "huevos" comme on dit outre Pyrénées, mais ce n'est pas le film de l'année, ni même du mois.

L'âge de raison de Yann Samuell

Citation :

"Chère moi-même, aujourd'hui j'ai 7 ans et je t'écris cette lettre pour t'aider à te souvenir des promesses que je fais à l'âge de raison et aussi te rappeler ce que je veux devenir..." Ainsi commence la lettre que Margaret, femme d’affaires accomplie, reçoit le jour de ses 40 ans.

- Attends, tu es allé voir L'âge de raison ? Je rêve là !
- Et, pourquoi pas ? J'avais un petit faible pour Jeux d'enfants, le précédent film de Yann Samuell, sa naïveté, sa fraicheur, son côté ludique.
- Tu as lu les critiques ?
- Je m'en fous. Le cinéma, c'est une affaire de désir. Et puis, même dans des films moyens, je trouve toujours des trucs qui me parlent.
- Et là, c'était quoi ?
- La question centrale : qu'as-tu fait de tes rêves d'enfant ?
- Tu parles d'un sujet ! Traité à l'eau de rose et cousu de fil de blanc, non ?
- Un peu, tu n'as pas tort. Et le scénario est assez mal fichu, ça part pas mal en quenouille. Dans un sens, c'est ce qui me l'a rendu sympathique, le film.
- Y'a pas un côté Amélie Poulain cheap ?
- Pas trouvé, non. Faut pas être toujours dans les références, c'est gonflant à la fin.
- Je croyais que tu n'aimais pas Sophie Marceau ?
- Jamais dis ça ! Je trouve que ses choix de cinéma ne sont pas toujours à la hauteur, mais bon. Là, elle est épatante.
- Tu vas quand même pas me dire que c'est le film de l'année ?
- Non, ce n'est qu'une mignardise. Un truc sentimental pour midinettes sur le retour.
- Comme toi ?
- A mes heures. J'assume, moi.
- Bon, eh bien, je crois que tu es mûr pour aller voir Le café du pont. Jamais vu une critique aussi désastreuse.
- Un film de Manuel Poirier, tu as raison, j'y cours.
- Indécrottable !

traversay a écrit:

- Je m'en fous. Le cinéma, c'est une affaire de désir.
- Non, ce n'est qu'une mignardise. Un truc sentimental pour midinettes sur le retour.

Que de précautions pour avouer ton penchant pour les films de midinettes! Mais tu sais on va pas te manger pour ça Même si j'adore les mignardises
Ceci dit il faudrait que je sois vraiment en manque de cinéma pour aller voir ce film (l'affiche me fait penser à Odette Toutemonde). Mais pas impossible un de ces jours devant ma télé en mangeant du chocolat

Marko a écrit:

Que de précautions pour avouer ton penchant pour les films de midinettes! Mais tu sais on va pas te manger pour ça Même si j'adore les mignardises
Ceci dit il faudrait que je sois vraiment en manque de cinéma pour aller voir ce film (l'affiche me fait penser à Odette Toutemonde). Mais pas impossible un de ces jours devant ma télé en mangeant du chocolat

J'assume tout ! Ah, j'ai oublié de dire que Michel Duchaussoy est un acteur FABULEUX !

traversay a écrit:

2/3 thriller, 1/3 film psychologique : L'heure du crime, le premier film de Giuseppe Capotondi, ne semble pas atteindre des sommets d'originalité, et pourtant ... Ce n'est pas un film noir, son teint est plutôt blafard, à l'image de celui de son héroïne, l'excellente Kseniya Rappoport (prix d'interprétation à Venise). L'ambition de Capotondi est de surprendre sans cesse et il y parvient dans une première partie riche en fausses pistes et en morts brutales. Dans la dernière demi-heure, le film se fait soudain explicatif (bien trop) et toutes les interrogations sont levées. Sauf une, heureusement, d'ordre sentimental, qui donne à L'heure du crime une note finale joliment amère et désenchantée.

Pas mal du tout ce thriller italien! Un homme et une femme se rencontrent, un drame survient, puis tout se complique... On se dit qu'on est embarqué dans un délire à la David Lynch et il y a un peu de ça, sauf que tout est très clairement explicité et finit par apparaitre un peu trop bien huilé à la fin. Mais quand on aime les énigmes et être un peu manipulé c'est un vrai plaisir. ça tient la route et c'est un fim très distrayant dans un climat flottant emmené par 2 acteurs épatants. On reconnait l'acteur de Vincere, Filippo Timi, en séducteur italien à la présence très physique, qu'on va certainement revoir régulièrement.

Est-ce que quelqu'un a lu le roman de Jim Thompson Le démon dans ma peau dont est tiré le film de Winterbottom qui sort mercredi: "The killer inside me" ?

Ce que je veux de plus de Silvio Soldini

Citation :

Anna a toujours fait ce que l'on attendait d'elle. Son métier de comptable lui garantit une sécurité de l'emploi. Son quotidien se résume à son lieu de travail, un train de banlieue, une relation rassurante avec Alessio dont elle espère un enfant, sa famille et ses amis pour qui Anna déborde d'attention et d'énergie.
Lorsque Domenico entre dans sa vie, tous ses repères vacillent. Pour la première fois, sous l'emprise de l'amour, Anna va connaître le désir et la passion charnelle. Mais, Domenico est marié et père de deux enfants.

Traiter une liaison extra-conjugale façon documentaire, c'est à dire sans glamour ni soufre, et quasiment dépourvu de romanesque, c'est tout le pari de Ce que je veux de plus. Les amants ne sont pas particuliers beaux, ils ont des problèmes d'argent et doivent composer avec un emploi du temps impossible, entre travail et famille. Cet adultère à l'italienne, à peine épicé par quelques scènes érotiques, est donc banal et la mise en scène, modeste, de Silvio Soldini accentue encore l'impression d'entrer dans la vie quotidienne de ce couple clandestin, obligé de composer avec les mensonges et les compromissions induits par une telle situation. On suit sans ennui cette histoire mais sans passion non plus, soyons honnête. Soldini est lui-même piégé par son scénario car il faut bien ajouter quelques péripéties à la fiction et, de volte face en retours à la passion, le sentiment de déjà vu est inévitable. Comment faire du neuf sur un thème pareil ? La conclusion, très décevante, et un peu lâche, confirme l'impuissance du cinéaste. Et si David Lean, dans Brève rencontre (1945), avec la morale de l'époque, avait déjà tout dit sur le sujet ?

traversay a écrit:

Une vingtaine de films en 20 ans, quand même. Il y en a qu'un que je n'aime pas du tout, c'est Code 46 et plusieurs qui me plaisent vraiment comme Jude, Welcome to Sarajevo, In this world et surtout Un coeur invaincu.

Pour ce qui est de The killer, le film doit effectivement beaucoup à cet ange du mal, incarné à la perfection par un Casey Affleck dont la voix rauque m'a tétanisé.

Chouette je n'ai pas vu Un Coeur Invaincu. J'ai aussi aimé The road to Guantanamo dans sa veine pseudo-documentaire et aussi Wonderland soutenu par la musique de Michael Nyman.

C'est vrai que la voix de Casey Affleck est incroyable. Elle m'avait déjà frappé dans "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford". Ce côté enfantin et inquiétant en même temps. Touchant et effrayant. Dans The Killer il est époustouflant. Il faut aussi prévenir les âmes sensibles qu'il a quand même dans le film une facheuse tendance à prendre ses copines pour des Punching Ball!

Ch@troom de Hideo Nakata

Citation :

William, 17 ans, solitaire, passe son temps sur internet et ouvre un forum de discussion pour les adolescents de sa ville.
Rejoints par Eva, Emily, Mo et Jim, tous vident leurs sacs sur leurs parents, leurs soi-disant amis, leurs émois, leurs traumatismes. William, très à l’écoute, les conseille et les incite à s’affranchir de leurs problèmes par l’action…

Dans le cyberespace, personne ne vous entend discuter ! Enfin, si, uniquement ceux qui ont le code d'accès. Il faut sans doute s'attendre dans les prochains mois à une déferlante de films ayant pour thème l'inter-pénétration entre le virtuel et le réel, vu la quantité de sujets fascinants qu'il autorise. L'autre monde de Gilles Marchand et Ch@troom de Hideo Nakata ont peu de choses en commun, si ce n'est le sentiment de frustration que l'on ressent à leur vision, comme si le projet n'avait pas été, faute d'audace, mené jusqu'au bout. Ch@troom fonctionne sur une bonne idée, la matérialisation des espaces de discussion virtuels dans des décors baroques (avec un clin d'oeil très appuyé à Alphaville pour les couloirs d'accès). Pour le reste, c'est un thriller faussement alambiqué, plombé pendant toute sa première partie par des bavardages oiseux, qui trahissent son origine théâtrale. En revanche, la dernière demi-heure est plus dynamique, quoique précipitée avec un dénouement très prévisible. Et dans le cyberespace, personne ne vous entend maugréer.

Il y a Cassie notre petite préférée de la série Skins!! Mais le film ne me tente pas.

traversay a écrit:

Pour le reste, c'est un thriller faussement alambiqué, plombé pendant toute sa première partie par des bavardages oiseux, qui trahissent son origine théâtrale. En revanche, la dernière demi-heure est plus dynamique, quoique précipitée avec un dénouement très prévisible. Et dans le cyberespace, personne ne vous entend maugréer.

J'attends plus de Hideo Nakata. S'il repartait tourner au Japon, ça serait peut-être mieux. Pourquoi tous ces réalisateurs non-Américains partent-ils tourner des bouses aux USA ?