[2010] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Chiche semaine cinéma à venir pour ce qui me concerne. Je vous conseille évidemment ces deux films, vus en juillet dernier, et beaucoup aimés.

J'ai loupé l'avant-première en présence de Xavier Dolan mais j'irai ce week-end!

La bande annonce d'"Un Homme qui crie" m'a fait envie aussi.

Marko a écrit:

[...]

La bande annonce d'"Un Homme qui crie" m'a fait envie aussi.

Ce que ça m'a semblé chiant, moi.


M'intrigue deux films :



et

Queenie a écrit:

Marko a écrit:

[...]

La bande annonce d'"Un Homme qui crie" m'a fait envie aussi.

Ce que ça m'a semblé chiant, moi.

J'ai pris le rythme avec les films lents!

Celui avec Isabelle Huppert est peut-être pas mal. Mais Jeanne Labrune est trop dans une écriture "psychanalytique" des personnages avec leurs lapsus, des situations décalées et loufoques, les jeux de mots et qui pro quo lacaniens... ça me lasse vite.

Un homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun

Citation :

Le Tchad de nos jours. Adam, la soixantaine, ancien champion de natation est maitre nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'Djamena. Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu'il considère comme une déchéance sociale.
Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir.

Avec le retrait, passager ou définitif ?, de Souleymane Cissé et d'Idrissa Ouedraogo, le tchadien Mahamat Saleh Haroun s'impose sans conteste comme le meilleur représentant du cinéma d'Afrique subsaharienne, qui a d'ailleurs du mal à exister, davantage pour des raisons économiques qu'artistiques.

Un homme qui crie est dans la continuité de Daratt et d'Abouna, ses films précédents. Contrairement à ce que son titre laisse entendre, c'est une oeuvre sur les douleurs intérieures, celles d'un homme qui ne vit que pour son fils et pour son métier, à la piscine d'un grand hôtel, drôle de vase clos dans un pays en proie à la guerre civile. Et cet homme devra faire un choix, impossible et cruel, sacrifier l'une de ses deux raisons de vivre. Et devenir un homme qui pleure.

Le sujet, celui d'une tragédie personnelle au milieu d'un drame collectif, est traité avec sobriété et douceur, certains diront avec austérité. L'analyse, très fine, de la psychologie de cet ancien champion de natation à qui il ne reste que la dignité fait tout le prix de ce récit à la sensibilité rare. Les rapports entre père et fils, complexes, sont une fois de plus au coeur du film d'Haroun. La scène finale, au bord du fleuve, est magnifique et poignante.

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Marko a écrit:

[...]

La bande annonce d'"Un Homme qui crie" m'a fait envie aussi.

Ce que ça m'a semblé chiant, moi.

J'ai pris le rythme avec les films lents!

Celui avec Isabelle Huppert est peut-être pas mal. Mais Jeanne Labrune est trop dans une écriture "psychanalytique" des personnages avec leurs lapsus, des situations décalées et loufoques, les jeux de mots et qui pro quo lacaniens... ça me lasse vite.

Je n'ai vu aucun de ses films, ce sera peut-être l'occasion. Si je trouve du temps...

La Meute m'intrigue moi aussi ! Les films avec Yolande Moreau sont toujours bons !

Ce film m'a plutôt agréablement surpris. Non pas qu'il soit complètement réussi, la partie comédie est souvent caricaturale (les patients du psychanalyste ou les clients de la prostituée) et le propos général discutable et ambigu, mais il y a une évolution progressive du récit sur un mode plus grave qui propose une étonnante charge contre une certaine dérive de la psychanalyse. Le "Sans queue ni tête" désignant finalement en partie les échanges nombrilistes et stéréotypés entre les patients et leur psy. L'un d'entre eux allant mieux au moment où il décide d'interrompre son suivi en décelant chez le thérapeute une fragilité proche de la sienne. Et surtout, Jeanne Labrune, qui a pourtant souvent nourri ses scénarios de jeux de mots lacaniens, montre dans la dernière partie une émouvante plongée quasi documentaire dans un hôpital psychiatrique avec cette rencontre libératoire entre Isabelle Huppert et un psychiatre qui la renvoie à son libre arbitre alors qu'elle s'apprêtait à entamer une psychanalyse pour s'en sortir. C'est peut-être un peu facile et réducteur par moment mais cette idée que nos maux existentiels s'auto-entretiennent avec une certaine complaisance n'est pas complètement dénué de vérité. Il serait injuste de résumer tout ça au fait qu'il y a de "vrais" malades mentaux qui ont besoin de soins et des individus complaisants sur leurs propres névroses qui feraient mieux de regarder autour d'eux mais elle donne un coup de pied dans le tas avec une résolution plutôt touchante.

Le parallèle entre la prostitution et le métier de psychanalyste est assez drôle et le personnage d'Isabelle Huppert est intéressant. Bouli Lanners m'a enfin convaincu (je le préfère dans cette retenue) même si son rôle est un peu en retrait et sa crise conjugale pas très intéressante. Le passé de chacun est étonnamment gommé et on se contente de l'ici et maintenant.

A l'arrivée le film est bancal et pas totalement abouti, parfois un peu sinistre, mais il a du charme et j'ai passé un bon moment.

Tiens... je ne pensais pas que tu irais le voir du coup...

Ce n'est donc pas catastrophique, et voir Huppert déguisée en écolière et en toutes sortes de femmes "fatales", ça doit être fun non ?

Queenie a écrit:

Ce n'est donc pas catastrophique, et voir Huppert déguisée en écolière et en toutes sortes de femmes "fatales", ça doit être fun non ?

Oui! A chaque fois on est amusé au début et puis ça devient assez rapidement glauque. Mais c'est voulu. Elle est très bien dans ce film. Entre mal être et détermination.

J'ai vu la bande annonce de Biutiful d'Innaritu et elle est superbe! J'ai quand même regardé entre mes doigts parce qu'ils ont cette facheuse tendance à en montrer trop. Mais elle est super bien rythmée et ça donne très très envie.

Vous en avez sans doute parlé précédemment...
J'ai vu Des hommes et des dieux, j'en suis ressortie émue comme jamais; on ne peut qu'être touché par la simplicité de ce film...

Fantaisie héroïque a écrit:

Vous en avez sans doute parlé précédemment...
J'ai vu Des hommes et des dieux, j'en suis ressortie émue comme jamais; on ne peut qu'être touché par la simplicité de ce film...

Oui, on en a parlé notamment ici, sur le fil de Xavier Beauvois.

Merci eXpie !

J'irais bien voir le nouveau film d'Isabelle Mergault, Donnant donnant, avec Daniel Auteuil et Sabine Azéma

Le dernier exorcisme, Daniel Stamm


La petite histoire de départ est assez originale dans son genre, sisi.
Un gars, le révérend Cotton Marcus est le sujet d'un documentaire, où il dit comment il est devenu révérend (histoire de manipulations du père, lui-même révérend), la façon dont il joue la comédie et se sert des croyances des autres pour faire son beurre.
Il donne les ficelles de son métier, et montre sur quels éléments les croyances se basent, et aussi, comment on peut faire avaler à peu près n'importe quoi à quelqu'un à partir du moment où il a envie de croire, et qu'on est assez charismatique pour le faire.

Évidemment, il explique que les exorcismes, surtout dans les bled paumés de campagne, sont une sorte de grand spectacle où ils peuvent faire exploser leur talent et couler les liasses de billets.

Ce documentaire est une sorte de point final à sa carrière, parce qu'il en a assez de mentir, parce qu'il s'est rendu compte qu'il ne croyait pas en Dieu, qu'il n'avait fait que suivre la direction que lui avait montrée son père.

Pour finir en beauté, et prouver au monde que la foi sert aussi d'aveuglement, il décide de faire un exorcisme devant la caméra.
Il prend au hasard une lettre parmi tant d'autres qu'il reçoit chaque jour, et fonce chez les Sweetzer, dans la Louisiane profonde.


Là il découvre la mignonne Nell, soi disant possédée, le père veuf et complètement désespéré, le fils méfiant et brutal.
Des corps d'animaux éviscérés la nuit, des bruits de voix...etc...

Cotton pense avoir à faire à de l'obscurantisme classique mais... évidemment... ce sera tout autre.



Le film tient bien le coup, tout le long, c'est drôle, cynique, très cynique (ce qui est rare dans un film comme ça), avec une vraie histoire de famille bien réaliste et glauque.
Les acteurs sont tous vraiment très très bons.
La tension et le suspens sont bien tenus tout le long, et on reste très attentifs jusqu'au bout à savoir quel sera le dénouement de tout ça.

Et malheureusement, la fin est bâclée comme ce n'est pas permis... Le film ne dure même pas 1h30 et franchement, un bon gros quart d'heures de plus pour la fin n'aurait pas été du luxe. C'est un peu n'importe quoi de gâcher son film comme ça.

Mais pour les 1h15 qui font le film, ça vaut vraiment le coup de le voir !