Lecture en commun - Peter Stamm : Sept ans

Epi a écrit:

Je trouve le style toujours aussi peu engageant parce qu'il est froid mais c'est peut-être à cause du personnage, il faudrait que je lise un autre livre de lui pour le savoir.

je ne sais pas si tu vas alors trouver ton bonheur chez cet auteur. Ce que tu appelle froid, je le considère un peu comme sa 'marque' à lui, une écriture qui est assez détachée de ses personnages pour mieux faire le portrait.. je ne voudrais pas lire que des livres écrits ainsi, mais il maîtrise cette astuce à merveille
peut être des nouvelles de lui pourraient te donner une meilleure impression

Epi a écrit:

J'attends demain pour développer un peu mais je peux tout de même déjà dire que cet Alex décidément n'est pas quelqu'un de très aimable. Je ne suis pas loin de le détester.

Je devrais avoir fini ce soir aussi, je suis bien d'accord avec toi sur Alex, ce type est de plus en plus mufle et mou.

Epi a écrit:

Je trouve le style toujours aussi peu engageant parce qu'il est froid mais c'est peut-être à cause du personnage, il faudrait que je lise un autre livre de lui pour le savoir.

Le style dans les nouvelles que l'ai lues (Comme un cuivre qui résonne) est détaché aussi, mais une fois qu'on s'y habitue on arrive à déceler l'émotion dessous, il y a comme un faux calme couvrant des situations assez poignantes, je n'explique pas bien mais c'est un peu comme ça.

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

Je trouve le style toujours aussi peu engageant parce qu'il est froid mais c'est peut-être à cause du personnage, il faudrait que je lise un autre livre de lui pour le savoir.

je ne sais pas si tu vas alors trouver ton bonheur chez cet auteur. Ce que tu appelle froid, je le considère un peu comme sa 'marque' à lui, une écriture qui est assez détachée de ses personnages pour mieux faire le portrait.. je ne voudrais pas lire que des livres écrits ainsi, mais il maîtrise cette astuce à merveille!

Nezumi a écrit:

Le style dans les nouvelles que l'ai lues (Comme un cuivre qui résonne) est détaché aussi, mais une fois qu'on s'y habitue on arrive à déceler l'émotion dessous, il y a comme un faux calme couvrant des situations assez poignantes, je n'explique pas bien mais c'est un peu comme ça.

C'est exactement ce dont m'a avertie ma libraire quand je l'ai acheté. (Elle l'a beaucoup aimé) Elle m'a parlé de ce style froid et presque clinique mais aussi du talent de l'auteur pour mettre en relief les situations. Je n'ai pas voulu en savoir plus, de même que je ne veux pas trop lire vos impressions avant, mais cela m'a convaincue pour tenter l'aventure...

aériale a écrit:

C'est exactement ce dont m'a avertie ma libraire quand je l'ai acheté. (Elle l'a beaucoup aimé) Elle m'a parlé de ce style froid et presque clinique mais aussi du talent de l'auteur pour mettre en relief les situations. Je n'ai pas voulu en savoir plus, de même que je ne veux pas trop lire vos impressions avant, mais cela m'a convaincue pour tenter l'aventure...

contente que tu veux tenter l'expérience et j'espère que tu vas aimer son écriture

kenavo a écrit:

aériale a écrit:

C'est exactement ce dont m'a avertie ma libraire quand je l'ai acheté. (Elle l'a beaucoup aimé) Elle m'a parlé de ce style froid et presque clinique mais aussi du talent de l'auteur pour mettre en relief les situations. Je n'ai pas voulu en savoir plus, de même que je ne veux pas trop lire vos impressions avant, mais cela m'a convaincue pour tenter l'aventure...

contente que tu veux tenter l'expérience et j'espère que tu vas aimer son écriture

Moi, je continuerai avec lui car je ne suis qu'à 90% conquis, la faute sans doute à cet Alexander pour lequel il est difficile d'éprouver le moindre empathie. Je rêverais maintenant de voir l'histoire de Sept ans racontée du point de vue de Iwona ou Sonia. Quelqu'un peut en parler à Peter Stamm ?

traversay a écrit:

Quelqu'un peut en parler à Peter Stamm ?

rien que cela...

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

Je trouve le style toujours aussi peu engageant parce qu'il est froid mais c'est peut-être à cause du personnage, il faudrait que je lise un autre livre de lui pour le savoir.

je ne sais pas si tu vas alors trouver ton bonheur chez cet auteur. Ce que tu appelle froid, je le considère un peu comme sa 'marque' à lui, une écriture qui est assez détachée de ses personnages pour mieux faire le portrait.. je ne voudrais pas lire que des livres écrits ainsi, mais il maîtrise cette astuce à merveille
peut être des nouvelles de lui pourraient te donner une meilleure impression

Il m'est permis de dire que je suis entièrement d'accord avec Kenavo...
On ne pourra pas chercher (jusqu'à maintenant) une certaine forme de chaleur dans ses oeuvre, ce qui n'empêche pas qu'il a une autre forme de finesse de regard...

Voilà, je l'ai fini, c'est une histoire profondément triste, même si elle se termine sur une note d'espoir. Alex ressent la même liberté, la perspective de possibilités infinies que lorsqu'il venait de finir ses études. Et Sonia aussi de son côté. La boucle est bouclée (c'est bien Traversay qui parlait de cercles concentriques ?), et la parenthèse de leur mariage ne semble avoir été qu'une grosse erreur.
C'est vrai que jusqu'à un certain point le roman ressemble à une sorte de descente aux enfers, les personnages sont de plus en plus antipathiques et leurs actions de plus en plus glauques, sans moralité apparente.
Mais à partir de la dernière nuit qu'Alex passe avec Iwona (où ils ressemblent à un gisant), un moment étrangement beau et paisible, j'ai commencé à sentir davantage d'empathie envers lui.
Comme vous le disiez plus haut le style détaché met en relief les situations, ici son sentiment de ratage complet de sa vie alors qu'il est au fond du trou. Le fait qu'il réalise qu'il avait plus en commun avec Iwona qu'il ne le pensait, et que ce lien allait au delà de l'obsession sexuelle. Il pouvait être davantage lui-même et libre avec elle parce qu'il lui ressemblait, lui qui était une pièce rapportée dans un milieu grand-bourgeois. Et aussi parce qu'ils se laissaient végéter tous les deux dans la vie, qu'ils étaient aussi passifs l'un que l'autre d'une certaine manière, elle se contentant d'une existence terne et répétitive, lui n'ayant jamais eu l'ambition et l'énergie de sa femme. Vers la fin, on peut même peut-être lire entre les lignes qu'au bout du compte c'était elle qu'il aimait.
Ce qui reste bien moche par contre c'est la situation de cette pauvre gamine, Sophie, qui elle aussi a été utilisée comme objet, la figurine d'enfant indispensable dans la maquette du couple/maison parfait. Sonia ne semble pas très affectée par le fait de s'en séparer, il faut espérer qu'Alex ne la laisse pas tomber non plus...

Nezumi a écrit:

Vers la fin, on peut même peut-être lire entre les lignes qu'au bout du compte c'était elle qu'il aimait.

oui.. je le pense aussi..
et au cas où Epi n'aurait pas encore terminé - ne pas cliquer

Spoiler:

Nezumi a écrit:

Ce qui reste bien moche par contre c'est la situation de cette pauvre gamine, Sophie, qui elle aussi a été utilisée comme objet, la figurine d'enfant indispensable dans la maquette du couple/maison parfait. Sonia ne semble pas très affectée par le fait de s'en séparer, il faut espérer qu'Alex ne la laisse pas tomber non plus...

oui.. ils 'disposent' assez négligeamment d'elle.. comme tu dis, espérons que lui au moins va prendre soin de Sophie..

Nezumi a écrit:

Spoiler:

oui..

Spoiler:

En tout cas cette Iwona est un personnage très étonnant, enfermée dans son petit monde et son obsession . Avec le coup des photos de la maison qu'Alex trouve dans son album, je me suis dit que ça allait basculer dans Liaison fatale. Mais ce n'aurait pas été le genre de Peter Stamm.
La dernière fois où il la voit, cette nuit qu'ils passent ensemble et où elle le console comme un enfant, elle a l'air bien plus normale cela dit, et il la trouve même "très belle". Cette scène est même émouvante et d'une tendresse inattendue tu ne trouves pas ? C'est une sorte d'état de grâce après tous ces moments sordides de leur relation.

Nezumi a écrit:

La dernière fois où il la voit, cette nuit qu'ils passent ensemble et où elle le console comme un enfant, elle a l'air bien plus normale cela dit, et il la trouve même "très belle". Cette scène est même émouvante et d'une tendresse inattendue tu ne trouves pas ? C'est une sorte d'état de grâce après tous ces moments sordides de leur relation.

oui.. un des moments très forts du livre..
surtout j'adore le moment qu'elle monte dans le bus et qu'il réalise qu'elle était probablement pendant toutes ces années beaucoup plus contente que lui.. parce que, comme tu dis, elle était sûre de ses sentiments..

Oui, très fort, et à ceux qui trouvent le style de Stamm froid, je dirais que, là, j'avais presque les yeux humides.

Spoiler: