Pedro Almodovar

Dernier film d´Almodovar " Los abrazos rotos". ( magnifique).
Miguel Poveda interprète une chanson classique, appartenant à la Copla, catégorie: " zambra".
La Copla: des amours toujours impossibles.
Vous pouvez écouter ici (ensuite, cliquer sur "AQUI", en vert).
Chez Almodovar, l´amour est sincère et desinteressé, il n´y a pas nécessairement réciprocité.
Et justement, cette vieille Copla choisie par Almodovar parle d´un homme qui attend dans la nuit le retour de sa femme ( infidèle). Mais il l´aime et ne lui demandera jamais d´explications : "No tienes que darme cuenta"
"A ciegas yo te he querido". ( Je t´aime comme un aveugle)
"Yo voy por el mundo a tientas" ( Je vais par le monde à tâtons)
"Llevo una benda en los ojos" ( J´ai une bande sur les yeux)
Et puis, autre preuve d´amour, car chez Almodovar l´amour c´est toujours le même sentiment, que l´on aime un enfant, un amant, un ami: "Gracias a Dios no te ha pasado ninguna cosa mala"
( Dieu merci, il ne t´est rien arrivé").
Peut importe d´où vient l´aimée, ni l´heure qu´il peut être, ni ce qu´elle a fait. C´est respirer enfin, quand on entend ses pas dans le couloir, car ce qui compte vraiment c´est qu´elle revienne saine et sauve.
Il y a toute un philosophie dans ces " coplas". C´est l´amour, la souffrance, et plus que tout l´angoisse de perdre l´être aimé.. Les paroles sont justement ce qui ne sera jamais dit: le secret.
Ce film est tout en secrets, non-dits, et silences. L´image est là, présente, mais l´important, c´est ce qui reste caché derrière.

swallow a écrit:

Dernier film d´Almodovar " Los abrazos rotos". ( magnifique).
Miguel Poveda interprète une chanson classique, appartenant à la Copla, catégorie: " zambra".
La Copla: des amours toujours impossibles.
Vous pouvez écouter ici (ensuite, cliquer sur "AQUI", en vert).
Chez Almodovar, l´amour est sincère et desinteressé, il n´y a pas nécessairement réciprocité.
Et justement, cette vieille Copla choisie par Almodovar parle d´un homme qui attend dans la nuit le retour de sa femme ( infidèle). Mais il l´aime et ne lui demandera jamais d´explications : "No tienes que darme cuenta"
"A ciegas yo te he querido". ( Je t´aime comme un aveugle)
"Yo voy por el mundo a tientas" ( Je vais par le monde à tâtons)
"Llevo una benda en los ojos" ( J´ai une bande sur les yeux)
Et puis, autre preuve d´amour, car chez Almodovar l´amour c´est toujours le même sentiment, que l´on aime un enfant, un amant, un ami: "Gracias a Dios no te ha pasado ninguna cosa mala"
( Dieu merci, il ne t´est rien arrivé").
Peut importe d´où vient l´aimée, ni l´heure qu´il peut être, ni ce qu´elle a fait. C´est respirer enfin, quand on entend ses pas dans le couloir, car ce qui compte vraiment c´est qu´elle revienne saine et sauve.
Il y a toute un philosophie dans ces " coplas". C´est l´amour, la souffrance, et plus que tout l´angoisse de perdre l´être aimé.. Les paroles sont justement ce qui ne sera jamais dit: le secret.
Ce film est tout en secrets, non-dits, et silences. L´image est là, présente, mais l´important, c´est ce qui reste caché derrière.

Ah...Du nouveau chez Almodovar!...Et du bon semble-t-il!...

Mais pourquoi nous écris-tu aussi "petitement" Swallow?...Je dois m'écarquiller les yeux...

J'ai corrigé Coline. Souvent j'ai le même problème d'ailleurs...size9 sans cliquer dessus... (Aeriale)

swallow a écrit:

Dernier film d´Almodovar " Los abrazos rotos". ( magnifique).
Miguel Poveda interprète une chanson classique, appartenant à la Copla, catégorie: " zambra".
La Copla: des amours toujours impossibles.
Vous pouvez écouter ici (ensuite, cliquer sur "AQUI", en vert).

Très belle musique...Comme toujours chez Almodovar...
Et l'affiche!

Tu as raison, Coline. Je ne me suis pas méfiée, et puis mon message est parti, prise par le temps, je n´ai pu corriger. Sorry:honte:

swallow a écrit:

Tu as raison, Coline. Je ne me suis pas méfiée, et puis mon message est parti, prise par le temps, je n´ai pu corriger. Sorry:honte:

C'est pas grave!...

Voilà l'affiche!

Je suis en admiration devant l´imagination (= intelligence) d´Almodovar.
Penser que toute l´histoire (compliquée et passionnante d´"Abrazos rotos") part d´une vulgaire photo qu´il a prise un jour, tandis qu´il selectionnait des prises de vues de paysages à Lanzarote pour de futurs films possibles.
Et puis en les regardant, un soir chez lui, il a remarqué que sur l´une de ces photos, prises un peu à la va-vite et au hasard depuis le haut d´une falaise on pouvait voir un couple enlacé sur la plage. Il n´avait même pas remarqué la presence de ce couple, lorsque tout affairé à ses paysages et autres effets de lumière sur la mer, il avait fixé l´instant.
Et puis c´est à partir de cette simple photo, fortuite qu´ il a crée toute l´histoire de son dernier film. Génial. Je lui ai entendu raconter cette anecdote en direct, et il me semblait dire vrai.
C´est admirable de partir d´un rien et d´être capable de composer une telle histoire. C´est pour moi le plus impressionnant du film.

Oui et il a surtout un univers visuel et émotionnel très personnel. Je regrette parfois le côté un peu foutraque et iconoclaste de ses premiers films (surtout "la loi du désir") qui a été remplacé par des images très maîtrisées, un propos toujours universel et humaniste assez consensuel. Mais c'est le roi du mélodrame coloré et j'attends celui-ci avec impatience! Mon préféré: "Parle avec elle"

Les étreintes brisées


Il faudra y revenir plus en détail quand tout le monde l'aura vu mais je livre quelques impressions à chaud.

Le film est très beau, le scénario dense et complexe avec un film dans le film, des citations de grands classiques du cinéma ou de réalisateurs (Hitchcock, Douglas Sirk, Rossellini, Antonioni...), une photographie splendide, une musique émouvante et discrète, des acteurs justes et une Penélope toujours plus photogénique... Tout est là pour faire un chef d'oeuvre et pourtant le plus émouvant est dans la bande annonce où sont concentrés tous les moments importants et les images les plus fortes. Le film lui-même, en voulant éviter d'appuyer le mélodrame, m'a donné une impression de froideur, de longueur, de détachement, de trop grand sérieux peut-être. Je n'ai presque à aucun moment été ému et je me voyais en train de regarder des images lisses où tout semble trop calibré. Et j'ai l'impression que c'est un peu le travers qui menace Almodovar depuis quelques années. En tout cas je n'ai pas retrouvé le plaisir intense de Tout sur ma mère ou de Parle avec elle. Il faut peut-être le laisser décanter et y revenir. Je suis sûr que certains d'entre vous l'aimeront beaucoup.

Oh ! Un Almodovar froid et détaché ? Ca me fait tout bizarre.
Je compte aller le voir bientôt mais là Marko, tu m'as refroidie (si je puis dire...).

Epi a écrit:

Oh ! Un Almodovar froid et détaché ? Ca me fait tout bizarre.
Je compte aller le voir bientôt mais là Marko, tu m'as refroidie (si je puis dire...).

Désolé mais les personnes autour de moi ont eu le même sentiment. ça reste un bel objet et les critiques adorent! En fait il ne faudrait pas non plus lire nos propres avis avant d'avoir vu un film ça nous conditionne trop!

Marko a écrit:

En fait il ne faudrait pas non plus lire nos propres avis avant d'avoir vu un film ça nous conditionne trop!

Oui, je vais essayer d'oublier ton commentaire tout de suite

L'avis d'Aériale que je copie ici depuis le fil Cannes

Aériale a écrit:

Vu hier Abrasados ratos (excusez mas le titre français fait vraiment trop BC ) sans avoir lu la moindre critique, ni vu la moindre BA ou même photo....
Et on a été embarqués, comme d'habitude!

C'est
un film plus posé, moins dans la provoc' ou l'excès, mais qui parle de
choses assez diverses comme la quête de l'écrivain et celle du
cinéaste, et qui laisse pas mal de place à l'imaginaire.
Il y a de très belles scènes, on rit même parfois, et Almodovar nous surprend toujours. Bref on a beaucoup aimé!

Alors faites comme nous, allez-y les yeux fermés et les oreilles closes

Marko a écrit:

Les étreintes brisées


Il faudra y revenir plus en détail quand tout le monde l'aura vu mais je livre quelques impressions à chaud.

Le film est très beau, le scénario dense et complexe avec un film dans le film, des citations de grands classiques du cinéma ou de réalisateurs (Hitchcock, Douglas Sirk, Rossellini, Antonioni...), une photographie splendide, une musique émouvante et discrète, des acteurs justes et une Penélope toujours plus photogénique... Tout est là pour faire un chef d'oeuvre et pourtant le plus émouvant est dans la bande annonce où sont concentrés tous les moments importants et les images les plus fortes. Le film lui-même, en voulant éviter d'appuyer le mélodrame, m'a donné une impression de froideur, de longueur, de détachement, de trop grand sérieux peut-être. Je n'ai presque à aucun moment été ému et je me voyais en train de regarder des images lisses où tout semble trop calibré. Et j'ai l'impression que c'est un peu le travers qui menace Almodovar depuis quelques années. En tout cas je n'ai pas retrouvé le plaisir intense de Tout sur ma mère ou de Parle avec elle. Il faut peut-être le laisser décanter et y revenir. Je suis sûr que certains d'entre vous l'aimeront beaucoup.

Je rejoins Marko sur tout. J'ai aimé, Almodovar est toujours épatant avec sa caméra, avec les couleurs, les peaux... Avec les histoires et les dialogues... et les acteurs...
mais je ne sais pas... j'ai trouvé ça un peu long, j'étais une simple spectatrice, j'ai pas réussi à être embarquée.

Mais ce que Pénélope Cruz est belle... avec des yeux, un ventre, des seins, des cheveux... magnifiques...

Vu Etreintes Brisées hier.
Il y a moins d'émotion que dans ses précédents films ? Tant mieux. Il en était arrivé à un point extrême avec Volver, franchement.
L'impression de détachement, dont parle Marko, vient peut-être de la musique. C'est toujours signé Alberto Iglesias, mais il a mis la pédale douce sur l'émotion. Est-ce une demande d'Almodovar ?
Il y a toujours des cordes, des cordes et des cordes, avec un air de piano et la trompette tendance Miles Davies-Round Midnight. Mais c'est plus léger.

L'histoire est un peu tarabiscotée, très référentielle.
Mais c'est super bien filmé.
Et, effectivement, il s'est amusé à filmé les deux scènes d'amour de façon très différentes ; ce n'est pas qu'un exercice de style, quand même, ça traduit bien ce qui se passe. Et c'est brillant.

Bref, je l'ai trouvé supérieur à Volver, qui tournait un peu à vide, avec des kilotonne d'émotion qui explosait à la face sur spectateur.

Contrairement à bon nombre d'Almodovar, il n'y a pas de "chanson du film", comme Tajabone - d'Ismaël Lô - dans Tout sur ma Mère).
Par contre, il y a un assez chouette titre pendant le générique de fin ; dommage que les trois quarts de la salle était partie en cours de générique (les hérétiques !).

La musique du film " Abrazos rotos":
https://www.youtube.com/watch?v=jIcUoMjd-ao