Pedro Almodovar

swallow a écrit:

La musique du film " Abrazos rotos":
https://www.youtube.com/watch?v=jIcUoMjd-ao

Voilà, c'est ça, merci Swallow !
Ca ne devait pas plaire aux gens. Ils ne sont pas restés jusqu'à la fin...

eXPie a écrit:

Mais c'est super bien filmé.
Et, effectivement, il s'est amusé à filmé les deux scènes d'amour de façon très différentes ; ce n'est pas qu'un exercice de style, quand même, ça traduit bien ce qui se passe. Et c'est brillant.

Brillantissime !
M'a vachement fait penser à ce tableau de Magritte :

Que j'adore.

Citation :

Par contre, il y a un assez chouette titre pendant le générique de fin ; dommage que les trois quarts de la salle était partie en cours de générique (les hérétiques !).

(Jsuis une hérétique)
Et y'a aussi une chanson de Cat Power !

Queenie a écrit:

(Jsuis une hérétique)
Et y'a aussi une chanson de Cat Power !

Je me la jouais puriste extrémiste comme Woody Allen qui, dans un film, se refusait à entrer dans une salle de cinéma parce que le générique de début venait de commencer...

Ah, oui : Cat Power : Werewolf.

Merci Queenie d´avoir recherché pour nous ce tableau de Magritte auquel je faisais allusion, quand je citais Isabel Coixet et Almodovar sur le fil du Festival de Cannes, et que je vous parlais du pouvoir des draps (Scène érotique d´Abrazos roto "à la Magritte") et de la ferme volonté d´Isabel Coixet de les éviter à tout prix dans les scènes érotiques de son dernier film "Map of the sounds of Tokyo".
Chacun, de son côté essaie à sa façon de donner un nouveau souffle aux scènes de lit, si difficiles à tourner ( pour acteurs et réalisateurs), si banalisées et stéreotypées par un cinema cherche plus à provoquer par le malaise que par la beauté.

Très belle musique, merci pour le lien Queenie, qui reflète bien l'atmosphère d'Abrazos rotos, plus mûr, langoureux même, mais il n'empêche ...du bon Almodovar!

Pour la scène d'amour ente Pénélope Cruz et son vieil amant, je l'ai trouvée très belle, et surtout surement plus que si elle avait été révélée sans artifices, avec la sublimissime Pénélope et cet acteur sensiblement agé par rapport à elle. Personnellement cela ne m'aurait pas tentée...

Peut-être aussi est-ce aussi une façon de suggérer son refus d'elle-même, sa honte en quelque sorte?
Juste après elle court dans la salle de bain et...mais chut on ne va pas tout vous dire

et la scène de sexe avec Harry/Mateo est top aussi, surtout quand elle lui balance ce regard et lui sourit "en pleine action". ça tue. C'est très très fort.

Pas tout à fait le même mais pas vraiment un autre. L'Almodovar nouveau, sans marquer un changement radical de style, a une saveur inédite bien que les ingrédients soient identiques à Parle avec elle ou Volver que Etreintes brisées, malgré ses (grandes) qualités, ne parvient pas tout à fait à égaler. Le scénario est ce qu'il est : un roman photos que la caméra du cinéaste sublime et dont la construction, façon puzzle reconstitué, rend attrayant. C'est comme si Almodovar avait jeté en vrac tout ce qui fait son cinéma depuis une dizaine d'années avec l'envie, au passage, de crier son amour du cinéma avec des références explicites à Rossellini, Lang, Sirk, Malle, Ray, Powell etc. C'est un film sur le regard, et pas seulement parce que le personnage principal est aveugle et réalisateur. La plupart des scènes sont mises en abyme et soumises à un oeil étranger, d'une caméra, d'un espion jaloux...Orchestré de main de maître, le scénario de télé novela d'Almodovar est un jeu de miroirs à l'infini qui laisse à penser que le film doit être vu et revu pour en saisir toutes les nuances. Mais c'est par la direction d'acteurs que le réalisateur espagnol subjugue, une fois de plus ; Penélope Cruz est admirable mais pas davantage que ses petits camarades tous remarquables dans des rôles souvent mélodramatiques. Alors, ce n'est peut être pas un très grand Almodovar mais c'est un très bon film. On ne va tout de même pas lui demander un chef d'oeuvre à chaque sortie !

traversay a écrit:

Mais c'est par la direction d'acteurs que le réalisateur espagnol subjugue, une fois de plus ; Penélope Cruz est admirable mais pas davantage que ses petits camarades tous remarquables dans des rôles souvent mélodramatiques.

Certains ont quand même fait remarquer que plus que de la direction d'acteurs, c'est de la direction d'actrice qu'Almodovar est passé maître.
Les acteurs masculins sont globalement assez effacés chez Almodovar, même quand ce sont de bons acteurs.
A moins que ce ne soit leurs rôles qui les cantonnent à un certain effacement.
Je veux bien chipoter sur le scénario d'Etreintes Brisées, mais alors on peut aussi critiquer Volver, je crois.
Sinon, je suis d'accord, c'est un film dans lequel on voit les gens voir. C'est un peu un aboutissement stylistique (et pas seulement stylistique), mais pour moi le scénario n'est pas mauvais et certains aspects du scénario sont vraiment très bons (la vengeance du producteur... drôlement bien... à moins que cette technique de vengeance ait été "repompée" d'un autre film ? Je ne me rappelle pas d'avoir vu ça ailleurs).
Et ce n'est pas que stylistique dans le vide, le style colle au fond. Ce n'est pas gratuit (les trois scènes d'amour, toutes différentes, toutes révélatrices des vrais sentiments des personnages).

Je viens d'aller voir Etreintes brisées...un bon film qui ne m'a pas vraiment touchée et que j'ai même trouvé long...
Les derniers coups de surprise à la fin sont vraiment de trop...et prévisibles...Je n'en dirai pas plus mais ça m'a semblé très "téléphoné"...
A part cela, rien à dire sur l'image et les acteurs parfaits bien sûr...

La loi du désir


ça fait du bien de pouvoir découvrir des vieux Almodovar, l'image y est moins précise, moins soignée, les acteurs plus inégaux... il y a plus de défauts, mais il reste une qualité qu'Almodovar à tendance à perdre avec le temps je trouve : une brutalité passionnée et passionnelle qui émane de l'essence même du film, alors que dans ses plus récentes oeuvres, j'ai plus l'impression qu'il désigne cette passion sans y être embarqué, en la maîtrisant un peu trop.

J'aime le côté bordel, instantané, et heureuse de voir qu'il y a un vrai fond commun à tous ses films tout en ayant évolué 'plus ou moins bien" selon les circonstances et ce qu'on attend.

Toujours cet amour de la chair, des corps qui s'aiment et se déchirent.
Toujours ce fond hitchkockien troublant, hypnotisant. Où on ne sait vraiment pas comment ça va se passer, comment ça va finir, où on sent que la fin sera tragique... Parce qu'ils portent tous la tragédie en eux, et qu'elle transpire de partout.


Je trouve qu'il filme mieux les hommes et les passions virils que les féminines (même s'il est très fort là dedans aussi)... Y'a une sorte de rentre dedans sans artifice qui m'accroche toujours (c'est ce qui m'avait tant fascinée en voyant En chair et en os).

(c'est cool il me reste encore pas mal de vieux Almodovar à découvrir!)

Ah, merci pour la musique du film Etreintes brisées, enfin la très belle chanson de la fin, nous n'y avons pas eu droit! Dehors!
J'étais déçue ,en sortant, par le côté un peu froid, un peu lisse, dont parle Marko. Par l'acteur qui interprète Matéo Blanco, Lluis Homar, aveugle ou pas aveugle. Et puis, j'avais du voir en France la présentation de ce film au moins 15 fois, et elle contient les plus beaux moments,et ça, c'est gênant aussi.
Mais il y a de très belles scènes, un magnifique hommage au cinéma ( il faut finir les films..) ,il y a même une scène entière de Femmes au bord de la crise de nerfs, que j'avais beaucoup aimé.Et Pénélope Cruz est sublime.

Citation :

C'est un film sur le regard, et pas seulement parce que le personnage principal est aveugle et réalisateur. La plupart des scènes sont mises en abyme et soumises à un oeil étranger, d'une caméra, d'un espion jaloux.

Citation :

Sinon, je suis d'accord, c'est un film dans lequel on voit les gens voir

Oui, plus sur le voyeurisme que sur le simple regard.A l'apogée avec le producteur,sa lectrice sur les lèvres, et les films de son charmant fils.
Même la belle photo du couple sur la plage est une photo volée, de voyeur. Et Blanca Portillo ,qui a un rôle si important dans ce mélo, c'est la même chose.

Je crois que je le reverrai en VO (ah, la VF...) ,mais que je ne trouverai jamais cet acteur crédible dans ce rôle..

Rien à ajouter de plus de ce que j'ai lu de Marko, Queenie et Marie.

J'ai trouvé ce film beau certes mais long, parfois lent.

Pénélope Cruz: belle, magnifique même et excellente actrice.

Pedro adapte "Mygale" de Thierry Jonquet

Marko a écrit:

Pedro adapte "Mygale" de Thierry Jonquet

Il vaut mieux que tu ne sois pas pressé : sortie prévue (en Espagne) en mars 2011. Il n'a pas encore commencé à tourner, c'est en pré-production...
C'est vrai que c'est alléchant. Je lirai le bouquin avant (il n'est pas bien long, en plus).

Première affiche de "La peau que j'habite".